Un riche amant :

Situation :

Cette histoire n'est pas de moi, son titre originel est Bought by her latin lover, ou Audacieuse rencontre, de Julia James. J'ai adoré le livre et comme en vacances, on s'ennuie, j'ai décidé d'adapter l'histoire à l'univers de Twilight. Beaucoup de personnages n'y sont pas, j'ai le regret de dire que la folie d'Alice et les blagues foireuses d'Emmett ne seront pas dans cette fiction, ni la présence de leurs compagnons respectifs.

L'histoire se passe en Espagne. Il y aura donc quelques mots en espagnol, que je traduirais.

ALL HUMAN.

Résumé :

Bella n'a qu'une envie : fuir l'horrible soirée mondaine à laquelle elle assiste, contrainte et forcée, à la place de son amie Jessica.

Comme elle lui a donné sa parole, elle hésite à s'en aller.

Mais pourra-t-elle résister longtemps à son désir de s'éclipser au bras du séduisant inconnu en smoking, avec lequel elle ne cesse d'échanger des regards brûlants ?

Un milliardaire, un jeune fille qui ne dit mot sur son passé, venez lire.

Histoire :

Chapitre 1 :

PDV de Bella :

Seigneur de quoi avait-elle l'air ?

Bella fixa son reflet, effaré, dans le miroir posé sur la commode de sa petit chambre. Elle était bien trop maquillée, ses cheveux avaient pris un volume artificiel à cause de la mousse coiffante... Quand à sa bouche, c'était une explosion de rouge. De lourdes boucles tombaient de ses oreilles; et un collier tout aussi cliquant coulait en cascade dorée sur son décolleté.

Elle baissa les yeux sur sa robe et frémit. En tissu lamé, fendue jusqu'en haut de la cuisse, elle était complétée par un haut dos nu qui dévoilait la moitié de ses seins. C'était bien la dernière tenue pour laquelle elle aurait opté si elle avait eu le choix. Mais ce n'avait pas été le cas.

-Tiens, avait dit son amie Jessica. Je t'ai apporté une de mes tenues. Tu as un peu plus de poitrine que moi, mais ça ira. Mike sera ravi. Il aime être entouré de belles filles, comme tous les hommes riches. Mais s'il te plaît, Bella, ne t'avise pas de le draguer !

Cette dernière avait rassuré son amie sur ce point. Si elle avait eu son mot à dire, elle aurait tout fait pour éviter de devoir passer la soirée avec le petit ami de Jessica, dont l'unique charme résidait dans sa fortune. Mais elle n'avait pas pu refuser. Jessica l'avait aidée, et elle se devait de lui renvoyer l'ascenseur. Même si le service que lui demandait son amie lui répugnait.

-Tout ce que je te demande, avait dit Jessica, c'est de surveiller Mike pour moi et d'éloigner les autres filles. Toutes ces garces rêveraient d'être à ma place . Crois-moi, avait-elle ajouté en grimaçant et en posant une main sur son ventre, j'aimerais y aller moi même. Si je n'avais pas mangé ce fichu homard qui m'a rendue malade...

C'était à présent l'estomac de Bella qui la tourmentait, tandis qu'elle étudiait son reflet. Elle ne voulait vraiment, vraiment pas faire ça. Au delà des scrupules qu'éveillait en elle le mode de vie de Jessica, elle avait dû fermer le bar, et donc se priver des pourboires qui venaient en général augmenter son maigre salaire. Dieu merci, le logement - cette chambre minuscule mais propre au-dessus du café – lui était offert... Ce qui ne l'empêchait pas de devoir compter chaque euros...

Evidemment, Jessica la considérait comme la reines des idiotes.

-Franchement, je ne comprends pas. Il y a un tas de types comme Mike qui seraient ravis d'avoir une fille comme toi ! Tu pourrais leur mettre leur grappin dessus en un claquement de doigts si tu te décoiçais.

Par « se décoincer », Jessica voulait dire « accepter de coucher avec n'importe qui ». Théorie qu'elle mettait allègrement en pratique.

Mais ce n'était pas le genre de Bella. Cette seule idée suffisait d'ailleurs à la faire frémir. Jessica, elle, ne se gênait pas pour fréquenter quiconque avait un compte en banque bien rempli...

Puis Bella sentit une vague de culpabilité la submerger. Son amie l'avait secourue sans hésiter quand elle en avait eu besoin. Elle n'avait pas le droit de la juger et de la condamner.

Et elle n'avait pas davantage de lui refuser ce service, songea-t-elle en empoignant le sac argenté de son amie, et en se dirigeant vers la porte. Quoi qu'il lui en coûte...

O O o o .. .. o o O O

PDV d'Edward :

Edward Cullen pinça imperceptiblement les lèvres comme il examinait, à distance, le groupe rassemblé autour de la table de black-jack.

-Mike Newtown, murmura l'homme qui se tenait à son côté. Drogue, armes, contrebande, extorsion, racket... Tu veux que je continue ?

Son patron secoua la tête.

-Sortons-le juste d'ici. Donne moi le temps de lui faire le baratin habituel, puis commence à te montrer. Discrètement. Mais pas trop non plus, si tu vois ce que je veux dire.

Le chef de la sécurité acquiesça. C'était la routine qu'ils appliquaient dans ces cas-là. Simple, mais efficace.

-Il ne va pas aimer ça, prévint-il. Il est en train de gagner .

Edward se contenta de hausser les épaules.

-Dommage pour lui.

L'espace d'un instant, il regretta de ne pouvoir se débarrasser de ce client de la façon qu'il voulait :avec ses poings. Les escrocs tels que Newtown n'étaient pas les bienvenus à El Paraíso (Traduction : Le Paradis), quand bien même ils étaient prêts à y dépenser leur fortune mal acquise. Mais Edward savait qu'une démontrastion de violence serait mal perçue dans un cadre aussi luxueux. Mieux valait employer la méthode douce.

D'un pas assuré; il fendit la foule en direction de la table de black-jack, s'arrêtant au passage pour saluer quelques habitués et pour accorder l'attention à de magnifiques jeunes femmes qui le méritaient, tout en prenant soin de les tenir à distance. Enfin, il arriva à quelques mètres de sa cible.

Newtown venait apparemment de gagner une nouvelle fois, car il lâcha un rire sonore et triomphal, auquel firent écho les acolytes qui l'entouraient. Un groupe de filles trop maquillées les accompagnait.

De nouveau, Edward pinça les lèvres. Ces filles là non plus n'étaient pas les bienvenue. Certes, il aimait les belles femmes. C'était bon pour les affaires. Mais il n'avait aucune intention de transformer son casino en maison close. Car ces potiches n'étaient pas loin d'être des prostituées.

Aussi séduisantes soit-elles.

Comme celle qui lui faisait face...

Son regard s'arrêta momentanément sur cette dernière. Elle était bien plus jolie que les trois autres et méritait son admiration. Il devait même reconnaître, à contrecoeur , que c'était l'une de plus belles femmes qu'il n'eût jamais vue.

Sa beauté était cependant gâchée par un maquillage trop voyant et une affreuse robe argentée, fendue jusqu'en haut de la cuisse. L'un des sbires de Newtown la tenait par la taille et l'avait attirée contre lui. Ce faisant, son haut avait un peu glissé, révélant la moitié de son sein droit. Le fille ne s'en était même pas rendue compte. De toute façon, elle s'en moquait surêment.

Allez, il était grand temps de se débarrasser d'elle et de toute la bande. La mine sombre, il se dirigea vers eux...

O O o o .. .. o o O O

PDV de Bella :

Bella essaye de réprimer un frisson de dégoût. Le dénommé Gareth lui avait passé un bras autour de la taille et l'avait attiré contre lui? A présent, il lui caressait l'épaule.

« Seigneur, sors-moi de là ! » implora-t-elle mentalement.

Mais sa supplique de fut pas davantage entendue que les précédentes. Elle avait su, dès l'instant où elle avait rencontré l'homme d'affaires russe, que la soirée allait être aussi affreuse qu'elle se l'était imaginée.

Malheureusement, elle se devait d'aider Jessica, et c'était la raison pour laquelle elle ne disait rien, priant pour que son supplice prenne fin.

En silence, elle se répéta le conseil de Jessica. « Tout ce que tu auras à faire, c'est d'être belle et de te taire ».

Etre belle et se taire. Etre belle et se taire.

Le pire, c'était que sa présence ici s'avérait parfaitement inutile. Deux des autres filles avaient fondues sur Mike, qui les avaient accueillies à bras ouverts, l'obligeant à se rabattre sur Gareth.

Bella tourna la tête pour prendre une bouffée d'air frais, tant la lourde odeur d'eau de Cologne de son compagnon l'incommodait. Ce faisant elle remarqua que le croupier (Pour ceux qui ne savent pas : Un croupier est un employé de casino qui est chargé de prendre et de payer les paris, ou bien d'assister à une table de jeux.), un homme maigre et impassible, fixait quelque chose.

Elle suivit la direction de son regard et vit qu'un homme venait de s'approcher. Il s'arrêta près de Mike et lui murmura quelque chose à l'oreille. Etrangement, elle se trouva incapable de détacher son attention du nouveau venu.

Il était espagnol – impossible d'en douter. Son mat était mat, ses cheveux noirs comme la nuit. Contrairement à la majorité de ses concitoyens, en revanche il était grand, mais partageait leur grâce féline. Son nez aquilin, sa bouche d'une sensualité presque cruelle et ses pommettes hautes laissaient supposer un lointain héritage mauresque. (N/AJe sais ça change du Edward habituel mais il reste comme même un point commun à la description habituelle et celle là : Edward est sexy ! Et puis on ne peut plus rêver si c'est toujours pareil et ça sert aussi à a les livres.)

Bella se figea. Elle avait vu plus d'un bel homme depuis son arrivée, mais aucun ne lui avait à ce point donné envie de le regarder, bouche bée. Au-delà même de sa beauté physique, il dégageait quelque chose de captivant, presque dangereux. C'était le genre d'homme que les autres hommes redoutaient.

Et avec lequel les femmes devaient rêver de coucher.

Bella pris une profonde inspiration, horrifiée par la tournure de ses pensées. « Arrête. Ressaisis-toi. Ce n'est qu'un homme très séduisant, rien de plus. Et tu ferais mieux de penser à la façon de passer cette soirée ! »

Tout en refroidissant les ardeurs de ses hormones, elle pris conscience de la tension soudaine qui régnait dans le groupe de Russes. L'espagnol échangea de nouveau quelques mots avec Mike et, en tendant l'oreille, Bella perçut la fin de sa phrase.

-... ce n'est pas de mon ressort, dit-il avec un signe de tête en direction de quelqu'un , dans la foule.

Bella se tourna et vit un homme massif et vaguement inquiétant qui se dirigeait vers eux, et se figea sitôt qu'il se vit repéré.

-Vous voyez ? Reprit l'Espagnol.

Il dit ensuite quelque chose au croupier, qui acquiesça, puis prit un morceau de papier sur lequel il inscrivit un chiffre suivi d'une impressionnante série de zéros avant de le tendre au Russe.

-Avec les compliments de la maison.

Mike prit le papier, et son expression changea. Son mécontentement sembla s'évanouir brusquement.

Edward savait qu'il en serait ainsi. Se débarrasser du gangster lui coûtait cher, mais il ne le regrettait pas. C'était un faible prix à payer pour le convaincre de partir. Il avait ajouté pour le convaincre que des agents de la brigade financière en civil patrouillaient dans le casino à la recherche de joueurs qui blanchissaient de l'argent; et son directeur de la sécurité avait joué son rôle à merveille. En général les types tel que Newtown ne revenaient jamais.

O O o o .. .. o o O O

PDV d'Edward :

Le Russe claqua des doigts pour signaler le départ, et Edward se détendit. Il s'autorisa même à regarder de nouveau la fille qui lui avait tapé dans l'oeil.

Mal lui en prit. De près elle était plus séduisante encore. Son visage était un parfait ovale, son nez délicat, ses lèvres merveilleusement dessinées, ses yeux verts comme deux émeraudes. (N/AC'est un peu un mélange de Bella et Kristen physiquement)

Quand à son corps...

Elle était plutôt grande, pour une femme, mais n'était pas comme ces filles anorexiques que l'on voyait dans les magazines. Elle avait au contraire une silhouette superbe, que son affreuse robe ne parvenait pas à gâcher. Et le sein presque entièrement dévoilé par son décolleté de travers était d'une rondeur parfaite...

Mais même si il réagissait physiquement à ce spectacle, Edward n'éprouvait aucune attirance pour ce genre de femme.

Il savait que, avec les autres, elle passerait de main en main entre les Russes ce soir.

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PDV de Bella :

Bella de son côté, se sentit rougir lorsqu'elle croise le regard de l'Espagnol. Elle savait ce qu'il voyait : une garce. Une simple croqueuse de diamants.

Le pire, c'était qu'elle ne pouvait pas lui en vouloir. La panoplie que lui avait prêtée Jessica était sans équivoque, tout comme les hommes en compagnie desquels elle se trouvait...

Ils étaient d'ailleurs sur le départ, pour une raison qu'elle ignorait. Gareth qui ne l'avait pas lachée, suivit Mike. L'une des autres filles, au bras de ce dernier, n'arrêtait pas de lui demander ce qui se passait. Il l'ignora et échangea quelques mots avec ses compatriotes ;

Ils s'arrêtèrent devant la caisse, où le Russe se vit remettre des liasses de billets qu'il fourra négligemment dans ses poches. Bella ne put s'empêcher d'écarquiller les yeux face à un telle somme.

Ils sortirent enfin, toujours sous le regard d'aigle de l'Espagnol. Elle en déduisit qu'il devait être le détective de l'hôtel, ou le chef de la sécurité.

L'air froid de la nuit la fit frisonner lorsqu'ils émergèrent à l'extérieur. Même selon les standards anglais, le printemps était encore loin.

-Je tenir chaud à toi, dit Gareth en resserrant son étreinte.

Il lui adressa un sourire qui révéla ses dents en or et libéra une haleine alcoolisée. Son anglais était boiteux (N/A : La version originale de l'oeuvre est en anglais alors imaginez que vous lisez un texte anglais...), son accent prononcé, mais la lueur qui brûlait dans son regard était claire. Bella grimaça un sourire et ne répondis pas. Du coin de l'oeil , elle vit que l'Espagnol, depuis le perron, la dévisageait.

Malgré la distance, elle perçut l'intensité de son mépris et baissa la tête. Lorsqu'elle la redressa, il avait disparut. Au même instant, une immense limousine noire s'arrêta devant leur groupe. L'un des sbires de Mike ouvrit la porte.

-Où va-t-on ? Ne put-elle s'empêcher de demander.

-Hôtel, répondit Gareth. Suite de M. Newtown. Nous avons fête là-bas.

Bella ne put s'empêcher de faire un pas en arrière. L'autre la retint et pencha ses lèvres humides vers son oreille.

-Suite avec Jacuzzi. Nous baigner tous ! Je frotter toi partout !

Il partit d'un grand rire. Bella le fixa sans mot dire, pétrifiée.

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PDV d'Edward :

Edward adressa un signe de remerciement à l'employé qui lui avait amené sa voiture, et s'installa au volant. Il était content de rentrer enfin chez lui. La soirée lui avait en effet laissé un goût amer. Se débarrasser des gangsters avait été facile, mais il n'aimait pas en avoir dans son casino en premier lieu.

Comme il franchissait l'arche qui marquait l'entrée du complexe, il songea au temps qu'il lui avait fallu pour construire cela. Parfois, cela lui semblait une éternité. Et pourtant il était devenu l'un des acteurs économiques majeurs du pays en moins de douez ans.

Il devait bien admettre qu'il avait au de la chance. La côte méditerranéenne de l'Espagne était une vraie mine d'or.

A une époque, il était presque impossible de se tromper en misant sur le tourisme.

Il atteignit l'embranchement qui, sur la droite, menait à l'hôtel de luxe du complexe, avec ses bungalows, plages privées et pontons auxquels les milliardaires pouvaient amarrer leur yachts avant de venir dépenser leur argent au casino El Paraíso, ou jouer au golf au club adjacent à l'hôtel.

Le complexe lui rapportait beaucoup d'argent, tout comme son équivalent à Majorque (N/A : La plus grande île des Baléares, en Mer Méditerranée au large de Valence) et celui de l'Algarve (N/A : La région la plus au sud du Portugal continental). Où ouvrir le prochain El Paraíso ? A Menorque (N/A : Une île des Baléares) ? Aux îles Canaries ? Ou sur la Costa de Luz (N/A : Pour finir ce cours de Géographie, je n'ai trouvée de des réservations quand je cherche Costa de Luz sur Google, mais d'après les cartes c'est une côte du Sud de l'Espagne), en plein développement sur la côte Atlantique ?

Un sourire étira ses lèvres. Le soleil faisait toujours de l'Espagne une destination magique. L'argent coulait à flots, mais il y avait un prix à payer : la pauvreté reculait, certes, cependant les traditions disparaissaient en même temps. La vieille Espagne, les valeurs qui au XVI° siècle en avaient fait une nation à part mouraient.

Il secoua légèrement la tête. L'histoire était un sujet qui l'avait toujours passionné, et dont il aurait sans doute fait sa carrière s'il ne s'était pas lancé dans les affaires. Mais il avait choisit l'argent. Et aujourd'hui c'était l'argent qui le poursuivait.

Et les femmes, songea-t-il avec cynisme. Dieu merci, il avait toujours plu à la gent féminine. Mais la richesse avait décuplé son pouvoir de séduction et lui avait fait réaliser avec effroi que beaucoup trouvaient son portefeuille plus sexy encore que lui. Cela avait au moins eu le mérite de lui apprendre l'humilité !

Edward rétrograda et donna un coup d'accélérateur. Il avait résolu le problème en ne gardant jamais une compagne plus longtemps que nécessaire. Avec lui, il n'y avait pas d'ambiguïté.

Un soupçon d'irritation vint assombrir son humeur. Serait-ce le schéma de sa vie ? Une succession de belles femmes et d'aventures sans lendemain ?

Puis un sourire éclaira son visage. Après tout de quoi se plaignait-il ? La majorité des hommes qu'il connaissait l'envieraient !

Et puis il était sûr de vivre un jour une relation durable. Simplement, il ne savait pas quand ça arriverait. Il n'ignorait pas que le monde dans lequel il évoluait était artificiel et vain. L'opposé de celui de ses parents, tous deux fonctionnaires, qui avaient travaillé dur pour lui donner une bonne éducation et pour financer ses études.

Il s'assombrit de nouveau. Ils avaient vécus assez longtemps pour assister au début de son empire. Même si son père avait été constamment stressé par les risques qu'il prenait, et sa mère, par le fait qu'il ne semblait pas désireux de se marier. Tous deux avaient été tués dans un accident de voiture cinq ans plus tôt, le laissant seul au monde. Dès lors, il avait consacré tout son temps et toute son énergie à El Paraíso.

Il ralentit en approchant d'un carrefour. Malgré l'heure tardive, il y avait toujours de la circulation. El Paraíso était à huit kilomètres seulement de la ville, mais la route était bordée d'urbarijacíones (Traduction non trouvée, désolé) et d'hôtels. Pour retrouver la campagne et la nature, il fallait faire ce qu'il ferait dans quelque minutes : bifurquer vers le nord et s'enfoncer dans les collines.

Comme il franchissait l'intersection, quelque chose ou, plutôt, quelqu'un attira son attention sur le trottoir d'en face.

Sous le coup de la surprise, il appuya instinctivement sur le frein...

O O o o .. .. o o O O

PDV de Bella :

Bella eut une grimace de douleur. Même si elle avait ôté ses ridicules talons hauts d'un kilomètre plus tôt, le fait de marcher sur du goudron en collants n'était pas précisément agréable. Dieu merci, sa jupe était assez fendue pour ne pas entraver sa démarche. C'était déjà ça.

Un accès de colère s'empara d'elle . Non pas contre Mike Newtown et ses comparses, mais contre elle-même.

Tout bien considéré, elle était furieuse d'avoir accepté de rendre ce service à Jessica.

Elle se sentit la proie d'une vague nausée en songeant à ce qui se se rait passé si elle n'avait pas refusé de monter dans la limousine. Mike n'avait pas était enchanté par sa brusque rébellion, mais elle avait tenu bon. Avec ce qui ressemblait à un juron, Mike avait envoyé l'une des filles accrochées à lui dans les bras de Gareth. Puis tous s'étaient engouffrés dans la limousine, laissant Bella seule et treblant de froid.

Elle avait alors entamé le long trajet du retour...

Son pied heurta une pierre, ce qui lui arracha une grimace de douleur. Encore cinq kilomètres.

Elle n'avait pas assez d'argent sur elle pour se payer un taxi, et il n'y avait plus de bus à cette heure-ci. Et si quiconque s'arrêtait pour lui proposer de la déposer, elle s'en méfierait comme de la peste !

Justement, une voiture venait de stopper le long du trottoir, juste devant elle. Redressant le menton, elle se força à continuer d'avancer. « Ne t'arrête pas, se dit-ellle. S'il te parle, ne réponds pas. Continue de marcher. »

Ses doigts se refermèrent nerveusement sur les chaussures qu'elle tenait à la main. Si nécessaire, elle pourrait utiliser ses talons comme armes. Elle se crispa en voyant, du coin de l'oeil, un homme descendre de voiture. De haute taille il portait un smoking. Son véhicule était un modèle sportif et visiblement coûteux, comme on en voyant tant dans la région. Celui-là était juste plus beau et plus voyant que les autres, et évoquait avec ses lignes basses une panthère prête à bondir.

« Ne t'arrête pas... Continue... »

-Señorita ? (Traduction : Mademoiselle)

La voix de l'homme était grave. Vaguement familière. Bella ne put s'empêcher de lui jeter un regard. Et de s'arrêter.

C'était l'homme du casino. L'homme qui était venu trouver Mike Newtown. L'homme qui avait posé sur elle un regard plein de mépris.

Un frisson de panique la parcourut. Mais elle préféra l'ignorer.

-Vous voulez que je vous dépose ?

Son ton recelait d'une ironie qui agaça Bella. Après tout, il était évident qu'une femme qui marchait pieds nus au beau milieu de la nuit ne le faisait pas par plaisir !

Mais il n'y avait, tout aussi évidemment qu'une réponse possible de sa part.

-Non, merci, déclara-t-elle en se remettant en marche.

L'homme la rattrapa aussitôt et lui mit une main sur le bras.

-Ne soyez pas ridicule.

Il y avait de la réprobation dans sa voix, mais l'ironie n'en avait pas disparu.

-Lâchez-moi ou je vous enfonce ce talon dans la tête !

Il obéit aussitôt et écarta les mains.

-Inutile d'avoir peur. C'est si vous continuez à pied qu'il risque de vous arriver quelque chose. Je peux vous conduire en ville.

-Pourquoi feriez-vous ça ? Demanda-t-elle en plantant les yeux dans les siens.

Bon sang, il était terriblement séduisant. Pourtant ce n'était pas le premier bel homme qu'elle voyait. Celui-là faisait juste vibrer en elle une fibre dont elle avait ignorée l'existence.

-Eh bien, disons qu'il serait préjudiciale à l'image du casino qu'on vous trouve violée et assassinée au bord de la route demain matin.

Bella se raidit

-Comment savez vous que j'étais au casino ?

Après tout, il lui avait à peine adressé un regard, et méprisant qui plus est...

-Je suis très observateur, fit-il d'une voix presque suave.

Puis il enchaîna d'un ton plus dur.

-Pourquoi avez-vous quitté vos amis ?

-Parce que j'en avais finis avec eux !

-Ils n'étaient pas à votre goût, señorita ? (Traduction : Mademoiselle) ? Demanda son compagnon en lui posant une main dans le dos.

Ce simple geste produisit en elle un étrange émoi. Elle se figea, puis sa prudence revint brusquement.

-Ne me touchez pas.

Elle fit un pas en arrière et le fusilla du regard, levant un talon pointu devant elle.

-Ecoutez, monsieur le détective du casino, ou qui que vous soyez... Laissez-moi tranquille ! J'en ai assez, je suis fatiguée, et j'ai encore du chemin à faire.

Elle se détourna et se remit en marche. Mais elle n'avait pas fait deux pas qu'un caillou particulièrement pointu lui entailla le pied. Bella bien involontairement, laissa échapper un cri de douleur. En une fraction de seconde l'homme fut près d'elle.

-Vous allez vous lacérer les pieds. Si vous avez un minimum de bon sens, vous accepterez mon offre de vous conduire en ville. Vous n'avez rien à craindre de moi, et vous ne pourrez certainement pas en dire autant de la prochaine personne qui s'arrêtera. Et puis, ajouta-t-il avec une nouvelle touche d'ironie, vous n'êtes sûrement jamais montée dans une voiture aussi rapide...

Bella hésita, puis posa les yeux sur le bolide qui attendait tel un tigre accroupi quelques mètres plus loin.

-Vous avez emprunté la voiture de votre patron et vous frimez, c'est ça ?

Elle songea ensuite à une chose : avec qui pouvait-elle être plus en sécurité qu'avec le détective du casino ? Après tout un homme qui occupait un tel poste devait avoir un minimum d'honnêteté, non ?

Et puis elle était si lasse... Si fatiguée...

Tournant les talons, elle regagna la voiture en boitillant, ouvrit la porte et se glissa sur le siège de cuir côté passager. Elle lâcha ensuite ses chaussures et redressa la tête d'un air impérieux.

-Café Carmen dans la Calle de la Americas, lachâ-t-elle froidement. Et faites vite, voulez-vous ?