Il s'en voulait. Avant, il n'avait jamais ressenti de remord, ni de regrets. Il n'avait jamais ressenti, point. Là, il s'en voulait d'avoir fait rouler les larmes sur ses joues. Il se sentait mal d'être la cause de ses plaintes de mourante. Il regrettait qu'elle soit sur le sol, recroquevillée en position fœtale à cause de lui. Son cœur se comprimait tellement qu'il croyait qu'il allait exploser. La regarder lui faisait mal. Il n'avait pas pitié d'elle, loin de là. Il avait juste… mal pour elle. Il s'en voulait.

Il s'approcha de son corps, lentement, espérant ne pas lui faire peur. Espérant ne plus lui faire peur. Il s'assit à ses côtés, la retourna dans ses bras pour que son dos repose sur son torse. Elle se laissa faire sans se préoccuper de l'identité de son visiteur. C'était la première étreinte de compassion depuis des mois qu'elle recevait, alors peu importe qui c'était, ça devait être quelqu'un de bien. Contrairement à elle, se dit la jeune femme. Allongé à demi sur le corps masculin, elle sentait le sien se réchauffer quelque peu, laissant le plancher de béton froid devenir un lointain souvenir. Elle s'endormit, confortablement installée, et son visiteur écouta les sons de son cœur ralentirent, pendant que lui-même se sentait happé par les bras de Morphée.

Des doigts lui effleuraient les lèvres et la joue. Il émergea du sommeil et darda son regard sur le visage féminin qui s'était tourné vers lui. Ses yeux chocolat le fixaient sans ciller. Puis, elle leva la tête et posa ses lèvres sur sa mâchoire, faute de pouvoir atteindre sa joue. Elle n'eut même pas le temps de se reculer qu'il captura sa bouche et la caressa de sa langue pour en quémander l'accès. Ils s'embrassèrent avec toute la passion qu'ils avaient pour l'autre et qu'ils avaient dû refouler. Leurs visages soudés, ils se serraient l'un contre l'autre, priant pour que ce ne soit pas qu'un rêve.

D'un coup, plus rien. Le jeune homme blond se retrouva seul dans la cellule aux murs tachés de sang. Il tourna son regard vers la porte et vit deux prunelles brunes qui l'observaient. Un bruit sec retentit et la jeune femme montra les clés au nouveau prisonnier.

-Avant, je serais restée pour t'aimer. Aujourd'hui, je préfère vivre. Finalement, tu avais raison. J'aurais fait une bonne Serpentarde.

Hermione tourna les talons et s'en alla sans un regard en arrière, abandonnant Drago à son sort. Le serpent pleura pour la première fois et s'en voulut de l'avoir tant brisée au point que leur amour ne vaut plus rien. Il s'en voulait.


Premier OS

Questions? Commentaires? Insultes?

Je publierai bientôt une autre histoire.

-Dagnash