Disclamer :
Rien ne m'appartient, à part les idées tordues qui, je l'espère, feront de cette fic une histoire intéressante. La trame de fond (lieux, personnages, termes magiques -sauf les miens !-) est l'entière propriété de Mrs J.K Rowling (la veinarde !), et je ne touche rien pour faire profiter les lecteurs de mon imagination débordante (dommage… é_è).
Hello !
Je vous propose une nouvelle histoire sur le thème d'une journée qui se répète. Ca ne plait pas à tout le monde et c'est plutôt casse-gueule comme sujet. Cela dit, il ne s'agit pas de faire du copier/coller d'une journée à l'autre et j'ai fait en sorte que les faits, même si les bases sont les mêmes, vous soient présentés différemment à chaque fois (j'ai même essayer d'y mettre un peu d'humour pour ne pas en faire quelque chose d'ennuyeux, enfin j'espère !).
Le premier chapitre est plus long que les autres et assez détaillé puisqu'il représente la journée telle qu'elle s'est réellement passée. Elle débute donc par des cours qui peuvent vous sembler ordinaires mais ils sont nécessaires pour cadrer avec l'ordinaire du collège. Bien évidemment, elle se termine dans un tout autre registre et vous verrez que c'est finalement une chance qu'elle se répète car elle est assez horrible pour ne convenir à personne.
Les faits se déroulent lors de la cinquième année de Harry, ce qui n'a pas une grande importance mais il fallait bien que je la situe quelque part. Il va être le seul à pouvoir intervenir et rétablir un avenir acceptable pour tout le monde. Enfin, peut-être…
Bonne lecture !
Chapitre 1 - Lundi
Harry fut réveillé par les douces ondulations du rideau de son lit à baldaquin. Une brise légère s'engouffrait par la fenêtre ouverte et laissait entrer la fraîcheur matinale des derniers jours du mois d'avril. Rien ne venait encore troubler le silence du dortoir des cinquième année et il resta quelques minutes à contempler le velours rouge qui palpitait, comme s'il était animé d'une vie soudaine.
Puis, les mouvements ensommeillés de ses camarades lui indiquèrent que la vie reprenait peu à peu son cours et ce fut Neville qui se décida à se lever le premier. Un coassement indigné fut le premier son que Harry entendit, toujours enveloppé dans la chaleur voluptueuse de ses couvertures.
- Trévor ! murmura Neville. Mais qu'est-ce que tu fais là ?!
Harry perçut le déplacement du jeune garçon à travers la pièce. Il ramassa son crapaud sur lequel il venait de marcher, en marmonnant une vague excuse, et se mit à préparer ses affaires. Harry attrapa ses lunettes sur sa table de chevet et écarta le pan du rideau, bientôt imité par Ron, Dean et Seamus qui se levèrent à leur tour.
-.-.-.-.-.-.-
Lorsque les cinq adolescents descendirent dans la salle commune, ils y trouvèrent déjà quelques élèves, s'attendant les uns les autres. Certains avaient même ouvert leurs livres de cours et étaient plongés dans une intense concentration car les examens de fin d'année approchaient. D'autres encore, profitaient tout simplement du confort des fauteuils bas et des poufs pour essayer de finir de se réveiller en douceur.
Hermione se leva en voyant arriver Harry et Ron. Il était bien évident qu'elle faisait partie de ceux qui étaient descendus de bonne heure pour réviser un peu et elle referma son livre, qu'elle garda à la main, en marquant la page qu'elle venait de consulter avec un doigt.
- J'ai une faim de loup ! annonça-t-elle en attrapant son sac qu'elle lança sur son épaule.
- Moi aussi, bailla Ron qui poussait déjà le portrait de la grosse dame.
La Grande Salle avait accueilli la plupart des élèves et les retardataires s'installèrent eux aussi et remplirent leurs assiettes. Harry, Ron et Hermione s'assirent à la table des Gryffondor et Hermione posa son livre ouvert devant elle, qu'elle appuya sur son verre de jus de citrouille.
- Hermione…, se lamenta Ron. Tu ne peux vraiment pas te détacher de tes bouquins au moins cinq minutes dans une journée ?
- Non, répliqua-t-elle avec fermeté. Le professeur Vector, et il n'est pas le seul, nous a dit que les examens allaient être particulièrement difficiles cette année, et tu ferais bien de t'en souvenir !
- Ça fait des mois qu'ils nous répètent tous la même chose ! fit Ron en haussant les sourcils. C'est un attrape-nigaud pour nous faire paniquer !
- Peut-être, concéda Hermione agacée. Mais on verra bien qui sont les nigauds le jour des examens !
Elle ferma son livre d'un coup sec, attrapa ses affaires et sortit de la salle, furieuse.
- Je crois que tu l'as encore énervée, fit remarquer Harry en suivant Hermione des yeux.
- Si ça n'avait pas été moi, elle aurait trouvé autre chose pour s'emporter de toute façon, répondit Ron en mordant dans une énorme brioche. On ne peut plus lui parler depuis quelques temps.
- Tu sais bien qu'elle veut toujours bien faire, l'excusa Harry. Alors essaye de faire un effort et évite les sujets qui fâchent !
- Ouais, je vais y penser…, lâcha Ron sans grande conviction.
-.-.-.-.-.-.-
Ils accompagnèrent leurs camarades jusqu'aux serres du professeur Chourave où ils découvrirent des arbustes d'une trentaine de centimètres de haut qui s'agitaient avec énergie.
- Aujourd'hui, vous allez devoir vous armer de patience et mettre vos gants, surtout, pour tailler des saules cogneurs, annonça le professeur d'un air accablé. Bien qu'ils soient encore petits, ils sont déjà très vigoureux et j'ai eu un mal fou à les déposer sur les tables ce matin, précisa-t-elle en épongeant son front d'un revers de sa manche. Venez tous par ici.
Hermione consentit à se rapprocher de Ron et Harry et les élèves se regroupèrent autour du professeur qui avait isolé un des saules et l'empoignait fermement par le tronc.
- Le seul moyen d'arriver à quelque chose, expliqua le professeur. C'est de le tenir juste au-dessus des premières branches, et vous taillez les pointes d'un coup sec avec vos sécateurs. Coupez-les une à une, mais dépêchez-vous, vous ne devez pas lui laisser le temps de se défendre lorsqu'il aura compris ce que vous êtes en train de faire. Allez, c'est à votre tour maintenant.
Les Gryffondor et les Poufsouffle, pas très rassurés, retournèrent se placer chacun devant un pot, sur la table, et suivirent les instructions du professeur. Seul Harry restait immobile devant sa plante et la regardait d'un air perplexe.
- Ils n'ont pas tous leur point faible ? demanda-t-il. Enfin, je veux dire…, est-ce qu'il n'y a pas moyen de les immobiliser en appuyant quelque part ? précisa Harry qui repensait au spécimen du parc du château.
Le professeur le regarda avec des yeux ronds.
- Mr Potter. Croyez-vous vraiment que je me serais battue avec eux, ce matin, si cela était aussi simple ? Ce que vous décrivez ne sera possible qu'après la deuxième année de croissance et je peux vous dire que si ceux-là avaient cet âge, je ne donnerais pas cher de l'état de mes serres à l'heure qu'il est ! Et puis de toute façon, cette technique n'est pas enseignée à Poudlard car ces arbres ont pour principale utilité de protéger quelque chose, et chacun d'entre eux à sa propre particularité de manière à ce que seul son propriétaire puisse être capable de le maîtriser. Mais il est bien évident que cela reste possible pour les cas où on aurait à leur apporter des soins. Sur ce point, vous avez raison…
Harry prit un air penaud sous les regards d'incompréhension des autres élèves qui s'étaient bien gardés d'approcher le saule du parc jusqu'à présent et donc, ne connaissaient pas son secret.
- Alors quoi, Potter ! ironisa Ron à voix basse. Tu voudrais que, maintenant qu'on est en cinquième année, on n'étudie que des trucs sans danger ?
- Je ne pouvais pas savoir ! murmura Harry qui semblait désolé. Et puis il pourrait exister un sortilège pour réussir à contrôler CES MACHINS, grimaça-t-il en secouant la main que son saule venait de heurter violemment.
- J'ai bien dit après les premières branches, Mr Potter, observa le professeur. Si vous le maintenez à la base de celles-ci, vous lui donnez l'occasion de vous faire comprendre qu'il n'est pas très content.
- J'ai vu ! râla Harry dans un murmure en corrigeant sa position.
Les saules furent taillés en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire et les élèves se séparèrent pour assister au cours suivant.
-.-.-.-.-.-.-
Les Gryffondor se dirigèrent vers la cabane de Hagrid où les Serpentard arrivaient sans se presser. Profitant de la douceur d'avril, Hagrid avait superposé des cages près du potager et, dans chacune d'elle, on pouvait voir les kneazles qui avaient été attribués à chacun des élèves depuis le début du trimestre. En fait, c'était plutôt les créatures qui avaient choisi leur maître car elles pouvaient devenir agressives envers quelqu'un qui ne leur convenait pas. Pour les différencier, les élèves avaient attaché des rubans autour de leur cou et le prénom de leur " propriétaire " provisoire y avait été inscrit.
Les kneazles avaient attendri les filles des deux classes dès que Hagrid leur avait présenté car ils ressemblaient à des petits chats, à la différence qu'ils possédaient de grandes oreilles et une queue semblable à celle d'un lion. Leur utilité résidait dans le fait que ces créatures étaient dotées d'une certaine intelligence qu'elles mettaient à profit pour prévenir leur maître lorsque celui-ci se trouvait en présence d'une personne peu recommandable. De plus, on pouvait compter sur elles pour retrouver le chemin de la maison si un des membres de la famille venait à se perdre. Cependant, Hagrid avait précisé qu'il fallait un permis spécial pour avoir le droit de posséder une telle créature et que celles qu'ils étudiaient seraient remises au département de Magizoologie du ministère à la fin de l'année scolaire.
- Aujourd'hui est un jour un peu spécial, annonça Hagrid une fois tous les élèves réunis. Pansy, j'ai trouvé pourquoi ton kneazle n'avait pas l'air dans son assiette ces derniers temps et qu'il avait grossi. Venez voir…
Tous avancèrent vers les cages et Parvati fut la première à plaquer sa main sur sa bouche.
- Oh, regardez ! s'exclama-t-elle. Drago et Pansy ont eu des petits !
Les Gryffondor éclatèrent de rire en grimaçant de dégoût après coup. Certains avaient des sourires amusés mais la plupart des Serpentard les regardaient d'un air outré.
- On va les noyer, j'espère ! lança Ron entre deux crises de fou rire qu'il parvenait difficilement à maîtriser.
- Quoi ?! s'offusqua Pansy. Mais il n'en est pas question ! N'est-ce pas Hagrid ? s'inquiéta-t-elle en se tournant vers lui.
- Je ne te permets pas, Weasley ! riposta Drago. Je te rappelle qu'il a fallu les séparer, au début, parce que le tien a essayé de dévorer Granger !
- Elle s'appelle Hermione ! s'emporta l'intéressée. Et puis de toute façon, elle s'est très bien défendue ce jour-là !
- Allons, allons, les calma Hagrid. Ce n'est quand même pas vous qui allez vous battre maintenant ! Bien sûr qu'on va les garder, assura-t-il en se tournant vers Pansy. J'ai prévenu le ministère et ils enverront quelqu'un les chercher dans un mois, lorsqu'ils seront sevrés.
Pansy parut soulagée et agitait un doigt à travers la grille de la cage en s'extasiant sur les minuscules boules de fourrure blotties contre leur mère.
Les élèves purent récupérer leur kneazle, en prenant soin d'éloigner ceux qui ne se supportaient pas. Ils les cajolèrent et les nourrirent jusqu'à la fin du cours avant de les remettre dans leur cage.
-.-.-.-.-.-.-
Les Gryffondor et les Serpentard retournèrent au château pour descendre aux cachots. Pendant tout le trajet, ils se chamaillèrent à nouveau au sujet de ce qui s'était dit au cours de Soins aux créatures Magiques. Même une fois arrivés dans les sous-sols, ils continuèrent à élever la voix ce qui fit sortir un Rogue furieux de la salle de classe.
- Qu'est-ce que c'est que tout ce vacarme ! tonna Rogue. Faut-il que j'enlève déjà des points pour vous calmer ? demanda-t-il tout particulièrement aux Gryffondor.
Le silence se fit et les élèves allèrent s'installer à leur place.
- Il serait peut-être bon de rappeler à certains que nous nous trouvons dans une école qu'on pourrait qualifier de " privée ", reprit Rogue en allant s'asseoir à son bureau. Et cela implique un minimum de discipline, il me semble ! Ouvrez vos livres à la page 284 et prenez connaissance des ingrédients inscrits au tableau avant de commencer vos préparations. La potion de Vérité que vous allez élaborer n'a rien à voir avec le Véritaserum dont certains d'entre-vous ont peut-être déjà entendu parler. Celui-ci est, bien entendu, très réglementé par le ministère de la Magie et aucune école de sorcellerie n'a l'autorisation de l'enseigner à ses élèves. Ce que nous allons faire aujourd'hui peut, tout au plus, renforcer la lucidité dont chacun est censé savoir faire preuve et vous mettre sur la bonne voie lorsque vous aurez à prendre des décisions importantes. Alors au travail, et en silence ! termina-t-il en se penchant sur ses parchemins.
Les élèves détaillèrent la liste et les quantités avec attention et préparèrent leurs ingrédients. Puis, les chaudrons bouillonnèrent et les vapeurs fétides emplirent la salle où on aurait pu entendre une mouche voler. Si tant est qu'elle ait pu en supporter l'odeur, bien sûr...
Rogue se leva et commença son inspection habituelle des potions concoctées par les élèves. Les mains dans le dos, il arpentait les rangées sans aucun commentaire mais s'arrêtait parfois et esquissait un sourire en coin. Ce qui eut pour effet de renforcer un peu plus l'atmosphère tendue qui régnait déjà dans la salle et obligeait certains élèves à relire attentivement leur recette, à la recherche d'une erreur commise.
Soudain, un bruit sourd retentit à quelques tables de celle de Harry. Avec Ron et Hermione, ils se retournèrent et virent Dean et Seamus figés de stupeur devant l'explosion du chaudron de Neville, assis au milieu, dont le contenu avait aspergé leur propre table et le sol. Sous la violence du choc, même les chaudrons de ses deux camarades s'étaient renversés.
- Ne faites pas ces têtes-là ! lança Rogue, tout proche, en regardant Dean et Seamus. Vous n'êtes quand même pas les seuls à ne pas vous douter que cela devait arriver. Vous devriez avoir l'habitude depuis le temps !
Les Serpentard gloussaient de plaisir. Rogue effaça toute trace de potion à l'aide de sa baguette magique puis se tourna vers Neville.
- Savez-vous compter jusqu'à 5, Mr Londubat ? demanda-t-il d'un air narquois.
- Ou… oui, Monsieur, balbutia Neville qui s'attendait au pire.
- Bien, c'est déjà un début. Avez-vous réussi à comprendre à quoi pouvaient vaguement ressembler des feuilles de valériane ? poursuivit Rogue toujours sur le même ton.
- J'en ai bien une petite idée, se risqua Neville qui, de toute façon, était perdu d'avance.
Rogue inspira profondément et perdit son air sarcastique. A présent, il fulminait et on aurait dit qu'il se retenait de ne pas se jeter sur Neville.
- Dans ce cas, Mr Londubat. Pourquoi n'avez-vous pas été capable de ne mettre que 5 malheureuses feuilles de valériane dans votre potion ?
- Je ne sais pas, Monsieur…, je ne comprends pas ce qui s'est passé.
- J'en ai bien une petite idée, se moqua Rogue en se penchant en avant avec un sourire cruel, ce qui eut pour effet de terroriser encore plus le pauvre Neville. Et puisque vous n'êtes pas ici pour faire de l'humour, ce sera cinquante points de moins pour Gryffondor et vous me ferez l'honneur de votre présence pour votre retenue de ce soir. Allez chercher un autre chaudron sur l'étagère et recommencez !
Neville tituba jusqu'à l'étagère indiquée et Dean et Seamus s'empressèrent de préparer de nouveaux ingrédients pour refaire la potion. Rogue, toujours les mains dans le dos, reprit son chemin parmi les élèves et scrutait attentivement les préparations. Il s'arrêta juste derrière Harry.
- Pouvez-vous me dire ce que vous êtes en train de faire, Mr Potter ? demanda-t-il de son habituelle voix doucereuse.
Harry jeta un rapide coup d'œil sur les potions de Ron et d'Hermione pour comparer la différence. Elles étaient à peu près identiques, mais la sienne était légèrement plus claire et sans doute un peu trop liquide.
- C'est une potion de Vérité, répondit Harry en essayant de ne pas s'énerver.
- Permettez-moi d'en douter, lâcha Rogue au comble de la félicité. Mais puisque votre chaudron a eu la chance de ne pas exploser, contrairement à celui de Mr Londubat, allez le vider dans l'évier et recommencez vous aussi ! Vous faites perdre dix points de plus à Gryffondor…, jubila-t-il avant de retourner à son bureau.
Le cours se termina dans le silence le plus complet et seul Rogue vint le rompre en leur donnant leurs devoirs. Personne ne s'attarda davantage et les Gryffondor se ruèrent dehors les premiers pour rejoindre leur salle commune et y déposer leurs affaires.
-.-.-.-.-.-.-
Lorsqu'ils s'installèrent à leur table pour le déjeuner, les Gryffondor fulminaient et chacun y allait de son commentaire sur le comportement de Rogue.
- Si ça peut vous rassurer, intervint George. Nous aussi on a eu droit à son humeur massacrante la semaine dernière. Je ne sais pas ce qu'il a en ce moment, mais ça fait plusieurs jours qu'il s'en prend à tout ce qui bouge.
- Ouais, confirma Fred. Jeudi dernier, il a même rembarré le professeur Flitwick qui lui parlait simplement d'un truc qu'ils devaient faire ensemble, en vociférant qu'il n'avait pas le temps.
- Pourtant Flitwick est toujours de bonne humeur, argumenta Lavande. Ce n'est vraiment pas quelqu'un qui donne l'impression de pouvoir énerver qui que ce soit !
- Si tu veux mon avis, trancha Ron. Rogue n'a jamais eu besoin d'une bonne raison pour être aussi désagréable. Je pense qu'il est né comme ça. Même ses parents ont dû s'apercevoir que quelque chose n'allait pas à sa naissance, pour avoir l'idée de l'appeler " Severus " !
La remarque de Ron eut au moins l'avantage de faire rire les élèves, car tous imaginaient déjà un bébé enveloppé de langes noirs, le visage renfrogné en voyant arriver le sein de sa mère. Ils terminèrent de déjeuner tranquillement avant de reprendre les cours.
-.-.-.-.-.-.-
Pour les cinquième année, l'après-midi promettait d'être d'un ennui mortel avec deux heures de Divination suivies d'un cours d'histoire de la Magie. Hermione laissa Ron et Harry suivre les autres et partit à son cours d'études des Runes.
L'échelle d'argent du professeur Trelawney était déjà en place et les élèves y montèrent un par un avant de s'installer dans la chaleur étouffante, aux parfums entêtants, de la salle de classe.
- Bonjour mes chéris, commença le professeur comme elle avait l'habitude de le faire. Aujourd'hui, nous continuerons l'étude du pendule et nous tenterons, pour la première fois, de repérer un lieu précis au moyen de la carte que je vous ai donnée la dernière fois.
Sibylle Trelawney avait dupliqué une carte géographique détaillée de toute l'Angleterre pour chaque élève, et avait passé l'été à répertorier des lieux qu'ils devaient retrouver en se servant d'un pendule qui figurait cette année sur leur liste de fournitures scolaires.
- Pour commencer, reprit-elle en passant entre les tables. Vous aller vous concentrer sur la photographie que je suis en train de distribuer à chacun d'entre-vous. Puis vous ferez tourner vos pendules, dans de petits mouvements circulaires, au-dessus de vos cartes et lorsque vous aurez localisé l'endroit où se trouve cette maison, puisque c'est de cela qu'il s'agit, vous noterez sur vos parchemins, le nom de la ville, si possible le nom de la rue et tous les autres détails que vous percevrez concernant l'intérieur de cette bâtisse ainsi que son environnement immédiat.
- Elle veut pas le numéro de félétone, aussi ? plaisanta Ron à voix basse, en direction de Harry qui s'empêtrait avec sa carte.
- Arrête, répondit celui-ci en se retenant de rire. Pour une fois qu'on va faire un truc qui n'annonce pas ma mort… !
- Maintenant que vous avez posé vos cartes bien à plat devant vous, poursuivit le professeur. Concentrez-vous sur la photo et commencez vos recherches.
Les pendules tournoyaient doucement au-dessus des cartes devant les visages attentifs des élèves. Lavande et Parvati avaient été les premières à inscrire ce qu'elles avaient découvert tandis que Neville fit tomber son pendule pour la deuxième fois, faisant sursauter ses camarades concentrés.
- Tiens, Neville a déjà trouvé la cave, ironisa sombrement Ron. ...J'ai mal au bras, se plaignit-il ensuite en posant bruyamment son coude sur la table.
- Je crois que je l'ai trouvée, lui annonça Harry sans tenir compte de ses gémissements. J'ai l'impression que le pendule vibre de lui-même si je le laisse au-dessus de Chester, au sud de Liverpool. Mais on dirait qu'elle est plutôt en dehors de la ville. Essaye, toi, pour voir si tu trouves la même chose que moi.
- Bien sûr que cette maison n'est pas en ville, fit remarquer Ron. Sur la photo, on voit qu'elle est entourée d'un jardin. Tiens, ça me fait penser, s'enthousiasma-t-il. On peut être sûr qu'il y a une cabane à outils dans le coin !
Harry, un large sourire aux lèvres, lui adressa un bref coup d'œil amusé en secouant la tête. N'empêche qu'il reprit sa photo et se mit à chercher, lui aussi, d'autres indices visuels qui pourraient être utiles.
- Et là, dans le fond…, murmura Harry. On voit le camion d'un vendeur de produits agricoles. Il doit y avoir une ferme dans les parages.
- Pas bête ! reconnut Ron en prenant sa plume et commença à noter.
Finalement, ils trouvèrent plus de détails en consultant la photographie qu'en se servant du pendule en lui-même, et ils ne furent pas les seuls. Ils parvinrent à remplir un rouleau de parchemin entier en se basant uniquement sur leurs observations visuelles, restait à savoir si les autres avaient localisé le même endroit qu'eux…
-.-.-.-.-.-.-
Ils purent en discuter sur le chemin qui menait à la salle de classe du professeur Binns et il s'était rapidement avéré que personne n'était d'accord sur l'emplacement exact de la maison. Quand soudain, la voix du professeur McGonagall retentit dans les haut-parleurs magiques de l'école.
- Tous les élèves sont priés de se rendre immédiatement dans la Grande Salle, annonça-t-elle d'une voix tremblante. Ne courez pas dans les couloirs, mais ne faites pas de détours, et ne repassez pas dans vos salles communes pour y déposer vos affaires. Je vous rejoins là-bas…
Les élèves, déconcertés, rebroussèrent chemin pour descendre dans la Grande Salle. Il régnait un brouhaha indescriptible dans les couloirs, mais ils suivirent les instructions de l'enseignante et allèrent s'asseoir le long des tables sans bousculade.
Derrière la table du fond, la plupart des professeurs attendaient déjà les élèves et chuchotaient avec des visages inquiets. McGonagall fit son entrée et rejoignit ses collègues qui se précipitèrent sur elle en s'agitant de plus belle. Aucun d'eux ne s'était assis, ce qui renforça l'inquiétude de la foule trop bruyante pour entendre ce qu'ils disaient.
- Qu'est-ce qui a bien pu se passer ? fit Ron, interloqué, en regardant ses camarades.
Tous restèrent sans voix et se contentaient de hausser les épaules en signe d'incompréhension. Le professeur McGonagall se plaça devant la chaise centrale et réclama le silence.
- J'ai le regret de vous annoncer qu'une terrible attaque vient d'avoir lieu au ministère de la Magie, commença-t-elle en s'appuyant sur la table, trop émue pour tenir debout semblait-il. Elle a été d'une telle violence que la plupart des bâtiments sont dans un état déplorable et on compte actuellement de nombreuses victimes.
Harry eut l'impression de sentir Ron fondre à ses côté tant il se tassa sur lui-même. Ginny avait la chair de poule et vacillait légèrement sur sa chaise. Fred et George étaient aussi immobiles que s'ils venaient d'être stupéfixés.
- Plus terrible, encore, poursuivit McGonagall. Albus Dumbledore a reçu un hibou cet après-midi lui demandant de se rendre de toute urgence au ministère, et nous restons sans nouvelles de lui jusqu'à présent.
Des murmures horrifiés parcoururent les élèves livides dont certains plaquaient leurs mains sur leurs bouches, incapables de prononcer un mot.
- Je vous rappelle que Poudlard…, reprit-elle.
Mais elle s'interrompit car les portes de la salle s'ouvrirent soudain, faisant sursauter les élèves qui n'avaient d'attention que pour leur professeur de Métamorphose depuis l'annonce qu'elle venait de faire. Même les professeurs, à ses côtés, tressaillirent à cette interruption.
Rogue avança d'un pas vif vers la table des enseignants et rejoignit McGonagall avec qui il s'entretint longuement dans un murmure. Désarçonnée par les paroles qu'elle venait d'entendre, elle se laissa finalement tomber sur la chaise de Dumbledore et enfouit son visage dans ses mains. Rogue s'accroupit auprès d'elle et posa une main sur son bras, en signe de soutien, tout en continuant à parler. Les autres professeurs l'entourèrent également et certains prirent place sur les chaises les plus proches, choqués eux aussi par ce qu'ils venaient d'apprendre.
McGonagall fit un signe de tête négatif, à une remarque de Rogue, et se leva enfin. Elle était si pâle qu'elle semblait avoir pris dix ans de plus en l'espace de quelques minutes.
- Je dois également vous informer du décès de l'homme qui a su admirablement diriger ce collège depuis que cette fonction lui a été dévolue. Albus Dumbledore n'a pas survécu à l'attaque orchestrée par le Seigneur des Ténèbres il y a quelques heures…, lâcha McGonagall d'une voix lointaine.
Plusieurs têtes se tournèrent instinctivement vers Harry, qui restait apparemment impassible, mais serrait la mâchoire à s'en casser les dents.
Rogue, lui, regardait le sol et semblait attendre, comme s'il hésitait à révéler d'autres faits qui n'auraient pas manqué d'anéantir un peu plus la directrice de Gryffondor. Finalement, il se décida et se tourna à nouveau vers elle. Cette fois, elle resta debout mais son visage était vide de toute expression, ou plutôt, elle était si perturbée par ce qu'elle venait d'entendre, qu'on aurait dit que les informations ne lui étaient pas encore parvenues. Elle adressa un regard implorant à Hagrid, que Malefoy et sa bande regardait d'un air moqueur. Le géant ne pouvait retenir ses larmes, il se moucha bruyamment dans un mouchoir de la taille d'un torchon et s'approcha pour écouter ce que McGonagall avait à lui dire.
Tous les enseignants étaient tournés vers la table des Gryffondor où les élèves échangeaient leurs impressions avec une angoisse grandissante. Les regards de Harry et d'Hermione se croisèrent…, ils avaient compris. Ils restèrent de longues minutes, les yeux dans les yeux en se fixant d'un air grave et, finalement, ils les baissèrent ensemble. Le professeur McGonagall s'adressa à nouveau aux élèves.
- Votre attention s'il vous plait, commença-t-elle en essayant de se contenir. Par mesure de précaution, nous allons devoir annuler les sorties et les cours donnés en extérieur, le temps de savoir si le climat de danger qui règne en dehors du château pourrait avoir une incidence sur notre propre sécurité. Dans l'immédiat, je vous demande de bien vouloir regagner vos salles communes jusqu'au dîner et, en accord avec vos professeurs, vous informe que vous êtes dispensés de faire les devoirs qui vous ont été demandés pour demain.
Les élèves mirent un certain temps à réagir puis, se levèrent et commencèrent à sortir en attendant patiemment que les plus lents d'entre eux libèrent le passage des doubles portes de la salle, sous l'œil attentif de Rusard. La plupart avaient réussi à contenir leurs émotions lorsqu'ils étaient dans la Grande Salle mais, à présent, les couloirs du château résonnaient des cris, des pleurs et des exclamations de surprise que chacun proférait.
Hagrid vint rejoindre Harry et Hermione et se tourna vers Ron, les jumeaux et Ginny à qui il demanda de bien vouloir les suivre jusqu'au bureau de leur directrice qui, à l'autre bout de la salle, écoutait les conseils de ses collègues encore sous le choc. Harry et Hermione, une fois de plus, n'eurent pas besoin de se parler pour se comprendre. Ils se regardèrent longuement alors que les Weasley dévisageaient Hagrid d'un air étonné.
- On se retrouve tout à l'heure…, dit Harry avec un sourire forcé en direction des garçons et de Ginny.
Avec Hermione, il s'aperçut que les professeurs Flitwick et Chourave, qui dirigeaient les Poufsouffle et les Serdaigle, avaient rejoint eux aussi certains élèves de leur maison. Curieusement, le professeur Rogue ne s'approcha d'aucun Serpentard, ce qui ne passa pas inaperçu au sein des autres maisons.
-.-.-.-.-.-.-
La tour de Gryffondor, tout comme les autres salles communes, était devenue un théâtre de désolation. Des élèves pleuraient ou s'étaient assis dans un coin, anéantis par la nouvelle. Les plus " solides " d'entre eux tentaient de consoler leurs camarades, mais ils étaient nombreux à avoir un parent ou un proche parmi les employés du ministère et, ne sachant pas exactement qui avait succombé à l'assaut du Seigneur des Ténèbres, l'ambiance n'était qu'angoisse et tension dans l'attente d'en savoir plus.
Les jumeaux, Ron et Ginny poussèrent le tableau de la grosse dame une heure plus tard, les visages rougis par les larmes. Seul George eut encore assez de forces pour annoncer aux élèves ébahis que leur père et Percy étaient au nombre des victimes. Puis, d'autres Gryffondor revenaient ainsi, peu à peu, et la même déclaration raisonnait à chaque fois comme une sentence sur les murs de pierre de la salle. Quant aux autres, il leur fallait attendre et attendre encore… pour savoir…
L'heure du dîner arriva enfin mais aucun élève n'avait envie d'aller manger. Il fut cependant décidé que certains descendraient pour essayer de voir si les nouvelles avaient évolué. Harry et Hermione ne purent se résoudre à abandonner les Weasley qui ne parvenaient pas à calmer leur chagrin. Ils étaient même inquiets pour Ginny, roulée en boule dans un fauteuil, qui ne pleurait plus mais conservait le regard vide qui ne l'avait pas quittée depuis son retour du bureau du professeur McGonagall. La salle commune, moins bondée et plus silencieuse, devint alors une sorte de lieu de recueillement ou chacun essayait d'accepter enfin le coup du sort que leur avait infligé la vie.
Au retour des élèves partis en " éclaireurs ", d'autres noms furent prononcés et l'atmosphère de désolation et de peine anima à nouveau la petite pièce circulaire aux couleurs pourtant rassurantes. Une fois encore il fallut consoler les amis touchés par une perte chère et les heures s'écoulèrent sans que personne ne se soucie du temps passé.
Le professeur McGonagall, toujours affligée mais qui semblait tout de même maîtriser la situation, fit son apparition dans la salle commune des Gryffondor vers dix heures, se doutant bien qu'aucun n'élève n'avait eu le cœur de rejoindre son dortoir. Elle les informa qu'elle recevait de nombreux hiboux depuis plusieurs heures précisant que certains parents viendraient chercher leurs enfants le lendemain et que, pour les autres familles touchées, le collège mettrait le Poudlard Express à leur disposition en fin de matinée. Puis, elle s'inquiéta du bien-être de ses protégés, rassurant à son tour les plus accablés, et se résigna sous la pression à divulguer quelques noms supplémentaires qu'elle aurait pourtant voulu ne prononcer que le lendemain pour épargner d'autres pleurs durant la nuit. Elle resta un moment pour soutenir les élèves qui venaient d'apprendre que leur famille n'avait pas été épargnée et quitta la salle commune sans parvenir elle-même à contenir ses larmes.
Peu après, Madame Pomfresh arriva à son tour accompagnée, à la plus grande surprise de tous, du professeur Rogue. D'un regard circulaire, ils repérèrent rapidement les élèves les plus meurtris par les évènements. Rogue s'attarda un instant sur Ginny, toujours prostrée sur son fauteuil.
- Votre directrice vient de me prévenir que certains d'entre vous pourraient avoir besoin de mon aide, expliqua l'infirmière avec douceur. C'est pourquoi je viens proposer à ceux qui le souhaitent de passer la nuit à l'infirmerie. Pour ceux qui ne préfèrent pas, je tiens une potion de sommeil à leur disposition pour leur permettre de passer une nuit acceptable.
Les élèves, hagards, se regardèrent un moment. Il se dégageait de chacun une telle complicité et une telle compassion envers leurs camarades que, d'un commun accord silencieux, Fred se permit de parler au nom de tous.
- Non, Madame, refusa-t-il. Je crois que nous serions beaucoup plus sereins si nous pouvions rester ensemble. Nous traversons une épreuve où nous avons besoin de nous sentir unis les uns les autres et l'isolement de notre tour nous permet de partager notre peine en toute discrétion.
- Et votre sœur ? demanda Madame Pomfresh en regardant Ginny d'un air inquiet.
Tous les visages se tournèrent vers l'adolescente qui surprit tout le monde en marmonnant qu'elle préférait rester aussi.
- Très bien, céda Madame Pomfresh. Est-ce que certains d'entre vous veulent prendre quelque chose pour dormir ?
Les élèves refusèrent poliment dans des murmures.
- Ce n'est pas raisonnable, intervint Hermione d'un ton presque maternel. Ça ne vous apportera rien d'accumuler la fatigue et la plupart d'entre vous en ont vraiment besoin.
- Hermione a raison, confirma Harry. Vous devez aussi penser aux jours à venir…
Harry n'eut pas besoin de terminer sa phrase pour leur faire comprendre que, d'ici quelques jours, ils devraient rejoindre leur famille pour accompagner les êtres perdus dans leur dernière demeure et plusieurs élèves acceptèrent finalement la proposition de l'infirmière.
- Professeur, dans l'état où ils sont, j'ai bien peur de manquer de potion et il faudrait qu'elle soit un peu plus puissante pour être efficace, confia-t-elle à Rogue à voix basse, mais tout le monde pu percevoir clairement ses paroles.
- Je vais vous aider, répondit-il en se dirigeant vers le portrait de la grosse dame, suivi de Madame Pomfresh qui annonça qu'elle repasserait plus tard.
L'élan de solidarité dont les élèves venaient de faire preuve eut pour effet bénéfique de les aider à échanger leurs impressions sur ce qu'ils ressentaient alors que, jusqu'à présent, ils n'avaient fait que se laisser aller aux larmes et aux consolations prodiguées par leurs camarades épargnés.
Madame Pomfresh revint vers minuit et distribua des gobelets au-dessus desquels elle pencha une énorme bouteille remplie d'une potion qui fumait encore. Elle resta un instant à parler avec Ginny qui consentait enfin à prononcer un mot et précisa qu'elle resterait éveillée toute la nuit au cas où l'un d'entre eux aurait besoin de quelque chose.
Les élèves veillèrent encore un moment avant de voir apparaître les premiers effets de la potion et montèrent peu à peu se coucher en s'adressant quelques dernières paroles de réconfort.
Vous connaissez la formule (qui n'a rien de magique, lol). J'attends vos commentaires avec impatience, sinon je laisse la journée comme ça. Naaan, je vous taquine. A bientôt pour la suite…
Volderine
