Un grand merci à Saphira pour sa relecture, you're the best. J'ai écrit dix chapitres pour l'instant et je vise les 25 pour cette fic, qui sera ma certainement ma dernière longue fic TWD. Bref, enjoy.
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Awolnation – Sail (Shane fanvidéo pour être dans le bain)
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« Tu vas me tuer de sang-froid ? Hmm ? Baiser ma femme, demander à mes enfants, MES enfants, de t'appeler Papa ? »
Shane baissa son arme, le visage haineux. Alors c'était ça, la vie post-apocalyptique ? Viser son meilleur ami et lui voler sa famille ? C'était vraiment ce que Rick pensait de lui ?
« Je suis un meilleur père que toi, Rick ! Meilleur pour Lori, pour Carl, pour tous les autres ! C'est MOI qui maintiens tout le monde en vie ! »
Parce que qui était là pour les protéger et les aimer durant les deux premiers mois de la fin du monde ? Qui restait à leur côté quand le Grand et Magnifique Rick Grimes partait à l'aventure ? Qui réparait ses conneries comme Randall, qui avait protégé le groupe en tuant les Rôdeurs dans la grange, qui avait retrouvé Sophia morte comme il l'avait présumé tandis que Rick continuait de s'épuiser à la chercher ?
« J'suis un meilleur homme que toi, Rick, je sais contre quoi je me bats et je le fais bien, mais toi tu es revenu et tu as juste TOUT détruit ! Tu as brisé ta femme, ton fils est faible parce que tu refuses de lui apprendre à survivre ! »
« Alors lève ton arme ! » Cria Rick. « Tue-moi comme un homme ! »
Shane allait le faire. Mais c'était trop facile. Il avait trop de haine, de rancœur contre son meilleur ami, pour ne pas le lui faire ressentir physiquement. Il laissa tomber son arme et se jeta sur lui, percutant son nez cassé contre celui de Rick, qui recula sous le choc. Ils roulèrent dans l'herbe, et Shane prit rapidement le dessus.
« J'étais là pour eux, moi ! J'ai TOUJOURS été là ! Qui aurait sauvé Lori et Carl à la carrière si j'étais allé chercher Merle avec toi, hein ? Qui aurait rapporté les médocs qui ont sauvé la vie de ton fils, hein ? C'était MOI, ce sera toujours MOI ! »
Le sang lui brouillait la vue, et la rage lui dévorait la raison. Les larmes qui coulaient sur ses joues faisaient encore plus mal que les coups de Rick, qui para soudainement son poing et visa du coude son artère qui explosa sous le choc. Une lame traversa soudainement sa veste puis son bras, et il hurla de douleur. Rick se dégagea de son meilleur ami, la cheville brisée par sa chute, prenant le flingue tombé au sol. Il visa mais rata son coup car Shane le poussa à nouveau contre terre.
Carl l'adorait. Carl avait réappris à rire grâce à lui. Lori l'aimait, même si elle ne pouvait se l'avouer. Lori vivait parce que ses épaules étaient suffisamment fortes pour supporter les Rôdeurs, et son mental assez résistant pour son caractère. Rick, lui, n'était pas capable de prendre les décisions les plus difficiles. C'était lui qui méritait de vivre. Tout serait plus facile sans lui.
Il attrapa une pierre, la leva au-dessus de la tête de Rick.
Rick le haïssait. Le méprisait, le sous-estimait. Mais Rick, c'était le mec qui l'avait sorti de ses conneries quinze ans auparavant et qui avait fait de lui un flic digne d'être un protecteur. Rick, c'était le mec qui l'avait protégé de lui-même, à une époque très ancienne. Rick, c'était son meilleur ami, son frère et son pilier.
Il allait laisser tomber sa pierre quand Rick tira une seconde fois à l'aveuglette, et une douleur envahit la tête de Shane, qui tomba au sol.
Rick, la mâchoire fracturée, grogna de rage, frappant l'herbe de ses poings. Il n'arrivait pas à parler, ni même à marcher correctement, et il se releva avec toute la difficulté du monde.
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Carl buta contre une racine mais Andréa le releva en vitesse, évitant de justesse le mort qui voulait l'étreindre. Carl tira pour elle, et elle ramassa le sac d'armes le souffle court.
Combien d'heures, déjà ? Combien de kilomètres parcourus, combien de morts dans leur groupe ? Andréa n'en savait rien, les poumons en feu, ouvrant la voie à Carl qui s'occupait de recharger son deuxième pistolet. Il le fit tomber au sol, ainsi que les pauvres balles qui lui restaient, et il farfouilla la terre humide à leur recherche. Mais il faisait encore nuit, et ils durent abandonner leurs munitions.
« T'arrête surtout pas, Carl, j'te couvre ! » S'écria d'une voix fébrile Andréa lorsqu'un morceau de la horde leur faisait barrage.
Mais à peine eut-elle tué trois d'entre eux que l'arme frappa dans le vide, et elle jura, sortant son couteau. Carl cria quand une main décharnée s'empara de son col, mais il frappa dessus avec la crosse du Glock, jusqu'à ce que la main se brise et relâche son emprise. Andréa fut à nouveau à ses côtés, lui filant leur dernière boite de munitions alors qu'elle venait de remettre quelques balles dans son flingue.
« Cette fois-ci, ne les fait pas tomber, parce qu'on y laissera notre peau. » Chuchota-t-elle d'une voix catastrophée.
Mais Carl se laissa tomber au sol, pleurant des larmes bien amères.
« Laisse-moi là. » Souffla-t-il d'une voix éreintée, l'air d'avoir vécu mille ans. « Je ne mérite pas de vivre. »
Andréa jeta un œil aux Rôdeurs qui s'approchaient, avant de se pencher sur l'enfant.
« C'n'était pas de ta faute, Carl. Tu n'as pas tué ton père. »
« Bien sûr que si. J'ai appuyé sur la gâchette. Et tout ce qu'il voulait, c'était de l'aide… » Mais la blonde le releva d'un geste sûr, le regard dur.
« Ecoute-moi bien, Carl Grimes. Là, à cet instant, je n'ai qu'une chose en tête : te garder en vie. T'entends ? Je suis prête à mourir pour toi. Je ne te laisserai pas là. »
Le ton autoritaire ne lui laissait aucune échappatoire. Andréa le traînait déjà en avant, essayant de le remettre à la course, alarmée par la proximité des morts.
« Pourquoi ? » Murmura-t-il, mou comme une poupée qu'on aurait piétinée.
« Parce que je l'ai promis à ta mère. Maintenant, cours. ».
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Rick tomba une troisième fois en poussant un râle de souffrance à faire pâlir d'envie un Rôdeur. Les dents si serrées qu'elles semblaient se briser, il remonta sur sa jambe valide, tentant de discerner le paysage l'entourant. Quelqu'un approchait, mais il ne savait qui. Il leva une main en poussant un nouveau râle, réclamant de l'aide, mais la personne leva son arme.
Shane sursauta et ouvrit les yeux lorsque le coup de feu résonna dans la campagne. Il prit de longues inspirations saccadées, toucha sa tête, qui avait été seulement frôlée par la balle. Il saignait beaucoup, mais il était en vie.
« Rick ? » Appela-t-il d'une voix rauque, traînant ses genoux dans l'espoir de se lever. Mais il ne vit que Carl, qui le visait. « Non, ne tire pas, c'est moi, Shane ! »
Carl lui cria quelque chose, mais les oreilles de Shane bourdonnaient. Où était Rick ? Il tourna la tête, s'approcha du garçon, fronça les sourcils. Carl fit tomber son arme, sa tête se balançant de tous les côtés, se mettant à hyper-ventiler, son chapeau s'agitant sous ses tremblements.
« Je croyais… Je pensais…Il ressemblait à un Rôdeur, et depuis Dale… »
« Tout va bien, Carl, tu…Rick ? »
Shane essuya le sang sur ses yeux, mais celui-ci n'arrêtait pas de couler. Il avait pris un sacré coup, son esprit lui jouait des tours. Ce corps, au sol, ce n'était pas…
« Rick putain, lève-toi ! » Dit-il en s'écroulant face à lui. Son propre sang coula sur le visage de son frère d'arme et d'âme, mais les yeux vides du Grimes ne pouvaient pas le tromper. Ni le trou béant en plein milieu de son front. « RICK ! »
Il le secoua, pleurant encore plus fort, alors que Carl hurlait. Des voix lointaines se faisaient entendre, mais Shane aperçut la vague de Rôdeurs à une quarantaine de mètres.
« Il n'est pas mort, hein ? J'n'ai pas tué mon papa, hein, Shane ? Non, laisse-moi le voir ! Laisse-moi… ! PAPAAAAAAAAA ! »
Shane ramassa le Colt Python, l'enfant, tirant Carl en arrière loin du corps de son père. Il clignait des yeux à plusieurs reprises, priant pour un cauchemar, priant pour que Rick vienne le réveiller en le traitant de flemmard, priant pour que cette horde ne soit qu'un mirage.
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« Shane ? »
T-Dog se lécha les lèvres, tendu. Il avisa une nouvelle fois la jauge d'essence, avec l'espoir de la voir se remplir par magie.
« Il faut vraiment que tu me dises où aller. On va bientôt être à sec. Shane ? »
« Juste…Continue de rouler. » Finit par grogner l'homme, fixant la route. Il avait l'air d'avoir pris cinquante ans, tant il était accablé par la fatalité et la tristesse.
« C'n'était pas ta faute. C'était… »
La voiture d'Hershel derrière eux braqua soudainement, et ils virent à travers le rétroviseur Lori s'étaler sur le bitume, roulant sur plusieurs mètres. T-Dog pila, et Shane sortit à son tour, fusil à pompe dans la main. Blessée mais hystérique, la femme se releva tant bien que mal, alors que Glenn descendait de sa Prius. Lori se mit à courir hors de l'autoroute, mais Glenn fut le plus rapide, et il la plaqua contre le sol.
« Lâche-moi ! » Hurla-t-elle, se débattant comme un démon. « CARL ! OÙ TU ES, CAAAARL ! »
« Lori, calme-toi ! »
« Je ne repartirai pas sans mon fils ! Je veux mon fils ! Carl ! Caaaarl ! »
Le Coréen resta au sol longtemps, jusqu'à ce que les cris de la femme se transforment en pleurs. Derrière lui, Carol s'approchait lentement, les larmes aux yeux et la main sur le cœur.
« On n'peut pas y retourner, Lori. » Chuchota Glenn à son oreille. « J'suis désolé, tellement… »
Shane voulut s'approcher mais Lori lui donna un coup de pied violent dans les jambes, repoussant Glenn avec une force plutôt surprenante, alors que Shane perdit son fusil.
« TOI ! » Hurla-t-elle avec véhémence, se relevant vivement. « C'est TOI ! Tout est de ta faute ! »
Shane ne répondit pas, laissant la femme le frapper jusqu'à épuisement. La violence de ses claques et de ses uppercuts lui laissaient des traces à peine visibles, mais la douleur de ses autres blessures s'en trouva ranimée. Et Lori criait, elle criait vraiment fort pour Shane. Et chaque cri était couplé au son de la balle ayant mis fin à la vie de Rick, et c'est TOI qui avait appuyé sur la gâchette, en couchant avec la femme qu'il avait fini par aimer. C'est TOI qui avait pris la décision la plus lâche de sa vie en laissant Rick dans ce foutu hôpital. C'est TOI qui avait sacrifié sa santé mentale pour préserver l'intégrité physique de Lori et Carl avec le sang de Rick sur ses mains.
Il reculait à chaque coup, finit par buter contre une voiture. Il n'avait pas levé les yeux, assumé chaque insulte, chaque crachat et accusation, comme déjà mort.
Mais vint un moment où Lori n'eut plus la force de frapper pour la perte de sa famille. Les coups, pourtant violents et puissants, se firent mous et las. Pathétiques. La Grimes s'agrippa à sa chemise pleine de sang, celui de son mari, avant de glisser et sombrer dans le néant engendré par la mort de Rick et la disparition de Carl.
« Tu les as tués…tu as tué mon fils et mon mari. Tu les as tous tués. » Gémissait-elle, fragile poupée abandonnée sur le bitume.
Shane ne réagissait toujours pas, ne regardant pas le corps de la femme à ses pieds, s'en éloignant, passant une main tremblante sur son crâne, la tête basse. On se rassembla autour de Lori, on la dorlota, on tenta de l'apaiser, lui apporter un peu d'amour dans sa folie vengeresse. Shane, lui, n'avait droit qu'à l'ignorance et au mépris.
Il n'avait quitté Carl des yeux qu'une misérable seconde…Tout était allé si vite, ce n'était pas de sa faute. Ce n'était pas…
Il sentit une main fraîche sur ses joues, et il croisa le regard de Beth qui essuyait ses larmes.
« J'n'voulais rien d'tout ça… » Lui chuchota-t-il si faiblement qu'elle faillit ne pas l'entendre. « J'n'voulais pas qu'il… »
Mais au final, n'avait-il pas levé cette foutue pierre au-dessus de la tête de son meilleur ami ?
Mais au final, n'avait-il pas voulu abaisser cette pierre pour ne pas le tuer ?
Beth ne répondit pas, sa manche se teintant de sang et d'eau, le visage aussi impassible qu'elle le pouvait. Mais elle était trop expressive, trop méfiante, trop apeurée. Tous le regardaient avec insistance, plein de doute, comme lui, et il s'éloigna encore.
« Carl va revenir. » Murmurait Carol à l'oreille de Lori, qui ne cessait de gémir. « Andréa va le ramener. Elle l'a promis, elle… »
« Elle est morte, Carol ! » S'écria Lori en relevant un visage ravagé vers son amie. « Comme mon fils, comme mon mari, comme Sophia, comme Daryl ! »
« Daryl est un battant. » Déclara Glenn, serrant la main de Maggie, alors qu'Hershel prenait discrètement la tension de Lori. « Je l'ai vu courir vers Andréa, je crois. Il faisait nuit, mais… »
Il ne termina pas sa phrase, et T-Dog marmonna quelque chose d'incompréhensible. Puis, l'air de celui qui prenait la décision de sa vie, il se détacha du capot sur lequel il s'était adossé et rejoignit Shane quelques mètres plus loin. Celui-ci avait la même attitude soumise et défaitiste, prêt à se prendre une balle à son tour. T-Dog avait son flingue à la main, au cas où des Rôdeurs se pointeraient. Il n'avait qu'à le faire, Shane l'espérait presque. Il ferma même les yeux, pensant à Rick et Carl. Peut-être que sa mort apaiserait les leurs…
Mais T-Dog posa sa main valide sur son épaule, comme un baume apaisant. Il serra le muscle dans un geste de soutien, le forçant à le regarder.
« C'est à toi de nous dire où aller. On peut encore s'en sortir, mais on n'y arrivera pas sans toi. »
T-Dog n'avait jamais eu vraiment d'importance aux yeux de Shane, un peu comme pour Carol. Les deux existaient sans vraiment exister, lui qui ne voyait que Lori. Mais soudainement, c'était comme si l'âme de l'Afro-Américain avait ranimé la sienne. Il y avait de la foi, dans les yeux de T. Il y avait l'espoir d'un jour meilleur, maintenant que le soleil s'était levé. Il y avait de la confiance, et le policier cilla.
Ses épaules se redressèrent, son souffle se fit plus profond. Son cœur se remit à battre, ses muscles à réagir, son cerveau à réfléchir. Et un rictus ironique irrita ses lèvres, alors qu'il remercia l'homme du regard.
Ce n'était pas T-Dog qui croyait en Shane, mais Shane qui avait confiance en T-Dog.
« Plein-est. » Trancha-t-il soudainement à l'attention du groupe. « On va à Fort Benning. »
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« Qu'est-ce qu'il s'est passé ? On a entendu des coups de feu et…oh mon Dieu ! Shane ! »
Andréa se précipita sur ce dernier, mais celui-ci la dépassa, alors qu'elle jurait face au sang que l'on pouvait discerner partout sur les vêtements de Shane. Il n'entendait pas les suppliques de l'avocate, ni les questions pressantes de Glenn, ni les cris de Beth, trop occupé à étouffer ceux de Carl entre ses bras, Carl qui se débattait comme un diable pour rejoindre feu son père, sombrant encore plus vite que Shane dans la folie. Le policier avait l'impression de vivre entre deux mondes.
Mais bientôt, il ne vit plus qu'elle, Lori Grimes, qui descendait le perron avec fureur, ou bien terreur, demandant son mari, demandant ce que lui, Shane Walsh, avait fait à son cher Rick. Elle lui ordonna de relâcher son fils, alors Shane se prêta au jeu, de toute façon ils allaient mourir, ils en valaient tous la peine après Rick. Tout avait été de sa faute.
« Où est mon mari, Shane ? » Sifflait Lori, alors que tous s'armaient. Incapable de répondre il secoua la tête, tendant la joue gauche quand Lori frappa la droite.
« Tout est de ma faute. » On se tourna vers Carl, du moins sa mère, car Shane ne pouvait que fixer le sol et le sang, qui coulait éternellement. « Il est mort à cause de moi. »
« Quoi ? Qu'est-ce que tu veux dire, Carl ? » Etait-ce bien son cœur qui s'arrêtait ? Etait-ce bien le monde qui s'écroulait sous les pieds de Lori ?
Carl se remit à pleurer, fixant sa mère comme s'il avait commis la pire erreur de sa vie. Lori secoua frénétiquement la tête, alors qu'autour d'elle, on se préparait à la guerre, prenant son petit garçon par les épaules, mais il se dégagea.
« J'suis désolé. » Murmura-t-il en reniflant bruyamment. « Je ne voulais pas…J'ai tiré, et il est tombé… Il est tombé et ne s'est pas relevé… »
« Shane, tu m'entends ? » Andréa pressait un chiffon sur la tête de Shane, qui se laissait aller sans la regarder. « J'ai besoin de toi, Shane. On a tous besoin de toi. T'entends les grognements ? SHANE ! »
« Où est Rick ? Où est ton papa, mon chéri ? »
« Tu vas me détester… »
« Jamais. » Comment une mère pourrait-elle haïr son fils ? Carl souffrait de l'amour qu'il voyait dans ses yeux. « Mais il faut que tu me dises… »
« Il est mort. » Lâcha Shane, et Andréa s'éloigna sous le choc. « Rick est mort. » Sa voix sonnait faux, et son souvenir invraisemblable.
« Regardez ! » S'écria Maggie. « Les morts, ils arrivent ! »
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Le couteau resta enfoncé dans le crâne du Rôdeur, et l'avocate jura. Carl repoussa celui qui voulait l'empoigner par derrière, et elle discerna l'étoile policière du chapeau se refléter sous les premiers rayons du soleil. Le garçon ne tenait plus sur ses jambes, et il s'écroula à côté du Rôdeur, qui commença à lui grimper dessus. Andréa le saisit à bras-le-corps, l'éloignant du Grimes, et écrasa sa tête à coups de Ranger, avant de manquer de tomber, épuisée. Elle laissa le sac tomber sur ses épaules, l'ouvrant pour en sortir une arme, mais les grognements étaient trop proches pour qu'elle prenne le temps d'en charger une.
Carl rampa jusqu'à elle, et les deux s'aidèrent mutuellement à se remettre sur leurs jambes, éreintés.
« On va y arriver. » Souffla-t-elle douloureusement, crachant ses poumons. « On va… »
Mais elle n'avait plus la force, il le voyait dans ses yeux. Elle se mordit les lèvres, pleurant presque, et il hocha la tête, pâle comme un suaire.
« C'est pas grave. T'auras essayé. T'as fait de ton mieux. »
Les premiers Rôdeurs se faisaient déjà voir, et elle lui donna la seule arme chargée du sac.
« Une balle. » Ricana-t-elle amèrement. « Je prends ton couteau. Quand je ne pourrais plus tenir…tu sauras quoi faire. »
« J'suis désolé, Andy. » Pleura soudainement Carl. « J'suis… »
Mais elle couvrit sa bouche d'une main, et le repoussa de l'autre. Puis elle se planta résolument face aux morts, inspirant un bon coup.
« J'arrive, Amy. J'arrive pour toi. » Elle embrassa le pendentif à son cou, le cœur prêt à s'extraire de sa poitrine.
Le premier fut facile à tuer. Le deuxième manqua de lui arracher la gorge. Le troisième lui tordit le bras. Le quatrième lui fit plier un genou.
Et le cinquième s'écroula sur elle, un carreau vert ayant traversé sa tête par l'arrière.
Devant elle, tel le Messie, inspirant de longues goulées d'air, les yeux fous et couvert de sang des pieds à la tête, Daryl les fixait d'un regard animal et déterminé.
Il soufflait comme un bœuf, si fort qu'elle en eut le souffle coupé. Tabassant un dernier mort, il s'avança vers la femme et l'enfant, le visage déformé par la haine et la rage de vaincre, l'air de celui qui a passé une très mauvaise nuit. Ses mains étaient prises de spasmes de douleur, ses jointures étaient ouvertes en profondeur, le sang s'incrustait dans sa barbe et sur son arbalète, gouttait sur le sol.
Carl ne vit rien de tout ça. Il ne vit que Daryl, le chasseur et l'homme fort de son groupe, qui lui gueulait dessus quand ses parents n'étaient pas dans le coin. Daryl, l'homme qui l'impressionnait autant qu'il lui faisait peur, l'homme à la moto vachement trop cool, l'homme qui n'avait pas besoin de mots pour se faire entendre.
Daryl réceptionna tant bien que mal le petit garçon dans ses bras, et le serra faiblement, tombant à genou, épuisé, continuant de fixer Andréa. Elle hocha la tête pour lui signifier qu'elle allait bien, un sourire tordu aux lèvres, rassurée mais malheureuse. Amy devra attendre, finalement.
Une éternité s'écoula avant que Carl ne relâche Daryl, qui en profita pour prendre une longue inspiration. Les deux échangèrent un long regard, les joues de Carl souillées par la chair et le sang sur la veste du chasseur, avant de s'étreindre une dernière fois. La main de Daryl trouva inconsciemment celle d'Andréa, et malgré la douleur de ses jointures, il ne desserra pas sa prise avant un long moment.
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Le feu dévorait la grange comme il dévorait l'âme de Shane. Les flammes, hautes et meurtrières, tentaient de griffer le ciel noir. Elles attiraient aussi bon nombre de Rôdeurs, et il tira Carl en arrière. Glenn et Maggie couvraient leurs arrières, tirant sur tout ce qui bougeait, hurlant qu'il fallait quitter les lieux.
Mais Shane ne partira pas. Il sauvera les autres, mais restera en arrière, comme Rick. C'était ainsi qu'il devait en finir, que cela aurait toujours dû finir. Il ne méritait pas de vivre sans son meilleur ami.
Shawn hurla quand les morts se jetèrent sur lui, prisonnier du camping-car. Shane cacha les yeux de Carl, mais c'était inutile, le garçon n'ayant pu ignorer les cris et les gerbes de sang sur le pare-brise. La main du Grimes dans la sienne était brûlante, et le garçon gémissait sous la poigne de l'homme, sans pour autant s'en plaindre. Carl se sentait sombrer en Enfer depuis son père, et seule la main de Shane le maintenait sur Terre.
Ils croisèrent des morts, leur barrant le passage, et Carl faillit tomber lorsque Shane le repoussa violemment, lui évitant une mort certaine. De son Beretta 90-TWO, pesant près d'un kilo, il défonça deux crânes en poussant des hurlements sauvages, cherchant à creuser un passage pour lui et Carl. Mais plus il frappait, plus ils étaient violents, et il reculait inévitablement. Il regarda derrière lui, et il paniqua en ne trouvant pas Carl. Un cri retentit, et il identifia Beth, puis Andréa, et son inattention finit par lui faire défaut. Il se retrouva encerclé par les morts, et il poussa un cri de rage, tournant comme un animal en cage.
Il ne pouvait pas finir comme ça, pas maintenant ! Il y avait encore Carl et Lori qu'il devait sauver, c'était sa mission ! Il ne voulait pas mourir avant de les savoir en sécurité, il ne voulait pas croupir en Enfer sans avoir laissé sa vie pour eux !
Un seul chargeur, quinze balles. Un seul homme, trente Rôdeurs.
…
« Comme si tu pouvais viser juste comme ça, sans réfléchir ! »
Shane tira dans le tronc à l'instant même où Andréa prononça ses paroles, et le bois éclata. Il recommença tout en lui parlant en même temps, sans rater sa cible une seule fois. Il lui expliquait et lui démontrait à quel point il avait ça dans le sang.
…
Shane cligna des yeux et revint à lui, face à la horde.
« C'est moi qu'vous voulez, hein ? C'EST MOI, PAS VRAI ?! » C'était toujours lui, de toute façon. Lui qui tuait et lui qu'on cherchait à tuer. Mais si ça pouvait les distraire des autres, alors Shane était prêt à se sacrifier.
Un tas de sentiments traversa son âme, une tonne de pensées défila dans son esprit mais pas une fois il ne manqua un tir. Une balle pour l'un, des coups de crosse pour l'autre, et ainsi de suite. Deux morts à terre, deux pas en arrière. Un à gauche, un autre en avant, toujours en mouvement, se fiant à son instinct. Et lorsqu'il eut trop de sang devant les yeux pour pouvoir viser, il pouvait encore sentir les crânes sous le Beretta se briser.
Beretta qui fut soudainement emporté par un mort, et il se retrouva nu face aux sept derniers. On accourait pour prendre les voitures, et T-Dog avait renversé trois morts-vivants avant de devoir reculer et le laisser sur place. Il pouvait encore le rejoindre, s'il se débarrassait des autres. Mais il n'avait plus rien.
Il toucha sa cuisse, et fronça les sourcils. Dans sa poche, dépassant au point d'être sur le point de tomber, le Colt Python de Rick se reflétait à la lumière des flammes de l'incendie.
« M'abandonne pas, mon frère. » Il n'entendit même pas sa prière sous les râles tout droit sortis de l'Enfer. « Pas maintenant, pas encore. »
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Les voitures s'arrêtèrent sous un pont, et Carol jeta une œillade prudente à Lori, qui aiguisait son couteau, le visage fermé. Elle resta à l'intérieur malgré les suppliques de Carol, et le groupe se réunit entre les voitures, discutant de leurs opportunités, une carte étalée sur un capot, nerveux et vigilants. Tous attendaient que Shane donne des ordres, une solution même, mais le policier ne faisait que surveiller les alentours en se passant la main sur le crâne.
« La nuit va tomber, on ne va quand même pas camper dehors, si ? » Demanda d'une voix faible Beth, et personne ne prit la peine de lui répondre.
« Fort Benning est à au moins cent quinze kilomètres, et ils ne nous restent pas une goutte d'essence. »
« Quelqu'un a pensé à récupérer de la bouffe ? »
« Et à quel moment, hein ? Quand tout brûlait autour de nous ? »
« Ne soit pas si méchant, T-Dog. On veut tous passer la nuit en sécurité, ça ne sert à rien de s'énerver. »
« On est sûrs qu'il y aura quelque chose pour nous à Fort ? »
« T'as une meilleure solution ? »
« Hé bah… »
Shane n'écoutait pas, mais leurs voix titillaient ses nerfs. Le groupe continua de débattre en l'ignorant, alors qu'il se dirigeait vers la voiture où Lori était restée, retirant puis remettant sa casquette sans savoir par où commencer. Pourtant, quand il était encore flic, il savait toujours quoi dire aux mères et pères éplorées. C'était lui qui annonçait les morts, bien plus souvent que Rick, qui prenait la relève quand la situation devenait trop sentimentale pour lui. Il annonçait les morts d'une voix froide et professionnelle, là où les autres flics y laissaient un peu du leur. Shane avait du mal avec l'empathie, c'était vrai. C'était aussi ça qui lui permettait de faire son boulot. Et là, face à la femme de sa vie, il avait perdu les mots.
« Hé. » il s'accouda à la portière, baissa la tête. Même pas capable de faire une phrase complète. « Ecoute, je… »
« Tu as toujours voulu sa mort. Ça doit t'arranger que mon fils s'en soit chargé, hein ? »
« Jamais. Jamais j'n'pourrais penser ça. » Et c'était vrai. Voir Carl tuer son père était la pire épreuve de sa vie. « J'aurais préféré crever à leur place et tu l'sais. »
Lori lâcha son couteau, planta son petit pistolet sur le front de Shane, toujours assise sur la banquette arrière. Le canon s'enfonça dans la peau de l'adjoint du Shérif, qui ne bougea d'un iota.
« Vas-y, tire. C'est ton droit. Tu dois tirer. » Murmura-t-il d'une voix sourde.
Oh oui, elle le devait. Lori en était persuadée, la folie de Shane aura raison d'eux tous, comme elle avait eu raison de sa famille. Clic clic bang bang et c'en était fini.
Mais Shane lui avait quand même sauvé la vie. Des dizaines de fois, ainsi que celle de son fils. Shane qui se pensait meilleur que tout le monde et qui tenait absolument à le prouver. Shane qui dérapait, qui tuait, qui se jouait des règles d'Hershel. Shane obnubilé par la protection des siens, en particulier la sienne et celle de son fils. Shane et ses foutues grenouilles qui redonnaient goût à la vie à Carl. Shane qui avait voulu la pénétrer de force au CDC. Shane qui avait fait passer son mari pour mort afin qu'elle et Carl survivent. Shane…
Un haut-le-cœur violent s'empara de son corps, et elle sursauta, ouvrant la portière en faisant tomber son arme. Shane recula, et Lori s'écroula au sol où elle se mit à vomir. Il se baissa et souleva ses cheveux, alors qu'Hershel accourait vers eux.
Et, tandis que le vétérinaire lui murmurait des paroles rassurantes, et que Shane lui tapotait le dos, Lori pensa au fœtus dans son ventre, dernière trace que Rick aura laissée sur Terre. Elle posa la main sur son ventre, pour le protéger de tout ce que le monde voulait lui faire subir. C'était le bébé de Rick, l'enfant qui ne connaîtra pas son grand frère.
Shane se mordait les joues jusqu'au sang, le cœur encore fou. Les vomissements de Lori venaient de lui rappeler qu'il y avait une autre vie à protéger, derrière tous ces drames.
Shane avait encore son bébé, dans le ventre de Lori.
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Andréa termina de nouer les bandages autour des poignets et des mains de Daryl, sur le qui-vive. Ils s'étaient réfugiés dans un petit hôtel misérable en bordure d'autoroute, et ils entendaient les ongles des quelques morts griffer les fenêtres et les portes barricadées, alors qu'ils étaient pourtant un étage au-dessus. Il y avait six chambres de disponibles, et quatre contenaient des cadavres qu'ils avaient dû achever, ainsi que le gérant. Ils étaient dans le couloir, Carl dressant l'inventaire du sac d'armes, l'arbalète chargée de Daryl aux pieds. Le chasseur tremblait et présentait des difficultés à respirer, laissant Andréa prendre soin de lui.
La femme jeta tantôt un œil à Carl, dont elle ne voyait le visage sous son chapeau, tantôt Daryl, qui fixait le vide, totalement absent.
« Daryl ? Je vais…Je vais passer ça sur ton visage, d'accord ? » Chuchota-t-elle en lui montrant son linge plein d'eau et la bassine à côté.
Il ne réagit pas, et elle pressa délicatement le tissu contre sa peau. Elle essuya ses joues, son nez, et il ferma les yeux quand elle le passa sur son front. L'eau coulait sur son cou et infiltrait ses vêtements, mais il s'en fichait. Peu à peu, Andréa voyait son visage, blafard et émacié. Elle nettoya ses oreilles, sa bouche, ses bras, et il resta silencieux.
« J'ai pas arrêté de courir. » Finit-il par souffler sans décrocher son regard du néant. « J'vous ai vu vous enfuir dans la forêt. J'n'ai pas réfléchi. Y'avait tellement de…de… Pendant des heures, j'ai tiré, et tiré, et tué, encore et encore… »
Il passa une main nerveuse sur ses yeux pour en retirer l'eau, poussa un soupir.
« La belle-mère Greene, l'est morte. Carol est partie avec T-Dog. »
« Et les autres ? »
Aucune réponse. L'eau de la bassine était dorénavant rouge et lourde de sang, et le linge y tomba dans un ploc assourdissant. Soudainement épuisée, Andréa se laissa aller à son tour contre le mur. Daryl finit par se sortir une clope et se l'alluma, se servant de la bassine comme cendrier. Carl distribua cinq balles à chacun, ainsi qu'un nouveau pistolet pour Andréa, avant de se lever.
« Carl ? Où vas-tu ? »
Il ne répondit pas, et Daryl empêcha Andréa de le suivre. Le Grimes fouillait simplement les chambres, ce qu'ils n'avaient pas encore fait. Il rassembla des couteaux, deux boites d'haricots blancs, un pot de sauce pesto et une bouteille d'eau, qu'ils purent remplir depuis la seule salle de bain encore raccordée. Les deux adultes le regardèrent s'agiter sans réagir, ne sachant comment s'y prendre. Après avoir enserré Daryl dans ses bras de toutes ses forces, il n'avait plus ouvert la bouche ni oser les regarder. Il ne les quittait pas, certes, mais il n'était pas vraiment là.
Il leur offrit la nourriture, refusant d'un geste de manger. Daryl tenta bien de le forcer, mais il n'avait pas la force d'insister correctement, tout comme Andréa, collée contre lui. Assis en haut des escaliers à leur gauche, arme au poing, Carl semblait prendre le premier tour de garde sans leur demander leur avis.
Au bout de trois bouchées, Andréa passa la boite à Daryl, n'ayant non plus la force de se sustenter. Le chasseur eut tout autant de difficulté, mais au bout de vingt minutes, ils finirent de manger.
Les heures passèrent, et l'avocate perdit le compte quand elle comprit qu'elle s'endormait et se réveillait constamment, de même que Daryl, à moitié affalé sur elle, l'hôtel étant trop froid et humide pour faire autrement. Carl ne frissonnait même pas malgré sa veste légère, et chaque fois qu'Andréa le regardait, il était toujours autant figé, les traits durs.
« Tu crois qu'on va les retrouver ? Qu'ils sont encore en vie ? » Chuchota Daryl dans la nuit, d'une voix aussi froide que le couloir.
« Je l'ai promis au gamin. » Répondit Andréa, les larmes aux yeux, éludant ses questions.
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« Caaaarl ! » Hurla Lori à la forêt, qui lui avait pris son fils en plus de son mari. Tout était allé si vite, si fort, il lui avait échappé du regard l'espace d'une misérable seconde et… « Non, je n'partirai pas sans lui, Carol ! Il faut que je trouve mon fils ! »
« Il faut que tu restes en vie pour le retrouver ! Il est avec Shane, tout va bien se passer ! »
« Shane a tué Rick ! »
« C'est faux, c'est ton fils qui a tiré ! » Hurla à son tour Andréa. « Pourquoi ce serait toujours la faute de Shane, hein ? Il a toujours protégé Carl, il ne le laissera pas tomber ce soir ! »
Mais l'avocate doutait de ses propres paroles, ne sachant quoi penser de la mort de Rick, comme les autres. Tous avaient connaissance des tensions qui animaient les deux frères d'armes, mais de là à savoir qui était responsable de la mort du Shérif…
Andréa attrapa le visage bouleversé de Lori entre ses mains brûlantes, pour la garder concentrée au maximum.
« Ça va aller. J'vais aller chercher ton fils, d'accord ? En attendant, suis Carol et montez dans la voiture de Glenn ! »
« Je pars pas sans… »
« Lori. Je te le jure sur ma vie, sur la vie d'Amy : je reviendrai avec Carl. Mais il faut que tu me fasses confiance, que tu protèges ton bébé. C'est ce qu'on doit faire, O.K. ? Fais. Moi. Confiance. »
…
La main de Beth glissa de la sienne, et la Greene se mit à crier, s'éloignant involontairement d'Andréa. Un Rôdeur lui tomba dessus, et trois autres la dépassèrent. L'incendie était loin, mais elle pouvait sentir les flammes sur sa peau, tant la panique lui retournait le cerveau. Elle planta son couteau, explosant l'œil de l'autre sur son visage, le repoussa, le cœur au bord des lèvres. Un tir derrière elle la fit sursauter, et Carl apparut dans son champ de vision comme un putain de miracle, alors qu'elle ramassait le sac d'armes.
« Ils vont partir sans nous, dépêche-toi ! »
« C…Carl, t'es là… »
Abasourdie, la femme voulut le suivre, mais les morts autour d'eux finirent par les remarquer. Ils commencèrent à tirer, mais il n'y avait rien à faire, ils ne faisaient que s'enfoncer dans les bois.
« On n'peut pas reculer, on va les perdre ! »
« On les retrouvera plus tard, viens avec moi ! On va mourir si on tente de dépasser les morts, regarde ! »
C'était inutile, il n'y avait que ça à voir. La mort. Le feu. La mort, encore et toujours.
Les arbres avalèrent Carl entre leurs branches impénétrables à la lumière, alors qu'il sentait son corps se vider de toute émotion. Il ne reverrait jamais sa mère, ni Shane. Il n'enterrera même pas son père.
Il se détourna et se mit à courir, ignorant les larmes qui se déversaient avec abondance sur son visage, ratant le carreau qui se ficha dans le corps d'un Rôdeur derrière lui, n'entendant pas le cri de Daryl. Tout ce qui comptait pour lui, c'était courir. Courir ou mourir.
