De mon passé, je n'ai pas grands souvenirs. Seulement quelques images, des sensations. Ma vie commence à l'orphelinat. Peut être à l'âge de 6 ou 7 ans. Je ne sais plus vraiment. Je n'y suis restée que quelques mois tout au plus une année. La bâtisse était sinistre: la façade grise, délavée par le temps et le manque d'entretien des locaux refroidissaient tout visiteur. La peinture des volets s'écaillaient, la pelouse était brulée par le soleil. Seuls le babillement des enfants laissaient entrevoir un soupçon de vie entre ces murs. Mon temps était occupé par d'interminables chamailleries avec une camarade de classe et le coin des punis. Ne parlons pas de la solitude... Déjà en ce temps, elle était ma grande amie. Chaque jour était semblable et chacun espérait en secret partir de ce triste lieu. Bien sûr, il y avait beaucoup d'enfants et pas de parents pour vous interdire quoi que ce soit. Cela aurait dû être le paradis des enfants. Mais c'était bien là le problème: l'absence de parents. Rien qu'à vous, pour vous aimer, vous prendre dans bras, vous consoler. Quoi de plus beau, de merveilleux que l'amour parental pour des orphelins comme nous. Un jour, la directrice m'a fait appelée et m'a reçue dans son bureau. J'imaginais que c'était pour me punir encore une fois de mes bagarres incessantes avec Carole, cette petite peste! Mais quel ne fut pas mon étonnement en découvrant un large sourire à ses lèvres découvrant des dents mal rangés et jaunis par le café et la présence de deux personnes inconnues! Elles ne cessaient de me fixer, ça en devenait gênant! Les phrases de la directrice n'ont été qu'un flot de paroles incompréhensibles, lointains. La conséquence de cet entretien fut mon départ avec ces gens. J'allais oublier: ils se nomment M&Mrs Granger. Les cinq années suivantes furent merveilleuses: j'étais entourée, choyée par des parents aimants. Que pouvais-je rêver de mieux? C'était le temps de l'insouciance. A ma 11ème année, j'ai reçu une lettre pour intégrer la célèbre école de sorciers: Poudlard. Une partie du mystère m'était enfin révélée! J'avais un don pour la sorcellerie. Au fond de moi, je savais que j'étais à part. Autrefois, mes bizarreries ne m'avaient apportées que l'incompréhension et le rejet de mon entourage. Je ne parle pas de mes parents adoptifs. Mais des autres, des moldus comme on les appelle dans le monde des sorciers.