Bonjour à tous ! Ou bonsoir si vous êtes un animal nocturne...
Alors pour ceux qui ne nous connaissent pas, nous sommes deux à écrire, et il y a deux héroïnes, Cloclosorcièremégalo s'occupe des chapitres paires de Kelly et P'tite Yume des impairs de Florence
Pour ceux qui nous connaisse... formule rituelle :
Bonne lecture ;)
PS : alors comme va débarquer une foule de personnages, on a mis en ligne sur notre blog leur sbiographies et une photo pour pas que vous vous perdiez ;p Le lien est dans notre profil ! Vous trouverez tous les Quinn, Kelly et le clan MacFarlan ;p
Chapitre 1
Tradition oblige, depuis ces dix dernières années ma famille au grand complet ainsi que celle de Katarina et Angel est invitée à venir pour les deux premières semaines d'août dans le château ancestral des MacFarlan-. Il trône sur une colline verdoyante, surplombant son lac avec tout l'orgueil intergénérationnel de ces écossais des Highlands. Malgré sa grandeur, il est plein à craquer. Et c'est toujours une fierté pour Calum et Amélia MacFarlan de nous exposer leur hectares de terres à travers les fenêtres des chambres. Ils sont les « heureux » parents de quatre écossais pure-souches aussi orgueilleux et fiers les uns que les autres alors imaginez le bordel d'un tel débarquement. Mes frères, respectivement âgés de dix sept et treize ans, Dean et Alain, se partagent une chambre. Le benjamin de ma fratrie Grégory du haut de ses huit ans bien sonnés couche sur un matelas dans la chambre de la petite dernière du clan écossais, Moira. La seule timide et discrète qui ressemble un peu à sa mère dans cette famille de sang chaud. Les filles Rossi, Blanchet et Scarlett, font également chambre commune, tout comme moi et ma meilleure amie, Kelly Bones.
Et comme tous les après-midi, tandis que certains lézardent sur le sable noir du lac – pas en maillot de bain parce qu'il ne fait jamais très chaud dans les Highlands- d'autres y sont au beau milieu, canne à pèche en main, à se laisser bercer. Je rabaisse mon chapeau de paille sur mes yeux pour me protéger de cette éclaircie inattendue dans le pays de la pluie. Et m'enfonce confortablement au fond de la barque, sur les coussins que j'ai préalablement installé. L'expérience m'ayant appris que de longues heures à s'assoupir dans une coquille de noix requéraient un équipement préalable. Je ferme mes paupières, appréciant la bise tiède qui dévale les montagnes pour venir rider l'eau et faire danser la barque. J'aime la pêche, c'est une façon détournée de dire qu'on en glande pas une. On comprend bien pourquoi Fingal adore ça -à moins que ça soit pour le plaisir d'éventrer sa prise et en retirer les vicaires. Fingal ? Un timbré d'écossais. Avec un nom pareil en même temps ! Il s'agit de l'aîné des MacFarlan, à la chevelure d'un roux aussi foncé que celui son père et aux yeux bleus. Un fier, susceptible, colérique mec de dix sept ans qui ne m'aurait probablement jamais adressé la parole si mes parents n'avaient pas été des amis d'enfance des siens.
« Alors ça mord ? demandé-je soudain.
- Sois un peu patiente, hein ! Tu vas pas me demander ça toutes les deux minutes !
- Je me tiens juste informer, on va rien avoir dans l'assiette, je commence à avoir faim hein…
- Vous les Quinn… râle-t-il, ya que la bouffe qui compte ! »
Je ne relève pas, riant, c'est tellement vrai.
« Ya des choco-grenouille dans le sac ! m'apprend Kelly. »
Je relève les yeux sur elle. Elle ressemble à son père, Julian, c'est tout les deux des canons. Elle est peut être petite mais très athlétique grâce à sa place en tant que poursuiveuse dans l'équipe de Gryffondor. D'un blond très foncé, les yeux chocolat et un visage en cœur elle accumule un succès digne de son père dans ses années Poudlard selon les dires de ma mère. Sans compter la palanquée de petits copains qu'elle affiche au compteur – sans pour autant avoir couché avec l'un d'entres eux d'ailleurs – je suis assez certaine que Théophile de Gryffondor et Jake, l'un des jumeaux Malefoy, sont amoureux d'elles. Le problème ? Elle est complètement dingue de mon frère, Dean.
Ce que je peux comprendre ! Mon frère est un canon. Le canon de Poudlard plus précisément. Batteur de l'équipe de Poufsouffle, diplomate, grand, musclé, des chevaux châtain et les yeux gris-vert de papa. Un vrai boute-en-train super populaire et sans le moindre ennemi juré. Le vernis brille de mille feux si on laisse de côtés les défauts qui trainent dans les coins. Je ne compte plus les filles qui me rebattent les oreilles à propos de mon frère. Sans parler des mecs !
« Eh ! Arrête de m'éclabousser Fin ! s'exclame Kell. »
Je me redresse pour les regarder se chamailler en s'envoyant de l'eau à la figure. Je lance alors :
« Je crois que ça mord ! »
Aussitôt, Fingal se détourne de Kelly les cheveux trempés pour se pencher sur sa canne. Saisissant l'occasion je le pousse. Il tombe brutalement à l'eau. Kelly explose de rire avec moi tandis qu'il remonte à la surface le regard bleu assassin. Kell place un bras autour de mes épaules et le nargue je lui lance un sourire désolé. C'était trop tentant ! Brusquement il attrape ma jambe et tire en ricanant. Je perds l'équilibre, bats des bras. Pousse un cri. Mon chapeau s'envole et je percute la surface froide.
« Alors ? On fait toujours autant la fière Florence Quinn ?! »
OoOo
J'enfile mon soutif avant de partir à la recherche d'un t-shirt, la serviette enroulée autour de mes cheveux. Kelly fait couler l'eau chaude de la douche au maximum et je dois effacer la buée sur le miroir de la vieille armoire pour enfin retrouver mon visage. Un visage rond et une bouche aux lèvres épaisses. Des yeux verts. Je retire la serviette, une cascade de boucles sombres tombent je grogne en tentant de les démêler. Je suis du genre passe-partout, même si maman affirme que je suis la plus jolie fille de Poudlard. Sans être un canon, je suis relativement mignonne. Pas assez néanmoins pour être sortie avec un autre garçon que Jordan Sullivan l'année dernière. Et ça a duré trois mois.
« J'peux t'emprunter ton gel douche ?!
- Tu es déjà en train de t'en tartiner ! A quoi ça sert de demander ! répliqué-je en gloussant.
- Mais il sent juste trop bon ! C'est pas de ma faute !
- J'adore quand tu t'excuses sans le penser mon poussin ! »
Elle grommèle avec mauvaise foi que c'est vrai. Tandis que je finis de me coiffer, je lui crie de se dépêcher parce qu'on est à la bourre pour le dîner. Bon où est le t-shirt ? Je finis par le dénicher dans les affaires de Kelly, tout chiffonné. Je m'empare d'un de ses débardeurs qui me moule un peu trop mais un prêté pour un rendu hein ! Une fois short en place, baguette dans la poche arrière, Kelly déboule pour foncer foutre un peu plus le bordel dans sa partie de l'armoire. Envoyant valser ses fringues à travers la pièce.
« Dean adoore la simplicité ! taquiné-je en ébouriffant ses cheveux. »
Elle relève la tête, se mord la lèvre, les joues rouges.
« Et il adore le rouge ! continué-je avec un clin d'œil, allez je te laisse t'habiller princesse ! »
J'enfile mes tongs et sort dans le couloir pour tomber nez-à-nez avec mon petit frère, Alain. Une touffe de cheveux bruns encadre un visage encore enfant pour un gamin de treize ans. Il a les yeux gris de maman. Et affiche sa fameuse mine d'amoureux dépité. Gentiment je passe un bras sur ses épaules et le ramène vers moi pour coller un baiser sur sa joue.
« Ben alors ? C'est encore Scarlett qui te fait des misères ? nargué-je affectueusement. »
Il me repousse, rouge tomate :
« Arrête de me parler comme à un bébé !
- C'est parce que t'es trop mignon, rié-je. Allez boude, pas ! Qu'est-ce qu'il se passe encore avec ta chérie ?
- C'est pas ma chérie ! »
Je lui glisse un sourire malicieux, à d'autres ! Tout le monde sous ce toit, sait qu'il en pince sévère pour la cadette des Rossi depuis au moins un an. Et qu'il est jaloux de notre petit frère qui déclare vouloir l'épouser quand il sera grand et à qui Scarlett offre toute son attention. Ça a le don de lui faire encore plus perdre ses moyens devant elle. Il est trop mignon.
« C'est à cause de Grégory ? Il te la vole ?
- N'importe quoi ! hausse-t-il les épaules.
- Ben alors c'est quoi c'te tête Al ? s'exclame soudain Dean de toute son impressionnante carrure.
- C'est rien ! Tout est normal !
- Tu parles ! lui ébouriffé-je les cheveux, il est un peu jaloux de Greg !
- Ah ben alors tout est normal ! lâche Dean. »
Alain devient rouge colère et s'écrit :
« Arrêtez ! Vous êtes chiants tout les deux !»
Avant de s'éloigner à grands pas énervés jusqu'à l'immense salle à manger des MacFarlans. J'échange un regard avec mon grand frère. On éclate bruyamment de rire.
« Hé non mais attends-nous Casanova ! l'apostrophe Dean.
- Roh ! Arrête, le reprenné-je en lui donnant un coup dans les cotes.
- Tu parles ! Tu l'as pensé aussi !
- Peut être bien… »
OoOo
« On va leur montrer qui c'est les meilleurs ici ! s'exclame mon père. On les écrase ces fichus écossais ! »
Maman lève les yeux au ciel devant tant d'empressement pour un simple match amical de Quidditch contre le clan MacFarlan. Papa nous toise de son immense hauteur, tel un chef de guerre préparant un plan d'attaque, le bras autour des épaules de ma mère.
« Eh ! Kyle ! l'apostrophe Calum, c'est quand tu veux là ! On attend que toi !
- Dean, ordonne papa, le premier cognard c'est pour sa tronche.
- Ce n'est qu'un jeu, temporise maman.
- Moi je voulais être l'attrapeur ! gémit Greg.
- Promis, la prochaine fois, lui sourié-je.»
Papa m'ayant assigné ce poste parce que c'est celui que j'occupe dans l'équipe de Poufsouffle. Dean et lui sont les batteurs tandis qu'Alain, Gregory, Kelly et Blanchet sont nos poursuiveurs. Maman dans un élan passionné sportif a pris place dans les cerceaux. Face à elle au même poste la très impressionnante star du Quidditch Angelo Rossi, ça va pas être facile de marquer. Les poursuiveurs de l'équipe sont Scarlett, Moira, Calum et Amélia tandis que se partagent les battes Fingal et Ailein et que Keir s'échauffe pour attraper le vif d'or. Seule Tatie Katy a refusé de jouer, avachie sur un transat à siroter un jus de citrouille sous un chapeau digne de l'époque victorienne. Tout le monde sait qu'elle a le vertige mais personne n'osera se moquer de peur de se faire dépecer sur place – et pas que du regard si j'en crois ce que m'assure papa.
Maman se met alors à tenter de calmer l'ardeur de mon père, comme toujours sans vraiment beaucoup de résultat. La seule chose qu'elle obtient c'est de se faire assaillir d'une pluie de bisous qui la font taire. Papa a alors un sourire triomphant, j'échange un regard avec Dean. Oui, on dirait vraiment des adolescents. Il parait que ça c'est pas arrangé avec le temps en plus !
On enfourche ensuite nos balais, Dean fait tournoyer sa batte avec assurance tandis que Gregory trépigne sur place. Et d'un coup de pied je décolle, le souafle est relâché en l'air. Dean frappe le cognard lancé en direction de Blanchet, il file alors droit sur la tête de Calum qui d'une pirouette évite de se faire éjecter dès la première minute du jeu. Je fonce quant à moi en flèche vers le ciel grisâtre, appréciant la vitesse qui fait s'emballer mes boucles et l'adrénaline qui me fouette le sang. J'adore voler, la sensation de liberté qui s'en dégager, le sentiment d'avoir tous les droits, d'être capable de tout et de ne plus avoir le regard des autres posés sur soi. D'être la reine d'un royaume sans sujet. Je tourbillonne quelques instants, juste pour reprendre mes marques. Et pour déstabiliser Keir, le troisième enfant des MacFarlan qui du haut de ses treize ans est le seul à avoir hérité de la couleur auburn des cheveux de sa mère. Hélas pas de son caractère, c'est un emmerdeur qui trouve son amusement dans les farces de mauvais goût et la paresse.
Il est l'exact contraire de sa grande sœur, Ailein, très jalouse de la position d'aîné de Fingal qui lui réserve toute l'immense fortune –en tout cas soit-disante -, le titre de noblesse, le château et la prestigieuse fabrique de Whisky de son père. Eh oui, non seulement ils sont tous aussi orgueilleux les uns que les autres mais en plus ils ont de quoi l'être ces « descendants de la prestigieuse lignée des MacLeod dont les origines connues remontent au XIème siècle ! ». Moi j'attends en tout cas de les voir tous en kilt à souffler dans une cornemuse. Chaque année à la fête celtique ils sont dans leurs habits traditionnels. L'année dernière j'en ai tellement ri que Fingal a manqué de m'étrangler de colère, j'avais bafoué son honneur ! Et c'est certainement pas son père qui l'en aurait empêché ! J'ai eu tôt fait d'aller glousser plus loin, y'avait un concours de tir à la carabine – les carabines ancestrales des grands pères ! – et il a remporté de loin le premier prix : je suis sûre qu'il n'aurait pas hésité à me canarder !
On plaisante pas avec l'honneur chez les MacFarlan
En parlant d'honneur… J'émerge soudain de ma rêverie. Il serait temps d'aller défendre le mien. Je m'embarque dans l'inspection du terrain improvisé à la recherche du vif d'or. Jetant un coup d'œil à la partie pour voir Kelly se faire sauver dans cognard vicieux envoyé par Fingal alors qu'elle va au point. Sauvée in extremis par Dean, elle envoie le souaffle Angel trop occupé à s'occuper de Scarlett qui s'est fait mal, n'a pas le temps de l'intercepter. Je pousse un cri de victoire, Dean s'en va frapper la main de Kelly qui en rougit de contentement. Papa à l'autre bout du terrain embrasse ma mère avec triomphe : la tête de Calum vaut le détour. Il est prêt à sauter à la gorge de cette armoire à glace qu'est son gardien.
J'adore cette ambiance, c'est un peu comme si on formait tous une grande famille. D'ailleurs on est connu à Poudlard pour être solidaire les uns envers les autres. Mieux vaut pas aller chercher une embrouille avec l'une d'entre nous. Je jette un regard derrière, Keir me talonne. Sur le terrain par contre, pas de quartier ! Je me couche sur le balaie et prends de la vitesse, pas question qu'on perde !
OoOo
« Les jumeaux arrivent demain ! s'exclame Kelly depuis la salle de bain où elle se démaquille. Jack m'a envoyé un hibou !
- Ils vont venir à fête celtique alors ! rié-je, j'aimerai bien les voir en kilt !
- Iiiirk ! »
Je lève les yeux au ciel, moi je trouve ça sympa quand même. Ya un côté respect des traditions et une solidarité entre écossais qui fait rêver. On peut pas en dire autant de nous avec nos voisins, papa s'est foutu sur la gueule avec leur père l'année dernière à propos de leur haie mal taillée et depuis c'est le mur de Berlin entre nos deux jardins. Comment a-t-on pu obtenir une résidence où chacun a sa chambre sans mitoyenneté, avec piscine, dans un petit village tranquille et près de la résidence familiale de maman ? Il paraitrait que mon père est riche, et qu'il a tout gagné à Las Vegas. Y compris la main de maman. Parait même que ya des photos qui l'attestent mais j'en ai jamais vu la couleur. Juste celles du mariage très conventionnel à la mairie du village de ma mère. Dean et moi avons bien essayé, impossible de les trouver. Katy et Louis affirment pourtant qu'elles en valent le détour.
« J'en peux plus ! »
Kelly s'effondre sur notre lit, en pyjama, les cheveux en bordel. J'veux bien la croire, ça fait deux mois qu'on pratique plus le Quidditch. Mais on a gagné. Héhéhé… Papa était si fier qu'il nous fait son fameux câlin de groupe. Il veut toujours qu'on soit soudé et solidaire les uns envers les autres. Sûrement parce qu'il n'adresse plus la parole à son frère depuis vingt ans. Maman a toujours été très calme et posée, discrète. Timide et mal à l'aise malgré ses quarante ans. A se demander comment ils en sont venus à être ensemble. Katy m'a répondu en ricanant un jour que ça avait été vraiment le bordel.
Je n'ai jamais eu le moindre problème avec mes parents, contrairement à beaucoup d'autres, et je ne me suis jamais écharpée avec mes frères, contrairement aux écossais. A vrai dire Alain est un peu jeune et Dean est toujours à éviter le conflit. On a même monté un groupe ensemble quand on était gamin, Alain à la batterie, Dean à la basse et moi à la guitare. God save the Quinn qu'on s'était appelé. Je ris un instant toute seule en me rappelant la tête de papa en entendant notre art s'exprimait au sous-sol. Je joue encore de la guitare même si je ne prétends pas à être la future Jimmy Hendrix.
De toute façon, cette entre deux ça a toujours été moi. Ni douée ni cancre. Ni belle ni laide. Ni populaire ni looseuse. Ce côté moyen ça a toujours été moi. Jamais très extrême, juste normale. Comme un goût un peu fade mais pas désagréable. Qui se laisse manger.
Je chasse bien vite ces pensées. A quoi bon ressasser des choses qui ne changent pas ?
« Eh, ça va Flo ? se love ma meilleure amie contre moi. »
Je lève les yeux sur le beau visage de Kelly et sourit.
« Bien sûr ! »
C'est à ce moment qu'on frappe à la porte et qu'entre aussitôt après Fingal fraîchement lavé vu l'état de ses cheveux.
« Bon, qu'est-ce que vous faites ? On a la revanche de la bellotte à faire ! Dean nous attend dans le salon. »
Ni une ni deux, je lui emboite le pas, enfile par-dessus ma chemise de nuit un long gilet en grosse mailles beiges, parce que les nuits sont fraiches dans le nord de l'Ecosse et que je suis une frileuse connue et reconnue en tant que telle. Kell, affolée devant le miroir, tente de se recoiffer. Elle a toujours peur de pas être cool devant mon frère. Fin lève ses yeux bleus au plafond avant de m'attraper le bras et de partir d'une démarche énergique, histoire de décider Kelly à abandonner ses vains efforts.
Le salon des MacFarlan est tout en bois sombre, une énorme cheminée en pierre trône au centre. Au dessus d'elle on trouve les fusils de chasse de la famille. Plus loin les cornes d'un cerf. A côté immuable, le tableau de l'ancêtre de Fin, un rouquin trapu et petit à la mine aussi décidée que sa moustache est impressionnante. Je me laisse glisser sur le vieux canapé en cuir, contre l'oreiller bleu dans le coin à droite. Ma place. Je savoure la sensation qu'ici on a pas à se poser des questions, ici c'est chez moi et que c'est un peu un paradis. J'aime cette harmonie. Ici on a pas à se remettre en question, on est juste soi-même.
Ya même mon thé qui m'attend sur la table basse, Fingal a beau avoir des manières de rustres il a à cœur son devoir de faire honneur à sa réputation d'hôte. Et il sait que j'adore savourer un thé brulant le soir juste avant d'aller me coucher. Dean distribue les cartes, me narguant.
« Tu vas moins faire ton malin dans cinq minutes, lui annoncé-je.
- T'es trop nulle à ce jeu, alors j'aimerai bien voir ça ! rit-il.
- Me voilà ! déboule Kelly. Me voilà ! J'arriiiive !
- Ah ben justement, lui lance Dean avec un sourire, viens t'assoir, tes cartes sont distribuées. »
Elle ne trouve rien à redire, et au lieu de le dévorer des yeux, s'assoit sans rien dire à côté de lui. Je porte à mes lèvres la tasse, décorée d'un écossais dont le kilt se soulève sous le vent pour laisser apparaitre des belles petites fesses fermes. Ma tasse. Gentiment offerte à Fin pour son anniversaire.
Il a pas apprécié.
Je lance un clin d'œil à Kelly, lui ordonnant mentalement de relever la tête et de sortir son beau sourire à mon frère. Elle est bien trop belle pour rester le nez derrière ses cartes. Elle semble ignorer mes prières, je soupire.
Va falloir que je prenne en main cette affaire-là.
Allez dîtes nous tout sur ce premier chapitre et cette première héroïne !
