Disclaimer : Harry Potter est à JK Rowling et Pirates des Caraïbes est à Disney. Je ne touche rien, juste du plaisir à écrire.

Hello !
Je vous souhaite de très bonnes vacances d'été. Pour les deux mois à venir, j'ai un projet de x-over entre HP et PdC. Il y aura un chapitre par semaine, tous les vendredis. S'il n'est pas posté le vendredi, c'est que j'ai du retard. Donc, théoriquement, il y aura un chapitre aujourd'hui 6 juillet, puis les 13, 20, et 27 juillet et les 3, 10, 17, 24 et 31 août. Ce qui fait 9 chapitres, celui-ci y compris.

Alors, j'aime les x-over entre HP et PdC mais je n'ai pas trouvé mon bonheur, encore moins en français, dans le fandom dédié à ces x-over. C'est pour ainsi dire presque vide ! J'en suis terriblement étonnée en pensant aux succès des deux séries. Mais récemment, j'ai pu lire deux histoires qui m'ont convaincues de me lancer dans ce projet :
- Eine Seefahrt, die ist de Ingata sur AO3. Attention, l'histoire est en allemand.
- La Quête de l'Abyss de Blihioma. L'histoire m'a convaincue d'écrire un x-over.

Cette histoire est publiée plus ou moins à chaud, que ce soit pour l'écriture des chapitres ou pour le scénario sur lequel j'ai décidé de ne pas me prendre la tête et de ne pas être pointilleuse sur les détails comme je peux l'être en temps normal, il y a donc de fortes chances qu'il reste des fautes et qu'il y ait des incohérences et je m'en excuse.

Bonne lecture !


Prologue

Juin 1994

Des centaines de Détraqueurs l'entouraient et il ne pouvait rien faire de plus. Son parrain inconscient, plus mort que vif, n'était d'aucun secoure. Rien ne le sauverait et cela lui serait fatale. Il le savait, son patronus n'était plus qu'une brume alors qu'il pensait à l'offre de Sirius de venir vivre avec lui. Plus loin, sur l'autre rive, le Harry du passé et son parrain vivraient mais lui, il ne survivrait pas.

Sa baguette tomba de ses mains et ses genoux heurtèrent les cailloux mouillés. Ses forces le quittaient et bientôt tout fut trouble. Il entendit vaguement Hermione crier son nom en vain car déjà, tout devenait noir et il ne resta rien de l'adolescent.

Janvier 1727

Dans un petit manoir anglais, une vieille femme priait devant un autel païen, elle demandait à ce que son fils vive.

Cette femme priait dans une pièce qu'elle s'était aménagée peu de temps après son mariage, quarante-cinq ans plus tôt. Ni son mari, ni les domestiques n'avaient le droit d'y pénétrer. De bonne grâce, le maître de maison s'y était plié, ayant une vague idée de ce qui s'y passait mais sachant très bien que moins il en savait mieux le monde se porterait.

La vieille femme, à genoux devant l'autel, sentit son cœur défaillir. Quelque chose tirait dessus et utilisait son second cœur, celui qu'elle n'avait jamais pu atteindre à la honte de ses parents. Elle sentit l'énergie en jaillir pour la première et ce quelle savait en être la dernière fois.

Son premier cœur s'emballait et ratait de nombreux battement, lui faisant voir des étoiles. Elle entendit vaguement le bruit sourd de quelque chose tombant derrière elle mais sa priorité était de calmer son rythme cardiaque, ne voulant pas mourir sur l'instant. Elle avait encore une chose à faire avant.

Reprenant doucement son souffle erratique, la vieille femme posa une main apaisante sur sa poitrine et soupira doucement quand son organe reprit sa course habituelle.

Se redressant, elle se tourna vers le tapis, fixant avec étonnement l'enfant qui se trouvait dessus. Elle ne savait qui il était bien que ses traits lui soient particulièrement familier. Il était difficile de ne pas voir ses cheveux sauvages, identiques aux siens, qui caractérisaient si bien les Potter.

...oO°v°Oo...

Flottant librement, Harry se sentit revenir doucement à la conscience.

Lentement, le froid l'envahit, celui qu'insinuèrent les Détraqueurs en lui. La peur et le désespoir partis depuis un moment, ne lui laissèrent qu'un vide immense dans lequel son esprit grelottait.

Harry se débattit légèrement sous les couvertures, s'y sentant prisonnier. C'est lorsqu'il les envoya au pied du lit qu'il ouvrit les yeux. Il s'attendait à être ébloui, comme chaque fois qu'il se retrouvait à l'infirmerie de l'école, pourtant ce fut une faible lumière qui l'accueillit. Il réalisa à ce moment que l'odeur piquante du désinfectant de Madame Pomfresh ne lui agressa pas le nez.

Il était dans une chambre aux murs en pierres taillées. La pièce n'était pas bien grande, circulaire, elle contenait seulement un lit à baldaquin qu'il occupait et une cheminée éteinte pas loin des pieds du couchage. Sur sa gauche, un lourd rideau laissait filtrer quelques pâles rayons de lumière. Il nota aussi qu'il ne portait pas ses vêtements mais une chemise de nuit inconnue et qu'il ne savait pas où était sa baguette.

Harry frissonna quand il sortit de sous les draps pour s'asseoir, alors il les tira et les ramena autour de lui. Il se leva et alla à la porte, claquant des dents malgré la couverture de laine car le sol nu était gelé sous ses pieds dévêtus.

La porte de la chambre donnait directement dans une pièce plus chaude, le feu de la grande cheminée y étant pour quelque choses. S'avançant plus loin, Harry remarqua un chaudron dans le foyer avec quelque chose mijotant à l'intérieur. Il s'arrêta sur le tapis, regardant ce qui devait être un autel surmonté d'un pentacle. Posé sur le meuble, se trouvait dans un vase un bouquet qui l'intriguait.

S''en approchant, Harry tendit une main pour retirer de l'eau la seule fleur rouge, subjugué par elle.

- C'est une lys araignée rouge, elle symbolise la mort.

Harry sursauta et fit volte face, manquant de renverser le vase sur l'autel.

- Ne crains rien enfant, dit une vieille dame dans l'encadrement d'une porte menant dans ce qui semblait être un couloir.

Elle s'avança dans la pièce, sa grande robe noire la couvrant des pieds au cou sans ornement ostentatoire. Harry pensa brièvement qu'elle pourrait être une nonne mais la jupe bouffante et fournie était trop riche pour la simplicité des robes de bonnes sœurs. Le visage âgée était pour Harry familier, comme s'il l'avait déjà vu auparavant, et bien que les cheveux noirs fussent tirés en un chignon haut, il n'avait aucun mal à les imaginer sauvage.

La dame s'approcha un peu plus, lui souriant gentiment en même temps qu'elle lui prenait le coude doucement et le conduisit dans la chambre qu'il venait de quitter.

- Retourne au lit jeune Potter, je vais allumer la cheminée puis nous aurons à parler.

Harry s'étonna d'obéir sans protestation et sans paniquer. Il s'était, après tout, réveillé dans un endroit inconnu après avoir perdu connaissance face à une centaine de détraqueurs.

La vieille femme revint avec un panier de bûches dont quelques unes finirent par flamboyer joyeusement après quelques mouvements entre du petit bois et ce qui devait être des allumettes et un briquet. La dame partit dans la pièce à côté et apporta avec elle le vase contenant le bouquet de l'autel.

- Les feuilles sont celle d'un glaïeul et les fleurs blanches sont des œillets. Avec celle que tient dans ta main, le bouquet est apparu à côté de toi, expliqua la femme en prenant et remettant la fleur rouge dans le bouquet.

- Qui êtes-vous et où suis-je ? demanda Harry.

- Il te manque une question, jeune Potter, quelle est la date ? sourit la vieille femme.

Harry la regarda étrangement. Certes, Hermione et lui avaient plus ou moins voyagé dans le temps avec le retourneur de temps de son amie, mais la sorcière fut très claire, il est impossible de revenir ne serait-ce qu'une journée en arrière !

- Je suis Lady Isabel Norrington, née Potter. Nous sommes au manoir de feu mon mari, Lord Lawrence Norrington, en Vieille Angleterre dans le Northamptonshire. Nous sommes le 3 janvier 1727.

Harry ouvrit grand les yeux, prêt à réfuter tous ce qui venait d'être dit mais Lady Norrington ne lui en laissa pas l'occasion, continuant son monologue comme s'il n'était pas là, les yeux dans le vide.

- J'ai un fils mais j'ai vu sa mort dans un avenir proche. Dans moins de 5 ans, il sera tué sur un vaisseau fantôme, une entité relevant du monde magique et il ne pourra pas s'en défendre correctement. Vois-tu, il est un cracmol, comme moi. En priant La Magie d'épargner à mon fils se tragique destin, ma magie fut tirée et t'amena de ton temps jusque moi. La Magie sait ou a décidé que mon fils avait besoin de toi et toi de lui.

- Et pourquoi je devrais t'aider ? Tu m'as enlevé à ma famille pour une hypothèse ! s'énerva Harry en pensant à Sirius laissé pour mort au bord du lac.

- Si tu es ici, en réponse à ma prière, c'est que La Magie a décidé que tu as besoin de mon fils autant qu'il a besoin de toi, jeune homme. Et tu es prié de t'adresser à tes aînés avec le respect qui leur est dû, claqua Lady Norrington le regard froid.

- Oui, Madame, grinça Harry.

- Bien, quand ce pourquoi tu es ici sera accompli, tu seras retourné au même moment que lorsque tu as disparu.

Lady Norrington fit une pose dans son discourt, semblant réfléchir à ses mots.

- Maintenant, il ne me reste plus très longtemps à vivre. Pendant que je suis encore là, je vais t'apprendre autant que je le peux afin de ne pas te laisser démuni dans cette époque qui n'est pas la tienne. Après ma mort, tu seras envoyé auprès de mon fils.

Le silence régna dans la chambre après ces mots.

Harry ne savait pas ce qu'il devait penser de cette situation. De toute manière, il ne pouvait rien faire maintenant. Il envisagea brièvement de prendre sa baguette puis la poudre d'escampette mais il était dans l'impossibilité de l'une l'autre action.

La vieille femme prit en main la vie du jeune Potter, les jours suivants. Harry découvrit une femme acariâtre et amère, désagréable pour tout ce qu'elle était mais d'une juste gentillesse à son égard quand elle laissait sa mauvaise humeur derrière elle.

- Tu te feras passer pour mon second fils, expliqua un jour la vielle dame. J'ai besoin de savoir comment tu t'appelles pour ne pas faire d'erreur. Quels sont tes noms, jeune Potter.

- Harry James Potter, madame, répondit docilement Harry.

Après s'être disputé avec Lady Norrington, Harry comprit qu'il avait face à lui une personne aussi têtue qu'il pouvait l'être et qui avait des années d'expériences pour obtenir son chemin là où elle le souhaitait, d'une manière ou d'une autre. « La fin justifie les moyens. » disait-elle. Le fait que la vieille femme ne veuille pas lui rendre sa baguette était leur sujet de discorde favoris.

- Parfait ! Mon fils aîné porte le nom de James. Tu vas donc garder tes prénoms bien qu'il te faudra prendre l'habitude d'entre Norrington et non Potter. Mais tu restes un Potter malgré tout et cela je ne peux pas me permettre de l'oublier. Pas que La Magie le permettrait. Es-tu l'héritier ?

A cette question à laquelle il ne sut répondre, Harry subit un cours sur la généalogie, l'importance des titres, sa place dans la société et tout ce qui pouvait avoir trait à la famille Potter. Il en ressortit qu'en tant qu'héritier principal, et unique par ailleurs, anglais des Potter, il porterait un troisième prénom. Il serait donc Harry James Linfred Potter, le dernier prénom étant celui du premier Potter.

Ce sujet ouvrit un domaine plus large, comme le regretta Harry par la suite. Lady Norrington, en plus de prendre en charge tout ce qu'elle pouvait de cette époque et des matières magiques accessibles à un cracmol, elle s'attaqua avec véhémence à son éducation inexistante d'héritier d'une famille sorcière et de second né d'une famille de petite noblesse moldu.

Un soir, lors d'un souper durant lequel la vieille femme s'échinait à lui apprendre l'étiquette, Harry se surprit à penser à une faille béante dans le plan de Lady Norrington.

- Madame, comment puis-je me faire passer pour votre fils quand tout le monde sait que vous n'en avez qu'un ?

Isabel Norrington arrêta sa cuillère dans sa soupe et se tamponna distraitement les lèvres.

- Bois ta soupe et mange ton repas. Quand tu auras fini, viens me retrouver dans mes pièces.

Puis elle partit.

Harry se dépêcha de finir ce qui lui fut servi plutôt et fila à la suite de la maîtresse de maison.

En passant devant une fenêtre sombre, il regarda du coin de l'œil son reflet cadavérique. Lady Norrington était une bonne hôte, le nourrissant de repas copieux, veillant à ce qu'il mange bien, et lui fournissant un lit plus que confortable pour des nuits qu'il dormait d'une traite. Malgré les bons soins constants de la vieille dame, il ressemblait toujours à un cadavre ambulant, efflanqué, blanc comme un drap et des cernes immenses qui l'auraient presque fait passer pour un panda. Son apparence le dérangeait, elle lui donnait l'impression d'être malade. Le froid qu'il ressentait constamment depuis les détraqueurs n'y était pas innocent non plus.

Il partit vite rejoindre la vieille dame, se sentant presque coupable de ne pas afficher une meilleur mine et de la faire attendre.

Il toqua à la porte puis y pénétra sans attendre l'autorisation. Lady Norrington lui avait bien dit de toquer puis d'entrer sans attendre son consentement. Le geste était seulement là pour la prévenir de son arriver, car autrement, personne n'entrait jamais dans l'antre d'une sorcière.

- Te voilà, sourit la vieille dame. Assied-toi.

Harry s'avança plus loin dans la pièce, regardant l'autel à l'autre bout, ses yeux s'accrochant à la lys araignée rouge. Il secoua son esprit et alla directement, à droite de la porte, s'asseoir dans l'un des fauteuils devant le feu rugissant de l'âtre, face à son hôte.

- Il y a treize ans lorsque mon mari est mort, j'attendais un enfant, commença Lady Norrington en regardant le feu. Mais mon Lawrance disparut au début de la grossesse, peu de temps après que James s'engagea dans la marine. Mon fils apprit m'a grossesse un peu plus tard. Ce furent des mois longs et difficiles, mon corps n'était plus de première jeunesse et mon deuxième fils vint au monde en mauvaise santé. J'ai informé James de la naissance de son frère mais je n'ai jamais dit à qui que ce soit que trois jours plus tard, il mourut.

Lady Norrington se tut, laissant Harry dans un silence dérangeant. L'explication prenait un tour morbide dans les pensées de l'adolescent, celui-ci réalisant qu'il prenait la place d'un enfant mort.

- Je vois que tu as compris, sourit la vieille femme en regardant Harry devenir encore plus pâle si possible. Tout le monde est au courant de sa naissance mais personne n'a connaissance de sa mort, bien que les doutes et les certitudes à ce propos sont communs. Après sa naissance, je l'ai amené dans ses pièces afin de le soigner avec des potions, bien qu'elles ne firent rien. Maintenant, depuis deux semaines, un adolescent en mauvaise santé est sorti d'ici, il me ressemble et il a les yeux vert comme feu mon époux. Les serviteurs n'ont pas eu besoin de moi pour savoir qui tu devais être, ils t'ont directement assimilé à mon défunt fils. Je n'ai eu qu'à te demander ton nom et le leur donner pour que ton histoire se fasse toute seule.

Harry avait l'air d'avoir mangé quelque chose qui ne passait pas. Il se sentait bizarre, son esprit comme flottant au dessus de sa tête faisant tourner l'espace.

Quand le monde s'arrêta de tourner, il regardait le plafond de la pièce privée de la cracmolle, un sentiment de calme et de paix le traversant de part en part. Il sentit progressivement un va et viens sur ses cheveux.

Allongé sur le tapis, Harry regarda la vieille femme apparaître au dessus de lui, la main toujours dans ses cheveux.

- Le monde peut penser que tu es mon deuxième fils mais tu n'es pas celui que j'ai enfanté et nommé Walter. Tu ne prends la place de personne, ne t'en fais pas. Pour ce qui est de ton histoire, reprit Lady Norrington, si on te questionne, tu n'as vu que ces deux pièces pendant treize ans et tu n'as jamais rencontré qui que ce soit hormis ta mère. Ce sera aussi ton excuse pour tous les faux pas que tu pourrais faire à cette époque. Maintenant que j'y pense, Walter fut né le 31 juillet 1715, ce sera ta nouvelle date de naissance jusqu'à nouvel ordre.

Le reste de la soirée, Lady Norrington fut d'humeur joyeuse et partagea un bon moment avec Harry qui apprenait doucement à la connaître et à l'apprécier.

Au cours de leur échange, la vieille femme expliqua à l'adolescent qu'il était réellement malade suite à sa rencontre avec les détraqueurs et qu'il ne guérirait pas jusqu'à ce qu'il retourne à son temps. D'ici là, son corps était en quelque sorte temporellement figé. Ayant donc réellement une petite santé, elle lui fit boire une potion qui lui donnerait une santé meilleure pour les quatre prochains mois mais guère plus.

La semaine suivante, un nouvel arrivant s'installa au château, un neveu de Lady Norrington, Abraham J. Potter. La vielle femme était extatique de revoir le sorcier, expliquant brièvement à Harry qu'il fut parti pour le nouveau monde des années auparavant et qu'il serait celui chargé de le mener à James Norrington le moment venu.

La venue d'Abraham Potter, considéré comme étant le Lord Potter dans le nouveau monde, fut aussi l'occasion de tester les leçons d'étiquette de Harry. A ce moment-là, Lady Norrington rendit la baguette à l'adolescent, expliquant à son neveu que son deuxième fils était un sorcier. Pour démonstration, il fit parfaitement léviter le service à thé.

Lord Potter voulut que sa garde lui fut confiée. Déjà que « le pauvre enfant n'avait pas pu aller à Poudlard à cause de sa santé, il lui fallait au moins un tuteur approprié. Pas un cracmol qui ne connaissait même pas l'existence du monde magique ! ».

Harry fut effrayé et positivement surpris lorsque Lady Norrington se leva pour James mais aussi pour lui à cette remarque qu'elle considérait comme absolument désobligeante et d'un mépris total pour ses enfants. Bien qu'il fut dans son intérêt que Harry aille retrouver James, l'adolescent la trouva un peu trop passionnée dans sa défense. Abraham Potter s'excusa platement et ne remit pas le sujet sur le tapis après cela.

Le 29 janvier, huit jours après l'arrivée d'Abraham Potter et presque quatre semaines après que Harry fut amené à cette époque, Lady Norrington ne se présenta pas au petit déjeuner.

Harry fut pris d'un étrange pressentiment. Il alla dans les pièces privées de la vieille femme, avançant directement à l'autel dans le fond de la pièce. Le bouquet dans le vase ne contenait plus que l'œillet et la lys. Les feuilles de glaïeul étaient fanées, sèches et mortes. Il prit les deux fleurs et se retourna vers l'établit de Lady Norrington où il savait trouver des pots vides enchantés pour garder le contenu en stase. Quand les fleurs furent dans leur vase de fortune, il planqua le bocal refermé dans la malle que la vieille femme lui offrit quelques semaines plutôt.

C'est là qu'Abraham Potter le trouva, le visage fermé.

- Je suis désolé, dit-il en lui tendant trois lettres.

Harry les prit, regardant à qui elles étaient destinées. L'une était pour James L. Norrington, la deuxième pour le Lieutenant Norrington et la dernière était pour Harry J. L. Norrington, pour lui. Il releva la tête vers son cousin temporaire.

- Je les ais trouvé sur sa table de nuit. Veux-tu que je reste, enfant ?

- Non... ça ira, murmura Harry en se retournant.

Quand il bougea pour décacheter sa lettre, Abraham Potter était déjà parti.

Harry n'aurait pas cru qu'il appréciait autant Lady Norrington mais sa mort était un coup dur à son cœur. La lecture de la lettre rendit la mort de la vielle femme encore plus déchirante.

Ce ne fut que lorsque son cousin revint plus tard, qu'il remarqua que la journée s'était presque déroulée entièrement. Il s'étonna qu'aucun domestique ne soit venu plutôt mais il se souvint fugacement que sa chambre se trouvait derrière la pièce privée de Lady Norrington.

- Viens Harry, l'invita Lord Potter. Il te faut manger.

- Je n'ai pas faim, répondit Harry.

Ce n'était pas un mensonge, il n'avait pas faim. Il se releva de sa place, devant sa malle, pour s'asseoir sur son lit.

- Tu mangeras tout de même, insista Abraham Potter. Je vais t'apporter un plateau si tu ne veux pas sortir.

Il partit, laissant Harry seul à nouveau pour un court laps de temps.

En réfléchissant, il était donc tant de jouer la mascarade de Lady Norrington. Pour cela Harry décida qu'il ne sortirait pas d'ici jusqu'à ce qu'il parte pour trouver James, ce frère qu'il n'a jamais rencontré.

Une semaine passa avant qu'il n'embarque à bord d'un navire moldu avec son cousin. Pendant ces quelques jours, il n'était pas sorti des pièces privées de sa mère, inquiétant les domestiques et la famille venu pour enterrer Isabel Norrington née Potter. Personne ne le vit, ni les Norrington, ni les Potter. Le seul qui pouvait lui parler était Abraham.

Beaucoup tentèrent de récupérer sa garde, tous craignant pour sa santé et sa sécurité s'il devait partir auprès de son frère qui était dans les Caraïbes pour les moldus et qui était un cracmol pour les sorciers. Au final, même en étant une cracmolle, le testament de Lady Norrington ne pouvait être contourné puisqu'elle y avait infusé de la magie passive, le rendant incassable aux yeux de la loi moldue ou sorcière.

Sur le bateau, Harry partagea une cabine de première classe avec son cousin.

Abraham Potter se demandait sérieusement ce qu'allait advenir cet enfant. S'il pouvait même avoir un avenir dans le monde moldu avec sa santé, sa mère ayant tout fait pour qu'il n'intègre pas sa famille sorcière bien qu'il en fasse parti d'une certaine manière. Son physique purement Potter en témoignait.

Les trois mois nécessaires à la traversé de l'Atlantique rapprocha les cousins. Abraham regarda Harry avec un œil de faucon pour le moindre signe de maladie, craignant aussi qu'il ne développe un mal de mer. Quand Harry en eut marre d'avoir un rapace sur son épaule, il expliqua avoir bu une potion pour avoir une bonne santé pendant quelques mois. Cela sembla rasséréner Lord Potter qui se montra moins lourd dans sa surveillance.

Le temps passait lentement pour l'adolescent qui avait déjà fait trois fois le tour du bateau en une semaine et avait même visité les lieux où il n'aurait pas du être. Il connaissait le bâtiment comme sa poche. Il eut brièvement l'idée de faire des blagues comme son père et ses amis mais il avait conscience que si quelque chose tournait mal sur un navire, rien de bon n'en sortirait. Abraham se fit donc un devoir de divertir son neveu, lui apprenant à jouer au échec -même si Harry disait savoir y jouer, son niveau était abyssal-, aux cartes et à des jeux considérés comme politiquement incorrectes pour un enfant. Mais cela, même les marins qui se joignaient à leurs parties ne s'en souciaient pas longtemps ou pas beaucoup.

Finalement, vint un jour où Abraham regarda son cousin ranger sa malle. Le bateau serait à Port-Royale pour moins d'une heure, le temps de débarquer qui le voulait puis le navire repartirait pour l'Amérique.

Harry finit de ranger ses affaires, se tournant vers son cousin à cette époque.

- Merci de t'être occupé de moi, dit l'adolescent avec une voix étranglée.

Abraham le regarda, cet adolescent minuscule jeté loin de son pays par sa mère à qui il n'avait pu dire au revoir, à laquelle il n'avait pas assisté à sa mise en terre. Cet enfant pâle comme la lune malgré tout le soleil qu'il avait essayé de lui faire prendre. Peut être qu'il devrait réellement passer sa courte vie avec son frère se dit Lord Potter.

- Ce fut un plaisir, Harry, répondit-il.

- On s'écrira ?

Abraham sourit. Sa défunte tante aurait déjà corrigé l'adolescent sur sa formulation mais il n'avait pas le cœur à le faire.

- Oui, je t'enverrais une chouette. Tu sais comment communiquent les sorciers ? s'enquerra-t-il, prit d'un doute.

Si cela ce pouvait, l'adolescent sourit encore plus tristement.

- Oui. Mais je n'ai plus de chouette.

Descendu à quai, Harry regarda sa malle être posée à côté de lui par l'un des matelots du navire avant de repartir sur le canot pour rejoindre le bâtiment qui avait jeté l'ancre au large. Celui-ci s'éloigna dès que le canot l'eut rejoint. Il avait été le dernier passager à être débarqué. Il savait qu'Abraham aurait voulu l'accompagner mais il n'aurait pas eu le temps de faire l'aller-retour et il ne pouvait pas transplaner sur un bateau ou jusqu'en Amérique.

- Votre nom, jeune homme, l'accosta un homme en uniforme.

Il devait s'occuper d'enregistrer les nouveaux venus, pensa Harry distraitement.

- Harry James Linfred Norrington, monsieur.

L'officier marqua un temps d'arrêt puis acquiesça avant de lui souhaiter un bon séjour.

Tirant sa malle péniblement, Harry sortit du port et prit la direction de ce qui lui semblait être une base militaire de l'époque, en haut de la falaise. Si son frère était un lieutenant, alors c'est dans l'armée ou la marine qu'il le trouverait. Il ne lui restait qu'à atteindre le fort.

En ce début mai, Harry monta la falaise, râlant intérieurement contre la chaleur des Caraïbes et son soleil. Heureusement que Lady Norrington eut pensé à sa santé, sinon il était très convaincu qu'il aurait déjà une insolation avec un soleil pareil.

Arrivé devant les portes du forts, Harry laissa sa malle à l'ombre et se laissa tomber dessus, en nage. Un soldat se précipita vers lui, contrarié qu'il s'installe ici.

- Ce n'est pas un endroit pour se reposer jeune homme ! Veuillez circuler.

- Il me faut voir..., oubliant le grade de son frère Harry chercha la lettre dans sa veste, Il me faut voir le Lieutenant Norrington, monsieur. J'ai des lettres à lui remettre.

- Le lieutenant ne reçoit personne, encore moins sans rendez-vous. Mais je peux lui transmettre les lettres.

- Non, je dois les lui remettre en main propre, refusa Harry.

S'il ne pouvait pas accéder à son frère, comment allait-il faire ?

Le soldat regarda le jeune garçon devant lui qui paraissait très embêté. S'il ne devait que remettre les lettres en main propre, peut être pourrait-il juste le laisser livrer son courrier ?

- Suis-moi !

D'un pas long et énergique, le soldat partit à l'intérieur du fort. Harry se précipita à sa suite, traînant tant bien que mal sa malle avec lui. Il dut la laisser à l'entrée mais le garde le mena par le suite dans un dédale de couloir frais. Il finit par s'arrêter devant une porte, jeta un œil à l'adolescent puis toqua. En recevant la permission d'entrer, le garde s'écarta pour laisser Harry entrer et referma la porte derrière lui se postant devant pour attendre son retour.

Harry pénétra dans un bureau vaste avec une grande verrière en face de lui, derrière celle-ci il pouvait voir une abondance de plante qu'il n'avait pas remarqué sur son chemin depuis le port. Il n'avait pas réellement prêté attention à la route non plus. S'avançant plus loin dans la pièce, il fit attention à ne rien déranger, allant d'un pas hésitant vers un homme concentré sur les parchemins devant lui.

Il ne semblait pas avoir remarqué sa présence. Peut être s'attendait-il à ce que ce soit son secrétaire qui vienne et qui reparte.

Harry le regarda plus attentivement. Il portait une perruque blanche et poudrée, qu'il trouvait ridicule, mais apparemment, c'était à la mode d'après Lady Norrington tout comme cela faisait parti de l'uniforme et des règles de bien-séance d'en porter une. Le nez droit ne se relevait pas du parchemin, laissant à Harry le temps de voir que l'homme devait être pâle sous le bronzage légèrement doré. Son uniforme était propre et parfaitement ordonné, comme on pouvait s'y attendre d'un personnage important.

Finalement, Harry se racla la gorge.

- Excusez-moi ?

La petite voix fluette intrigua l'homme qui releva les yeux de surprise, ne s'attendant pas à trouver un enfant dans son bureau. Le lieutenant regarda l'adolescent devant lui, son apparence chétive et maladive lui sautant aux yeux comme le vert des pupilles face à lui ou que les cheveux effroyablement désordonnés du garçon.

Harry sentit sa bouche s'assécher quand une paire d'yeux verts se posa sur lui. Aussi vert que les siens. Prenant son courage à deux mains, il était un Griffondor après tout, il tendit les lettres à l'homme.

- C'est pour vous. Il vous faut les lires immédiatement, dit Harry.

Quand l'homme eut saisi les lettres, Harry se secoua, il aurait du dire autre chose. Il devait dire autre chose.

- Je suis désolé.

Maintenant, l'homme le regardait étrangement mais reporta son attention sur les lettres quand l'enfant n'offrit pas plus d'explication et qu'il sembla attendre une réponse de sa part.

En baissant les yeux, il reconnut le sceau de sa famille, plus exactement, celui de son père, celui que seule sa mère était encore en droit d'utiliser. Il ouvrit en premier la lettre lui étant personnellement destinée, sachant qu'elle l'éclairerait plus sur la situation inconnue que la lettre officielle.

Quand il l'eut lu, il posa doucement la lettre devant lui et jeta un œil sur l'adolescent face à lui avant de prendre la lettre officielle.

« Lieutenant James Lawrance Norrington,

Dans la nuit du 28 au 29 janvier 1727, Lady Isabel Violet Norrington née Potter est décédée pendant son sommeil.

Suite à sa mort, elle laisse derrière elle Harry James Linfred Norrington, né le 31 juillet 1715, à votre garde. Ce droit est irrévocable et non refusable.

Lady Isabel Norrington, née Potter. »

Un peu plus blanc qu'il ne l'était précédemment, James Norrington se leva de son bureau.

Harry regarda l'homme se lever et s'avancer vers lui, ses yeux vert fixés sur sa personne, le regardant comme s'il ne savait pas quoi faire de lui.

- Je suis désolé pour... maman, s'étrangla Harry en regardant l'homme en face de lui.

- Je le suis aussi.

James s'approcha plus près de l'adolescent, réalisant à quel point il était petit à côté de son mètre quatre-vingt-cinq.

- Je suis James Lawrance Norrington, ton frère aîné. A partir de maintenant, tu vivras sous mon toit.


En espérant que ce début vous aura plus, je vous dis à la semaine prochaine !
Au passage, je n'ai pas inventé Abraham Potter. Il a une page, minuscule certes, qui lui est dédié sur le Wiki HP.

N'oubliez pas qu'une review peut illuminer une journée !

Chapitre relu et corrigé le 11 juillet 2017.