Une petite mise en situation ne peut faire de tort à personne... !
Ce scénario est situé deux-trois ans après la victoire de Sonic sur les Metarex (Sonic X). Ils sont présents dans notre monde...
Comme disent les anglophones: I do not own Sonic.
Bonne lecture! ;)
Prologue
- Le Japon, Alexe, tu te rends compte, le Japon, le JAPON, J-A-P—
- Ça va, ça va, je sais l'épeler. Maintenant, attends que je relaxe un peu.
Je pris une longue inspiration que je laissai glisser hors de mes narines avec la même lenteur. Puis, une seconde fois, j'aspirai l'air hivernal. Je retins cet oxygène dans mes poumons, cesse de marcher, puis…
- Le Japon, Tan, tu te rends compte, le Japon, le JAPON, J-A-P—
- Relaxe, Alexe!, relaxe! You will survive!
Un chœur de «WOOHOOOOO!» fit écho dans la ruelle déserte de Farnham. J'avais l'impression que dans l'accord de nos deux voix, mon cœur hurlait de bonheur. Tan et moi rebondissions comme des puces, la neige crissait sous nos grosses bottes.
Nous venions de gagner un voyage, tous frais payés… au Japon!
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Le soir venu, je communiquai avec l'agente de voyage puis le responsable du concours. À côté de moi, Tanya tremblait de nervosité. Étant majeures, nous sommes désormais responsables de nous-mêmes. Quelle liberté, quelle joie de vivre! Si nous avions eu encore seize ou dix-sept ans à ce moment, ce rêve que nous partagions depuis Dieu sait quand, nous n'aurions pas pu le vivre. Je frissonnai à cette idée.
Mais je réalisai vite que j'avais perdu le fil de ma conversation avec la dame.
- Oh, euh, pardon madame, pouvez-vous répéter? J'ai été distraite.
Tanya gloussa dans ses paumes. Je la fusillai des yeux, un sourire en coin.
- Je disais que vous n'avez qu'à vous rendre à l'aéroport Pierre-Elliott-Trudeau, vendredi matin, le trois février, à deux heure quarante-cinq. Vos bagages seront pris en main par les responsables qui vous accompagneront tout au long de votre voyage.
- Oulah, trois heures moins quart du matin, Tan…
Elle afficha une évidente expression de dégoût.
- Mais nous sommes prêtes à payer ce prix-là, pas vrai? renchéris-je. Répétez-moi ce que nous devons débourser?
Je voulais l'entendre une nouvelle fois.
- Rien du tout, soupira l'agente. Votre hôtel, votre nourriture, votre transport, vos sorties culturelles, tout vous sera payé. Il ne vous reste que vos dépenses personnelles : souvenirs, photos, repas supplémentaires…
- Génial! Le trois février, trois heures moins quart, nous serons là!
Le reste de notre conversation est inutile à ajouter ici. Lorsque je raccrochai, Tanya me saisit le bras et me secoua sauvagement :
- J'ai tellement hâte !!
Elle renversa presque la table dans son élan de joie, et Diablo, mon petit chien noir, eut si peur qu'il courut se cacher dans sa cage. Malheureusement, je n'avais point le droit d'emmener ma bibitte de poils avec nous, et Tanya prévoyait également prendre Joker, son labrador-golden retriever, mais le responsable du concours nous ferma la porte au nez assez sèchement.
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Jamais, dans ma vie, une semaine ne me parut si longue. Je comptais presque les heures avant le départ de l'avion.
- Raaah, pourquoi est-ce que le temps ne peut pas passer plus vite? grogna mon amie tandis que nous nous rendions à notre cours respectif.
- Je sais, mais les maths ne nous aideront sûrement pas à patienter.
- Vendredi est tellement loin! Vivement le Japon!
- J'te l'fais pas dire…
- Et qu'est-ce que nous dit qu'on ne rencontrera pas nos idoles, Sonic et les autres?
- Ah, arrête, Tan! Ne m'donne pas de faux espoirs!
Eh oui, car nous espérions pouvoir croiser le regard de ceux qui nous faisaient envie depuis des mois : Tan voulait rencontrer Shadow —Shasha de son sobriquet— à tout prix, et moi, disons simplement que je dirais pas non à Knuckles ou Espio…
Nous nous souhaitâmes un bon cours, puis un tournant de couloir nous sépara.
Je ne saurais dire combien de fois cette conversation apparut. Geneviève et Karl étaient très heureux pour nous, mais ils répétaient chaque jour qu'un mois sans nous, ce serait long. Pauvre eux! Je leur promis de revenir avec des tas de trucs à leur montrer, et malgré que je ne puisse l'avouer ouvertement, je savais qu'ils allaient terriblement me manquer.
Japon, Japon, quand tu me tiens…
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Finalement, le fameux matin, celui avec un grand M, sonna à mon cadran… ou ce fut plutôt mon cadran qui sonna le matin. Je lui jetai un œil ouvert avec difficulté et fut presque choquée de lire : minuit trente. Correction : ce n'était pas le matin, et nous étions toujours jeudi.
À côté de moi, Diablo s'étira paresseusement. Je me laissai tomber sur mon oreiller et souris. J'avais tant attendu ce jour!
Je pesai le petit bouton qui ferait taire le cri infernal de mon cadran, mais il refusa simplement de se taire. J'appuyai à nouveau, mais rien ne changea. Ce bruit commençait à me rendre folle!
Je me levai sur mon lit, le pointa du doigt, et, avec détermination, m'écriai :
- C'est la guerre que tu veux, fils ingrat? Tu l'auras!
Je tirai sur le fil qui le nourrissait d'électricité, mais même sans cette énergie, il continuait de faire BEEP BEEP BEEP BEEP…!
- Par la moustache de la tante que je n'ai pas, murmurai-je, puis je beuglai : ce cadran est possédé!
Je le saisis et le secouai furieusement, le lançai même sur le plancher, rien à faire. Je le plongeai dans le lavabo, coupai son circuit intérieur, lui offris un café, il s'entêterait jusqu'à sa dernière seconde de vie. Mais cette face de chiffres ne me vaincrait pas ainsi.
Au moment où je le menaçais d'appeler ma mère, Tanya entra.
- Alexe! Lève-toi! T'as pas entendu ton cadran? Moi, je l'entends jusqu'au stationnement du Loblaws.
- Aide-moi! Ce rascal ne veut pas s'éteindre! AU SECOURS, TAN!
- Calme-toi, je sais ce qui ne va pas.
Elle en retira la pile.
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J'ignore si les voisins l'ont entendu. Une chose est sûre : je vais devoir m'acheter un nouveau cadran. Et à bien y penser, je me dis que je pourrais aussi bien entraîner Diablo à faire le boulot…? Ça m'éviterait un trente dollars de BEEP BEEP BEEP BEEP! Qui paierait pareil prix pour une attaque cardiaque?
- Alors, une mouche à marde, c'est une shitfly… répétai-je dans la voiture.
Tanya était en train de m'étendre la liste de ses «fly». Devant moi, les routes étaient tranquilles, aussi je prédis que nous nous rendrions à l'aéroport un bon vingt minutes à l'avance.
- Oui : une mouche à chevreuil, c'est une deerfly, une mouche qui te pogne dans les cheveux, c'est une hairfly, une mouche dans 'maison que personne n'arrive à tuer, c'est une housefly, si tu les mets ensemble ça fait une hairspray…
- Et une mouche mal habillée, c'est une remonte-ta-fly?
Nous éclatâmes de rire. À ce moment, rien n'aurait pu dérober notre bonne humeur.
La lune semblait me protéger. Par un bref moment —conclu par Tanya qui mit le volume de la radio au maximum et commença à se déhancher sur son siège—, je réalisai combien j'avais attendu ce jour, et que j'étais assez chanceuse pour qu'il vienne à moi tout seul. Une larme glissa lentement sur ma joue, mais Tan ne s'en rendit nullement compte, trop absorbée dans «You drive me crazy» de Waldo's People. Je ne pus m'empêcher de me joindre à ses festivités.
