Hope & Loneliness.
Chapitre 1 : La part des choses.
"Life is full of misery, loneliness and suffering." Woody Allen.
"Sam, depêche-toi !"
Le concerné descendit les escaliers le plus rapidement possible, ressentant des élancements sur tout le corps. Il était encore une fois recouvert de bleus et pour la centième fois de sa vie, il serais forcé de mentir à ses camarades en assurant s'être bagarré avec quelqu'un dans la rue.
Oui. Pour la centième fois de sa vie, il mentirait. Dans l'obligation de mentir. Et puis qu'allait-il dire? Que son père l'avait encore battu une fois rentré à la maison, complètement bourré?
Il ne se résoudrait jamais à dire la verité et à se sentir humilié. Il se sentait déjà assez faible comme sa. C'est sur le chemin de l'école que Sam réfléchissait, il émettait des bruits plaintifs à chaque pas qu'il faisait, ses jambes souffrant de la chute qu'il avait subi la veille sur une table qui s'était brisé à la force de son corps. Il se massa les tempes en arrivant aux abords de l'école malgré la douleur qui l'élançait , il traversa la foule des élèves attroupées devant les lourdes portes de chêne et alla suspendre son manteau dans son casier. Là, sous les lumières fluorescentes, il se rendit compte que ce n'était pas un mal de tête qu'il ressentait, mais une sorte de picotement dans tout le corps, comme une effervescence à l'intérieur de lui. En se rendant à la salle d'études, il se sentit vidé, epuisé , peut être à cause du sommeil.
"Eh bien Sam tu vas bien?" lança Josh tandis qu'il arrivait au bout du couloir.
Sam lui sourit en dépit de sa douleur. Josh avait des cheveux bruns, des yeux d'un gris metallique, il était essouflé lorsqu'il rejoignit son ami, au pied des escaliers.
Sam devisagea son ami d'un air absent et les battements qui lui martelaient le crâne étaient tout bonnement insupportable. Depuis deux semaines, il était seul. Abandonné par la violence que la mort à causé sur son grand frère. Ce grand frère qui avait perdu la vie en tentant de le protéger des coups de son abominable père. Car oui, en plus de mentir sur les coups qu'il recevait de son père, il devait mentir sur la mort de son frère, faisant croire à un meurtre dans la rue, alors qu'il avait vu son père le trainé dans cette sombre rue pour ne pas éveillé de soupçon.
Chaque soir, Sam avait pleuré dans les bras de son frère, par peur de le perdre. Et aujourd'hui, il pleurait seul le soir alors qu'il était enfermé dans un lugubre placard. Il l'avait perdu et il étais désormais seul, abandonné par la férocité de la vie. Le meurtre que son père avait commis sur son grand frère semblait ne pas avoir calmé les ardeurs du monstre.
Ce fut tout à fait le contraire, car le père ressentait davantage le besoin de cogner contre quelqu'un et d'utiliser une vie humaine comme un punching ball qu'il pouvait sans arrêt manipuler.
Les coups qu'il recevait n'étaient pas plus douloureux que la perte d'un frère qui lui était si cher. Son desespoir et sa misère bien plus fortes que la force des coups.
Chaques coups eveillaient en lui de nouvelles images de son frère, sans arrêt battu en s'efforçant de le protéger. Et c'est ainsi que Sam le voyait souffrir chaque soir. Par égoïsme, il ressentait le besoin de serrer son frère dans ses bras pour se consoler, et le besoin d'avoir une épaule sur laquelle se poser. A chaque instants, il entendait la voix de son frère lui promettre que dès qu'il aurait la possibilité d'avoir sa garde, il s'enfuirait avec lui à l'autre bout du monde. Par desespoir et par peur de paraître inutile, il ne montrait pas sa peine devant son père et recevait les coups sans
broncher, l'entendant dire qu'il était faible et pathéthique, qu'il méritait ses coups et qu'il était un moins que rien.
Or, Sam était l'enfant le plus brillant de l'école, il travaillait avec acharnement et les professeurs l'admiraient. Cela faisait déjà deux semaines que Sam n'allait plus en cours, et pour ne pas éveiller de soupçons, il avait été dans l'obligation d'y retourner même s'il n'avait pas le coeur à travailler, il serait contraint à suivre ces pénibles heures. Il remarqua que rien n'avait changé et que son ami était toujours là, et ses ennemis malheureusement toujours prêt à trouver un moment pour se confronter avec lui.
"Oui Josh et toi? Mme Pradere a t'elle posée des questions?"
"Non. Tout le monde est au courant. J'ai rien dis, ça s'est su par la presse."
Sam n'avait même pas le coeur à remarquer ce qui se passait réellement autour de lui. Il aurait preferé mentir et expliquer à son professeur qu'il avait été malade et que pour cette raison il n'avait pas pu assister aux cours. Or, tout le monde avait appris la nouvelle sur son grand frère qui avait été assassiné à travers les journaux. Il comprenait mieux à présent pourquoi certains camarades le regardaient avec suspicion et pitié. Il grommela dans sa barbe et se précipita en cours aux côtés de Josh, ignorant encore une fois la douleur omniprésente dans tout son corps meurtri.
