Fanfic alternative d'Amok time, le mal du pays.
En proie aux fièvres du Pon farr, Spock est contraint de retourner sur sa planète natale. Il doit y retrouver T'Pring, son épouse-fiancée, afin d'accomplir avec elle le rituel ancestral... ou mourir.
Et si le Koon-ut-so'lik [lien des fiancés] qui relie Spock à T'Pring depuis l'enfance se brisait et se fixait sur Jim Kirk ?
avertissement : il y aura du lemon mais rien de trash...
Sources :
- Les personnages ont été créés par Gene Roddenberry et ne m'appartiennent pas (je joue juste un peu avec, promis, je le rends après avoir fini)
- "Amok time" - titre français "Le mal du pays" : Le (fabuleux) premier épisode de la saison 2 de la série Star trek.
- Scénario original de cet épisode : écrit par Theodore Sturgeon
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Sites consultés :
- Vocabulaire vulcain : Vulcan Langage Dictionnary starbase-10
- Règles de base du vulcain : Vulcan Langage Institute
(et un bon vieux dico anglais-français car ces sites sont en anglais, bicauze maïe angliche ize note suffisamment riche)
- Dictionnaire de synonymes : CRYSCO
Pour celles/ceux que cela intéressent : tous ces sites sont facilement accessibles en tapant leur nom dans la barre de recherche
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~ Ku'nat'kali'fee ~
[le défi des prétendants]
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Avertissement : ce premier chapitre reprend, et résume à ma façon, une partie des événements narrés dans l'épisode Amok time (scénarisé par Theodore Sturgeon) afin de poser les base de cette fiction. Je m'en éloignerai dès le second chapitre.
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Le capitaine James Tiberius Kirk sourit à son reflet dans la glace. Il avait enfilé son plus bel uniforme de cérémonie, afin de faire honneur à son Commandant en second, et il savait qu'il avait belle allure. C'était un grand honneur que lui avait fait Spock de l'inviter à cette cérémonie vulcaine sacrée, ce "califare". Il avait du mal à en retenir le nom, les mots vulcains avaient une articulation si particulière.
Il repensait à l'enchaînement si rapide des événements.
Il se revit dans le turbo-fleet, sincèrement honoré, quand Spock lui avait demandé de l'accompagner en tant qu'ami à ce rite ancestral vulcain. Il revit le vif étonnement et le plaisir contenu de Bones, quand Spock le lui avait aussi demandé à lui aussi. Ces deux-là passaient leur temps à s'envoyer des piques ironiques, mais la situation présente était le révélateur de leur amitié si particulière. Quel que soit le problème, ils étaient toujours là les uns pour les autres; Jim était fier d'avoir de tels amis.
Jim était tout à fait déterminé à assumer sa décision : il avait désobéi aux ordres pour ramener Spock sur sa planète natale. C'était pour le vulcain une question de vie ou de mort. Il en avait bien sûr tout d'abord demandé la permission. Mais son supérieur avait été tout à fait inflexible. Il lui avait été spécifiquement ordonné de se rendre sans détour sur Altaïr VI, et ce le plus rapidement possible.
La vie de son ami était en jeu, que pouvait-il faire d'autre ? Jim était le genre d'homme à être prêt à tout pour ses amis. Surtout pour Spock, qui lui avait sauvé la vie déjà tant de fois. Il revit l'inquiétude de Bones lorsqu'il l'avait informé des troubles dont soufraient Spock, et que celui-ci était parvenu à lui cacher. Il revit l'effarant accès de rage du vulcain alors que Miss Chapel venait de gentiment lui apporter un bol de soupe de poumelque, ou polmek, ou ploom-quelque-chose, il ne savait plus. Il avait été atterré : jamais, il n'avait jamais vu Spock en colère. Un vulcain ne se met pas en colère. Et Spock avait toujours été très vulcain. Il revécut sa discutions de la veille, dans les quartiers de Spock, comme s'il y était encore...
- ( flash-back ) -
- McCoy m'a dit que vous mourez si rien n'est fait. Que peut-on faire ? Que doit-on faire ?
Assis à son bureau, Spock fuit son regard et pencha la tête visiblement embarrassé. Il n'avait aucune envie d'avoir cette discussion-là. C'était beaucoup trop embarrassant.
- N'y a-t-il aucune autre planète qui puisse faire quelque chose pour vous ? Insista Jim, persuadé qu'il s'agissait d'un simple problème de santé que l'on peut guérir avec la bonne médication.
Spock voulut poser son stylet sur la table, sa main tremblait. Jim lui saisit le poignet et fut troublé par les violents tressautement qui l'agitaient. Même dans les pires des situations, Spock avait toujours su conserver son calme, il n'avait jamais ne serait-ce que frémit, jamais.
- Vous êtes l'un des meilleures officier de Starfleet. Déclara Jim avec une certaine solennité. Vous êtes un membre très important de mon équipage, mon commandant en second. Si je dois perdre cet officier, je dois en connaître la raison !
Spock se leva, les mains convulsivement serrées derrière lui. Il fit quelques pas nerveux vers sa chambre. Il prit une grande inspiration et déclara en lui tournant le dos :
- Il y a des choses que les étrangers à notre race ignorent, exceptées quelques rares personnes impliquées. Les vulcains le comprennent mais n'en parlent pas entre eux. C'est... une chose... extrêmement... personnelle.
Spock hésita, se retourna vers Jim, essaya désespérément de le lui faire comprendre sans avoir à le dire :
- Ne le voyez-vous pas, Capitaine? Ne le comprenez-vous pas?
- Non, je ne comprends pas, expliquez-moi, considérez-le comme un ordre ! Ajouta le Capitaine, de plus en plus inquiet, pour vaincre ses réticences
- Capitaine, Se raidit Spock pour éviter d'aborder le sujet de façon frontale; Il existe des choses qui transcendent tout, y compris la discipline du service...
Jim savait combien cela était difficile pour Spock, mais il devait savoir. Il se mit bien en face de Spock les bras croisé dans le dos, dans une attitude miroir à celle de son ami, et tenta une autre approche :
- Et si je vous disais que tout cela restera strictement confidentiel ? Promit-il solennellement d'une voix adoucie
Spock s'éloigna de quelques pas dans la pièce avant d'enfin se décider :
- Les causes sont... biologiques
- ... pardon ?
- Biologiques !
Perplexe, Kirk rejoignit Spock, se mit à coté de lui sans lui faire face, leurs épaules se frôlèrent presque, il regarda droit devant lui pour ne pas mettre le vulcain mal à l'aise.
- Quelle sorte de biologie ?
Spock leva les yeux au ciel, agacé que le Capitaine ne comprenne pas plus vite l'évidence, il répéta, butté :
- Biologie vulcaine.
- Vous voulez dire, "la" biologie des vulcains ?
Spock hocha la tête en se mordant la lèvre inférieure.
-... biologie... dans le sens de... reproduction ? Déduisit Jim avec un certain malaise.
Spock hocha à nouveau la tête, il maîtrisait à grand peine un profond sentiment de honte. Kirk chercha aussitôt à le réconforter. Il prit le premier exemple qui lui vint à l'esprit, et parla d'une voix qui se voulut rassurante :
- ...et bien, monsieur Spock, tout cela est tout à fait naturel, ça arrive aux petits oiseaux et aux abeilles...
- ...les oiseau et les abeilles ne sont pas vulcains, Capitaine ! Répliqua Spock comme s'il parlait à un enfant ignorant.
Il s'éloigna du capitaine, et poursuivit :
- S'ils l'étaient...
Il soupira...
-... si des créatures aussi logiques que nous se voyaient dépourvues de toute leur faculté de raisonnement et de contrôle, comme on l'est durant cette période...
Spock pencha la tête vers le sol, cette discussion lui devenait de plus en plus pénible. Il croisa ses bras sur sa poitrine en soupirant à nouveau. Il demanda de but en blanc :
- Comment les vulcains choisissent leur partenaire de vie : vous êtes-vous déjà posé la question ?
Jim ouvrit la bouche mais les mots ne sortirent pas tout de suite. Il hésita :
- ... et bien... en tant... qu'humain... je dirais... que cela suit une...? ...certaine logique... ?
Spock retourna s'asseoir et avoua avec amertume :
- Non. Ce n'est pas le cas. Tout repose sur des rites, des obligations, des coutumes héritées de l'Antiquité...
Spock secoua doucement la tête de droite à gauche.
-... les humains ne peuvent pas le concevoir.
Jim sentit une sueur froide lui couler dans le dos, où voulait-il en venir ? Spock prit une grande respiration avant d'avouer :
- Cela nous dépouille de notre esprit, nous fait sombrer dans la folie au point de renier des siècle de civilisation. Nous le nommons le Pon Farr, la période de l'accouplement.
Le souffle coupé, Jim comprenait à présent les réticences de Spock. Se retrouver ainsi ravalé au même rang qu'un animal un rut sans pouvoir lutter contre cette emprise, pour une personne aussi rationnelle, logique et pudique que Spock devait être une torture humiliante. Il s'assit lentement sur le fauteuil de l'autre coté du bureau, en face du vulcain. Celui-ci poursuivait en tentant de rationaliser :
- ...il y a des faits similaires dans la nature, Capitaine. Les oiseaux-anguilles génat de Regulus V, tous les 11 ans doivent retourner là où ils sont nés... comme les saumons sur terre, qui doivent retourner au ruisseau qui les a vu naître pour y frayer... ou mourir en essayant d'atteindre ce but.
- Mais vous n'êtes pas un poisson, monsieur Spock...
- Non. Pas plus qu'un humain. Je suis un vulcain. Soupira Spock. J'avais espéré pouvoir échapper à tout cela, mais les vieux instincts de ma race sont trop forts. Ils ont fini par prendre le dessus. Nous, vulcains, sommes dominés par des forces que nul ne peut contrôler, nous poussant à rentrer chez nous afin d'y prendre femme... ou mourir.
Jim se leva et vint de mettre devant Spock, il leva la main pour la poser sur son épaule mais retint son geste au dernier moment. Au bout d'un moment de silence, il dit :
- Je n'ai pas entendu un mot de ce que vous m'avez dit... et ... je vais trouver un moyen de vous ramener sur Vulcain...
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A présent, Jim se retrouvait dans l'arène du temple, une propriété familiale vieille de 2000 ans avait expliqué Spock, sous une chaleur écrasante. Vraiment, un temple majestueux...
Il avait à peine bougé qu'il était déjà couvert de sueur. Dans le ciel, le soleil brûlait impitoyablement alors que ce n'était que le début de ma matinée. Son uniforme d'apparat lui semblait lourd sur ses épaules. Bones lui avait fait remarqué que le pourcentage d'oxygène était à peine suffisant pour un humain pour pouvoir respirer correctement, et il en ressentait déjà les effets. Il se demandait comment il avait bien pu en arriver là. Il fallait toujours qu'il saute dans les problèmes à pieds joints !
Il avait un...? Comment T'Pau l'avait-il nommé ?... le manche d'un lourd lirpa dans les mains. Il n'avait jamais vu une arme pareille, aussi archaïque, avec d'un coté une sorte de grande hache en demi cercle et de l'autre une massue. Mais tout dans cette cérémonie matrimoniale lui semblait terriblement archaïque, alors que le peuple Vulcain était si avancé et si raffiné dans son évolution par rapport aux autres ethnies de la fédération.
Au début cet archaïsme lui avait paru particulièrement fascinant. T'Pau, qui prédisait la cérémonie, était une très vieille, mais belle, très majestueuse, Grande Dame. La seule personne à avoir jamais refusé un siège à l'assemblées des planètes. Spock ne lui avait jamais dit que sa famille comportait des personnalités aussi illustres... L'assemblée du mariage était impressionnante, avec ses gardes en armure elfique, et ce bourreau masqué "garant du bon déroulement de la cérémonie". Sur le coup, Jim n'avait pas compris la raison de sa présence. T'Pring, l'épouse-fiancée était réservée, un peu hautaine, et gracieuse comme une statue de glace. Qu'est-ce qui avait bien pu lui passer par la tête de le choisir lui, l'humain James T. Kirk comme son champion à la place du vulcain arrogant qui l'accompagnait ?
Jim avait cependant accepté, pour protéger son ami, lui éviter d'avoir à se battre contre l'autre prétendant. Ce vulcain semblait réellement beaucoup plus fort et sans doute plus entraîné au combat que Spock. D'autant plus que tous ces jours passés à griller lentement de cette fièvre, en mangeant à peine, à lutter pour ne pas perdre son calme, l'avait certainement considérablement affaibli. Et ce n'était pas la soupe de plouke-chose qu'il avait bue la veille qui aurait pu y changer grand-chose. Ce que Jim n'avait pas compris en acceptant le défis, c'est que c'était un combat... à mort... et à présent, il ne savait que faire pour les sortir Spock et lui de ce très mauvais pas.
Dans sa vision périphérique, il pouvait entrapercevoir Bones, qui se rongeait les sangs. Pour une fois, il ne hurlait pas des protestations, T'Pau lui avait dès le début ordonné de "rester à sa place". Cela avait été un tel honneur pour eux que Spock leur propose d'être ses témoins à cette cérémonie, mais aucun d'eux ne s'était attendu à cela.
Spock avait longuement supplié à T'Pau de ne pas permettre ce combat. A la grande surprise de l'aïeule, il avait réussi à parler malgré son sang en feu qui obscurcissait sa pensée : il ne voulait pas se retrouver à tuer son Capitaine. Mais T'Pau avait été inflexible... la tradition vulcaine devait être respectée, aujourd'hui, comme par le passé, et comme dans le futur, nul ne devait interférer dans le chois du champion d'accepter ou pas le défi. Et Jim, sans savoir ce qui l'attendait l'avait accepté...
Soudain, Spock bondit en avant, ses dernières capacités de raisonnement totalement annihilées par le feu du Pon Farr.
Il frappa en tenant la lance des deux mains. La lame découpa la tunique de Jim et laissa une longue et profonde entaille sur sa poitrine, qui saigna aussitôt. Bordel, ça faisait un mal de chien ! Mais cette douleur allait l'aider à rester vigilant. Spock attaqua à nouveau, encore et encore, et Jim para les coups en sautant, reculant. Il parvint à frapper avec la massue, faisant chuter le vulcain qui se releva aussitôt. Spock n'était que flammes et colères. Il voulait sa femelle. Il devait gagner. Il devait tuer ce rival.
Spock frappa de sa lame si violemment qu'il brisa le gong en le heurtant, mais Jim l'évita encore et répondit par un coup de massue qui le fit à nouveau chuter à terre. Il bondit sur Spock désarmé, s'assit sur son ventre. Le vulcain empoigna le manche du lirpa de Jim, leurs doigts se touchèrent. Tout le corps de Spock frémit à ce contact. Il repoussa Jim de toute sa force. Les deux combattants se relevèrent, Spock s'empara de la lance de Jim. Pendant quelques instants, le vulcain resta immobile, le lien avec sa fiancée vacillait, s'altérait en lui, et cela le déconcerta. Mais la fièvre le reprit ses droits. D'un coup de massue, Spock envoya Jim à nouveau sur le sable, il leva son lirpa pour le frapper au sol.
-SPOOOCK ! Hurla Bones. NON !
Il fut aussitôt retenu pas le garde-bourreau, tandis que Jim évitait la lame en roulant sur le sol, et que l'arme s'y brisait.
T'Pau réagit aussitôt d'une voix sévère:
- Vous en pouvez intervenir, Leonard McCoy !
- Est-ce cela, l'honneur des vulcains? S'indigna le docteur. L'air étouffe Jim, l'empêche de se battre et de se défendre convenablement.
- L'air n'est rien. Nul de doit interrompre le combat. Restez à votre place.
Elle leva la main.
- Kroykah ! [Stoppez immédiatement] Ahn-woom !
Spock s'immobilisa et le combat cessa, juste le temps que leur soit données ces nouvelles armes.
Essoufflé, tentant de prendre son souffle, Jim était perplexe. Des armes ? Ces longues sortes ceintures ? Mais Spock prouva leur efficacité en la lançant contre les mollets de Jim. Elle s'enroula autour de ses chevilles et il tomba en arrière. Spock se pencha sur lui, l'arme tendue au bout des bras, pour essayer de l'étrangler. Jim s'y agrippa et en servit pour trouver l'élan de se relever quand Spock essaya de la lui arracher des mains. Puis Jim se précipita vers le ahn-woom qu'il avait lâché en tombant pour s'en ressaisir. Spock bondit sur lui, le bouscula, le fit chuter et s'assit sur lui. Il appuya de ses main sur ses épaules pour le plaquer au sol. Ses doigts enserrent le cou fragile de l'humain, lentement.
- ...oock... Tenta d'expirer Jim.
Il essaya de repousser Spock, posa ses mains sur son visage. Il voyait mille étoiles, avait l'impression que son visage gonflait...
Spock sentit la vie de Jim s'affaiblir, comme glisser entre ses doigts. Quelque-chose hurla en lui du plus profond de son esprit, refusa cette mise à mort. Tout son sang lui fit l'effet de tourner dans le sens inverse de la normale sans ses veines. Les pulsations de son cœur s'accélèrent encore. Il relâcha la pression autour du cou de Jim et le contempla longuement, il pouvait sentir les battements du cœur de l'humain sous ses doigts. Le lien qui le reliait à T'Pring se brisa définitivement et se fixa brutalement sur Jim. Celui-ci, perclus de douleurs, trop occupé à essayer de survivre ne s'en rendit même pas compte.
Jim sentit la pression qui entravait son cou se desserrer, enfin. Toujours allongé sur le dos, les bras en croix, la gorge en feu, la bouche grande ouverte, il inspira de grandes goulées d'air, il se sentait revenir à la vie. Il se rendit compte que Spock était encore à califourchon sur lui. Il... léchait ? ...avec application le sang de la longue entaille de sa poitrine. Spock lui prit les bras pour le maintenir sur le sol d'une poigne de fer. Jim reprit totalement ses esprits. Le combat était-il enfin fini ? Peut être le pire allait-il être évité :
- euh... Spock, je croyais que les vulcains étaient végétarien ?
À suivre :
- Spock, le combat est-il enfin fini ? Demanda Jim
Spock ne répondit que par un long tremblement. Non, visiblement tout n'avait pas encore été accompli...
- Nam-tor du t'nash-veh ! [tu m'appartiens !] Gronda Spock.
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(il n'y aura rien de trash dans le chapitre 2)
Un petit mot ? Pour me dire si vous avez aimé ce début...
