Résumé : Le trio des fous

Poudlard, année 1946

Il y a Anna, trop sensible et maladroite pour se faire accepter par ceux de âge.

Il y a Tom, le ténébreux Préfet en chef de Serpentard, trop sombre et mystérieux pour inspirer vraiment confiance.

Et puis, il y a Lucie, indifférente et insouciante, trop belle et intelligente pour recevoir autre chose que de la jalousie.

Leur point commun ?

Ils se fichent du monde qui les entoure, plus particulièrement des autres élèves, de leurs règles, de cette hiérarchie présente mais jamais exprimée, et même de leurs vies, si futiles et inutiles.

Genre : Romance (Tom J. / OC) et Drame

……..

Je ne sais pas si je continue cette histoire donc, si vous aimez (ou que vous n'aimez pas), dites le moi ! Merci d'avance pour vos reviews et BONNE LECTURE !

°Oo.Le trio des fous.oO°

Partie I : Quand tout commence…

D'un geste sec, Anna referma le livre de métamorphose placé devant elle. Elle n'avait pourtant toujours pas compris le cours de la veille, une transformation particulièrement difficile qui lui avait valut un P. Elle soupira longuement, suçotant sa plume d'aigle dont la pointe laissait couler quelques gouttes d'encre sur la table, en légers « ploc ». Elle passa rapidement une main dans ses cheveux, blonds et courts, toujours en bataille, comme si elle venait de se lever. La métamorphose n'avait jamais été son point fort…Mais, à Poudlard, quel était son point fort ? Elle sourit amèrement en répondant mentalement à sa propre question. Rien. Rien du tout. Elle faisait partie de ces sorciers peu doués, pas tout à fait Cracmol, mais presque. Pourtant, elle n'était pas bête et son extrême gentillesse n'avait d'égal que sa maladresse.

Elle fixa un moment son devoir puis, lentement, chercha l'horloge du regard. Il était neuf heures. Cela faisait donc deux heures qu'elle travaillait. Elle re-regarda son rouleau de parchemin et fut exaspérée de voir à quel point il était vide. Ce devoir lui vaudrait, à tous les coups, un nouveau P. Elle soupira de nouveau et réfléchit. Il n'était pas très tard et, avec un peu de chance, Lucie voudrait bien l'aider.

Lucie était sa meilleure amie. Beaucoup de filles dans sa classe avaient une meilleure amie, avec laquelle elles partageaient tout, se disaient tout, des bonnes notes aux chagrins d'amour. Son amitié avec Lucie n'avait rien de comparable. Elle était simplement sa seule amie, la seule en qui elle avait vraiment confiance. Et ce sentiment était réciproque.

Anna se baissa pour prendre son sac, posé sur le sol contre le pied de la chaise. Elle y déposa son livre de métamorphose, son devoir à peine commencé et sa plume toute mangée.

-Pourvu q'elle puisse m'aider, murmura-t-elle en sortant de la salle commune des Serdaigles.

Lucie, tout comme elle, était à Serdaigle mais, étant Préfète en chef, elle avait son propre dortoir, qu'elle partageait avec son petit ami, lui aussi Préfet en chef de Poudlard.

Enfin, elle se trouva devant le tableau qui gardait l'entrée du dortoir de son amie. Au lieu de prononcer le mot de passe tout de suite, elle observa un moment la peinture. Elle était d'une rare beauté et Anna ne pouvait jamais s'empêcher de la contempler avant d'entrer. Elle représentait un lac, peut-être celui de Poudlard, la nuit. L'intensité de la lune rendait le décor magique et Anna frissonna légèrement.

-Lune d'argent, murmura-t-elle doucement, encore sous l'emprise de la peinture.

Le tableau pivota lentement, laissant la jeune fille passer, et l'ouverture disparut de nouveau une fois qu'elle fut à l'intérieur.

Le dortoir des Préfets en chef, parce qu'il n'était destiné qu'a deux personnes, était beaucoup plus petit que celui des Serdaigles. Cela ne l'empêchait pas d'être décoré avec goût et d'être très agréable. Anna aimait y venir. L'atmosphère était, la plupart du temps, amicale, calme et détendu. La salle commune était composée d'un canapé et d'un fauteuil bleu nuit, positionnés face à la cheminée, et d'une petite table en bois, où étaient posés plusieurs dizaines de rouleaux de parchemin, remplient de calculs et de symboles. Le sol, recouvert d'une moquette moelleuse et élégante, était jonché de livres en tous genres et quelques habits traînaient sur le sol, preuve de la présence de Lucie.

Le désordre n'étonna pas le moins du monde Anna. Aussi loin qu'elle se souvienne, cela avait toujours été comme ça, ici. Ce qui l'étonnait plus, c'était de ne voir aucun des habitants de ce curieux endroit. Elle laissa son regard balayer la pièce. Il y avait deux portes. Celle sur sa gauche était celle de la chambre de Lucie. En face, c'était la chambre de Tom Jedusor, le petit ami de Lucie. La porte de droite s'ouvrit alors brusquement et Anna put entendre les cris si caractéristiques d'une dispute entre Lucie et Tom. Elle s'étonna un moment de ne rien avoir entendu plus tôt tant ils criaient fort mais se douta que la pièce avait été insonorisée.

-Et puis, t'as vu le bordel de la salle commune !cria Tom.

-Et alors ? T'as qu'a ranger si ça te va pas !hurla Lucie en sortant de la chambre précipitamment et en claquant la porte, folle de rage.

La porte se rouvrit un instant, le temps pour Tom de jeter sur Lucie quelques affaires à elle, un chemisier blanc, un livre, une chaussure, sans oublier son chat noir, surnommé le Chat par Tom, Lucie l'ayant nommé par un nom complètement impossible à retenir. Lucie laissa tomber ce que Tom venait de lui lancer à la figure et caressa son chat en lui parlant doucement :

-Pauvre Chat ! Tu dormais bien tranquillement et il t'a réveillé ? C'est pas grave, ça lui passera…Tu verras…Ca lui passe toujours.

Profitant que son amie ne l'ait pas encore vu, Anna l'observa un moment. Lucie était une jeune fille incroyablement belle. Grande et mince, ses yeux étaient d'un bleu très clair, contrastant avec ses longs cheveux noirs, qui tombaient en cascade dans son dos. Toujours pieds nus quand elle n'était pas en cours, elle portait rarement son uniforme et avait perdu depuis longtemps son étoile de Préfète en chef. A cet instant, elle portait une robe noire toute simple et, à son coup, un long collier dont le pendentif était une magnifique étoile en argent. Tout ceux qui n'étaient pas dans sa classe se demandaient pourquoi elle avait été nommée au poste de Préfet en chef. Pourtant, quand on la connaissait mieux, la réponse paraissait évidente. Lucie était de loin la meilleure des Serdaigles. Son extrême intelligence et sa facilité déconcertante pour la magie contrastaient étonnamment avec son caractère désordonné et spontané. Seul Tom, lui-même, pouvait prétendre à de meilleures notes dans tout Poudlard. Mais le plus surprenant dans tout cela, c'était qu'elle s'en foutait. La moitié de Poudlard l'enviait pour sa beauté, son intelligence, son petit ami, ses notes, son avenir qui promettait d'être brillant…Et elle, elle n'en avait rien à faire ! C'était vraiment une fille surprenante…

-Coucou !lança-t-elle enfin, faisant sursauter Lucie.

-Salut ! Je ne t'avais pas vu !

Lucie abandonna le Chat et se précipita sur Anna pour se blottir dans ses bras.

-Vous vous êtes disputés ?demanda doucement Anna.

-Ouais, soupira Lucie en s'asseyant en tailleur sur le canapé, preuve qu'elle voulait parler.

-Pourquoi ?s'enquit Anna, qui se doutait bien que ce n'était pas le désordre ambiant qui avait enclenché la dispute.

Lucie ne répondit pas tout de suite, semblant réfléchir. Puis, brusquement, elle éclata de rire.

-Je ne m'en rappelle même plus !rigola-t-elle.

Et c'était très certainement vrai. Lucie n'était pas du genre à rester pendant mille ans sur la même histoire et, pour elle, l'affaire était déjà close. Tom, au contraire, était très rancunier et Anna se doutait qu'il lui faudrait plusieurs jours avant de revenir vers Lucie. Mais, encore là, celle-ci s'en fichait. Pas qu'elle ne l'aimait pas mais elle savait qu'attendre était la seule solution et que, de toute façon, Tom ne se passerait pas longtemps d'elle. Elle ne le pensait pas par prétention, elle le savait, tout simplement, de la même manière qu'elle savait fabriquer toutes les potions compliquées de professeur Slughorn.

-C'est une dispute grade B, continua Lucie.

Elles s'étaient amusées à classer les disputes du couple sur une échelle de grandeur, selon leur importance. Grade B signifiait qu'aucun des deux ne s'était énervé au point de se lancer des objets lourds ou des sorts à la figure mais que Tom avait chassé Lucie de sa chambre en lui rendant ses affaires.

-J'en ai pour trois jours, conclut Lucie en soupirant. Je parie que la première qui passera par son lit sera la grande blonde de Poufsouffle.

Le ton indifférent de Lucie n'était pas feint. Sur ce point encore, les choses lui passaient au dessus sans l'atteindre.

-Tu veux bien m'aider pour le devoir de métamorphose ?tenta enfin Anna de sa petite voix qui faisait toujours craquer Lucie.

Lucie fit semblant d'hésiter mais elle s'admit vaincue bien vite. Elle ne pouvait jamais résister à la bouille de clown de son amie. Elle essaya donc de lui expliquer le cours de la veille. Mais, comme d'habitude, elle se découragea vite. Elle n'était pas très douée pour faire apprendre aux autres et ses explications étaient bien trop désordonnées pour qu'Anna les comprennent.

-Je n'y comprend toujours rien, soupira Anna au bout d'une heure.

-Désolée, je ne suis pas très douée pour expliquer !

-Tu parles ! C'est moi qui suis nulle !

-Mais non, la rassura Lucie. Demandes à Tom de t'expliquer. Lui, il saura.

-Tu rigoles ? Déjà qu'il ne me parle jamais ! En plus, vous venez de vous disputer !

Mais Lucie, têtue, poussa Anna jusqu'à la porte de Tom et la fit entrer de force en lui murmurant : « Te laisses pas faire ! ».

Sans qu'elle puisse faire quoi que ce soit, Anna se retrouva donc à l'intérieur de la chambre de Tom Jedusor. La pièce était exactement symétrique à celle de Lucie et, pourtant, il se dégageait une ambiance complètement différente. Tout était incroyablement bien rangé, le lit était fait et Anna n'aurait pas été étonnée de voir que les livres de la bibliothèque de Tom étaient rangés par ordre alphabétique. La cheminée était éteinte et, bien qu'il ne fasse pas froid, l'atmosphère en était changée. Tom était assis à son bureau, sûrement en train de faire un devoir quelconque, et se retourna brusquement en entendant la porte s'ouvrir. La colère pu se lire un instant sur son visage mais il reprit vite un air indifférent en voyant qu'il ne s'agissait pas de Lucie. Anna ne pu s'empêcher de penser que, décidément, Tom était très beau. Il était très grand, encore plus que Lucie, mince, et ses cheveux bruns, retombant en mèches sur son visage aux lignes harmonieuses, mettaient en avant son teint pâle. Ses longs doigts fins jouèrent un instant avec sa plume de faucon et Anna se trouva bête, debout devant lui, dans sa chambre, ne sachant que dire.

-Oui ?demanda-t-il enfin, légèrement agacé.

-Je…Heu…Tu pourrais m'aider pour le devoir de métamorphose ?

Anna se mordit alors violemment la lèvre pour avoir dit quelque chose d'aussi stupide. Lucie allait lui payer ça ! Tom sourit et retourna à son travail, comme si la discussion était close.

-J'ai l'air d'animer des cours de rattrapage pour les pauvres cracmols en difficulté comme toi ?se contenta-t-il de dire, d'une voix à l'image de son corps, douce et suffisante.

La phrase de Lucie lui revint alors en mémoire. «Te laisses pas faire !» lui avait dit son amie. Anna avait en effet tendance à se laisser facilement marcher sur les pieds, étant d'une nature timide et douce. Suivant le conseil de son amie, Anna respira un bon coup et répondit, un sourire aux lèvres malgré les nœuds présents dans son estomac.

-Je suppose que ça veut dire non ? Je m'en doutais ! Aider les autres fait sûrement parti de la liste des choses qui pourraient nuire à ta réputation de mec arrogant, prétentieux et méchant ! Ne t'inquiète pas pour moi, je m'en remettrais !

Et elle sortit, lui jetant un regard noir et claquant la porte derrière elle. Une seconde plus tard, alors qu'elle s'apprêtait à partir, elle sentit la main de Tom sur son bras, la retenant fermement.

-Finalement, je veux bien t'expliquer, dit-il doucement, un sourire aux lèvres.

-Et bien moi, je ne veux plus, mentit Anna.

-Bien sûr que si ! Si je ne t'aide pas, tu vas avoir un P et cela n'arrangera pas ton bulletin. En plus, ce sujet tombera sûrement au ASPIC !

-Depuis quand te soucies-tu de mon bulletin ou de mes résultats au ASPIC ?

-J'aime bien les gens qui osent me tenir tête, répondit simplement Tom.

Anna n'était pas du genre à se battre des heures pour des futilités. Elle avait besoin de cette aide et il voulait bien la lui donner, où était le problème ? Ils s'installèrent dans la salle commune, Tom ignorant superbement Lucie, qui était de toute façon trop occupé à lire pour s'en soucier. Au bout de dix minutes, Anna avait tout compris et, au bout d'une demi-heure, elle maîtrisait l'aspect pratique presque parfaitement.

-Tu vois ! C'est pas si compliqué !commenta Tom.

-Oui, c'est assez simple quand on a compris…Le problème c'est que je ne comprend jamais rien ! Même Lucie a du mal à m'expliquer…

Tout deux se retournèrent machinalement vers la brune, qui s'était endormie sur le canapé, roulée en boule. Tom se contenta de sourire doucement et Anna sentit qu'elle avait presque gagné sa confiance (être la seule amie de Lucie devant un peu aider) et elle s'autorisa à parler d'autre chose que de devoirs :

-C'est gentil de m'avoir aider. Pourquoi as-tu d'abord refusé ? Pourquoi as-tu changé d'avis ? Pourquoi est-ce que tu ne me parles jamais alors que je suis souvent ici, avec Lucie? Et puis, pourquoi est-ce que vous vous disputez tout le temps ?

Une lueur d'amusement fit une brève apparition dans les beaux yeux noirs de Tom.

-Ca fait beaucoup de questions ça, non ?

-Je suis sûre que, grâce à ta suprême intelligence, tu vas pouvoir y répondre ! Tant pis si c'est long !

-Très bien, soupira-t-il en s'installant plus confortablement dans son fauteuil. Je vais répondre, à titre exceptionnel. Pourquoi j'ai refusé ? La question serait plutôt pourquoi aurais-je accepté ? Je ne fais jamais rien gratuitement. Je veux tirer un profit personnel à chacun de mes actes. Les autres qualifient ce genre de comportement d'égoïste, mais je me fou complètement des autres, tu comprends ? Tout ce qui compte, c'est moi. Les lois, les règlements, qu'ils soient explicites, comme un règlement intérieur, ou implicites, comme la politesse, ne dicteront jamais ma vie. Je me fiche de la façon dont tourne le monde ailleurs qu'à mes côtés. Comprend moi bien. Je ne dis pas que je ne m'en intéresse pas. Je suis très curieux et tu serais surprise de voir toutes les connaissances du monde et de la magie que je possède. Mais je n'ai aucune envie d'agir dans d'autres buts que le mien. La vie est trop courte pour que je m'occupe de celle des autres ou pour que je laisse les autres s'occuper de la mienne. Pourquoi est-ce que j'ai changé d'avis ? Je te l'ai dis, je suis très curieux et j'ai aimé la façon dont tu m'as tenu tête, alors que je sais très bien à quel point tu es timide. Et puis, comme tu l'as dis toi-même, on ne s'était jamais parlé avant, alors qu'on se voit plutôt souvent. Je ne parle pas beaucoup mais je pense que tu ne mérites pas un de mes silences méprisants. Tu n'es pas comme les autres filles, bêtes et superficielles. Je t'ai beaucoup observé et je pense que l'on peut s'entendre. Scolairement, tu es maladroite et tu as du mal à comprendre mais, dans la vie, tu comprend mieux les choses simples que les trois-quarts de Poudlard. Ta sensibilité et ta simplicité sont bien plus de qualités que la simple intelligence scolaire, bornée et inutile.

-C'est pas ce que pensent les autres !

-Les autres ? Quels autres ? Il n'y a que toi ! Ton âme, ton corps et ton cœur. C'est tout. Est-ce que ce que pensent les autres changeront ce que tu es ? Si tu n'es qu'une boule de « défauts » pour les autres, que feras-tu ? Cesseras-tu de vivre ? Si tu trouves tes propres capacités, au contraire, tu seras plus forte que « les autres ».

-Je ne sais pas…

-La vérité, c'est que mes paroles te choquent. Tu ne peux t'empêcher de penser comme « les autres » alors que cette même façon de penser te nuit. « Les autres » t'excluent, t'insultent et ne te respectent pas mais tu n'as pas assez confiance en toi pour penser que ce n'est pas toi qui as tord, c'est «les autres ».

Les paroles du jeune homme bouleversèrent Anna. Elle n'avait vu les choses comme ça auparavant. Mais avait-il vraiment raison de se couper complètement de l'humanité ainsi ? Etait-ce ce même trait de caractère qui rendait Lucie si indifférente à ce qui l'entourait ? Beaucoup d'autres questions se secouèrent ainsi dans son esprit mais elle était trop confuse pour les poser à Tom.

-Pour ce qui est de savoir pourquoi est-ce que Lucie et moi, on se dispute tout le temps, continua Tom, ignorant le trouble de la jeune fille, je t'avouerais que je l'ignore. Il me semble que l'on s'est connu en se disputant et que l'on se quittera ainsi.

-Tu l'aimes ? osa questionner Anna.

Tom prit tant de temps avant de répondre que Anna prit presque peur qu'il lui réponde un truc du genre « Je n'aime personne d'autre que moi », ce qui collerait après tout parfaitement avec ses dernières paroles.

-J'ai du mal à me l'avouer, mais je crois bien que oui, répondit enfin Tom en fixant le corps endormi de Lucie.

Anna comprit qu'il était perdu dans ses pensés et qu'il ne répondrait plus à aucune question. Elle le remercia donc et rassembla ses affaires afin de partir. Avant de s'en aller, elle vit Tom prendre Lucie dans ses bras pour la ramener dans sa chambre. Elle sourit en se disant que, très certainement, il faudrait bien moins de trois jours pour les réconcilier...

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Le lendemain matin, Anna se leva de très bonne humeur. Elle se lava et s'habilla en vitesse, prit son sac et descendit prendre son petit-déjeuner. Elle retrouva Lucie à la table des Serdaigles, assise un peu à l'écart des autres filles, comme à son habitude.

-Salut !lui dit-elle joyeusement en l'embrassant sur la joue et en s'asseyant à ses côtés.

-T'as l'air contente, toi !remarqua Lucie.

-Oui, je ne sais pas pourquoi…répondit Anna le plus franchement du monde. Je me sens bien.

Lucie sourit et observa son amie. Anna était de taille moyenne, mince et souriante. Son visage fin était encadré par une masse de cheveux blonds coupés très courts et ses yeux noisette pétillaient.

-Tu as compris les explications de Tom, hier ?demanda Lucie.

-Oui ! J'aurais au moins E !déclara-t-elle, ravie.

-Je t'avais dit que c'était de ma faute si tu ne comprenais rien, je suis nulle pour expliquer.

-Vous vous êtes réconciliés ?s'enquit Anna en prenant sa première bouché d'œuf au bacon.

-Oui.

-J'en étais sûre !s'écria Anna.

Lucie sourit devant la joie évidente de son amie face à cette nouvelle. Elle-même était heureuse que, finalement, la grande blonde de Poufsouffle n'ait plus sa chance d'approcher Tom.

-Oui, continua Lucie, réconciliation sur l'oreiller ! Heureusement que ça, ça marche dans notre couple, parce que sinon…

Les deux jeunes filles finirent leur petit-déjeuner en silence, perdues dans leurs pensées. Elles se levèrent en même temps que les autres Serdaigles de septième année, se dirigeant vers leur premier cours, la métamorphose, qu'ils avaient toujours en commun avec les Serpentards. Elles s'installèrent au fond de la classe, juste derrière Tom, assis seul. Leur professeur de métamorphose, le professeur Dumbledore, ramassa leurs devoirs et commença son cours sur les grandes transformations animales. Anna tentait désespérément de comprendre les paroles du professeur, alors que Tom lisait et Lucie s'amusait avec sa baguette, les deux connaissant déjà le chapitre par cœur. Lorsque le cours fut finit, Anna explosa :

-C'est pas juste ! Je me concentre comme une malade pour essayer de comprendre et vous, vous n'écoutez même pas le prof !

Les deux autres sourirent de l'énervement feint d'Anna. Tom embrassa rapidement Lucie et disparut, se rendant à son cours de Potion. Même si elle ne lui avait pas reparlé depuis la veille, Anna sentait qu'elle s'était définitivement fait acceptée par Tom. Un bref instant, elle repensa aux paroles troublantes du jeune homme. Mais Lucie la prit par la manche et les deux amies se rendirent à leur cours d'enchantement.

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Aucun des trois n'avaient cours l'après-midi, si bien qu'ils se rendirent dans le parc, afin de faire leurs devoirs sous le soleil étonnamment chaud de ce mois d'avril. D'habitude, Tom ne venait pas avec elles mais n'était-ce pas la preuve que la présence d'Anna ne le dérangeait plus ? Il resta néanmoins discret, ne se mêlant pas à la discussion et se contentant de dévorer Lucie des yeux et de remplir des dizaines de parchemins de calculs compliqués. L'ambiance studieuse fut brisée par l'arrivée de la fille que Lucie surnommait « la grande blonde de Poufsouffle ». Elle s'appelait Sarah et était, en effet, grande et blonde. Elle possédait de magnifiques yeux verts et portait toujours ses jupes très courtes et ses chemisiers trop petits, laissant apparaître ses courbes généreuses. Sans être gênée le moins du monde, elle s'assit à côté de Tom, un sourire charmeur aux lèvres.

-Comment ça va, le trio ?s'enquit-elle en dévorant Tom des yeux, lequel ne releva même pas la tête de son travail.

-Le trio ?releva Anna en fixant la nouvelle arrivante.

-C'est comme ça que les autres vous appellent…le trio des fous.

Les yeux de Lucie s'éclairèrent un bref instant d'une lueur indéfinissable, entre colère et amusement. Tom, lui, se retourna vers Sarah et lui entoura les épaules de son bras gauche :

-Nous aussi on aime bien donner des surnoms. Tu veux savoir le tien ? Lucie et Anna t'appellent « la grande blonde de Poufsouffle », mais moi, je préfère « la grande pouffe blonde».

Extrêmement vexée, Sarah se dégagea du bras de Tom, lança un regard méprisant au groupe et parti rejoindre ses amies, la tête haute. Lucie éclata de rire et se jeta sur Tom pour l'embrasser. Anna, elle, réfléchissait. Les autres les appelaient le trio des fous…Formaient-ils vraiment un trio uni ? Comme si elle avait lu dans ses pensés, Lucie s'éloigna de Tom et déclara :

-Ils ont raison, pour une foi. On forme un super trio. Vive le trio des fous !cria-t-elle, si fort que quelques élèves tournèrent la tête dans leur direction.

C'est ainsi que le trio des fous naquit, par un bel après-midi d'avril…

Une petite review pour me dire si je continue ou pas ?

Licorne