Un coup de tonnerre éclata, lourd, dans le village de Resembool. Les larmes affluèrent sur ses joues. Elle ne voulait plus entendre l'orage. Il lui rappelait trop cette nuit.

Flash-back

La sonnette sonna et Pinako alla ouvrir. Un militaire se trouvait devant elle, portant une lettre cachetée de l'Armée. Elle fronça les sourcils. Que pouvait bien vouloir l'Armée ? Méfiante, elle prit la lettre que lui tendait le soldat et adressa un bref au revoir à celui-ci. Elle rentra dans le salon, puis bourra sa pipe de tabac et l'alluma. Elle inspira une grande bouffée de fumée et ouvrit la lettre.

Sa lecture finie et la surprise l'ayant tellement empoignée, elle ouvrit spasmodiquement la bouche et sa pipe tomba, éparpillant un peu de tabac sur le tapis. Elle sentit ses yeux s'embuer et sa gorge se nouer. Soudainement, elle sentit une petite main tirailler le bas de son tablier blanc. Elle baissa le regard.

- C'est des nouvelles de Papa et Maman, Mamie Pinako ? demanda Winry, alors âgée de quatre ans.

- Oui, répondit la grand-mère, la voix altérée par la tristesse et l'émotion. De très mauvaises nouvelles.

- Ils ne vont pas bien ?

- Ils sont…morts.

A l'annonce de ce mot, un éclair retentit dans le ciel, brisant le silence de par son tonnerre. Winry écarquilla les yeux.

- Morts ? redemanda la petite fille.

- Morts.

Les yeux brouillés de larmes, Winry s'en retourna et se précipita vers sa chambre.

- Winry ! attends !

Mais elle ne l'attendait pas. La petite fille ouvrit la porte de sa chambre, la referma violemment et ferma la dite porte à clé. Elle se laissa glisser le long du bois et ramena ses genoux contre sa poitrine alors qu'elle passait un bras autour de ses jambes. Elle se balançait d'avant en arrière, murmurant ces mots :

- Ne m'abandonnez pas.

Fin du flash-back

Sans le vouloir, une larme s'échappa de ses cristaux bleus et un gémissement de tristesse s'échappa de sa gorge, suivis par bien d'autres. Elle sanglota ainsi pendant plusieurs minutes avant d'être tirée de ses sanglots par le bruit de sa porte.

- Win ? demanda une voix qu'elle reconnaîtrait entre milles. Ca ne va pas ? Je t'ai entendu sangloter et je me suis dit que…enfin…peut être que tu aurais besoin d'un peu de compagnie.

Winry releva la tête vers l'ombre adossée à la porte : des cheveux blonds attachés en natte, des yeux dorés, seulement vêtu d'un pantalon noir. Elle lui fit un timide signe de la main lui indiquant qu'il pouvait s'approcher. Il sortit de l'ombre et s'accroupit devant le lit de la jeune fille. Sa lèvre inférieure trembla et quelques instants plus tard, elle fondit complètement en larmes.

Edward, ne sachant que faire et hésitant un peu sur la marche à suivre, la prit maladroitement contre lui.

- Ne pleures pas, Winry, lui susurra-t-il à l'oreille. Tu es beaucoup plus belle lorsque tu souris.

Elle releva la tête, les yeux écarquillés par la surprise. Ed venait de lui faire un compliment. Elle essuya d'un revers de la main les dernières larmes qui tentaient de se frayer un passage à travers ses yeux mouillés puis renifla fortement. Ed relâcha son étreinte et elle put se remettre face à lui.

- Alors, tu m'expliques pourquoi tu pleurais juste avant que je n'arrive ?

Elle hésita quelques instants. Même si ce n'était pas un secret, c'était terrible pour elle d'en parler. Elle fixa Edward et son regard se perdit dans celui doré du jeune homme. Ceux-ci, se rendant compte de la situation, rougirent.

- En fait, commença-t-elle, je n'aime pas l'orage. Ca me rappelle trop la nuit où j'ai appris que…que...

- Si tu ne veux pas continuer, je ne te force pas, la rassura-t-il en voyant qu'elle avait du mal à prononcer ses mots.

- La nuit où j'ai appris que mes parents avaient été tués.

Elle remarqua que si elle disait ça très vite, elle pouvait le faire sans aucun problème où une quelconque effusion de larmes. Les yeux de Ed s'étaient transformés. On pouvait désormais y lire de la tristesse et de la compassion.

- Ca t'a fait du bien d'en parler ?

Elle opina du bonnet.

- Alors, bonne nuit, Winry.

Il se leva, puis prit le visage de la jeune fille entre ses mains. Le cœur de Winry s'arrêta de battre pendant un infime instant. Il posa un baiser sur son front, puis s'en alla vers la porte.

- Ed ?

- Oui, répondit celui-ci en se retournant.

- Je sais que c'est gamin, mais…estcequetuveuxbiendormiravecmoi ?

- Pardon ? Excuse-moi, mais est-ce que tu pourrais répéter plus doucement ?

Elle rougit jusqu'à la racine des cheveux et le blond tenta désespérément de percer la raison de cette rougeur.

- Est-ce que tu veux bien dormir avec moi ? redemanda-t-elle plus lentement alors que sa rougeur s'intensifiait.

Edward aussi sentit le rose lui monter aux joues. Dormir avec Winry ? Il ne demandait que ça. Il se rapprocha du lit de la jeune fille.

- Est-ce que j'ai droit à une bise si je dors avec toi ?

- Eh ! s'indigna-t-elle. Je te fais tes automails, je te signale.

- Je les paye, rétorqua-t-il en souriant devant la gêne de son amie. Mais bon. Pas de bisou, tu dors toute seule.

- Est-ce que ça ira, ça ?

Elle prit le visage de Ed entre ses mains et lui effleura tout doucement les lèvres en fermant les paupières.

- F…f…faut v…voir, balbutia-t-il alors qu'il arborait une jolie teinte rouge brique

Elle rigola. Elle souleva la couette, l'invitant à entrer. Edward rougit encore plus lorsqu'il vit ce que portait Winry : une simple nuisette blanche laissant entrevoir la moitié de ses cuisses et le reste de ses jambes.

Il se coucha près d'elle, et alors qu'il s'étirait – et qu'il avait réussi à reprendre une teinte normale –, il sentit quelque chose se serrer contre lui et lui enserrer la taille avant que Winry ne décide à loger sa tête dans le creux de son épaule.

Le rouge revint à la charge. N'ayant aucune expérience dans ce domaine, il décida simplement de passer un bras autour des épaules de Winry et de la serrer un peu plus contre lui qu'elle ne l'était déjà. Il n'avait jamais été aussi proche d'elle et ce n'était pas pour lui déplaire. ( le premier qui s'imagine un truc pervers, je me demande quel châtiment je vais bien lui fourguer. J'en ais un : faire tous les dossiers en retard du colonel. )

Il approcha sa bouche de l'oreille de Winry et lui murmura tendrement :

- Bonne nuit, Winry.

Seul un souffle chaud sur son torse nu lui répondit, signe qu'elle s'était endormie.

Voilà. Le premier chapitre est terminé. Alors siouplaît, juste une petite review. Juste pour voir si ce début de fic est potable.

Bon, ben, au revoir et à bientôt pour le chapitre deux.

En attendant, pour vous faire patienter, voici un petit extrait :

- Vous n'avez rien de plus consistant ?

Deux chimères firent leur apparition, montrant les crocs et mourrant d'envie d'en découdre. Le jeune homme ne leur lança qu'un regard ennuyé.

Les deux bêtes tournaient autour de lui comme des vautours puis se lancèrent sur lui qui esquiva d'un salto arrière la première et d'une roue la seconde.