Prologue
27 octobre 2124
En ce matin d'automne pluvieux, l'équipe Torchwood s'était lancé à la rescousse d'un équipage de la planète Zyfulion, échoué accidentellement sur les rives de la Caroline du Nord. Martin et Samuel avaient collaboré sans s'engueuler pour une fois ; ils avaient téléchargé les coordonnées exactes du lieu de la collision. Jack et Nadine étaient montés à bord de leur héliporteur et avaient rapidement réussi à récupérer les cinq membres du navire spatial.
Martin, Benoit et Corinne prendraient la relève sous peu ; ils installeraient un bouclier d'invisibilité autour du navire, l'isolant ainsi du reste du monde, le protégeant. Torchwood pourrait ainsi s'assurer de pouvoir faire effectuer les réparations appropriées, par les ressources disponibles parmi leurs contacts.
Jacques Harnois, le chef de Torchwood, Amérique du Nord, était épuisé. C'était le deuxième mois sans répit pour son équipe. Les événements se succédaient. Depuis les premiers contacts interstellaires, au début du XXIe siècle, plutôt négatifs, un travail de relation publique s'était ajouté aux obligations de l'organisme. Jack, sous son pseudonyme francophone, avait été obligé récemment de représenter devant les médias et le public, les objectifs de Torchwood ainsi que de minimiser les impacts des contacts avec les autres races de la galaxie. Ce travail incombait précédemment à Louise Hayden ; cependant, Louise était tombée sous le rayon fatal d'un jeune guerrier paniqué. Le jeune aturion était apparu au cœur de Central Park, projeté violemment par une faille dans la matière dimensionnelle, en pleine panique. Lorsque Jack, Martin et Louise l'avait entouré, il avait pris peur et avait fait feu ; Jack était tombé le premier, Martin s'effondra, blessé a la hanche gauche et Louise ... Bien, Louise n'eut pas le temps de pointer son arme ; son corps s'affaissa en douceur, dans la langueur du parc, et n'eut aucune chance.
Jack cherchait encore quelqu'un de compétent, avec des qualifications exceptionnelles, pour la remplacer ; son équipe portait encore les cicatrices de son départ brusque et violent.
Mais il devait remplir double fonction entretemps. Protéger l'équipage de Zyfulion était important, les gens de cette planète étaient des pacifiques, des explorateurs, de bons vivants avec des éclats de rires et un sens de l'humour bon enfant. Mais leurs apparences pouvaient facilement tromper les humains : peau écaillée rouge, deux petites cornes pour remplacer les sourcils humains, l'ancienne notion du diable d'une vieille religion enracinée, était trop forte.
Quand finalement, il put regagner son logement, qu'il partageait avec Martin, il rêvait d'une longue douche et d'une baise rapide et stimulante.
Il n'obtint ni l'une, ni l'autre. Son bracelet l'avisa d'une alarme, sur la cote ouest canadienne.
