A/N : Fic courte (sept chapitres + un épilogue) écrite pour l'anniversaire d'une amie du forum hpfanfiction, fan de next-gen, de Scorpius et de Rose. J'espère qu'elle vous plaira !

Le parc de Poudlard était surement le plus beau parc que Rose Weasley avait vu dans toute sa (pour l'instant courte) vie. Les arbres étaient hauts, l'herbe plus verte qu'ailleurs et le lac sombre en contrebas conférait au paysage un côté mystérieux. Cela faisait seulement deux semaines qu'elle était entrée en première année à l'école de sorcellerie de Poudlard, et pourtant, elle en adorait déjà le parc. C'était même probablement son endroit préféré dans toute l'école, plus encore que la Grande Salle et ses couverts en or, que la Bibliothèque et ses livres par milliers ou que la Salle Commune de Serdaigle et ses fauteuils confortables.

C'était pour cela qu'à la fin du dernier cours de cette deuxième semaine, le vendredi soir, elle vint s'asseoir au pied d'un arbre. Le soleil de cette mi-septembre réchauffait l'air d'une manière agréable, ni trop chaude et ni trop froide, et une légère bise soufflait dans les arbres, faisant également scintiller le lac de reflets dorés et argentés. Plusieurs groupes d'élèves étaient eux aussi assis sur l'herbe ou sur des petits murets de pierre et deux élèves qui semblaient être assez grands pour être en sixième ou en septième année trempaient même leurs pieds dans les eaux miroitantes du lac.

Rose, elle, était seule. Non pas qu'elle ne se soit pas fait d'amis : elle s'était au contraire très vite liée avec les trois autres filles qui partageaient son dortoir, Eve, Charlotte et Artemis, et elle avait rencontré des élèves d'autres maisons pendant les cours. Sans compter son meilleur ami et cousin, Al, qui avait été réparti à Poufsouffle. Seulement, Rose aimait parfois être seule pour se consacrer à son activité préférée : la photographie.

Quand elle avait eu dix ans, sa tante Ginny, elle-même journaliste, lui avait offert pour son anniversaire un appareil photo et Rose s'était rendu compte que capturer et immortaliser des instants de vie lui conférait des sentiments et un pouvoir extraordinaires. Dès lors, elle n'avait eu de cesse de prendre des photos de presque tout ce qui lui tombait sous la main. Rose avait bien conscience que ses photos n'étaient pas excellentes, souvent même pleines de défauts, mais Rose essayait encore et encore et elle savait qu'un jour elle prendrait une parfaite.

Assise au pied d'un arbre, elle photographiait de loin des groupes d'amis discutant et riant. Elle capturait sans que ses modèles ne le sachent des instants précieux de leurs vies, et Rose avait l'impression d'accomplir une mission de la plus haute importance, celle de permettre à ses élèves d'être sublimés par un art et…

— Rose !

Rose fut tirée de ses rêveries par une voix qu'elle aurait reconnue entre mille : son cousin Al venait d'arriver au pied de l'arbre où elle était assise, un autre garçon, un blond aux yeux gris avec le blason de Serpentard cousu sur la poitrine et avec qui il lui semblait qu'elle partageait quelques cours durant la semaine, le suivant de près. Rose se releva et pris furtivement son cousin dans ses bras : le vendredi, les Maisons Serdaigle et Poufsouffle n'avaient pas cours en commun et elle n'avait donc pas vu Al depuis la veille.

— Comment tu vas, Al ?

Al haussa les épaules, et d'un air maussade il répondit :

— Ca pourrait aller mieux.

— Que s'est-il passé ? interrogea Rose, curieuse et inquiète à la fois.

— J'ai pris une retenue.

Rose ouvrit les yeux en grand. Deux semaines à Poudlard et déjà en retenue ? Al cherchait-il à établir une sorte de record ?

— Pourquoi ?

Al soupira et passa sa main dans ses cheveux noirs, gêné.

— J'ai fait exploser mon chaudron en potions, et le professeur n'a pas apprécié.

— Mais… tu n'as pas fait exprès de faire sauter ton chaudron, non ?

Al ne répondit pas.

— Oh par la barbe Merlin, tu as fait exprès !

— Bien sûr que non ! répliqua sèchement Al d'un air agacé.

— C'était moi.

Le garçon blond venait de parler et Rose le regarda. Il avait les mains dans les poches et l'observait d'un air nonchalant.

— Quoi ? demanda Rose sans comprendre ce que le garçon lui voulait.

— C'est moi qui ai fait exprès de faire sauter le chaudron de Albus.

Rose le regarda d'un air ahuri.

— Et pourquoi tu as fait ça ?

Le garçon haussa les épaules.

— Il m'a énervé, il a dit que je ressemblais à un lapin albinos.

Rose se retint de pouffer de rire. Il était vrai que les cheveux du garçon étaient si blonds qu'ils en paraissaient blancs.

— J'ai dit ça uniquement parce que tu étais sur le chemin entre les ingrédients et moi et que tu ne voulais pas te pousser, se défendit Al.

— Je ne t'avais pas entendu, c'est tout.

Rose était amusée par le spectacle qu'offraient son cousin et le garçon blond, mais elle ne comprenait pas pourquoi ils étaient là, et en particulier pourquoi Al avait amené avec lui ce garçon qui lui avait causé des ennuis. Son cousin avait-il eu peur qu'elle le gronde d'avoir écopé d'une retenue et avait-il donc décidé de mener à elle le coupable de son malheur ?

— Heu… C'est très drôle tout ça mais… Pourquoi vous êtes là, exactement ?

Al regarda Rose comme si elle était particulièrement idiote.

— Pour te présenter Scorpius, voyons.

— Scorpius ? répéta Rose.

— C'est moi, fit remarquer le blond en sortant une main d'une de ses poches et en la levant.

Rose ne comprenait plus rien. Pourquoi diable son cousin voulait-il lui présenter Scorpius ?

— Mais… pourquoi ?

— Dis tout de suite que tu ne veux pas être mon amie, dit Scorpius d'un air dédaigneux, remettant sa main dans sa poche.

Rose soupira : cette conversation était décidément surréaliste.

— Ton amie ?

— Ben oui, fit Al en haussant les épaules. Je pensais qu'on pourrait être amis, tous les trois, alors…

— Tu veux être ami avec le garçon qui t'a causé une retenue ? s'étonna Rose.

Al et Scorpius se mirent tous les deux à sourire.

— Mieux vaut qu'on soit amis puisqu'on va passer quatre heures à nettoyer des trophées ensemble demain après-midi, répondit Scorpius.

— Et puis il faut bien reconnaitre que c'était marrant, de voir le chaudron exploser, ajouta Al.

Rose regarda les garçons l'un après l'autre. Ils souriaient toujours et avaient l'air parfaitement sérieux. Elle éclata alors de rire.

— Ca c'est le début d'amitié le plus original que j'aie jamais vu, commenta-t-elle tandis que les garçons se mirent à rire eux aussi.

— Je n'ai jamais été pour faire les choses de manière banale, de toute façon… Hey, pose ça !

Rose venait de brandir son appareil, et malgré la protestation de Scorpius, elle avait pris les deux garçons qui riaient en photo. Elle la développa le lendemain après-midi, alors que Al et Scorpius étaient occupés à astiquer des trophées, et en voyant les visages rieurs des deux garçons, complètement libérés et heureux, ce fut la première fois de sa vie que Rose trouva parfaite une photo qu'elle avait prise.