Je publie un peu sur un coup de tête donc j'espère que vous ne vous attendez pas à trop. J'ai un petit projet en tête et j'espère vous le présentez au complet. Vous verrez que je ne crois pas trop à une amitié inné entre les Stark et Daenerys donc je vous dit bonne lecture. A bientôt. Maneeya.


Daenerys se sentait bousculée par ce temps si différent de ce à quoi elle était habituée. Un froid humide qui s'insinuait partout grâce aux bourrasques de vent. Leur avancée était longue et fatigante. Il lui était parfois difficile de maintenir le moral de ses troupes.

Pour la nuit, ils installaient des campements Dothrakis qui avaient le mérite de protéger aussi bien de chaud que du froid. Actuellement, la reine mangeait tout en écoutant les conseils de ses alliés et son entourage.

Ils avaient traversé le Conflans et même été reçu à Vivesaigues par le dernier Tully. Et cette rencontre les avait laissés perplexes. Tyrion lui avait rapporté les mots énoncés par Lord Edmure. « Les Starks pourraient massacrés tout Westeros sans que nul ne put leur en faire reproche. Croyez bien que les vivants qui auront de la chance auront de la même manière des dettes. »

Edmure Tully était prêt à reconnaître Daenerys comme souveraine légitime mais il était décidé à suivre la décision du seigneur de Winterfell. Elle serait certainement la seule et l'unique à devoir s'adresser à un seigneur Snow. Préférant être prête à lui faire face, la souveraine avait demandé à ses compagnons de lui expliquer ce Jon Snow.

Théon semblait gêné de devoir s'exprimer sur icelui. Feu son frère, excellent bretteur, si caractéristique du nord. Loin de l'homme rustre, Jon était l'homme doué et noble. Plein de bons sentiments qu'il avait pendant longtemps trouvé écœurant.

— Mais c'est un bâtard.

Visiblement, la Khalessi voulait se servir de cet angle d'attaque. Il se souvint brusquement de Sansa qui de temps en temps usait de sa langue de vipère et enfermait sous une chape de plomb un dîner jusque là agréable. Jon ne manquait pas de se fustiger et de s'accorder toutes les fautes.

— Le bâtard de Lord Eddar Stark sera toujours mieux considéré que n'importe quel autre, se contenta de répondre le Greyjoy.

Il supporta avec peine le regard intense de sa reine. Oui-da, maintenant c'était sa reine. Au bout de longues minutes, elle sembla conclure qu'elle en avait fini avec lui et lança :

— Qui sont ses proches conseillers ?

— Ses deux sœurs et son frère, répondit sa Main. Mais ce sont de jeunes personnes qui connaissent fort mal la diplomatie.

— Jon Snow est aussi secondé par des sauvageons, ajouta la Reine aux Épines.

— Vos jeunes personnes ne sont pas à prendre à la légère, interrompit Obara d'une voix tranchante. Depuis l'assassinat de Eddard Stard, personne n'a réussi à mettre la main sur Arya Stark. Certains disent que c'est elle qui a tué le vieux fou des Tours Jumelles. Quant à Bran, on dit qu'il a été au delà du Mur, qu'il a des pouvoirs, qu'il est... dangereux.

— Tout cela est peut-être vrai mais cela ne change rien au fait qu'ils ne connaissent rien aux diplomaties entre grandes familles.

— Diplomatie ? répéta Théon en souriant, vos grandes familles ont liquidés la moitié de leur famille, si les Stark sont de retour à Winterfell, ce n'est pas pour assurer une quelconque diplomatie.

— Alors ces Stark sont un danger d'après ce que vous dites, conclut Daenerys.

— Les Stark sont un danger pour la moitié de Westeros, mais ils ne sont pas idiots. Ils peuvent vous être utiles.

— Mieux vaut pour eux qu'ils le soient, je ne compte pas revoir mes objectifs à la baisse, trancha la souveraine.

Derrière eux, ni Vers Gris, ni Missandei ne fut surpris de cette position radicale. C'était comme cela qu'elle avait débarqué à Westeros. Elle avait séparé son armée en deux. L'une avait fondu sur Port-Real, l'autre sur Castral Roc. La Reine avait pris beaucoup de plaisir à envahir les places fortes des Lannister.

La colère avait pris le dessus quand elle apprit que l'assassin de son père n'était plus exactement au service de sa sœur. Il était déjà parti. Quant à la précédente usurpatrice, elle s'était enfuie en voyant qu'elle ne pouvait gagner contre ce flot de soldats.

Le tiers des Sept Couronnes était à elle. Il ne restait que le Nord, le Conflans, et le Val d'Arryn. Et si elle prenait le Nord, le reste suivrait.

— Je veux des informations sur les vassaux des Stark. Qui pourraient se retourner contre eux ?

— La plupart l'ont déjà fait une fois, ils pourraient recommencer, fit observer le nain tout en continuant à grignoter.

— Avez-vous déjà vu Arya ? Avez-vous déjà fait face à Fantôme ? De plus j'ai entendu que Sansa était entouré de meurtriers. Ceux qui trahiront les Stark ne seront que des cadavres le lendemain. Et les morts ne sont d'aucune aide.

— Vous aimez à défendre cette famille.

— Non je les connais, rien de plus.

Aujourd'hui, la Reine faisait face à ce seigneur Snow. Et elle pensait à cette discussion qui remontait à quelques semaines. Elle prenait tout son sens maintenant qu'elle était dans la grande salle de Winterfell.

Il n'y avait que très peu de lumière, diffusée par quelques chandelles. Parfois des serviteurs passaient par ici, ils voulaient voir ces gens du Sud. Ces gens d'Essos. Ces gens du Sud du Sud. Une fois satisfaits, ils repartaient vaquer à leurs occupations.

Mais celui qui l'observait particulièrement était le maître des lieux. Jon Snow.

Il était entouré d'une enfant au visage stricte et d'un homme corpulent qui se tenait à peine droit. Tous les trois voyaient une jeune femme, fraîche comme la rose au matin. Elle était entourée de cinq Immaculés et cinq dothrakis ainsi que sa délégation.

— Soyez les bienvenus à Winterfell, dit le seigneur par pure obligation. Nous sommes heureux de vous accueillir bien que vous soyez quelques peu nombreux pour une visite de courtoisie.

Jon Snow n'appréciait pas la façon dont ces nobles l'observaient, Olenna Tyrell et Obara Sand. Sa sœur les lui avait présentées. Elles n'étaient peut-être pas mauvaises. Mais elles étaient décidées à savoir si oui ou non il serait un obstacle à leur objectif.

— Cela tombe à point, puisqu'il ne s'agit pas d'une visite de courtoisie. Je suis la Reine des Sept Couronnes et je fais campagne auprès de mes vassaux.

— En quoi sommes-nous concernés ?

— Je ne compte pas amputer le royaume qui me revient de droit.

— Chacun revendique le Trône de Fer en assurant en avoir le droit.

— Si je peux me permettre, intervint Tyron, l'actuelle reine a tout ce qui faisait défaut à ses prédécesseurs. C'est la souveraine nécessaire au bien-être des Sept Couronnes.

Le regard de Jon se posa sur lui, il y resta quelques secondes de trop. Il écouta ce que murmura l'enfant à ses côtés.

— J'ai entendu du dire que vos dragons ne faisaient pas la différence entre un soldat et un enfant.

Daenerys se tendit instantanément. Elle se tourna vers l'auteur de ses mots une gamine pas formée, assise sans aucune manière et mangeant comme un gueux. Son visage était grignoté par la gamelle. Quand elle posa celle-ci, elle lui sourit.

Elle n'eut pas le temps de lui répondre car Jon reprit parole, comme si sa jeune sœur n'avait rien dit.

— Vous voulez que je vous prête allégeance et devienne votre vassal pourquoi ferai-je une telle chose ? Je pense que les divers rois des Sept Royaumes n'ont que trop peu protégé les Nordiens, personne ici ne ressent le besoin de s'allier avec vous.

Daenerys retint un sourire. Elle s'y attendait bien sûr. Varys l'avait prévenue que les Nordiens étaient... spéciaux. Ils se croyaient différents, importants et cela était une caractéristique à prendre en compte pour l'accord à conclure.

— Je peux vous proposer le titre de roi.

De grands murmures explosèrent devant la proposition les Nordiens n'avaient jamais été à ce sommet du pouvoir. Ils étaient ébahis des couilles que la Petite Reine avait. Encore plus quand ils constataient qu'elle n'avait cure des bruits.

Elle fixait sa proie en attente d'une réponse.

Jon se leva. Il échangea un regard avec une jeune femme affairée à coudre.

— Alors vous me proposez de me tenir à vos côtés, vous régnerez, dirigerez vos troupes, appliquerez votre justice et moi je pourrai vous donner mon avis sur vos robes et la coiffure la plus adéquate à ce jour. C'est bien cela ?

La reine ne put s'empêcher de sourire en voilà au moins un qui avait compris qui elle était. Et malgré ses réserves, elle appréciait déjà cette homme. Sottise. Oui sottise, il ne fallait pas qu'elle perde de vue son objectif.

Ce face à face prit fin quand un serviteur apporta à son seigneur une lettre. Jon la décacheta rapidement et la lut. Avant même d'avoir fini sa lecture il avait reconnu les mots « marcheurs blancs », « retrouvé », « attaque », et la signature de son ami, désormais Lord Commandant.

— Je suis désolé d'avoir à répondre à la négative et de vous abandonner si rapidement, des affaires urgentes requièrent mon attention. Soyez assuré que vos gens seront traités avec tous les égards nécessaires. En espérant avoir de nouveau le plaisir de converser avec vous.

Le seigneur disparut d'un pas pressé.

Avant que Son Altesse n'ait eu le temps de s'interroger sur ses étranges manières, quelqu'un vint lui proposer de dîner avec quelques seigneurs du Nord. Soucieuse de débuter ces nouvelles relations de façon amicale, la Khalessi accepta.

Elle en fut très heureuse quand elle sentit le bouillon lui réchauffait les entrailles. Elle ne savait pas du tout ce qu'il y avait dedans. Sûrement quelques aliments gras, déduit-elle au bout d'une courte observation. Elle sentait aussi un goût semblable à celui de la viande.

— Alors comment cela s'est passé selon vous ? demanda Tyrion en face d'elle.

— Pas assez bien. Qui est cette femme qui nous observe ?

— Sansa Stark, l'aînée des filles de Ned Stark.

— Elle a été votre femme, est-ce toujours le cas ?

Le Lord ressentit une gêne qu'il n'aurait pas du ressentir.

— Et bien elle a été mariée à Ramsay, le bâtard Bolton, entre temps.

— Mais il est mort, et ce mariage était le fait d'un usurpateur. Donc elle est votre femme.

Le Lannister inspira longuement puis inclina la tête.

— Vos désirs sont des ordres.