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Tullochgorum

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Petit recueil de choses variées sur les deux petites punkettes barges des Petites Fées de New York, Heather MacKintosh et Morag MacPherson.

Disclaimer: Les personnages appartiennent à Martin Millar. Aucune vocation commerciale.

Avertissement: Tonalité un peu barge et trash, dans la même veine que le roman. Donc gros mots, alcool à gogo, cuites et gueules de bois (tous les personnages de ce roman sont alcooliques, de toute façon), rock'n roll attitude, mentions de sexualité débridée, tatouages, piercing et folk écossais. Un peu de femslash aussi et... en fait, non beaucoup. Presque que ça (parce que je les shipe), mais de temps à autres vous trouverez des choses qui peuvent faire penser à de l'amitié.


The Silver Spair

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Heather et Morag avaient toujours eu de drôles d'idées.

Ce qu'on veut dire par-là, c'est qu'elles étaient encore plus déjantées que le reste de la population fée. C'était vous dire.

Mais en plus d'avoir de drôles d'idées, elles en avaient aussi de parfaitement stupides. Comme par exemple, la fois où elles parièrent qu'elles pouvaient boire cul-sec un baril de pétrole, celle où elles se défièrent mutuellement de jouer Czardas trois jours de suite, sans s'arrêter, ni pour manger, ni pour boire, ni pour dormir, ni même pour aller aux toilettes (elles se firent pipi dessus quand ce fut trop insupportable, et elles préféraient ça à céder le moindre pouce de terrain à l'adversaire), ou encore la fois où elles eurent l'idée de se faire des piercings aux ailes.

Leurs ravissantes petites ailes, plus fines que de la soie arachnéenne! Qu'est-ce qui avait bien pu leur faire croire que ça serait une bonne idée, nous n'en savons rien, mais toujours est-il qu'elles le firent. Toutes les deux. Morag avait eu beau gueuler que c'était atroce et qu'elle avait l'impression de s'être arraché les paupières, Heather ne voulut pas entendre parler de renoncer et força sa copine quasi agonisante à percer la membrane évanescente de ses délicates ailes transparentes avec la même aiguille qu'elle avait utilisée. Et ce fut seulement lorsque la douleur la cloua au sol et qu'elle réalisa qu'elle ne pouvait plus agiter ses précieux appendices qu'elle se rendit compte de sa connerie.

Elles piaillèrent beaucoup, s'insultèrent copieusement, se renvoyèrent la faute comme une balle et finirent par pleurnicher dans les bras l'une de l'autre, certaines qu'elles ne revoleraient plus jamais – même si, en réalité, quelques emplâtres et plusieurs jours de repos suffirent à les remettre sur pieds. Ou disons sur ailes. Elles se firent même de touchantes promesses de gamines: si l'une d'elles guérissait et pas l'autre, elle renoncerait à tout jamais aux joies du vol par solidarité et resterait au chevet de sa compagne d'infortune pour la soigner avec dévouement.

En chiffres humains, elles venaient juste d'avoir dix ans.

Quand leurs parents les récupérèrent, ils levèrent les bras aux cieux, soupirèrent en chœur et se demandèrent franchement, qu'est-ce qu'on allait bien pouvoir faire de deux boulettes pareilles.

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