Prologue
Bonjour à vous tous ! Je suis heureuse de revenir avec ma nouvelle histoire. Je vous préviens, elle sera plus sombre que celles que j'ai pu écrire. Je ne vous en dis pas davantage.
Bonne lecture !
Je dois … je peux … mais je ne veux pas.
Je dois … je peux … mais la volonté n'y est pas … n'y est plus.
Pourquoi ? POURQUOI ?
Pourquoi, nous autres, écrivains, nous nous fourvoyons ? Nous ne voulons pas affronter la vérité en face … telle qu'elle est réellement ?
Pourquoi les fins de nos romans sont-elles joyeuses ?
Pourquoi les deux héros principaux finissent-ils toujours par s'aimer ?
Pourquoi débutons-nous toujours nos livres par une scène où le soleil – au summum de sa hauteur – réchauffe les cœurs tristes, malgré les tragédies qu'ils viennent de traverser ? Alors que NON ! La tristesse ne peut se guérir qu'à travers ce simple astre. Il faut du soutien, de l'aide, des mots, du temps … beaucoup de temps.
Ainsi, pour contrer tous ces « pourquoi » auxquels je ne serais répondre, je ne suivrai pas leurs traces… J'ai donc décidé, en mon âme et conscience, de vous dépeindre cette scène dans l'obscurité et la douleur car, la vie est une succession d'épreuves, de coups et de gifles.
Nous, équipe et famille du 12th, sommes réunis en ce jour pour rendre un dernier hommage à notre Capitaine, Roy Montgomery.
Les funérailles sont à la hauteur, à l'image du personnage : droites et solennelles.
Pour certains, nous venons de perdre, un fils, un mari, un père, un collègue, un ami et pour la personne que j'admire en ce moment, derrière son pupitre, c'est un deuxième père, un sauveteur qui vient de quitter la terre.
Cette personne qui n'est autre que ma partenaire, ma muse transpire l'émotion. Bien sûr, elle ne laissera pas éclater aux grands jours sa peine, ses sanglots, cependant, à travers son visage pâle, ses yeux tristes et son absence de sourire, je peux lire sa tristesse. Celle-là même, qu'elle m'a laissé voir en pleurant dans mes bras à l'arrière de l'entrepôt où Roy a perdu la vie. Elle n'était plus la Beckett forte et sans crainte que je connaissais mais la Kate, fragile et apeurée par la mort d'un proche.
Sorti de mes sombres souvenirs par la voix tremblotante et émue de ma coéquipière, je ne pouvais que m'extasier devant elle. Pour quelqu'un qui prétendait de ne pas avoir de talent pour les discours et l'écriture, je la trouvais plutôt à l'aise avec les mots. Comme si chaque parole avait été réfléchie, pesée. Certes, il est vrai que les mots viennent plus vite quand on parle avec son cœur et ses tripes, toutefois l'exercice reste périlleux.
-Roy Montgomery m'a enseigné ce que c'était d'être policier. Il m'a appris que nous étions formés par nos choix mais encore plus par nos erreurs. Le Capitaine Montgomery m'a aussi dit une fois, que pour nous, il n'y avait pas de victoire. Il y a seulement des batailles. Et à la fin, le mieux que vous pouvez espérer c'est de trouver une place où vous pourrez rester. Et si vous êtes très chanceux, vous trouverez quelqu'un qui sera prêt à rester à vos côtés.
Les phrases de ma muse résonnaient encore en moi quand nos regards s'accrochèrent sur ses derniers mots je savais que ce message subliminal m'était destiné. Cette sincérité dont elle faisait preuve me submergeait d'émotions aussi bouleversantes les unes que les autres. Car, comme elle venait de le dire, quoiqu'il arrive, quoi qu'elle puisse faire, je resterai à ses côtés pour panser ses blessures et la faire sourire. Always.
-Notre capitaine voudrait que nous continuions de nous battre. Même s'il y a …
Toujours absorbé par la douce voix de ma partenaire, j'eus seulement le temps d'apercevoir un étrange reflet lumineux derrière une pierre tombale qu'un coup de feu retentit.
Par réflexe, j'ai taclé Beckett contre le sol mais c'était trop tard.
La balle l'avait touché.
Du sang s'écoulait de sa poitrine et je ne pouvais rien faire j'étais impuissant. Je la pris dans mes bras or je savais cela inutile ce geste n'était qu'un moyen de la sentir avec moi.
Ses yeux perdaient en éclat et sa bouche entrouverte recherchait de l'air.
Je ne savais pas quoi faire … La femme dont j'étais amoureux, mourrait dans mes bras et … et elle ne le saurait probablement jamais.
Un moment de lucidité ou une vague de désespoir m'envahit.
-Oh … Kate … shh … Kate, s'il te plait. Reste avec moi. Ne me laisse pas, je t'en supplie. Reste avec moi, ok ? … … … Kate … je t'aime … je t'aime Kate.
Seulement ses magnifiques yeux verts entachés par la peur de mourir et par une certaine peine se fermèrent à tout jamais. Comme si la femme de ma vie avait attendu pour cette déclaration et que maintenant, elle s'en allait en paix avec ces trois petits mots à l'esprit : je t'aime Kate.
Elle avait rendu son dernier soupire. Son souffle chaud ne me venait plus, son visage était serein, ses yeux clos et son cœur arrêté.
Elle était morte … MORTE … MORTE !
Allongée sous moi, elle ne vivait plus. La mort, cette grande faucheuse l'avait emporté avec elle dans son sillage. Son corps était froid, sans âme … Contraste saisissant avec la femme rayonnante et radieuse qu'elle était.
Par ma faute, la femme que j'aimais était … morte ! Je n'avais pas su la protéger et plus encore, je n'avais pas respecté notre promesse : Always.
C'est pourquoi, malgré ma fille, ma mère, mes amis … je n'aspirai plus qu'à une seule chose … la rejoindre. Je ne pouvais pas exister sans elle … ma raison de vivre venait de me quitter …
Je sanglotais … je pleurais … j'avais mal !
Voilà, le prologue, la mise en bouche, l'apéro -Appelez-le comme vous voulez- est terminé ! J'espère qu'il vous a plus et qu'il vous incitera à venir lire la suite le dimanche 11 Janvier !
N'oubliez pas, j'attends vos réaction =)
NB : J'avais prévenu pour le côté sombre …
