Shao Kahn, l'empereur d'Outremonde avait échoué. Il avait perdu au Mortal Kombat et avait dut renoncer au royaume terrestre.
Fou de rage, il cherchait d'autres mondes à conquérir, et c'est dans la dimension du vide qu'il capta un écho. Les pensées de tout un peuple, uni par un lien psychique. Shao Kahn, assis sur son trône, parvenait à les entendre.
Leur technologie dépassait l'entendement. C'était un peuple guerrier, suivant un code de l'honneur strict et sans merci. Au fil du temps, Shao Kahn en vint à les respecter, puis, il chercha un moyen de les conquérir.
Cependant, le lien qu'il avait senti était trop ténu pour lui permettre de construire un portail.
C'est alors que survint la catastrophe. Le lien fut brisé, écrasé par une puissance à l'emprise sans pareille. Shao Kahn, qui pendant longtemps avait partagé les pensées de cette espèce, fut brutalement expulsé, et, l'instant d'une seconde, il sentit un regard, un esprit braqué sur lui et sur son monde.
Cet instant fut décisif. La puissance dégagée par la catastrophe lui permit d'établir avec précision les coordonnées de cet endroit. Il fit ensuite construire un portail et se prépara à l'invasion.
Ce royaume allait apprendre à le craindre et allait devoir se battre, au Mortal Kombat.
Et sur une planète du secteur Koprulu, un portail s'ouvrit...
Le vaisseau mère Protoss était en patrouille. Ses contours dorés éclairaient le vide qui s'étalait alentour. Silencieux, il naviguait, porté par la puissance des cristaux qui le nimbait d'une lueur azur.
Cet appareil, capable de mettre à genou des mondes, était considéré par les Protoss comme une relique, un sanctuaire saint et sacré.
A son bord, debout à la fenêtre de sa chambre, Zakoa méditait. Des décennies d'exercices, de rigueur et de discipline avait forgé son esprit. Elle vagabondait dans les restes brisés du Khala, à la recherche de mondes survivants, rescapés de l'invasion des Zergs.
"En Taro Tassadar, haute prêtresse,
_En Taro Tassadar, entre mon ami, que puis-je pour toi ?"
La conversation se déroulait dans le plus profond silence, mais les Protoss savaient écoutés.
Le guerrier qui entrait portait une armure énergétique dorée. Le métal ancien, couturé de cicatrices, faisait penser à un vieux livre, un récit de combats, de guerres et de tragédies.
"L'heure de votre combat approche, je venais m'assurer que vous étiez bien prête.
_Je le suis, Soran, je le suis.
_Alors allons y."
Ils sortirent de la chambre et pénétrèrent dans un couloir. Les murs de verres donnaient d'un côté sur le coeur de cristal, cerclé des autres structures assurant le bon fonctionnement du vaisseau mère. De l'autre s'étendait l'espace sans fin.
Aux yeux de Zakoa, ce couloir symbolisait la dualité de son peuple. Les ténèbres de Shakuras face à la perfection d'Aïur, tombée aux mains des Zergs, où trône à présent la carcasse sans vie du Maître Esprit.
Ouvrir un portail n'est pas chose facile, pensa Katar. Quan Chi incantait depuis presque 6 semaines, et rien ne semblait sur le point de se passer. Il baragouinait un jargon incompréhensible et s'agitait dans le vide. De temps à autre, des étincelles ou d'étranges lueurs vertes pouvaient être aperçues, mais la plupart du temps, il n'y avait qu'un vieil homme chauve, imberbe, à la peau pâle parsemée de tatouages ésotériques, dansant et chantant au milieu du désert.
Zakoa se décala sur la droite. La lame vrombis à quelque centimètres d'elle. Du revers de sa main, elle percuta le guerrier. Elle le cueillit à la joue. Il recula. Deux éclairs d'énergies sortaient de ses avants bras. De la pensée pure, concentrée afin de formée une arme terrible, crainte dans tout le secteur Koprulu : un Zélote.
Face à cela, Zakoa se tenait seule, les mains nues. Et son adversaire reculait. Zakoa chargea, ses poings fendirent l'air, le combattant parait, esquivait, mais à chaque fois, un coude, un genou ou un pied le touchait avec la violence d'une tempête et la force d'un colosse. Et puis elle disparut, brusquement, et ses jambes étaient fauchées et il se retrouvait dos au sol, menacé par la haute templier. Son visage arborait une expression de choc, et de surprise.
Le portail s'ouvrit. Katar avait été envoyé en éclaireur et devant lui s'étalait la dépouille d'une créature. Elle était gigantesque, des centaines et des centaines de mètres de chairs, d'organes bouffies et de matières nécrosées. La puanteur était insoutenable, l'air chargée de senteurs inconnues, rances, vivantes et agressives. Le Vanara s'avança un peu plus et scruta les alentours. Il sentait qu'on l'observait, tout près. Il sortit son arme, une dague coup de poing, à la prise conçue pour venir à bout des armures, la poignée renforcée par de l'os, l'ensemble gorgée d'enchantements. Et de sous ses pieds émergea le Zergling. Un amas de dents, de griffes et de chitine imbibée de sauvagerie. La créature se jeta sur lui, portée par de minuscules ailes.
Katar se baissa, échappant de justesse à l'épieu acéré qui tenait lieu de patte avant à la bête. Dans le même mouvement, il se releva, le corps tendu vers le ciel. Son bras suivit et la dague se planta dans la mâchoire de la créature. Un liquide orangé jaillit, aspergeant le sol alors que la créature était projetée dans les airs. Katar nettoya sa dague sur le foulard qui lui ceinturait le ventre avant de la remettre au fourreau.
Un crépitement se fit entendre derrière lui. Il se retourna pour voir Talwar franchir le portail. Un éclaireur de l'armée du général Barraka.
"La voix est elle libre ? lui demanda Talwar e sa voix rauque et féroce.
_Pas vraiment, quelques créatures semblent hanter la zone, et il faut aussi faire quelque chose concernant ce gros tas de tentacules, répondit Katar en pointant un doigt vers les restes du Maître Esprit.
_Toute résistance sera anéantie par mes guerriers, soit sans crainte, singe, tu seras en sécurité.
_Ma sécurité est sans importance, seul compte le bon vouloir de mon maître.
_C'est ça, pareillement, bon, tu restes là, je vais chercher mes hommes."
Et sans attendre de réponse, le Tarkatan traversa le portail à nouveau. Katar ne comptait pas tenir compagnie à ces brutes plus longtemps. Il jeta un dernier coup d'oeil au portail, puis se mit en route, se glissant dans les ombres, avant de disparaître.
Le Zélote se releva péniblement. La templier s'était redressée. Elle avait fermé ses yeux, plongée dans une intense concentration.
"Il se passe quelque chose sur Aïur, une présence étrangère est en train de...
_Tout va bien ma dame ?
_Non, pas du tout, avertissez le commandant, nous allons changer de cap.
_Que se passe t'il ?
_Aïur est envahit.
_Grande prêtresse, Aïur est tombée, vous le savez, les Zergs...
_Je le sais bien, mais nous devons allez voir ce qui se passe."
Soudain, la voix du commandant retentit dans leurs esprits.
"Nous ne pouvons envoyer un vaisseau de notre importance.
_Mais commandant...
_Les Zergs nous massacreraient, il est hors de question d'envoyer un bien aussi précieux au suicide sur la base d'un pressentiment.
_Je n'ai pas rêvé, quelque chose de grave est en train de se produire, je vous l'assure.
_Nous enverrons un observateur, cela suffira.
_Je préférerai une patrouille, qu'ils ramènent un prisonnier que je puisse interroger.
_Qui vous dit qu'il y aura quoi que ce soit?
_Il suffit ! Je n'ai pas à me justifier, pas auprès de vous. Nous allons envoyer une patrouille maintenant, et nous allons voyager dans l'espace proche d'Aïur, afin de pouvoir intervenir si besoin est.
_C'est entendu, pardonnez moi.
_C'est oublié, En Taro Tassadar commandant.
Zakoa ouvrit les yeux et se dirigea vers la baie vitrée qui entourait l'arène. Son regard illuminé par l'éclat du cristal. Une sensation ténue, mais bien réelle, commençait à se saisir d'elle. Ils étaient en danger, tous, sans exceptions.
