Attention : Yaoi et inceste, donc ceux qui n'aiment pas, je ne vous retiendrai pas plus longtemps… bye bye !

Rating : M progressif

Couple : itasasu

Disclamer : les personnages appartiennent bien évidemment à leur créateur, Masashi Kishimoto… je ne les empreinte que pour leur faire subir les actions toutes droit sorties de mon esprit tordu… pas de commentaire XD

Bonjour tout le monde ! Voilà ma deuxième fiction postée et donc mon deuxième bébé ! Comme d'habitude, j'attends très volontiers des critiques constructives qui m'aident à m'améliorer dans l'écriture, mais j'espère surtout que vous prendrez plaisir à la lire ! :)

Cette fic contiendra vingt à trente chapitres. Si j'ai la trame principale de l'histoire pour permettre un développement cohérent, les chapitres ne sont pour beaucoup pas encore écrits. Je ne garantis par conséquent aucune date en ce qui concerne le postage. Mais comme d'habitude, je vous promets de finir cette fic.

Le style d'écriture est différent de Au-delà de tes yeux. Selon l'histoire et ce que je veux faire passer, je choisi tel ou tel point de vue. Celui que j'utilise ici n'est pas forcément très courant alors dites-moi ce que vous en pensez ! :)

Bonne lecture à tous !


- Joyeux anniversaire Sasuke.

Tu me souris et approches ta main pour la poser sur ma tête. Je me recule vivement pour être hors de portée.

- Arrête, je n'ai plus cinq ans.

Un rire bref parvient à mes oreilles.

- C'est vrai. Tu as seize ans aujourd'hui.

Oui. J'ai seize ans aujourd'hui. Et comme chaque année, tu as acheté une forêt noire qu'on mange tous les deux, assis sur un banc au fond du jardin. Dire qu'il y a quelques années encore, je n'avais de cesse de te demander de me consacrer du temps. Mais à chaque fois c'était des « désolé Sasuke, je n'ai pas le temps » ou encore « désolé Sasuke, ça sera pour une autre fois ». Les années ont passé et ça ne s'est pas amélioré. Tu es toujours aussi occupé. Pourtant, tu es là, devant moi, à me tendre une part de gâteau. Malgré le fait qu'on se voit de moins en moins depuis le début de tes études, tu n'a jamais raté un seul de mes anniversaires.

- Justement, je ne suis plus un gamin. Alors tu n'aurais pas dû acheter ce gâteau. Déjà que l'imbécile a tenu à me faire une fête surprise et qu'il s'est arrangé pour que les autres l'aident à me traîner dans un club.

Pas besoin que je t'explique de qui il s'agit. Tu sais que je parle de Naruto. Cet idiot a cru bien faire hier en m'organisant une immense fête. Comme quoi seize ans ça se fête et je ne sais encore quelle autre connerie sentimentale. Il faut toujours qu'il fasse dans les extrêmes. A voir le sourire moqueur qui orne tes lèvres, tu dois avoir une assez bonne idée de ce qui s'est passé. Faut dire qu'avec la cuite que j'ai prise, j'étais dans un état assez lamentable. Je me souviens vaguement avoir appelé le manoir pour que l'on vienne me chercher. Père est là encore moins souvent que toi, et depuis que nos parents m'ont jugé assez grand, Mère l'accompagne souvent dans ses déplacements. Etant les dirigeants de notre famille, il est compréhensible qu'ils soient très occupés. Mais même s'ils avaient été là, je ne les aurais pas fait se déplacer pour une telle situation. J'aurais simplement appelé un larbin quelconque. C'est d'ailleurs ce que j'ai fait. Ça m'a surpris lorsque j'ai vu arriver ta voiture devant le club. Enfin, surpris autant que je pouvais l'être étant donné l'état dans lequel je me trouvais.

Je me sens mal à l'aise que tu m'aies vu comme ça. Ce n'est pas dans mes habitudes de me laisser aller à ce point. Mais il faut dire que les autres ne m'ont pas vraiment laissé le choix. Même Sakura, qui la plupart du temps a la bouche en cœur et consent à tout ce que je dis, s'y est mise pour me faire boire. Heureusement, je tiens mieux l'alcool que Naruto. Ça ne m'étonnerait pas qu'il soit encore cloué au lit, une cuvette entre ses mains. En ce qui me concerne, j'ai encore un léger mal de crâne mais c'est supportable.

Je regarde mon gâteau et prends ma première bouchée. C'est bon. J'ai encore un goût bizarre dans la bouche mais le chocolat le fait passer. Enfin, je pense que cette part est tout ce que je pourrai manger aujourd'hui.

Je tourne mon regard vers le jardin. On est en fin d'après-midi. Lorsque je redirige mes yeux vers toi, tes orbes noirs me fixent. Le coin de tes lèvres se plisse légèrement et tu commences à manger ta tranche. Et je sais que tu sais. Je ne pourrai pas te berner. Même mon masque d'indifférence que je me suis construit au fil des années n'a jamais pu te tromper. Tu sais que j'aime les moments que je passe avec Naruto et Sakura, comme tu sais que quelque part j'apprécie ces trop rares moments où je suis avec toi. Demain déjà, tu dois repartir à l'autre bout du monde dans ta prestigieuse école anglaise.

Mes doigts se crispent sur ma cuillère. C'est vrai, tu ne rates jamais mes anniversaires. Mais je ne sais que trop bien de ce qu'il en ait réellement. Tes résultats sont extraordinaires. Tu es si brillant que tu peux te faire accorder trois jours de congé sans problème. On peut dire sans exagérer que comparé à ton talent, ton nom ne pèse rien dans la balance. Je sais que ton école est entre autres célèbre pour son impartialité : le nom ou l'argent d'un étudiant ne lui permet pas de faire ce qu'il veut. Une boule reste dans ma gorge. La différence de niveau qui nous sépare est énorme. Je ne te vois presque plus. Et quand je pense à toi je ne veux qu'une chose. Te dépasser. A tout prix.

On passe la soirée à discuter. Mais la réalité est que les années passées loin l'un de l'autre ont créé une distance entre nous. Les sujets abordés restent très superficiels, ou alors, si ça me concerne plus intimement, mes réponses ne s'étalent pas en longueur enfin, pas que ça change de d'habitude. De ton côté, tu ne me parles presque pas de ton école de surdoués. Tu dois certainement le faire par égard pour moi. Je déteste cette façon d'agir. C'est comme si j'étais une petite chose fragile, ça me donne envie de vomir. J'ai l'impression qu'il s'agit de la même attitude que celle que tu avais envers moi lorsque j'étais petit, celle où tu me prenais dans tes bras les rares fois où je pleurais. Je ne suis pas assez misérable à tes yeux ? Il faut encore que tu en rajoute une couche ?

Calme… du clame. Tu ne dois pas voir mon état… je ne te donnerai pas une autre raison d'être meilleur que moi.

Pourtant, au final, les sujets de conversation tournent presque exclusivement autour de ma vie. Est-ce que tu le fais parce que ça t'intéresse vraiment ou juste par devoir, en voulant à tout prix tenir le rôle du grand frère aimant et attentif ? Est-ce un masque que tu portes lorsque tu es avec moi ou agis-tu selon ta véritable personnalité ? La deuxième hypothèse n'aurait rien de surprenant car après tout tu es parfait, n'est-ce pas, grand-frère ?

Je déteste ta capacité à lire si facilement en moi alors que je n'arrive jamais à deviner tes pensées. Quand tu es là, je passe mon temps à faire des spéculations à propos de ça. Mais quelque soit l'air que j'affiche, je sais que toi, je ne peux pas te berner. Pourquoi dans ce cas continues-tu à jouer au frère modéré ? Pourquoi est-ce que tu te donnes la peine de venir voir ton cher petit frère alors que tu sais parfaitement ce que je pense de toi. Oh oui, tu le sais forcément. Cette haine cachée au fond de mon cœur. Tu es un tel géni. Et malgré tout, tu continues à agir comme si de rien n'était. A agir comme tu l'as toujours fait, en frère aimant et attentif.

Je me souviens d'une fois où tu m'avais dit que tu ne me tiendrais jamais rigueur de l'aversion que je nourrirai à ton égard. J'avais sept ans. Cette attitude… tellement conciliante. Tu mens forcément ! Ce n'est pas possible d'être aussi parfait ! Et je crois que je ne t'en hais que davantage. Autant que je me maudis de ne pas pouvoir te surpasser.

Finalement, j'ai réussi à avaler quelque chose d'autre que le gâteau et après le dîner, nous voilà sur la terrasse à siroter un thé. Vert pour toi. Je n'ai jamais compris pourquoi tu prenais toujours celui-ci. Surtout que le goût n'a rien de particulier. En ce qui me concerne, j'ai toujours trouvé sans intérêt ce qui est monotone. Mais ça aussi tu le sais, n'est-ce pas ?

Le soleil décline lentement. On vient à peine de s'asseoir et je n'ai qu'une envie. Que ce moment se termine et que prenne fin cette mascarade. Plus les années passent, plus il m'est difficile de garder ce masque d'impassibilité en ta présence. Chaque seconde passée auprès de toi est une lutte contre moi-même. J'ai de plus en plus de mal à ne pas exploser à la moindre de tes paroles et de tes gestes pour te cracher au visage ce que je pense de toi. Je te hais pour cette pitié dont tu fais preuve à mon égard. Car c'est forcément ça, de la pitié. Voilà la seule raison qui expliquerait ta présence ici. Tu veux voir si ton pauvre petit frère se porte bien ? De toute façon qu'est-ce que ça pourrait être d'autre ? Sûrement pas de l'amour fraternel. Si ça avait été le cas, tu ne te serais pas cassé à l'autre bout du monde. Alors dégage vite fait et retourne dans ton école, à rafler éloge sur éloge, à rendre fier le clan tout entier ! Ne te préoccupe pas de moi ! Arrête de venir pour me narguer en prétextant jouer le gentil grand frère attentif ! Un jour tu verras, ça sera à mon tour de briller !

Calme… du clame… respire. Ne pas craquer, surtout ne pas craquer…

Le soleil s'est couché depuis un bon moment. Un silence s'est installé. Ma colère s'est un peu calmée. Une chose est sûre, j'ai toujours apprécié le fait que je ne devais pas me forcer à parler avec toi. Ça, les années ne l'ont pas changé… Hum, ce n'est pas tout à fait vrai. Quand j'étais plus jeune, je me rappelais que je passais mon temps à essayer de te faire parler. Je voulais que tu m'accordes ton attention. Et comme je voulais t'imiter, je ne parlais pas beaucoup en dehors de la maison… jusqu'à ce que Naruto vienne me tirer de mon silence. Il faut dire qu'avec lui, il est difficile de garder son calme… pourvu qu'il soit en forme demain, ça m'évitera de devoir passer chez lui pour lui amener les cours. Les cours demain, c'est vrai ! Y penser me fait sortir de ma léthargie. Le moment de paix est fini. De toute façon, on n'a plus rien à se dire. Je regarde ma montre. Il n'est pas spécialement tard, mais j'ai besoin de récupérer les heures de sommeil de la nuit dernière si je veux être en forme demain. Sans plus attendre, je me lève et me tourne vers toi. Je plonge dans tes yeux si semblables aux miens.

- J'y vais, je me lève tôt demain.

Je scrute un changement dans ton expression qui pourrait me donner un indice sur l'ordre de tes pensées… je ne décèle rien, comme d'habitude. Un petit sourire prend place sur ton visage.

- Bonne nuit, Sasuke.

- Mmmh, bonne nuit.

Je détache mon regard du tien avant de m'engouffrer dans le manoir. A chaque pas qui m'éloigne de toi, ma tension descend d'un cran. Je me sens respirer à nouveau. C'est fini... enfin ! Demain quand je me lèverai, tu seras parti. Ta prochaine visite ne se fera certainement pas avant Noël et ma vie recommencera à tourner comme avant. J'irai au lycée, je me disputerai avec Naruto, en réponse Sakura lui criera dessus, Kakashi sera comme d'habitude en retard pour commencer le cours, les greluches n'auront rien de mieux à faire que de me courir après et je travaillerai encore et toujours… jusqu'à te dépasser.

Une fois couché, mes pensées convergent vers toi. Maintenant que tu n'es plus à côté de moi, je peux penser à tête reposée. Ça m'a fait bizarre de te revoir après tous ces mois. Ton physique n'a pas changé depuis la dernière fois. Tes cheveux et tes yeux sont toujours aussi sombres. Ta manière de te comporter est aussi restée la même. Ça n'a fait qu'attiser le ressentiment que j'éprouve à ton égard. Toi. Si parfait. Mes poings se serrent. Père et tous ceux du clan ne font que parler de tes exploits. Le géni des géni. Et malgré ça, tu ne m'as jamais regardé de haut. Je ne t'ai pas vu te venter. Pas une seule fois. Si brillant. Si parfait. Tellement qu'il m'arrive de maudire ton existence. Tu n'aurais jamais dû naître ! Père m'aurait alors regardé ! Ceux du clan m'auraient alors regardé et parlé autrement que comme ton faire-valoir ! J'aurais alors existé autrement que comme ton ombre ! Je me sens si petit par rapport à toi. Le temps et la distance n'ont jamais pu altérer ce sentiment. Et je me déteste d'être si faible face à toi. Comme je te déteste d'avoir cette emprise sur moi !

Toi, le seul individu qui me donne ce sentiment d'infériorité que j'exècre tant. Toi, la seule personne à passer outre mon masque en un seul regard. Toi. Mon frère. Itachi.