Would you love me… ?

Allez, faut que ça devienne officiel maintenant : je suis atteinte du fangirlisme et le couple KuroFye me fait fondre.

Voilà, c'est dit, je peux commencer sans honte à présent.

Différents one-shot à la file – pleins de petits chapitres indépendants quoi… si y a un mot pour ça je prends hun -, ciblés Kuro-toutou et Fye pour m'initier un peu à la chose :p En espérant que vous apprécierez !

XxX … When I'm never the same… XxX

Kurogane se frotta lentement les tempes. Rester calme, surtout, rester calme quoiqu'il arrive…

Mais pourquoi fallait il toujours que ça dégénère à chaque fois qu'ils fêtaient quelque chose ? Il les avait pourtant menacé de toutes les formes de mort possibles et inimaginables s'ils retouchaient à l'alcool…

Mais rien à faire.

La princesse Sakura miaulait de concert avec l'autre sorcier, accroupis tous deux sur le haut du sofa, et le gamin battait l'air avec une épée invisible, les yeux hagards ne voyant peut-être pas la boule de poils blanche, bourrée elle aussi, qui l'acclamait par de nouveaux miaulements à chacun de ses mouvements absurdes.

QUI cette fois avait versé de l'alcool dans les verres ?

Fye ou Mokona ?

Lequel des deux allait prendre ?

Le ninja décida d'office que ce serait le faux saoûl.

Mais d'abord…

- CA SUFFIT ! TOUT LE MONDE AU PIEU ET QUE CA SAUTE !
- Meowww, papa se fâche… miaula Fye, toujours depuis son sofa.

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Mais papa était efficace.

Cinq minutes plus tard, les gosses étaient dans leurs lits, profondément endormis et abrutis par l'alcool, accompagnés par Mokona qui avait également fini par succomber au sommeil sur l'oreiller de Sakura.

Restait le sorcier, qui terminait une bouteille de saké au salon, confortablement installé cette fois sur le sofa lui-même. Il fit un grand sourire au ninja qui revenait.

- Les enfants sont couchés, papa ? dit il.

Toujours conservant de manière inquiétante son calme, « papa » décida de ne pas relever. Il ne manquait plus qu'à le foutre au lit lui aussi, et il aurait la paix.

- Et tu vas aller les imiter, répondit il en croisant les bras avec autorité.
- Ooooh…
- Et sans discuter !

Le magicien fit une moue enfantine, censée apitoyer le ninja.

- Mais je veux pas aller dormir, gémit il.
- J'en ai rien à foutre, tu vas dormir, point barre.
- Kuro-chan est si méchant !
- ET TU COMMENCES PAS !
- Meow ?

Kurogané inspira lentement. Rester calme devenait réellement de plus en plus facile à dire qu'à faire.

- Inutile d'essayer de me faire croire que t'es bourré, je sais très bien que tu tiens parfaitement l'alcool et dans des proportions plus qu'honorables.
- Oups.

Percé à vif, le blondinet n'en sourit pas moins. Un sourire à faire fondre la glace que s'efforçait de représenter Kurogané par ailleurs… Ce dernier soupira quand le magicien rouvrit les yeux, son regard éternellement triste et profond contrastant avec son sourire doux et enfantin.

- Pourquoi t'es jamais le même… finit par souffler avec lassitude, plus pour lui même.

Fye ne répondit pas, et choisit plutôt de boire une nouvelle gorgée à la bouteille.

- J'vais pas dormir ! lança-t-il d'un air de défi.

Le ninja pencha la tête sur le côté, examinant pensivement son compagnon et ses caprices. Il voulait pas dormir, ça il l'avait compris. Mais autrement, il allait continuer à boire jusqu'au matin, sans pour autant devenir plus loquace sur lui-même, Kurogané le savait pertinemment.

Et ça, il allait pas le permettre, point barre.

Après tout, qu'est ce qui l'empêchait de le traîner au lit de force ?

Un sourire narquois naissant sur les lèvres du ninja interrompit le magicien dans sa nouvelle gorgée.

- Qu'est ce qu'il y a Kuro-rin ? fit il, vaguement inquiet.

Il n'obtint aucune réponse.

Kuro-rin l'avait attrapé sans préavis par les hanches pour le caler sur sa forte épaule droite.

- Waaah Kuro-pon, c'est arbitraire comme méthode !
- La ferme ! Tu iras dormir que tu le veuilles ou non.

Et disant cela, le ninja se dirigea tranquillement vers la chambre que tout deux partageaient, une main bloquant son compagnon sur son épaule, et l'autre dans la poche.

Fye cessa de s'agiter brusquement.

- Soit, fit il.

Et il reprit une gorgée de saké.

- MAIS TU VAS LACHER CETTE PUTAIN DE BOUTEILLE OUI ?

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Kurogané ferma la porte en poussant cette fois un soupir de soulagement. Ça y est. Tout le monde était au lit, y comprit le magicien. Ce n'avait pas été sans mal de le faire lâcher sa bouteille, puis les murs au fur et à mesure qu'ils avançaient pour atteindre la chambre, mais finalement, il y était parvenu.

Ce blondinet était un vrai gamin quand il voulait.

Enfin, quand il voulait…

En voyant son compagnon allongé sur son lit, fixant rêveusement – mais surtout sagement ! - le plafond sans faire un mouvement, Kurogané se demanda ce qu'il pouvait bien vouloir, au fond, ce magicien qui s'était promis de ne plus utiliser sa magie, et qui fuyait quelque chose. Ce qu'il voulait réellement.

Comme sentant un regard inquisiteur sur lui, Fye tourna ses yeux interrogateurs vers le ninja.

- Et toi Kuro-chan, marmonna-t-il avec sa voix déjà ensommeillée, tu dors pas ?
- Pour la énième fois, c'est ni Kuro-chan, ni Kuro-pon, ni Kuro-rin, mais KUROGANE !
- Oui Kuro-myu…
- …
- Tu viens dormir alors ?

Le ninja se décolla du mur en levant les yeux au ciel, et se contenta de se diriger lentement vers son lit pour répondre.

- Ah, tu vas dormir alors.

Silence.

Kurogané s'allongea à son tour sur son lit, peu éloigné de celui de Fye. Ce dernier s'était tourné vers lui, une expression enfantine à nouveau peinte sur son visage.

- Tu sais, dit il, je veux toujours pas dormir.

Un grognement irrité lui répondit.

- Puis j'ai quand même trop bu…
- Raison de plus pour dormir.
- J'y arrive pas…
- T'as même pas essayé !
- J'veux pas.

Cette fois, le ninja tourna la tête pour jeter un regard plus qu'irrité au magicien, histoire de bien lui signifier que toute discussion s'arrêtait là.

Mais il ne pu que s'apercevoir que ledit magicien ne le regardait plus. Il s'était rassit, et appuyé contre le dossier du lit, il fixait le vide devant lui, d'un air mélancolique et sans sourire.

Cette expression sérieuse pour quelqu'un qui se cachait pour reposer ses faux sourires surprit tellement Kurogané qu'il s'en inquiéta presque. Ou s'en inquiéta carrément.

Mais pas longtemps, car…

- J'peux dormir avec toi ?
- Hein ?

Le ninja s'était retenu in extremis de s'accrocher au lustre devant le changement brutal d'expression – et de discours – de son compagnon. Celui-ci le fixait néanmoins avec de grands yeux suppliants.

- S'il te plaîîîît, reprit il.
- …
- T'as pas cédé à mon premier caprice, cède au second alors, ajouta-t-il devant l'expression figée du ninja, également paralysé sur le dos.
- Mais ça va pas mieux non ? répondit ce dernier, reprenant ses esprits.
- Juste pour cette nuit…
- Mais pourquoi ?
- Je veux pas dormir tout seul encore cette nuit…

Le ninja soupira calmement.

- Mais t'es pas tout seul, grogna-t-il, j'suis dans la même chambre que toi.

Fye ne répondit pas tout de suite. Le ninja le vit baisser les yeux comme le ferait un enfant prit en faute et effrayé, puis relever la tête avec un faible sourire forcé.

- Tu as raison, dit il. Excuse moi.

Puis il se recoucha en murmurant un doux « bonne nuit », sa tête blonde se perdant déjà dans son oreiller.

Kurogané remarqua alors qu'il soupirait beaucoup ce soir. Mais il étendit quand même son bras pour tirer le drap de son compagnon.

- C'est bon, grogna-t-il alors que le magicien se retournait, surpris. Viens.

Le blond eut un moment d'hésitation mêlé à de l'étonnement, mais se redressa pour franchir le court espace qui séparait les deux lits, et rejoignit le ninja dans le sien pour se blottir avec une satisfaction non feinte contre lui.

- Dis Kuro-chan, dit il d'une voix presque timide alors que Kurogané replaçait son bras autour de ses épaules, tu m'en veux pas trop ? D'être… Comme ça.

Le ninja considéra un instant en silence le fait que le corps chaud du magicien était collé à lui, et que, tout étrange que cela pouvait paraître, ça ne le dérangeait pas, ni ne lui déplaisait.

Un sourire marqua ses lèvres dessous ses sourcils froncés en permanence, et il serra davantage Fye contre lui avant de lui répondre.

- Même si t'es jamais le même, je crois bien que c'est comme ça que je t'aime, crétin.