Bloody Valentine one shot contest

Cas : Aimer à en mourir.

Avocat de la défense : Missloup.

Suspects : Edward et Carlisle.

Responsabilité : Tout appartient bien sûr à Stephenie Meyer.

Pour participer ou lire les autres OS du concours rendez-vous surhttp .net/comunity/Bloody_Valentine_contest/76893


Aimer à en mourir

Le soleil était en train de se coucher sur la petite ville de Forks lorsque le Docteur Carlisle Cullen tapa les derniers mots de son rapport. Il passa une main lasse sur son visage avant de se lancer dans la relecture de son compte-rendu opératoire. Le médecin ne put retenir un soupir lorsqu'il eut enfin terminé. Satisfait, il éteignit son ordinateur et se leva pour faire quelques pas, s'étirant pour délasser son corps ankylosé.

Alors que son regard traînait sur son bureau, son attention fut attirée par l'éphéméride et plus particulièrement par la date qu'indiquait celui-ci : le 14 février. La Saint-Valentin. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas eu envie de célébrer cette date, depuis sa mort… Des souvenirs douloureux surgirent dans son esprit, celui de son visage sans vie, celui de sa tombe… Cela faisait 5 ans qu'on lui avait arraché sa femme, 5 ans qu'elle était morte de la pire des manières, 5 ans qu'il ne croyait plus en l'amour… Avec le temps, la douleur n'avait pas disparu, mais elle s'était apaisée. Lentement, il avait appris à vivre sans elle et bien qu'il se soit juré de ne jamais désirer et aimer quelqu'un d'autre, il n'avait pu tenir parole… 3 ans après sa mort, il avait recommencé à avoir des aventures, il ne recherchait que l'oubli dans le plaisir, homme ou femme, peu lui importait du moment qu'il oubliait.

Un nouveau soupir lui échappa alors qu'il tentait de chasser ses idées noires. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas eu aussi mal en pensant à elle, peut-être était-ce la date ? Pourtant, il en doutait ou bien serait-ce parce qu'il se sentait revivre au contact d'une certaine personne ? Alors qu'il allait sortir de son bureau, la sonnerie d'un téléphone portable le fit frémir. D'une main tremblante, il attrapa le petit appareil qui ne le quittait que très rarement. Il observa le téléphone, redoutant l'appel. Serrant les poings, il décrocha.

« -Bonjour, Carlisle, dit une voix familière.

-Bonjour, Eléazar. J'imagine que tu n'appelles pas pour prendre de mes nouvelles ?

-Je suis navré, mais tu connais les règles.

Carlisle se mordit la lèvre pour ne pas répliquer, oui, il connaissait les règles, mais ces dernières n'avaient pas empêché Eléazar de coucher avec lui peu après leur rencontre.

-Ecoute, reprit son interlocuteur, j'aimerais que tu sois prudent, je vais poster deux de mes hommes devant chez toi.

-Il m'a retrouvé, murmura Carlisle.

-Je ne crois pas, mais par prudence, je viendrais te chercher demain.

-J'en ai assez de fuir… Laisse-le me retrouver, il m'a déjà tout pris, dit Carlisle dans un excès de désespoir.

-Je t'interdis de dire ça ! S'écria Eléazar avant de soupirer. N'y a-t-il donc personne pour qui tu souhaiterais vivre ?

-…

-Carlisle, je t'en prie… Sois prudent, je serais chez toi tôt demain matin. »

Sur ces mots, Eléazar raccrocha. Carlisle fit quelques pas avant de se laisser tomber dans son fauteuil. Il en avait assez, assez de fuir, assez de changer d'identité, assez de recommencer à chaque fois une nouvelle vie… Il était las de tout ça. Il ferait mieux d'aller trouver son cher et tendre paternel pour qu'il mette un terme à cette parodie de vie ! Quelle ironie que celui qui lui ait donné la vie cherche justement à la lui reprendre !

Son vrai nom n'était pas Cullen, non, en réalité il s'appelait Carlisle Volturi, son père était Aro Volturi et il était à la tête d'une organisation criminelle. Avec l'aide de ses frères, Caïus et Marcus, son père avait fait main basse sur les plus gros trafics d'armes, de drogues, d'argent… Toutes les polices du monde étaient à ses trousses, mais Aro était rusé et bien entouré, personne n'avait réussi à ébranler ses défenses. Jusqu'au jour, où son fils l'avait trahi…

Carlisle n'était pas comme son père, au grand désespoir de ce dernier, il n'aimait pas la violence, ne recherchait pas la gloire et l'argent facile. Depuis son plus jeune âge, il s'était opposé à son père, mais il avait attendu que son paternel commette l'irréparable pour oser enfin le défier. Aro avait commandité le meurtre de sa femme, sa douce et tendre Esmée…Son père avait fait en sorte que tout accuse une famille rivale, espérant ainsi que son fils prendrait les armes à ses côtés contre les assassins de son épouse. Cependant, Carlisle n'avait pas été dupe. Il s'était enfui de leur demeure et était allé directement au siège du FBI. Après avoir confié tout ce qu'il savait, il avait été placé dans le programme de protection des témoins car son père avait promis de se venger. Depuis, Carlisle vivait avec cette épée de Damoclès au-dessus de sa tête.

Avec des gestes las, il se releva. Tel un robot, le médecin enfila son manteau et sortit de son bureau tout en se demandant s'il rentrait chez lui ou s'il se rendait chez son père pour mettre un terme à cette mascarade. Lorsqu'il sortit de l'immense bâtiment, une bourrasque de vent froid balaya son corps le faisant frissonner. D'un geste rapide, il releva le col de son manteau. C'est alors qu'un mouvement attira son attention. Il aperçut sur sa droite une silhouette adossée au mur, une légère odeur de tabac parvint à ses narines. Carlisle ne put s'empêcher de sourire. Il venait de reconnaître la silhouette de son interne préféré. Combien de fois l'avait-il détaillé en cachette ? Admirant son corps parfaitement sculpté, se délectant de ses traits fins, de ses pommettes saillantes, guettant un sourire qui illuminerait son visage, pour finalement plonger dans l'émeraude de ses yeux. Comme il aurait voulu passer sa main dans ses cheveux cuivrés, ils étaient un appel aux caresses selon lui.

Doucement, il s'approcha du jeune homme qui ne l'avait pas vu. Edward Masen était son interne le plus prometteur, un brillant avenir s'ouvrait à lui, mais le jeune homme vivait encore dans les illusions qu'offraient son jeune âge, il pensait pouvoir sauver le monde, malheureusement, cela n'était pas le cas. Ils avaient opéré ensemble aujourd'hui et il avait dû le stopper. Leur patient était une adolescente qui avait eu un grave accident de scooter. Sa jambe droite était dans un triste état. Edward avait tout fait pour que la jeune fille conserve ses deux jambes, mais l'hémorragie était trop importante. Carlisle avait alors dû prendre la décision de l'amputer, malgré les protestations de son subordonné.

Carlisle était maintenant à ses côtés, mais son interne ne paraissait pas le voir ou alors il l'ignorait. Connaissant son caractère, il pencha plutôt pour la deuxième option.

« -Vous savez ce que le tabac fait à vos poumons?

Sa phrase était banale, il le savait. Edward eut un petit rire désabusé, il releva la tête et plongea son regard dans le sien alors qu'il portait la cigarette à ses lèvres en un geste moqueur.

-Il est tard, poursuivit Carlisle loin d'être déstabilisé, vous devriez rentrer chez vous. Votre petite-amie doit vous attendre avec impatience pour la Saint Valentin.

Le Docteur Masen jeta sa cigarette, il écrasa cette dernière avant de s'enfoncer dans la nuit après lui avoir adressé un petit signe de la main. Tout en soupirant, Carlisle se lança à sa poursuite.

-Nous n'avions pas le choix, Edward ! Gronda Carlisle en attrapant son bras pour le stopper. Elle perdait beaucoup trop de sang!

-On aurait dû essayer! Cracha le jeune homme. Quelle va être sa vie maintenant?

- Elle vit ! Elle serait morte si nous n'avions pas pris cette décision !

Carlisle avait dit ces quelques mots en forçant le jeune homme à le regarder. Ce dernier finit par baisser la tête tout en marmonnant quelques mots dans sa barbe avant de se défaire de son étreinte et de s'enfoncer dans la nuit. Le médecin soupira avant de lui emboîter le pas. Il ne tarda pas à le rattraper. Edward se tenait face à une Volvo argentée qu'il fixait le regard vide. En une seconde sa décision fut prise et une partie de lui-même s'en réjouissait. Il saisit le bras de son interne et l'entraîna vers son propre véhicule.

-Qu'est-ce que vous faites ? ! Grogna Edward en tentant de se défaire de son emprise.

-Vous venez avec moi ! Déclara Carlisle d'un ton sans appel. »

Le Docteur Cullen fut étonné de ne pas trouver plus de résistance. Le jeune homme avait juste stoppé ses pas durant quelques secondes avant de le suivre docilement. Il déverrouilla sa Mercedes noire et ouvrit la porte côté passager invitant son interne à y prendre place ce que ce dernier fit sans dire un mot. Carlisle referma la porte tout en priant pour que son invité ne se sauve pas avant qu'il ne démarre la voiture. Le médecin fit rugir le moteur de sa Mercedes et quitta rapidement le parking pour rejoindre sa maison.

Carlisle ne vivait pas loin de l'Hôpital, il ne mettait qu'un quart d'heure pour se rendre à son travail, mais ce soir il aurait aimé vivre bien plus loin pour pouvoir profiter de la présence de son passager. Il inspira discrètement, s'imprégnant de la douce odeur à la fois sucrée et virile du jeune homme. Il attrapa la télécommande du portail et entra dans la cour de sa demeure. Sans un mot, il sortit de la Mercedes et grimpa les marches du perron menant à la porte d'entrée. Alors qu'il introduisait sa clef dans la serrure, il se rendit compte qu'Edward était debout devant la voiture.

« -Il fait meilleur à l'intérieur, dit Carlisle en ouvrant la porte.

Son interne ne bougea pas, la pénombre qui englobait les lieux l'empêchait de voir les traits de ce dernier ce qu'il regretta.

-Auriez-vous peur que je vous mange ? Se moqua Carlisle.

-Pas du tout, répliqua aussitôt Edward en le rejoignant.

Carlisle ne put retenir un sourire, il était si facile à manipuler… Il referma la porte et tourna la clef dans la serrure, hors de question qu'il le laisse s'enfuir ! Le médecin s'approcha ensuite de l'alarme qu'il désactiva. Il sourit à son interne et l'invita à le suivre. Il entra dans la cuisine et sortit deux bières du frigo, il en tendit une au jeune homme. Edward l'accepta et prit place sur l'un des tabourets qui bordait le bar. Carlisle l'imita. Ils ne parlèrent pas. Leurs regards se croisèrent à plusieurs reprises, mais à chaque fois Edward détourna les yeux.

-Vous devriez vous changer et prendre une bonne douche cela vous détendra, proposa Carlisle en voyant la tenue de bloc que portait son interne sous son manteau qu'il n'avait pas quitté.

-Mes affaires sont restées à l'Hôpital.

-Je vais vous en prêter, décida-t-il, vous serez plus à l'aise.

-Parce que vous comptez que je reste ? Interrogea Edward en haussant un sourcil.

-Vous avez besoin de compagnie et à moins que quelqu'un ne vous attende chez vous, vous passerez la soirée ici et…

Carlisle ravala la fin de sa phrase, il allait ajouter et la nuit aussi, mais il réussit à se taire à temps. Il prit une gorgée de bière et son regard croisa celui du jeune homme. Tout à coup, il lui sembla avoir très chaud. Edward ne l'avait jamais regardé ainsi, le vert de ses yeux s'était assombri et une étrange lueur y brillait. Carlisle déglutit péniblement alors que le jeune homme ôtait son manteau.

-Où puis-je prendre une douche ? Demanda poliment Edward en lui adressant un sourire.

-Suis-moi ! »

Carlisle ne se rendit même pas compte qu'il avait tutoyé son interne, il s'engagea dans l'escalier, le jeune homme sur ses talons. Arrivé à l'étage, il hésita entre la salle de bain de la chambre d'amis et celle de sa propre chambre. Finalement, il opta pour sa chambre. Il y entra et la traversa pour ouvrir la porte de sa salle de bain. Il se retourna pour voir Edward figé sur le seuil de la chambre, il remarqua que ses yeux verts inspectaient la pièce mais ne cessaient de revenir vers le lit. Carlisle sourit, peut-être que son désir n'était pas à sens unique ? Il se racla la gorge ce qui fit sursauter son interne, ses joues prirent une belle teinte rouge. Il était vraiment magnifique et il dut se retenir pour ne pas lui sauter dessus. Le médecin se dirigea vers son placard qu'il ouvrit, il sortit une serviette qu'il posa sur le lit.

« -Fais comme chez toi et prends ton temps.

Edward hocha la tête. Carlisle passa à ses côtés pour sortir de la chambre alors qu'Edward y entrait, sa main frôla la cuisse puis la fesse du jeune homme qui poursuivit sa route comme si rien ne s'était passé. Le médecin allait sortir quand Edward l'interpella.

-Auriez-vous des vêtements ou préférez-vous que je me balade nu ? Lui demanda le jeune homme d'une voix provocante.

Carlisle sentit son cœur s'emballer dans sa poitrine, sa gorge était sèche et un feu incontrôlable était en train de naître entre ses reins. Pourtant, il s'obligea à garder le contrôle.

-Choisis ce que tu veux dans mon armoire, répondit-il en lui désignant l'armoire ouverte. »

A peine eut-il formulé sa réponse que Carlisle s'enfuit littéralement de la chambre de crainte que sa volonté, déjà mise à mal, ne l'abandonne. Le médecin regagna la cuisine, il attrapa sa bière et la termina rapidement. C'était une mauvaise idée, une très mauvaise idée, ne cessait-il de se répéter. Qu'est-ce qui lui avait pris de ramener son interne chez lui ? Et surtout celui-ci ! Celui qu'il désirait tant ! Il s'était pourtant juré de rester professionnel avec lui !

Le bruit de la douche le sortit de ses pensées, ses mains se crispèrent sur le plan de travail de la cuisine alors qu'il imaginait Edward nu sous la douche, l'eau caressant doucement son corps… Non ! Non, il devait cesser de penser à lui ! Alors que son corps esquissait un mouvement pour sortir de la cuisine, sa raison lui hurla de ne plus bouger. Il ne serait pas prudent de le rejoindre, non, vraiment pas… Mais pourquoi donc lui avait-il proposé de prendre une douche ? Et dans sa propre salle de bain ! Carlisle savait pourquoi il avait agi ainsi, il voulait que l'odeur d'Edward imprègne un peu ces lieux, tout comme il espérait pouvoir respirer sa douce fragrance sur les vêtements qu'il allait lui prêter. Il fit un autre pas vers les escaliers, mais se ravisa. Il revint dans la cuisine et ouvrit son réfrigérateur pour préparer le repas, après tout, il allait passer la Saint Valentin ave celui qu'il désirait alors autant en profiter ! Tout en cuisinant, il repensa au comportement, aux regards d'Edward, à la manière dont il l'avait provoqué dans la chambre et il sut avec certitude que l'attirance était réciproque. Lorsqu'il réalisa cela, sa conscience professionnelle plia bagage laissant libre cours à son imagination quant à la suite de la soirée.

******************

Edward n'en revenait pas. Il était chez son titulaire, chez le Docteur Cullen, et il était en train de prendre une douche ! Il ne pouvait pas nier que le Docteur Cullen l'avait toujours attiré. Il se souvenait de son premier jour dans son service lorsqu'on lui avait présenté son titulaire. Jamais il n'oublierait la manière dont son cœur s'était emballé, ses mains étaient devenues moites, sa gorge sèche. Son regard s'était posé sur ses traits parfaits, son corps divinement sculpté, ses cheveux blonds coiffés en arrière, sa peau blanche qui avait l'air si douce. Puis il avait croisé son regard azur, un bleu profond dans lequel il se serait volontiers noyé. Ses yeux prenaient parfois une teinte grise et sombre lorsqu'il éprouvait des sentiments extrêmes tels que la colère, la tristesse ou bien le désir… Il avait pu remarquer cette couleur si particulière dans ses pupilles quant il l'avait provoqué en lui proposant de se promener nu chez lui. Edward se demandait encore comment il avait réussi à prononcer cette phrase sans rougir, ni trembler !

Sortant de ses pensées, il attrapa le gel douche du médecin, il huma le parfum qu'il appréciait tant chez lui. Il se savonna. L'effluve du gel douche envahit la cabine, réveillant ses sens. Edward sentit son membre s'éveiller alors qu'il espérait que le médecin le rejoigne. Il attendit, mais en vain. Résigné, il changea le réglage de l'eau, il serra les dents quand l'eau froide glissa sur son corps.

Après s'être essuyé, il noua la serviette autour de sa taille et entra dans la chambre de son titulaire. Il s'arrêta un instant devant son armoire inspectant sa garde-robe. Le Docteur Cullen était un peu plus grand et carré que lui, mais ses vêtements devraient lui aller. Il ouvrit un tiroir et sourit en voyant les sous-vêtements du médecin. Il lui avait dit de se servir, non ? Edward attrapa un boxer et l'enfila. Son attention fut alors attirée par une chemise blanche qu'il mit. Relégué au fond d'une pile d'habits, il trouva un jeans bleu foncé que son titulaire ne devait pas porter car il devait être un peu juste. Parfait, pensa-t-il, en se saisissant du vêtement. Edward observa son reflet dans la glace, un sourire satisfait se dessina sur son visage, il passa une main dans ses cheveux déjà en désordres avant de rejoindre le Docteur Cullen à la cuisine.

Lorsqu'il atteignit le rez-de-chaussée, une douce musique l'accueillit et il reconnut sans mal l'œuvre de Debussy. Il entra dans la cuisine et se figea sur le seuil. Ses yeux s'écarquillèrent de surprise quand il vit la nappe blanche, la vaisselle qui scintillait et les chandeliers en argent avec leurs longues bougies. Son titulaire le sortit de sa torpeur, ce dernier l'observait avec insistance ce qui le déstabilisa quelque peu. Puis, il comprit. Les yeux du Docteur Cullen suivaient une goutte d'eau qui s'était échappée de ses cheveux humides, elle glissait le long de sa tempe, sa joue, pour terminer sa course à la commissure de ses lèvres. Du bout de la langue, il cueillit la goulette avant de s'humecter les lèvres. Edward fut heureux de voir que le médecin avait cessé de respirer.

Son supérieur sembla soudain reprendre conscience, il se saisit d'une bouteille de vin et rempli deux verres, il lui en tendit un. Edward le rejoignit et se saisit du verre, leurs doigts se frôlèrent. Ils portèrent leur boisson à leurs lèvres sans se quitter du regard. La tension qui régnait entre eux était presque palpable. Le jeune homme frissonna quand la main de son titulaire se posa doucement sur sa hanche pour le guider jusqu'à la table où il s'installa. Le Docteur Cullen s'absenta quelques secondes avant de revenir avec deux assiettes fumantes. Edward n'en revenait toujours pas qu'il ait fait autant d'efforts pour lui, cette table si romantique, il avait cuisiné …

« -Aurais-tu peur que je t'empoisonne ? Plaisanta son titulaire.

-Non, Docteur Cullen, répondit Edward en coupant un morceau de viande, je suis sûr que ce sera délicieux si vous êtes aussi doué en cuisine qu'au bloc opératoire.

-Je pense que tu peux me tutoyer et m'appeler par mon prénom, il me semble que nous n'en sommes plus à ce stade ?

Edward allait répondre, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Il se contenta de rougir alors que le pied de son titulaire,…, non, Carlisle, caressait sa jambe, remontant toujours plus haut.

-Il est vrai que nous n'en sommes plus à ce stade depuis que je porte l'un de tes caleçons.

Le jeune homme ne put retenir un sourire espiègle lorsqu'il vit le blond avaler de travers son morceau de viande. Carlisle toussa violemment dans sa serviette. Edward se leva rapidement, bien décidé à profiter de la situation. Il posa ses mains sur ses épaules, les laissant glisser sur son torse pour s'arrêter juste au-dessus de son bas-ventre. Son supérieur avait cessé de tousser depuis un moment, sa respiration était saccadée et son corps était tendu dans l'attente d'une caresse. Edward se pencha, son nez frôla le sommet de la tête du blond et il déposa un rapide baiser dans ses cheveux. Sans un geste de plus, il regagna sa place.

-Je suis heureux de voir que tu vas mieux, j'ai cru que j'allais devoir pratiquer la manœuvre d'Heimlich sur toi.

-Merci pour ta sollicitude, lâcha Carlisle d'une voix rauque tout en le fusillant du regard.

-Je t'en prie, murmura Edward avant de se remettre à manger, j'avais raison c'est délicieux.

-Je te remercie.

-Je suis désolé, mais mes connaissances culinaires n'égalent pas les tiennes, c'est quoi ?

-Magret de canard au miel avec des petits légumes, répondit le médecin avant de plonger son regard dans le sien. Je t'apprendrai à cuisiner, si tu veux ?

-Oui. »

Edward était heureux. Carlisle venait de lui faire comprendre qu'il souhaitait le revoir, que ce ne serait pas seulement une histoire d'un soir. Le reste du repas se passa dans le calme. Ils discutèrent et se trouvèrent beaucoup de points communs que ce soit dans la musique, dans la littérature ou l'art. Ils passèrent un agréable moment, même si la tension montait doucement entre eux. Leurs regards étaient lourds de sous-entendus, leurs mains se frôlaient accidentellement de plus en plus fréquemment.

Carlisle se leva pour débarrasser et Edward l'y aida. Le blond l'invita ensuite à le suivre au salon pour prendre le dessert. Ils s'installèrent sur le canapé pour savourer des moelleux au chocolat avec un verre de vin. Lorsque son assiette fut vide, Edward la déposa sur la table basse. Il se leva et fit le tour de la pièce. Il s'arrêta un instant devant les CD, il sortit une compilation de musique classique pour lire les titres qui figuraient sur cette dernière. Soudain, il sentit deux mains se poser sur ses hanches, un corps se plaqua contre le sien et une tête vint se nicher dans le creux de son cou. Il frémit quand deux lèvres douces touchèrent sa peau pour y laisser une pluie de baisers. Puis aussi rapidement qu'il était venu, Carlisle s'écarta. Le jeune homme se retourna et lui lança un regard frustré auquel le blond répondit par un sourire narquois.

***************

Au départ, il avait simplement voulu taquiner son invité, mais Carlisle avait dû faire appel à toute sa volonté pour ne pas lui sauter dessus et le prendre là contre la bibliothèque. A regret, il se détacha du corps si tentant du jeune homme. Il fit quelques pas et posa ses mains sur le billard pour qu'elles n'aillent pas se balader ailleurs… Ses doigts jouèrent un instant avec le revêtement du billard alors qu'il cherchait à apaiser le feu qui brûlait en lui.

« -As-tu envie de faire une partie ?

Les mots avaient franchi ses lèvres sans qu'il n'y ait pensé. Edward parut aussi surpris que lui par sa requête, ils avaient tous deux d'autres projets en tête.

-Si tu m'apprends, accepta le jeune homme, je ne sais pas jouer.

Carlisle lui sourit avant d'aller décrocher du panneau fixé au mur deux queues en bois sombre laqué, il en tendit une à son invité et appuya la sienne contre le billard. Il réunit les boules au centre du tapis vert, hormis une boule blanche.

-Tu dois faire tomber les boules dans les 4 trous qui se trouvent à chaque coin du billard, la boule blanche doit te servir à les éjecter mais attention, elle ne doit surtout pas tomber dans le trou, sinon, tu perds la main. Tu perdras aussi la main si tu rates ton tir.

-Je ne rate jamais mes coups, lâcha Edward en lui faisant un sourire en coin.

Carlisle toussota et mis son poing devant sa bouche pour dissimuler le sourire que ces quelques mots avaient provoqué en lui.

-Bien, tu vas commencer, murmura Carlisle en lui montrant comment se positionner pour jouer.

Edward l'imita. Il se pencha sur la table et visa la boule blanche, un air concentré sur son visage. Carlisle recula de quelques pas pour ne pas le gêner. L'air vint aussitôt à lui manquer quand son regard se posa sur le délicieux spectacle qu'offrait le jeune homme. Il reconnut sans mal l'un de ses jeans qu'il ne portait plus car il le serrait, cependant, le vêtement épousait parfaitement les formes de son invité. Ainsi penché, sa chemise dévoilait ses fesses parfaitement moulées dans le tissu.

-La vue te plaît ?

Carlisle sursauta en entendant la voix suave d'Edward qui l'observait par-dessus son épaule un brin moqueur.

-J'ai déjà vu pire, murmura-t-il en souriant.

Carlisle s'approcha de la table de billard et remarqua que son invité avait déjà joué.

-Il semblerait que la chance du débutant soit de ton côté, remarqua le blond en observant le tapis vert.

-Oui, la chance est de mon côté ce soir, chuchota le jeune homme.

Le médecin ne put s'empêcher de sourire aux propos de son interne. Alors que ce dernier se concentrait sur son tir, il ne put s'empêcher de le taquiner. Il se pencha lui aussi sur la table en faisant mine d'observer le jeu, pourtant, son regard ne quittait pas Edward. Le jeune homme sentit sûrement son regard car il redressa la tête, Carlisle le fixait toujours, lentement, il passa sa langue sur sa bouche pour humecter ses lèvres au moment où Edward allait jouer. Il rata son tir.

-A mon tour ! S'exclama Carlisle en s'approchant.

-Mouais, grogna Edward qui se retira dans un coin, un air renfrogné sur son visage.

-Ne boude pas, s'il-te-plaît, le gronda doucement Carlisle en jouant, tu n'es plus un enfant.

-Ce n'est pas moi qui triche, répliqua Edward avant de soupirer en voyant qu'il avait réussi à faire disparaître plusieurs boules.

-La rouge dans le coin droit et la bleue dans celui de gauche, annonça-t-il avant de jouer.

Un sourire satisfait naquit sur son visage quand les boules allèrent là où il les avait annoncées. Tout en faisant le tour de la table pour trouver le meilleur angle, il croisa le regard admirateur de son invité. Il le poussa doucement pour prendre sa place et jouer.

-Je crois que j'ai compris pourquoi j'ai manqué mon coup tout à l'heure, révéla Edward.

-Vraiment ?

Carlisle ne releva pas la tête, il était concentré sur son jeu, l'axe était idéal, il ne lui restait plus qu'à tirer et il aurait presque gagné. Pourtant, n'ayant aucune réponse du jeune homme, il leva la tête. Edward plongea aussitôt ses yeux verts assombris dans les siens.

-Je pense que ma manière de tenir ma queue n'est pas la bonne, non ?

Les mains d'Edward glissèrent en un léger va et vient sur le bout de bois. Plus rien n'existait dans l'esprit de Carlisle si ce n'est le léger mouvement suggestif que faisait le jeune homme.

-Tu ne joues pas ? Lui rappela doucement son invité tout en continuant ses mouvements.

Carlisle ne pouvait pas le quitter des yeux, il était tout simplement hypnotisé par ses mains, les imaginant sur autre chose que sur ce bout de bois… Sa virilité s'éveilla doucement et il fut heureux que le billard dissimule son état.

-Je pense que c'est à mon tour, dit Edward.

-Ton tour ? Répéta Carlisle un peu perdu.

-Oui, car je ne pense pas que faire un trou dans le tapis soit le but du jeu ?

Le blond reporta son attention sur le jeu et jura quand il vit la trace. Ses doigts effleurèrent le revêtement de la table de billard évaluant les dégâts.

-C'est grave Docteur Cullen ? S'enquit Edward penaud de lui avoir fait abîmer le billard.

-Ca devrait aller, sourit-il pour le rassurer, allez, joue !

Edward lui rendit son sourire et se remit à jouer. Son élève apprenait vite et se débrouillait bien, mais cela ne l'étonnait pas. Il comprit rapidement qu'il ne jouerait plus. Il ne restait que trois boules sur le tapis vert et en un seul tir, le jeune homme pouvait gagner la partie. Son invité observa la position des boules, se demandant sûrement comment réussir en une seule fois ? Finalement, Edward opta pour le bon angle, mais il était hésitant.

-Détends-toi, lui conseilla Carlisle.

Le jeune homme tenta d'appliquer son conseil. Il relâcha la queue pour essuyer ses paumes moites sur son jeans. Tout en soufflant, il se repositionna. Carlisle était derrière lui. Il n'en pouvait plus. Cette position, ce maudit jeans qui moulait ses fesses fermes… N'y tenant plus, il se mit derrière lui. Son corps épousa parfaitement celui de son interne, ses mains se posèrent sur les siennes.

-Concentre-toi, ordonna Carlisle contre son oreille.

Il sentit le jeune homme frissonner entre ses bras. Edward ne pouvait pas ignorer son état, sa virilité, maintenant parfaitement éveillée, avait trouvé sa place contre ses fesses.

-Tu es dans la bonne position, murmura le blond d'une voix rauque.

Edward inspira profondément avant de jouer. Carlisle suivit le trajet des boules qui disparurent de sur le tapis. Il avait gagné.

-Joli tir, le félicita-t-il sans bouger.

-Oui, acquiesça le jeune homme, une autre partie ?

Alors qu'Edward proposait cela, le jeune homme recula pour coller un peu plus ses fesses contre son érection qui augmenta. Un grognement lui échappa alors que son invité amorçait un léger mouvement du bassin.

-Tu es sûr de vouloir faire une autre partie ? Demanda Carlisle d'une voix vibrante de désir.

-Pas toi ? Questionna le jeune homme en se redressant.

Le médecin suivit à regret le mouvement, il était contrarié de ne plus sentir la chaleur du corps d'Edward contre le sien. Alors qu'il allait s'écarter, les mains de son interne se posèrent sur ses hanches.

-Je ne parlais pas d'une partie de billard, murmura son invité contre ses lèvres. »

Carlisle lui sourit. La seconde suivante, leurs lèvres se touchaient enfin. Elles étaient telles qu'il les avait imaginées, douces et savoureuses. Du bout de la langue, il caressa la lèvre inférieure du jeune homme quémandant un accès à sa bouche que lui offrit Edward. Leurs langues se rencontrèrent, elles se caressèrent timidement. Carlisle posa ses mains sur les hanches d'Edward le collant contre son corps alors que le jeune homme passait ses mains autour de son cou. Leur baiser s'intensifia, leurs langues bataillèrent, l'une tentant de prendre le dessus sur l'autre. Leurs mains partirent à la découverte de leurs corps. Il ne put s'empêcher de caresser langoureusement les fesses d'Edward qu'il avait tant admiré durant toute la soirée. Ses sens s'enflammèrent quand l'une des mains du jeune homme glissa sous sa chemise pour caresser sa peau. Il se serait volontiers laissé aller sous ses caresses, mais il avait une autre idée en tête…

****************

Edward fut surpris lorsque Carlisle attrapa sa main pour l'empêcher de caresser son torse. Son hôte délaissa ses lèvres pour déposer des baisers le long de sa mâchoire puis de son cou.

« -Accroche-toi à moi, murmura le médecin, et laisse-toi faire. »

Edward lui obéit et garda ses mains autour de son cou. Les mains de Carlisle raffermirent leur prise sur ses fesses pour le soulever, il enroula ses jambes autour de la taille du blond. Leurs virilités se frôlèrent à travers leurs vêtements, leur arrachant un gémissement. Il amorça un mouvement du bassin et en réponse Carlisle mordilla son cou laissant sûrement une marque, mais cela ne le dérangeait pas, au contraire, il pourrait montrer ainsi au monde entier qu'il lui appartenait.

Le médecin le fit asseoir sur la table de billard avant de reprendre le chemin de ses lèvres, ils s'embrassèrent avec passion. Le blond le délaissa quelques secondes pour lui ôter ses chaussures ainsi que ses chaussettes. Puis, en se redressant, les doigts de son futur amant glissèrent le long de sa chemise qu'il déboutonna. La langue de Carlisle traça un sillon de feu sur son torse. Edward ne put retenir un gémissement. Ses doigts se crispèrent sur le rebord du billard quand Carlisle prit en bouche l'un de ses mamelons qu'il suça et mordilla. Un feu d'une intensité jamais connue couvait dans le creux de ses reins, son membre fièrement érigé commençait à être à l'étroit dans son pantalon.

Edward gémit de plus belle lorsque la bouche de son hôte déposa une pluie de baisers le long de la ceinture de son pantalon. Le jeune homme haleta sous les caresses qui lui étaient prodiguées. Enfin, les doigts de son titulaire se posèrent sur la fermeture de son jeans qu'il déboutonna. Carlisle se redressa lentement, léchant son torse pour arriver à ses lèvres qu'il embrassa à nouveau.

« -Edward, haleta-t-il contre sa bouche, Edward, dis-moi si tu veux que j'arrête ?

-Que tu arrêtes ?!

-Oui, tu n'es pas obligé… Enfin, je ne voudrais pas que tu crois que comme je suis ton supérieur… Enfin, si tu n'as pas envie, je …

-Tu crois vraiment que je n'ai pas envie de toi ?! S'exclama Edward en prenant la main du blond pour la poser sur son entrejambe, le contact l'électrisa et lui arracha un gémissement.

-Je veux juste que tu saches que je ne fais pas ça avec tous mes internes. Dès le premier jour où je t'ai vu, je t'ai désiré, mais il y a plus…

-Carlisle ?

-Oui, mon cœur ?

-La ferme et embrasse-moi !

Il eut le temps d'apercevoir un sourire sur le visage du blond avant que celui-ci ne l'embrasse avec fougue. Alors que leurs langues bataillaient, il sentit les mains de Carlisle se poser sur son jeans, la minute suivante, il le lui ôta. Edward sentit sa respiration se bloquer quand le médecin posa un léger baiser sur la bosse qui déformait son boxer blanc.

-Je crois que je vais reprendre mon bien, déclara Carlisle. »

Edward lui sourit, lui donnant ainsi l'approbation que le médecin semblait guetter. Le blond fit glisser son sous-vêtement le long de ses jambes tout en lui prodiguant de douces caresses. Une plainte lui échappa quand Carlisle lécha sa longueur, une de ses mains caressa la base de son sexe alors que l'autre s'amusait avec ses boules. Les mains d'Edward quittèrent le rebord du billard pour venir empoigner les cheveux du blond. Ses doigts se crispèrent quand son compagnon le prit dans sa bouche et débuta de légers va et viens. Ses dents mordillèrent doucement sa longueur puis sa langue vint s'enrouler autour de son gland. Edward ne retenait plus ses gémissements. Il tenta de desserrer son emprise sur les cheveux du blond pour ne pas blesser son amant, mais ce dernier titilla la fine fente de son gland. Edward inspira profondément pour essayer de se calmer, sinon, il allait venir de suite.

« - C'est ce que je veux ! Ordonna Carlisle en caressant ses fesses. »

Edward se demanda si le médecin lisait ses pensées ou s'il avait compris qu'il était à bout. Carlisle empoigna fermement ses fesses pour mieux le prendre en bouche. Son amant aspirait son sexe goulument, ses hanches imprimaient bien malgré lui un mouvement rapide, Carlisle l'accueillait toujours plus en lui. Le blond se retira quelque peu pour mordiller son gland, puis, sa langue le caressa avant qu'il ne le reprenne entièrement en bouche. Sa main libre cajolait toujours la base de son sexe. Carlisle accentua ses caresses, Edward sentit son corps se tendre, son sang bouillonnait dans ses veines alors que son amant l'aspirait avec toujours plus de ferveur. Dans un ultime mouvement, il vint en lui. Carlisle récolta toute sa semence, sa bouche, sa langue continuèrent à s'affairer sur son membre nettoyant toute trace de jouissance. Lentement, son amant se releva pour venir s'emparer avidement de ses lèvres. Edward put goûter sa saveur intime sur les lèvres du blond alors que leurs langues se caressaient.

***************

Carlisle couvrait le visage de son jeune amant de baisers pendant que ce dernier reprenait son souffle. La jouissance avait transcendé la beauté du jeune homme, pendant un instant, il s'était demandé si Edward n'était pas un ange descendu du Paradis pour venir éclairer son Enfer. Quand la respiration de son amant fut plus calme, il prit ses mains pour les nouer autour de son cou, il fit de même avec ses jambes après les avoir passées autour de sa taille. Carlisle glissa ses mains sous ses fesses et le souleva.

« -Je peux marcher, murmura Edward à son oreille.

-Je préfère te garder près de moi, susurra le médecin.

Il sentit le sourire du jeune homme contre son cou. Il commença à grimper l'escalier quand son jeune amant trouva amusant de mordiller le lobe de son oreille. Carlisle atteignit péniblement sa chambre, Edward ne cessait d'attiser son désir et son érection était de plus en plus à l'étroit. Il déposa son précieux fardeau sur son lit et alluma seulement un halogène qui éclaira la chambre d'une tendre lueur. Alors qu'il allait s'emparer des lèvres de son fantasme personnel, ce dernier le repoussa sur les oreillers.

-A moi de m'amuser, lâcha Edward d'une voix suave.

Carlisle ne put réprimer un grognement quand il sentit les doigts agiles de son amant déboutonner sa chemise. Ses lèvres si douces ne tardèrent pas à tracer un sillon de feu sur sa poitrine, ses poings se crispèrent sur les draps quand les mains d'Edward atteignirent sa ceinture. Les caresses de son amant l'emmenaient vers les sommets du plaisir. Il ne put retenir un râle lorsque les lèvres du jeune homme effleurèrent son sexe. Carlisle voulait plus et il savait qu'Edward aussi car il pouvait sentir son membre à nouveau dressé contre sa cuisse qu'il bougea pour créer une délicieuse friction avec l'érection du jeune homme. Le gémissement d'Edward décupla son désir pour lui.

-J'ai envie de toi, confessa Edward d'une voix rauque.

-Tu es sûr ? Haleta Carlisle.

-Oui. »

Ses yeux ne purent quitter le corps de son jeune amant lorsqu'Edward s'allongea sur le ventre, s'offrant ainsi à lui. Carlisle ne put s'empêcher de convoiter ce corps parfait. Doucement, il se pencha vers lui et embrassa ses épaules, descendant ensuite le long de sa colonne, pour enfin mordiller ses fesses qu'il finit par embrasser. Ses yeux remarquèrent les doigts crispés du jeune homme, il empoignait fermement les draps, son souffle était court. Carlisle s'allongea sur lui, laissant son poids reposer sur ses avant-bras, tous deux frémirent quand son sexe s'insinua entre les fesses du jeune homme. Le blond amorça de légers mouvements du bassin, laissant son sexe frotter langoureusement contre ses fesses. Leurs gémissements, leurs respirations devenaient erratiques. Un feu incontrôlable brûlait dans leurs veines. Ils n'allaient pas tarder à atteindre leurs limites. Avec difficulté, Carlisle s'écarta de son jeune amant et se pencha vers sa table de nuit pour attraper un préservatif et une bouteille de lubrifiant.

Le blond enduisit ses mains du liquide huileux, il s'appliqua ensuite à masser les fesses de son amant, ses lèvres déposant des baisers dans sa nuque. Ses doigts se rapprochèrent de l'intimité d'Edward. Carlisle se figea quand il le sentit se crisper.

« -Tout va bien ? Demanda le médecin intrigué par sa réaction.

-Je… Oui, ça va.

-Edward, tu n'as jamais su mentir, soupira le médecin en l'obligeant à se retourner, qu'y-a-t-il ?

-Rien, souffla le jeune homme.

Edward se redressa et tenta de l'embrasser, mais Carlisle le repoussa tendrement. Il chercha à croiser le regard de son jeune amant, mais celui-ci détourna la tête. Une idée traversa son esprit, mais il la repoussa en pensant à la manière dont le jeune homme l'avait provoqué durant toute la soirée. Cependant, Edward cachait souvent sa fragilité ou sa peur derrière un comportement provocateur.

-Edward… Mon cœur, as-tu déjà fais l'amour avec un homme ?

Le visage de son interne vira au rouge. Le cœur de Carlisle bondit dans sa poitrine, il serait son premier amant !

-Je… J'ai déjà eu des aventures, avoua Edward dans un murmure, mais je ne suis jamais allé aussi loin avec un homme.

-Veux-tu continuer ?

-Oui.

Il avait prononcé ce dernier mot en plongeant ses prunelles émeraudes dans les siennes. Carlisle se pencha pour l'embrasser tendrement.

-Me fais-tu confiance ? Demanda le blond.

-Oui.

-Je serai doux, promit Carlisle.

Edward lui sourit avant d'amorcer un mouvement pour se rallonger sur le ventre, mais Carlisle l'arrêta. Doucement, il lui écarta les jambes et vint se placer entre ses cuisses. Tout en embrassant son torse, une de ses mains glissa le long du flanc de son jeune amant, caressant sa hanche pour se faufiler ensuite vers l'une de ses fesses. Sa main atteignit enfin l'intimité du jeune homme qu'il cajola avant d'introduire doucement un doigt. Les mains d'Edward se crispèrent sur ses épaules.

-Détends-toi, chuchota Carlisle à son oreille.

Carlisle observa un instant le visage rougit de son interne, il lut la détermination mêlée à l'envie dans son regard. Tout en se promettant de surveiller la moindre de ses réactions, le médecin reprit ses caresses. Il introduisit un deuxième doigt dans l'intimité de son amant qui se crispa dès qu'il amorça un léger mouvement.

-Respire, respire calmement, murmura-t-il, tout va bien.

Il lui obéit. Carlisle sentit le corps de son amant devenir plus souple entre ses bras, mais cela ne satisfaisait pas le médecin, il percevait encore l'appréhension du jeune homme.

-Echangeons nos places, proposa le blond.

-Non, refusa Edward en le retenant, ça va aller.

-Nous avons tout notre temps, Edward, le rassura Carlisle, et je t'assure…

-Je veux te sentir en moi, coupa son bien-aimé. »

L'aîné soupira devant l'obstination de son cadet et même s'il mourrait d'envie d'être en lui, il ne voulait surtout pas le blesser. Il se pencha et embrassa passionnément le jeune homme. Il déposa ensuite une série de baisers sur sa mâchoire avant de mordiller le lobe de son oreille qui était une zone particulièrement sensible chez lui. Carlisle saisit de sa main libre le sexe d'Edward qui avait perdu de sa vigueur, il le masturba et bientôt des gémissements s'échappèrent des lèvres entrouvertes du jeune homme. Les mouvements de ses doigts s'accordaient aux caresses sur le membre de son amant qui se crispa légèrement quand il insinua un troisième doigt en lui. Ses lèvres cherchèrent celles de sa moitié qu'il embrassa avec ferveur. Il sourit en entendant le gémissement de son amant lorsqu'il retira ses doigts. Carlisle se redressa et attrapa le préservatif qu'il sortit de son emballage. Il allait l'enfiler quand Edward le lui prit des mains et tout en caressant son sexe il le déroula sur sa verge palpitante. Le médecin ne put retenir un grognement.

Tout en lui prodiguant de douces caresses, Carlisle le fit allonger. Il prit l'une de ses jambes qu'il posa sur son épaule, il écarta légèrement ses fesses, et guida son membre vers son entrée. Il ne put retenir un râle lorsque son gland s'immisça dans l'intimité du jeune homme. Tout en serrant les dents, il s'obligea à progresser lentement. Edward s'était crispé et il pouvait voir des larmes perler au coin de ses yeux. Carlisle se pencha et du bout des lèvres, il cueillit les sphères translucides. Il n'en pouvait plus, il devenait de plus en plus dur pour lui de rester immobile tant le feu brûlait ses reins, son sexe en devenait presque douloureux. Il inspira aussi discrètement que possible en continuant de murmurer des mots réconfortants et tendres à Edward. Carlisle enfouit son visage dans le cou du jeune homme, son souffle était erratique, ses poings serraient frénétiquement les draps. Il prit appui sur ses avant-bras pour se retirer, ne souhaitant pas blesser plus longtemps son jeune amant, mais une main se posa sur ses fesses, l'empêchant de quitter l'antre étroit et chaud. Edward lui sourit, il n'y avait plus de trace de souffrance sur le son visage, seulement du désir, le jeune homme amorça même un mouvement du bassin leur arrachant un grognement.

Lentement, il se mit à se mouvoir en lui. Leurs mouvements s'accordèrent alors que le plaisir grandissait en eux. Edward remonta sa seconde jambe le long de son corps pour la plier au niveau de sa hanche, Carlisle poussa un gémissement, cette position lui permettant de s'enfoncer encore plus loin en son amant. Ce dernier cria de plaisir lorsqu'il toucha sa prostate. Le médecin posa ses mains sur les hanches de son interne, augmentant le rythme de ses coups de reins, allant et venant toujours plus loin en lui, le faisant crier de plaisir. Leurs gémissements résonnaient dans la chambre. Carlisle sentait la délivrance approcher, mais il ne voulait pas l'atteindre seul. L'une de ses mains glissa jusqu'au sexe d'Edward qu'il caressa au rythme de ses pénétrations. Le jeune homme trembla entre ses bras avant que son corps ne se raidisse. Son corps s'arqua contre le sien, ses parois intimes se resserrèrent autour de son sexe. Il n'en fallut pas plus à Carlisle qui le rejoignit dans sa jouissance. La semence d'Edward se déversa entre leurs ventres et il se libéra dans le préservatif. Alors qu'il redescendait lentement sur Terre, Carlisle embrassa tendrement son jeune amant avant de se retirer. Il attrapa quelques mouchoirs et nettoya les traces de jouissance qui souillaient leurs ventres. Quand il eut terminé il s'allongea et attira Edward contre lui. Le jeune homme posa sa tête sur son torse. Carlisle recouvrit leurs corps avec la couette avant d'enfouir son visage dans les cheveux de sa moitié.

« -Bonne Saint Valentin ! Lança Edward en se redressant.

-Elle a été plus que bonne ou excellente… Je ne trouve pas les mots tellement c'était merveilleux, confessa Carlisle.

-Pareil pour moi, admit-il.

-D'ailleurs, je pense que je vais faire de toi mon Valentin, annonça le médecin, je pense même que cela va devenir une sorte de rite.

-Donc, tu veux attendre l'année prochaine pour remettre ça ? Railla Edward.

-Je n'ai pas dit ça, grogna Carlisle, et arrête de te moquer de moi ! On pourrait recommencer dans quelques heures.

-Dans quelques heures seulement ? Râla Edward en dissimulant un bâillement.

-Tu es épuisé. Si mes souvenirs sont exacts, et ils le sont, tu n'as pas dormi depuis plus de 20 heures, non ?

-J'ai peur que le rêve se brise si je m'endors, confia le jeune homme.

-Il ne se brisera pas, Edward, et nous aurons bien d'autres soirées, promit Carlisle. »

Edward sourit à cette perspective et Carlisle aussi, il déposa un baiser sur les lèvres du jeune homme avant de le reprendre dans ses bras. Il ne fallut pas longtemps pour qu'il entende le souffle régulier d'Edward, il s'était endormi. Carlisle l'observa pendant de longues minutes, ne pouvant détacher son regard de ses traits parfaits. Jamais il n'arriverait à se séparer de lui, non, il n'y arriverait pas ! Mais d'un autre côté, il ne pouvait pas lui imposer sa vie, enfin, si l'on pouvait appeler ça une vie… Une vive douleur envahit sa poitrine alors qu'il comprenait l'étendue de ses sentiments pour le jeune homme, jamais il n'avait ressenti une telle chose, même pas pour Esmée… Avec Edward il se sentait entier, vivant et il était enfin heureux ! Et Edward aussi… Il allait lui briser le cœur s'il partait comme un voleur et il ne le souhaitait pas. Il devait trouver une solution, il ne pouvait pas l'abandonner ainsi !

Tout en prenant garde de ne pas réveiller son tendre amant, Carlisle sortit du lit. Il enfila un bas de pyjama avant d'attraper le téléphone qu'il utilisait pour contacter le FBI. Avant de sortir de la chambre, il déposa un baiser sur les lèvres d'Edward. Il gagna le rez-de-chaussée et il ne put retenir un sourire en passant devant le salon en voyant les vêtements éparpillés sur le sol. Il entra et commença à les ramasser, il trouva même l'une des chaussettes d'Edward sur la table basse ! Il déposa les habits sur un fauteuil, il garda la chemise blanche qu'il enfila. Le parfum de son amant l'entoura lui arrachant un sourire.

Le médecin attrapa les assiettes à dessert vides et tout en composant le numéro d'Eléazar, Carlisle se dirigea vers la cuisine. Alors qu'il posait les assiettes dans l'évier, il fronça les sourcils. Il observa l'écran du téléphone et fut étonné de voir qu'il n'avait pas de réseau. Il posa le portable sur le plan de travail et se dirigea vers son fixe. Alors qu'il se saisissait du téléphone sans fil, un vent froid balaya son corps. Carlisle regarda autour de lui, cherchant d'où provenait le courant d'air. Il traversa la cuisine, les portes fenêtres étaient fermées, cependant, l'air semblait venir de là… Carlisle tourna la poignée et fut étonné de voir la porte s'ouvrir, pourtant, il aurait juré l'avoir verrouillée ! Tout en maugréant contre son imprudence, il tourna la clef. Décidément, il était plus fatigué qu'il ne le croyait, comment avait-il pu oublier de fermer cette porte en partant ce matin ? ! Il soupira et reprit le téléphone pour appeler Eléazar tout en regagnant le salon pour aller chercher les verres qu'il y avait laissé.

Soudain, Carlisle se figea. Il n'avait pas de tonalité. Son cœur s'emballa dans sa poitrine, ses poils s'hérissèrent sur ses avant-bras, l'angoisse étreignit son être. Il tenta de se calmer, mais n'y parvint pas. Il pouvait sentir la peur envahir sa maison, hors, il s'était toujours senti en sécurité ici. Sans réfléchir une minute de plus, il se précipita vers son bureau. Il courut vers une petite armoire qu'il ouvrit, laissant apparaître un coffre-fort, il composa rapidement le code et récupéra ce qui était à l'intérieur.

Il allait se précipiter vers sa chambre, quand ses pieds pataugèrent dans quelque chose de tiède et de légèrement gluant. Ses mains se mirent à trembler alors qu'il contournait son bureau. Son souffle était bloqué dans sa poitrine lorsqu'il se pencha pour allumer sa lampe. Un cri horrifié mourut dans sa gorge, il tituba jusqu'au mur contre lequel il s'appuya pour ne pas chuter. Ses yeux glissèrent sur ses pieds rougis, son bas de pyjama trempé de sang… Réprimant un frisson de terreur, il s'agenouilla près de l'inconnu étendu à ses pieds. Ses doigts se posèrent sur son cou pour chercher un pouls, même s'il savait que cela ne servirait à rien, l'homme avait la gorge tranchée. Malgré sa répulsion et son envie de fuir, Carlisle glissa sa main dans la poche de la veste de l'homme. Il trouva son portefeuille ainsi que sa plaque d'agent fédéral. Les paroles d'Eléazar lui revinrent brutalement en mémoire : je vais poster deux de mes hommes devant chez toi.

Carlisle comprit. Ils étaient bien là ! Ils l'avaient retrouvé ! Plus de réseau, plus de ligne téléphonique, le courant d'air, ce cadavre… Carlisle se releva aussi rapidement qu'il le put tout en armant le revolver qu'il tenait fermement dans sa main. Il n'avait plus qu'une idée en tête : Edward ! Il se précipita vers sa chambre, glissant dans le couloir à cause de ses pieds couverts de sang, trébuchant dans l'escalier tant la peur l'habitait. Enfin, il atteignit l'étage. Il courut jusqu'à sa chambre dont il ouvrit violemment la porte, pointant son arme dans la pièce déserte. Son amant était toujours allongé dans son lit, la tension qui l'habitait se calma quand il le vit. Il pensa alors à la salle de bain. Carlisle se dirigea vers la pièce, son arme pointée devant lui. Elle était vide. Rassuré, il décida de réveiller Edward et de s'enfuir avec lui, mais avant il devait s'assurer que personne n'entrerait, il se dirigea vers la porte pour la fermer à clef. C'est alors qu'il se figea, son corps se mit à trembler lorsqu'il entendit un râle emplit de souffrance. Lentement, il se retourna. Toute chaleur avait déserté son corps alors qu'il titubait jusqu'au lit. Il repoussa la couette et croisa le regard douloureux d'Edward. Son cœur se brisa quand il vit le sang qui tâchait les draps auparavant blancs.

« -Non ! Non ! S'écria-t-il.

Carlisle n'était plus qu'un homme qui souffrait, ses doigts tremblants caressèrent le visage de son amant. Des larmes obstruaient sa vue, ses oreilles n'entendaient que la respiration difficile de celui qui s'était offert à lui. Ses mains abaissèrent la couette dévoilant le poignard planté dans la poitrine du jeune homme. L'emblème luisant qui ornait le manche de l'objet mortel le narguait, l'emblème des Volturi. La rage se mêla à la colère. Il le haïssait, il haïssait son père ! Pour la première fois de sa vie, il eut envie de tuer, de torturer, de voir la vie quitter ses yeux !

-Carl… Carlisle, gémit Edward.

-Je suis là ! Je suis là ! Ca va aller !

-Je… J'ai mal…

-Pardon, pardonne-moi, je t'en supplie, pardonne-moi, implora le médecin.

-Ai…Aide-moi…

Ces deux mots frappèrent violemment Carlisle, la panique disparut, il était chirurgien ! Il était à même de l'aider ! Ses mains cessèrent de trembler alors qu'il examinait le jeune homme. Son pouls était à peine perceptible, sa respiration était erratique et il perdait énormément de sang ! Ses mains se posèrent sur le poignard, s'il le retirait, il tuerait Edward ! Toutes ces constatations le firent frémir, son cœur se brisa, ses larmes ne cessaient de couler le long de ses joues quand il comprit qu'il n'y avait plus rien à faire…

-Ca va…Ca va aller… Ne pleure…Ne pleure pas, articula péniblement Edward.

-Pardonne-moi, mon coeur, pardonne-moi !

-Carl… Carlisle… Tu… n'y… Tu n'y es pour…

-Chut ! Ne parle pas ! Ordonna Carlisle. Garde tes forces !

-Je… Je vais mourir… toi et moi… le savons…

-Tais-toi ! Tu dis n'importe quoi !

-Je… Je suis … médecin… le meilleur…

-Le meilleur, tu seras un merveilleux et grand chirurgien, bien meilleur que moi.

Des larmes glissèrent sur les joues d'Edward, Carlisle se pencha pour les sécher. Leurs regards s'accrochèrent, l'émeraude des yeux du jeune homme perdait de son éclat, les battements de son cœur n'étaient plus qu'un murmure…

-Reste avec moi, supplia Carlisle d'une voix enrouée.

-Je…

-Pitié, reste avec moi, ne pars pas !

-J'ai … peur… Prends… Prends-moi… dans tes… bras.

Avec mille précautions, Carlisle le prit dans ses bras, faisant attention à ne pas le blesser davantage. Leurs larmes se mêlaient au sang du jeune homme, il essayait de stopper l'hémorragie avec ses mains, mais cela ne servait à rien.

-Embra… Embrasse-moi.

Carlisle se pencha, exhaussant le souhait de son amant mourant. Leurs lèvres se rencontrèrent, bougèrent à l'unisson quand soudain celles d'Edward se figèrent.

-NON !!! Hurla Carlisle.

Il raffermit son emprise autour du corps sans vie d'Edward, le berçant, déposant des baisers sur son visage tout en l'implorant de revenir. Carlisle ne sursauta pas quand la porte de la chambre trembla. Il entendit le bois craquer, mais il ne bougea pas. Ils venaient le tuer ? Soit, il accueillerait la mort comme une délivrance ! Des mains se posèrent sur ses épaules, quelqu'un parla, il ne réagit pas. Un son animal secoua son torse quand des mains lui arrachèrent la dépouille de son aimé. D'un bond, il se jeta sur l'intrus prêt à le frapper pour avoir osé le toucher !

-Carlisle ! Reprends-toi, Carlisle ! C'est moi !

-Eléazar ?

-Oui, je suis là. Nous sommes là !

Carlisle redressa la tête et vit 4 hommes en costumes, arme à la main, l'un d'eux était penché sur Edward et cherchait son pouls.

-Il est mort.

-Ne le touchez pas ! Cria Carlisle en se jetant sur lui.

-Ca suffit ! Ordonna Eléazar en le ceinturant. Il faut qu'on parte ! Tu ne dois pas rester ici ! Tu es en danger !

-Laisse-les ! Laisse-les me tuer ! Je veux le rejoindre ! Tu m'entends : je veux le rejoindre ! »

Carlisle se débattait et tentait désespérément de rejoindre le corps d'Edward. Tout à coup, il sentit une piqûre dans son cou. Tout devint noir autour de lui, il sombra dans l'inconscience.

*************

Carlisle se réveilla dans une chambre inconnue, il était allongé dans un lit, seulement vêtu d'un boxer. Il se recroquevilla sur lui-même alors que les dernières heures lui revenaient en mémoire, son corps se mit à trembler, des plaintes s'échappèrent de ses lèvres pourtant closes. Il sentit le lit s'affaisser, une main se posa sur ses cheveux pour les caresser.

« -Laisse-moi ! Cria-t-il à Eléazar en le repoussant.

-Je t'en prie, calme-toi, demanda son ami visiblement peiné par sa détresse.

-Ils l'ont tué… Pourquoi l'ont-ils tué lui et pas moi ? Pourquoi ?!

-Je suis désolé, Carlisle, il était jeune et ne méritait sûrement pas une telle fin, mais…

-Sais-tu depuis combien de temps je repoussais mon désir pour lui ?! Pourquoi a-t-il fallu que je cède ce soir ?! Pourquoi l'ai-je ramené chez moi ?! Il serait vivant si je n'étais pas tombé amoureux de lui, si je ne l'avais pas aimé ! Je… Je… Je l'ai tué ! Je l'ai tué !

-Non, non, Carlisle, tu ne l'as pas tué ! Arrête de dire ça !

Carlisle se libéra de l'étreinte de son ami et sortit du lit. Il observa son corps, Eléazar avait dû essayer de le nettoyer, mais il n'avait pas réussi à ôter toutes les traces de sang. Le sang d'Edward… D'une démarche tremblante, il se dirigea vers la salle de bain.

-Où vas-tu ?

-Je vais prendre une douche, répondit Carlisle d'une voix morte.

-Laisse la porte ouverte ! Ordonna Eléazar.

-Fous-moi la paix ! Cria-t-il en claquant la porte. »

Le médecin soupira quand il entendit la porte s'entrouvrir, Eléazar ne comptait pas le quitter des yeux. Il ouvrit le robinet d'eau chaude, il se débarrassa de son caleçon et entra dans la baignoire. Il tira le rideau qui entourait celle-ci et laissa l'eau brûlante glisser sur son corps. Ses larmes se mêlèrent à l'eau, il mordit son poing pour retenir un cri de détresse. Il n'en pouvait plus ! Son père avait gagné, il avait réussi à le briser ! Il lui avait ôté son bien le plus précieux, son Edward ! Comment Eléazar pouvait-il croire qu'il allait vivre après qu'on lui ait arraché l'amour de sa vie ?!

La sonnerie d'un téléphone attira son attention. Eléazar répondit. En une seconde sa décision fut prise, la souffrance qui comprimait sa poitrine sembla s'alléger, il allait le rejoindre ! Il sortit rapidement de la baignoire et prit le verre qui se trouvait sur le rebord du lavabo ainsi qu'une serviette. Il revint sous le jet brûlant et enveloppa le verre dans la serviette. D'un geste sec, il le brisa contre le carrelage, la serviette et l'eau étouffèrent le bruit. Il ouvrit la serviette et prit un bout de verre. Tout en murmurant le prénom de son amant, il entailla profondément ses poignets. Il s'assit ensuite dans la baignoire qui se remplissait lentement. Il observa son sang qui teintait l'eau d'une couleur mortelle. Carlisle ferma les paupières, le visage d'Edward apparut immédiatement. Il revoyait leurs regards échangés à l'hôpital, leur premier baiser, les premières caresses échangées, leur première étreinte… Ses paupières étaient de plus en plus lourdes, l'eau qui s'écoulait du robinet et du pommeau, pourtant brûlante, devenait glaciale. Le visage de son amant devint de plus en plus net. Sa respiration s'amenuisait, son cœur battait au ralentit dans sa poitrine. L'eau translucide était maintenant rouge. Une main se posa sur son épaule, Carlisle ouvrit péniblement les yeux, il était là. Edward vêtu de blanc, entouré d'un halo de lumière, était là et lui souriait. Le jeune homme tendit une main qu'il s'empressa de saisir avant de le prendre dans ses bras. Au même instant, son corps froid s'affaissa et coula dans l'eau rouge qui emplissait la baignoire…

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Voilà, j'espère que ce OS vous a plu ! Laissez-moi vos impressions et n'hésitez pas à aller lire les autres OS ou à participer au concours !

A bientôt !