Hurle à l'agonie de la lumière.
L'éclair déchira le ciel sombre qui enveloppait le célèbre navire. Le vent s'était levé et balayait le pont d'une brise glaciale. Les étoiles ni la Lune ne perçaient à travers le rideau noir dans le ciel. La pluie s'abattait avec fracas sur le bois lustré du Moby Dick. Un corps mutilé gisait sans vie au milieu du pont, baignant dans une flaque de sang. Le navire était immobile, seuls les caprices de la météo étaient en mouvement. Pas un seul bruit, hormis les grondements de l'orage, n'était présent sur des kilomètres à la ronde.
Une porte s'ouvrit pour laisser sortir un homme, grand, musclé, le visage rempli de tâches de rousseurs. Le pirate couru à travers les couloirs, se protégeant de la pluie battante de ses mains, cherchant la cuisine dans l'obscurité totale. Il trébucha rapidement sur le corps, son corps percutant le sol à son tour. Il se redressa et se retourna, pour être en face du cadavre du commandant de la quatrième flotte de capitaine barbe blanche. Son visage se crispa, une moue d'horreur apparu en même temps que des larmes noyaient ses yeux.
Chapitre 1.
La silhouette du prince des pirates disparut dans l'obscurité de la nuit, voguant à grande vitesse à travers la mer déchainée. Les pirates étaient terrifiés, endeuillés, en larmes dans leurs chambres. Le corps du défunt avait été dignement recouvert et mis à l'eau selon ses volontés. Il coula rapidement, entouré de fleurs lancées par ses frères. Le commandant de la première division pleurait sans se retenir, le visage crispé, regardant à l'horizon le corps de son meilleur ami couler à pic, et celui de son amant partir vers l'inconnu pour traquer Marshall D Teach.
Il se retourna vers son capitaine. Celui-ci avait les yeux embués de larmes, le regard rivé sur les profondeurs de l'océan.
[Une semaine plus tard]
Le temps était au beau fixe. Le soleil brillait chaleureusement comme chaque matin depuis plusieurs jours. Mais l'atmosphère au sein du Moby Dick était des plus maussade. Les pirates ne parvenaient pas à pardonner la trahison de ce qui fut un jour pour eux leur frère, et encore moins l'assassinat du commandant. Le vice-capitaine restait enfermé dans ses bureaux, submergé par la haine et le chagrin, ainsi que la peur de ne jamais revoir son amant. Plus personne ne discutait, plus personne ne riait, la situation était insoutenable.
-Mon fils, tu ne peux pas rester dans cet état. Thatch n'aurait pas souhaité te voir comme ça.
Les paroles réconfortantes de son capitaine n'atteignirent pas le phoenix qui releva son regard vide d'émotions vers son père.
-Le départ d'Ace était une erreur. Je ne supporterai pas sa mort.
Marco avait chuchoté ces mots mais le géant avait compris toute la profondeur de ces paroles. On ne pouvait pas perdre dans la même vie son amant et son frère. Marco ne le supporterait pas. L'empereur se releva alors doucement de sa chaise, traversa la chambre du commandant et avant de sortir lança une dernière parole à son fils
-Va le retrouver, et ramène-le.
[…]
Le phoenix déploya ses ailes. Une chaleur caractéristique envahie le périmètre du navire. Des flammes bleutées apparurent un peu partout sur le bateau, le baignant d'une lumière irréelle. L'oiseau de feux prit son élan, sauta, et s'envola dans les cieux en un instant. Il vola vers les nuages, effleurant ceux-ci de ses longues ailes.
Les pirates toujours présents sur le vaisseaux mère regardèrent avec angoisse leur commandant disparaître dans le ciel.
La chaleur du soleil caressait le bec de l'oiseau qui se laissait porter par le vent. Il redescendit vers la mer jusqu'à l'effleurer, respirant à plein poumons l'odeur salé de l'étendue sous son corps. Le bout de ses griffes toucha légèrement l'eau alors que le phoenix virait à droite. Il vola au-dessus des îles, zigzaguant entre les arbres, profitant de la magnifique vue aérienne, effleurant le sommet des montagnes, évitant les cratères brûlant des volcans… Il vola ainsi pendant des jours, s'arrêtant à chaque île pour retrouver son amant, en vain.
Il arriva plus d'une semaine plus tard sur une nouvelle île. C'était une très grande île composée d'un petit archipel très populaire. Les plaines et les champs recouvraient la quasi-totalité du territoire. Une grande ville située à l'est de l'île réunissait tous les habitants.
Il mit pied à terre à quelques kilomètres de la ville, au beau milieu d'un champs de fleur. Un chien colossal vient lui aboyer dessus, lui montrant les crocs. Marco, énervé et épuisé, se contenta de l'ignorer. Il chercha un chemin praticable pendant une heure, zigzaguant entre les fleurs parfumées. Il arriva près de la côte en fin de matinée et aperçu à l'horizon plusieurs navires, les voiles rangées. Il en dénombra cinq, mais impossible de les distinguer. Le blond tombait de fatigue et avait grandement besoin de trouver un logis. Il suivi le chemin tranquillement, passant à côté de jeunes enfants qui jouaient aux pirates. Marco sourit faiblement. Il arriva enfin dans la cité après une demie heure de marche. La ville comportait un port, des boutiques, une grande bibliothèque en pierres anciennes et un amphithéâtre. Le pirate se dirigea par instinct vers le port, scrutant les bâtiments à la recherche d'une auberge.
Il arriva finalement à la place portuaire très agitée. De nombreux poissonniers beuglaient en agitant des poissons frais, des groupes d'adultes discutaient en pleins milieu du marché, des enfants couraient dans les jambes des adultes, et des personnes âgées regardaient distraitement la foule depuis les terrasses des bars. Une dizaine d'embarcations de pêche étaient alignées le long de des murets, accrochés par un lourd cordage.
L'église sonna les coups de midi. Les odeurs de viande, de friture, de fruits et légumes embaumaient l'air. Marco, par automatisme et sous un élan de fatigue, s'assit mollement sur l'une des chaises en terrasse et ferma les yeux.
Le lit était défait. Dans ses bras, Ace se reposait. Il avait un sourire aux lèvres, heureux après la nuit qu'il venait de passer. Sa peau, douce et chaude, était collée à celle du blond. Ses cheveux bruns étaient éparpillés sur son visage endormis et serein, caressant le nez de Marco qui respira l'odeur sucrée de son amant. Marco savoura le corps nu de son amant, enveloppé par quelques draps éparpillés dans le lit. Il passa sa main dans les cheveux noir corbeau du plus jeune et apposa doucement ses lèvres contre les siennes. Il dansa avec elles jusqu'à ce qu'Ace se réveil, répondant à son baiser. Marco se releva, toujours en embrassant l'autre, et se positionna au-dessus de lui. Il frotta son bassin contre celui dénudé du brun. Le commandant de la seconde flotte fit descendre ses mains chaudes le long du dos du blond qui approfondit encore plus le baisé. La chaleur augmenta significativement dans la pièce. Les deux hommes ne se détachaient plus l'un de l'autre, s'embrassant avec passion.
Marco ouvra les yeux quand la serveuse déposa devant lui son assiette. Il y découvrit un steak et des petits pois. La fatigue lui vrilla le crâne, amplifiant sa migraine. Il commença à manger lentement tout en épiant le port sous ses yeux.
Un homme plutôt mince mais musclé, passa devant sa table, lui cachant le soleil un instant. C'était un homme brun, tatoué sur les mains, le visage caché par un bonnet. Marco scruta quelques instants le visage de l'homme qui continuait sa route quand il aperçut au loin un minuscule navire. Un électrochoc parcouru le corps du blond qui reçut une dose d'adrénaline. Il se releva d'un coup, posant quelques Berrys sur la table et partit comme un fou vers l'embarcation. L'embarcation d'Ace. Le commandant activa son haki de l'observation malgré les peu de forces qui lui restaient et s'envola d'un coup. Les personnes présentes s'extasièrent devant l'oiseau mythique, tandis que le pirate pointait vers le nord-ouest à toute allure. Il transperça le vent, évita le sommet des arbres habilement et arriva en quelques minutes au-dessus d'une immense plaine.
Une odeur de brulé lui piqua les narines alors qu'il planait au-dessus de la scène.
Sous lui se tenait une dizaine d'hommes. Deux se faisaient faces tandis que les reste encerclait les deux. Le sol était largement brulé et la ferme qui se trouvait à proximité avait subi de nombreux dégâts. Un nuage noir s'éleva dans les airs et atteignit presque le phoenix. Une colonne de flammes orangées apparut à son tour mais disparurent dans le nuage de ténèbres. Un rire gras atteignit les oreilles de Marco qui se décida enfin à bouger. Il plongea vers les deux hommes, s'enduisit de haki de l'armement, et décrocha un coup de poing dans le visage de Marshall D Teach avec férocité. Le traître se retrouva projeté à plusieurs dizaines de mètres. Marco fondit sur son amant, emprisonna ses lèvres et l'embrassa avec passion.
Le temps s'était suspendu. Marco ressentit, après plusieurs jours, l'odeur addictive du prince des pirates. Ses lèvres sur les siennes firent trembler son corps, son cœur s'arrêta pendant quelques centièmes de secondes. Il sentit sous ses doigts la peau douce et fine du visage d'Ace. Il joua avec ses lèvres avant que le brun ne se retire précipitamment. Portgas se retourna avec agilité et envoya un énième nuage de flammes sur les membres de l'équipage de Barbe noir. Marco se retourna à son tour et fonça vers Teach. Il utilisa uniquement le haki de l'armement et frappa comme un fou le corps au sol du pirate. Ce dernier lui attrapa le bras droit, utilisa son fruit et lança le premier commandant vers la ferme avec force. Marco percuta le mur et finit s'écrasa au sol. Il perdit connaissance. Les os de son bras droits explosèrent en un instant. Des entailles apparurent sur son bras, faisant couler le sang à flot. Le bras droit du commandant Marco venait d'être déchiqueté par le fruit du démon de Barbe Noire et de son haki.
