Bonjour/bonsoir à tout le monde, j'espère que vous avez passé un joyeux Noël ! Je publie pour la première fois dans ce fandom, j'espère que l'histoire vous plaira. Elle se divise en trois parties qui sont publiées à la suite.

Langage familier avec pas mal d'insultes, c'est pour ça que j'ai mis le rating T.

Timeline : se déroule à la fin de la saison 2 (attention de ne pas vous spoiler), mais avant les dernières scènes au Bal de Noël du collège.

Disclaimer : Stranger Things ne m'appartient pas.


10 décembre 1984 – 17h33

Interrogation n°8 : Maxine Elisabeth Mayfield

« Je… Chez les Byers… ce soir-là… Billy avait pété un plomb, il a agressé Lucas et a tabassé Steve quand il a voulu nous défendre. Alors j'ai… Je lui ai planté une seringue dans le cou et… je l'ai menacé avec une batte à clous quand il était drogué… Est-ce que… Je… Je voulais juste me défendre. Mais est-ce que… c'est… Est-ce que je suis comme… comme lui ? Est-ce que c'est pour ça que Billy me déteste ? »

OOOO

10 novembre 1984

Le ciel était étoilé. La lune absente. L'air froid, putain. Froid. Billy savait qu'il devait réinvestir dans une nouvelle garde-robe. Ce n'était pas la Cali ici. Le soleil ne brillait pas éternellement, l'atmosphère n'était pas douce. C'était le putain d'Indiana, le Midwest, le temps pourri, la merde de vache et les ploucs de Ploucville. Pas étonnant que Max se soit acclimatée si facilement. Elle n'avait jamais été une vraie californienne. Elle avait grandi en Ohio avec ses parents avant de débarquer en Cali, avant que ses parents divorcent et que sa mère épouse Neil pour jouer avec lui à la famille parfaite.

Billy boutonna à regret sa chemise et remonta la fermeture éclair de sa veste en cuir. Le capot de la Camaro était encore un peu tiède sous ses jambes. Il soupira, s'adossa contre le pare-brise et regarda le ciel. Le problème avec Hawkins, c'était que passé minuit, rien n'était ouvert, personne n'était dehors. Billy avait fait six fois le tour de la ville à la recherche d'un club, d'un bar, de quelque chose. Mais à part le club échangiste local – où il ne désirait pas mettre un pied, merci bien – personne n'était là pour l'accueillir. C'était lui et sa Camaro, sa Camaro et lui.

Il s'était arrêté dans un champ de betterave – ou de maïs, ou de patates, qu'est-ce que Billy en savait – et avait opté pour rester là jusqu'à l'aube. Sa vie était devenue encore plus pourrie qu'avant depuis une semaine. Depuis que cette petite conne de Max était allé il ne savait quoi avec ses ploucs d'amis – dont ce petit enfoiré de Sinclair – et que Billy avait été incapable de la ramener à la maison et avait à la place passé la nuit dans le salon vide de quelqu'un d'autre, drogué jusqu'aux naseaux, Billy se sentait fatigué. Constamment.

C'était humiliant de s'être fait battre par une gamine de treize ans. Max n'avait plus aussi peur que lui qu'avant, parce que même si Billy gardait l'ascendant sur elle, elle savait qu'elle avait eu un moment où elle avait eu l'ascendant sur lui. Elle s'était redressée, elle avait tenu sur ses jambes, et elle avait tenu tête à Billy. Il était furieux. Il était impressionné. Il était perdu. Il était dégoûté. Si son père savait… Mais son père ne pouvait pas savoir, hein ? Surtout quand Max était réapparue dans sa chambre le lendemain, comme si de rien n'était. Où avait-elle passé la nuit ? Chez une camarade de classe, bien entendu ! Elle mentait mal, mais ni Susan ni Neil n'avaient jugé utile d'insister.

Depuis, tout allait bien dans le fabuleux monde de Max. Billy avait cessé de la martyriser et de la terrifier. Il la conduisait à l'école, à l'arcade, chez ses putains d'amis sans broncher. C'était moins facile de la terrifier quand leurs parents étaient là. Billy aurait aimé qu'ils restent loin. Il avait adoré devenir le roi de ce lycée pourri, contrôler chaque fait et geste de Max pour qu'il devait « veiller sur elle ». Il avait aimé ce sentiment de contrôle, de pouvoir. Parfois, il engueulait encore Max, comme au bon vieux temps. Mais ce n'était plus la même chose.

Billy la détestait. Non, il la haïssait, vraiment. Il la haïssait, elle et sa mère, deux connes débarquées dans sa vie comme deux emmerdes qui n'avaient pas arrêté de lui coller aux basques. La Cali lui manquait plus que jamais. Il avait l'impression d'être un marin, un de ces putains de puritains fraîchement débarqués d'Angleterre pour fonder la sainte Boston, et la Cali lui semblait loin, aussi loin que les rives britanniques à l'époque des premiers colons… Ce serait si simple, de juste prendre la voiture et rouler jusqu'à Sacramento. Rejoindre San Diego. Remonter jusqu'à Los Angeles…

Sous les étoiles, dans l'air froid de la nuit d'Indiana, Billy rêvait du soleil de Cali, de la plage de sable blanc et de l'océan.


Voilà pour l'intro. La suite au chapitre suivant.