Heyyyy !

Comme on se retrouve ! lol

Voici donc le tout premier chapitre de la suite de Breathe Me ! Youhouhou de nouvelles aventures pour Lola, Daryl, Barry et J.C que vous aimez tellement hahaha

J'espère que cette petite mise en bouche vous plaira :)

Pour la musique : Asaf Avidan - growin' tall et a man without no name

Bonne lecture mes petits rôdeurs !


A Phoenix is born

Chapitre 1 – Lune de miel...à trois

Daryl s'écroula sur moi, à bout de souffle, quelques gouttes de sueur perlant délicatement sur son front. Je capturai ses lèvres tendrement, laissant un sourire s'étirer sur mon visage.

- C'est la première fois qu'on le fait au rayon barbecue, remarquai-je en dévisageant un grill à quelques mètres de nous.

- Ouais, marmonna-t-il dans mon cou. La prochaine fois, on peut p'têtre essayer l'électroménager.

- C'est une idée, sourcillai-je tandis qu'il s'allongeait près de moi, m'entourant de ses bras.

Quatre mois s'étaient écoulés depuis les événements qui avaient coûté la vie à Merle et Andrea.

Dans ses derniers instants, j'avais fait la promesse à l'aîné des Dixon de retrouver le Gouverneur pour mettre un terme à son règne de terreur. Et je comptais bien tenir parole. Nous avions pris la route trois semaines plus tôt, lorsqu'Hershel m'avait annoncé qu'enfin, ma fracture vertébrale s'était ressoudée. En parfaits Bonnie and Clyde que nous étions, Daryl et moi avions décidé de faire ça ensemble, main dans la main, dans une version post apocalyptique du couple infernal...mais en beaucoup plus sexy et en beaucoup plus torride, cela va s'en dire. Ouais...je m'emballais toujours autant. Et je manquais toujours autant d'objectivité en ce qui nous concernait. Mais c'était nous. Loryl...ou Darla, on ne s'était toujours pas décidé.

Je me rhabillai, sautant dans mon jean sous le regard amusé de mon compagnon qui refermait les boutons de sa chemise. Il attrapa son arbalète pendant que j'enfilai les Doc Marteens qu'il m'avait offertes quelques mois auparavant. Après avoir récupéré ma machette, esseulée derrière un pot de fleurs seul témoin de nos récents ébats, nous reprîmes notre exploration du supermarché précédemment interrompue par notre brusque déferlement hormonal.

- Y a plus grand chose à bouffer ici, constatai-je avec une grimace en tenant devant moi une vieille conserve de fromage fondu périmée depuis des lustres que je fourrai dans mon sac.

- J'irai chasser quand on aura fini ici.

- Pas d'opossum, s'il te plaît, j'en peux plus.

- C'est pas vraiment l'moment de faire la difficile Casse-Noisette, grogna-t-il.

Je me retournai vers lui avec une moue faussement boudeuse.

- J'ai un palais délicat, plaisantai-je en arpentant les allées du magasin.

Ce dernier leva les yeux au ciel et s'éloigna tandis que je m'arrêtai un instant au rayon textile. Je ramassai un vieux chapeau jaune poussin poussiéreux à bords larges, un peu comme ceux que portaient les femmes de la haute société lors des rencontres hippiques. Je le secouai pour en chasser la poussière et le posai sur mon crâne en pouffant. Je rejoignis discrètement l'archer au niveau des électroménagers. Me mordillant la lèvre inférieure, je l'observai tandis qu'il inspectait chaque recoin avec minutie, les traits crispés par la concentration...il était diablement séduisant.

- T'en penses quoi ? demandai-je le plus sérieusement du monde, les poings sur les hanches.

Il se retourna, éberlué, en me découvrant affublée de ce couvre-chef ridicule.

- J'en pense que t'as vraiment un grain, répliqua-t-il en s'approchant en rongeant l'ongle de son pouce.

- Tu sais, repris-je en retirant ma coiffe avant de passer une main dans mes boucles brunes, maintenant que je fréquente un membre éminent du conseil, faut que je fasse attention à mon look.

- T'es conne, sourit-il, gêné, avant de m'attirer à lui.

- Je sais, tu me l'as déjà dit.

L'archer plaqua ses lèvres sur les miennes, me laissant pantelante entre ses bras tandis que sa langue retrouvait la mienne. Je lâchai ma machette dans un bruit métallique lorsqu'il me souleva de terre. J'enroulai mes jambes autour de sa taille, me perdant comme toujours dans son étreinte passionnée.

- On peut savoir ce que tu fabriquais au rayon électroménager ? sourcillai-je alors qu'il me déposait sur un sèche-linge.

- C'était stratégique, murmura-t-il en laissant ses mains s'aventurer sous mon débardeur.

- T'es insatiable, soupirai-je en déboutonnant sa chemise.

- T'es pas mieux, souffla-t-il contre la peau blafarde de ma poitrine.

- Michonne doit nous attendre, gémis-je dans son cou.

- On s'en tape de Michonne.

- On lui fait le coup à chaque fois qu'on part en ravitaillement, m'esclaffai-je.

- Elle avait qu'à rester à la prison, marmonna-t-il en retrouvant mes lèvres.

- Elle a aussi un compte à régler avec ce type...tu sais...pour Andrea, répliquai-je la gorge serrée.

La respiration saccadée, je me perdis un instant dans la contemplation de ses prunelles enfiévrées. Avec la mort de Merle, ma convalescence et notre voyage de noces improvisé pour aller buter le Gouverneur, je n'avais toujours pas passé le cap de lui avouer mes sentiments. Et pour être parfaitement honnête, les garder pour moi devenait franchement insupportable. De toute façon, y aurait-il jamais un bon moment pour cette déclaration ? Bordel, ce mot sonnait comme une condamnation tant il était solennel !

- Faut que je te dise un truc, chuchotai-je.

- Qu'est-ce qui se passe ? s'inquiéta-t-il.

Il déglutit, interrompant ses caresses tandis que je plantai mes yeux verts dans les siens. Les battements de mon cœur s'intensifièrent sensiblement tant j'étais effrayée par ces quelques mots que je mourrai pourtant d'envie de lui dire. Est-ce qu'il pouvait les sentir pulser à travers mon épiderme frissonnant ?

- Je...

- Désolée d'interrompre votre lune de miel, mais y a une horde qui approche ! m'interrompit la samouraï en déboulant dans le supermarché.

Toute échevelée que j'étais, je remis mon débardeur en place et repris un semblant de contenance en descendant du sèche-linge, pendant que Daryl reboutonnait sa chemise pour la deuxième fois en l'espace de vingt minutes.

- Vous êtes pas possibles tous les deux, nous réprimanda une Michonne faussement agacée en nous rejoignant. Pire que des adolescents.

Le chasseur remit son arbalète sur le dos, ignorant délibérément la remarque de notre amie. Il se dirigea vers les baies vitrées du magasin, les traits crispés en fixant l'extérieur. L'estomac désagréablement noué, je m'avançai en compagnie de l'afro américaine pour constater qu'un troupeau de rôdeurs approchait dangereusement de notre refuge éphémère.

- On fait quoi ? m'enquis-je en resserrant ma prise autour du manche de ma machette. On se planque en attendant qu'ils passent ?

- Ils risquent de nous repérer, murmura Michonne.

-On sort par derrière, déclara Daryl à voix basse.

Nous nous éloignâmes discrètement, slalomant en silence entre les allées du supermarché, enjambant les reliques de ce qu'avaient été nos vies avant le début de l'épidémie. Mon regard s'attarda vaguement sur les téléviseurs et autres lecteurs DVD avec un sourire nostalgique. Tout ces objets matériels me paraissaient désormais abstraits tant ils étaient futiles. Car en fin de compte, qu'est-ce qu'était vivre ? Se prélasser devant un superbe écran plat dernière génération, avoir le dernier téléphone à la mode ? Ou profiter de chaque instant avec les personnes que nous aimions comme si c'étaient les derniers ?

Je devais reconnaître que quelque part, l'Apocalypse m'avait permis de grandir. De comprendre l'importance des petits plaisirs que pouvait nous apporter la vie...aussi simples étaient-ils depuis que le monde était parti en vrille. Le sourire d'une amie, partager une conserve de pudding au chocolat...faire l'amour avec l'homme que j'aimais.

Finalement, j'en arrivais à la conclusion paradoxale que les morts-vivants m'avaient appris à vivre, lorsque l'archer s'immobilisa. Un index sur les lèvres, il nous intima de garder le silence pendant qu'il déverrouillait silencieusement la porte en acier. Il jeta un coup d'œil rapide dans l'allée avant de se tourner vers nous avec un signe de tête.

- Ils sont trois.

- On se les fait, chuchota Michonne en dégainant son sabre.

Daryl sortit le premier, décochant un carreau dans le rôdeur le plus proche pendant que je plantais mon arme dans le crâne d'une adorable petite vieille en robe à fleurs. Un rictus grotesque collé à jamais sur son visage ridé et agréablement putréfié, elle s'écroula sur le sol la bouche grand ouverte. La samouraï, quant à elle, décapita un cadavre au genre incertain, étant donné son état de décomposition plus qu'avancé.

- On s'barre ! lança mon compagnon tandis que le bourdonnement caractéristique de la horde qui avançait sur nous s'intensifiait.


La nuit était tombée lorsque nous fîmes enfin une halte dans une vieille cabane de pêcheur. La meute nous avait suivi un long moment, avant d'être attirée par un gibier autrement plus bruyant et appétissant que nous...un hélicoptère.

C'était la deuxième fois que j'en apercevais un depuis l'épidémie. La première ayant été ce fameux jour où Merle nous avait trouvé Andrea, Michonne et moi alors que nous épiions, avec une discrétion toute relative, les hommes du Gouverneur et l'homme au bandeau lui-même, piller l'épave de l'objet volant identifié.

Les deux mains sur les genoux, la tête entre mes jambes, je crachai mes poumons avec une élégance purement fictive.

- Ça va, Lo ? s'inquiéta Michonne en tapotant mon dos maladroitement.

- Ouais...je gère, répliquai-je entre deux respirations, avec ma convalescence...je manque d'entraînement.

Daryl fit rapidement le tour de la masure en bois composée d'une pièce à vivre au confort tout aussi relatif que ma future carrière d'athlète et d'une petite chambre au mobilier modeste. Pas de cuisine, pas de salle de bain, juste de quoi reposer nos carcasses jusqu'au lever du jour. Je me laissai tomber sur le parquet poussiéreux avec un soupir d'aise. Étendant mes bras au dessus de ma tête, mes articulations craquèrent bruyamment, reprenant chacune leur place attitrée. J'attrapai mon sac pour en sortir les quelques victuailles récupérées plus tôt dans la journée. La vieille conserve de fromage fondu périmée, deux barres de céréales et un paquet de chips rassies...un festin, songeai-je avec une grimace.

- On va se régaler, constata la samouraï avec un froncement de sourcil désabusé.

- Je te laisse le fromage fondu, pouffai-je.

- Il est périmé...tu veux m'empoisonner ou quoi ?

- Fais pas ta difficile, c'est la fin du monde, m'esclaffai-je tandis qu'elle s'installait face à moi.

- Tu peux parler, marmonna Daryl en prenant place à mes côtés.

- Je te signale que j'ai progressé quand même ! Dois-je te rappeler que j'étais vegan à la base ?

- Ouais, j'me souviens d'une indigestion d'myrtilles.

- Une indigestion de myrtilles ? tiqua l'afro américaine avec un regard amusé.

- On peut oublier une seconde cette erreur de parcours ?

- Tu peux toujours rêver Casse-Noisette. C'est moi qui t'ai tenu les cheveux ce jour-là.

- Tu t'en souviens ? m'écriai-je, éberluée.

- J'vois pas comment j'aurai pu oublier, rétorqua-t-il en mordillant délicieusement sa lèvre inférieure.

- En tout cas, t'aurais pu oublier de raviver ce souvenir particulièrement disgracieux de mon existence.

Une demie barre de céréales plus tard, j'allongeai mes jambes devant moi en étouffant un bâillement. Michonne sortit une carte routière de son sac et nous fîmes le point sur les endroits potentiels où auraient pu se trouver le monstre de Woodbury. Après de longues minutes de discussion, il fallut se rendre à l'évidence.

- On va devoir élargir encore le champs de recherches, déclara finalement la samouraï, sombrement.

- Sauf qu'on a plus de voiture, me crispai-je.

- Ouais, va nous en falloir une autre, marmonna l'archer, en rongeant l'ongle de son pouce, l'avant-bras reposant sur l'un de ses genoux replié. Et faut que t'avances dans ta rééducation, ajouta-t-il.

- Barry a dit qu'on pouvait espacer les séances, répondis-je avec un grand sourire.

- Les espacer, pas les arrêter Lo, intervint Michonne.

- On se calme tous les deux, j'ai pas l'intention de faire n'importe quoi. Et puis, j'aime trop mes petites séances avec mon poète humoriste, pouffai-je.

- Tu parles d'un guignol, grogna mon compagnon.

- Donc, on fait quoi ? m'enquis-je en ignorant totalement sa remarque. On retourne à la prison, on fait le plein de provisions, on trouve une bagnole et on repart ?

- Ça me paraît bien. Daryl, t'en penses quoi ?

- On décolle demain matin, acquiesça-t-il.


Un cauchemar. Encore.

Je m'éveillai en sursaut, trempée de sueur, assaillie comme chaque nuit depuis des mois par des songes sanglants. Le souffle court, une main sur la poitrine, je repris lentement mes esprits. Je me tournai vers Daryl pour constater à sa respiration paisible, que ce dernier dormait à poings fermés.

Dans la journée, j'arrivais à donner le change. Mais dès que le soleil amorçait sa descente et que la nuit étendait son manteau noir, trouver le sommeil n'était plus qu'une utopie.

Les terreurs nocturnes, déjà nombreuses depuis mon agression et le meurtre que j'avais commis, s'étaient sensiblement accentuées à la mort de Merle. Le visage du Gouverneur s'invitait chaque nuit dans ma tête, mutilant l'aîné des Dixon encore et encore, tandis que j'assistais à la scène, impuissante...Faible et inutile.

J'inspirai profondément puis déposai un baiser sur la tempe de mon compagnon avant de me lever en silence. J'enfilai une veste de sport sur mon débardeur noir et sortis discrètement de la chambre.

Après avoir traversé la pièce principale sur la pointe des pieds, je rejoignis l'extérieur et ses ténèbres étrangement apaisantes. Je me laissai tomber sur les petites marches de bois, le dos appuyé contre la rambarde de l'escalier branlant. La gorge nouée, le cœur serré, je levai les yeux sur le ciel sombre parsemé d'étoiles. La lune n'était pas visible ce soir-là, aussi, je me contentai de contempler ces minuscules bulles de lumière qui contrastaient faiblement sur leur toile d'encre. Je reportai un instant mon attention sur mes poignets blafards. Marbrés de lignes encore violacées, ils portaient les stigmates de mon court séjour dans une cave nauséabonde de Woodbury. Ce souvenir, imprégné dans ma chair, avait laissé son empreinte en moi. Une empreinte indélébile...comme une marque faite au fer rouge. J'appuyai ma tête contre la balustrade derrière moi et fermai mes paupières une seconde.

- Casse-Noisette ? marmonna Daryl, la voix rauque de sommeil, en s'installant à mes côtés.

- Je t'ai réveillé ? m'inquiétai-je, en me redressant brusquement.

- Encore des cauchemars ? s'enquit-il, ignorant délibérément ma question.

- Ouais, soupirai-je. J'ai l'impression que ça se calmera jamais.

L'archer passa un bras autour de mes épaules, me réconfortant par sa simple présence.

- T'as vécu l'enfer dans cette cave, chuchota-t-il en me serrant un peu plus contre lui. Laisses-toi un peu de temps.

- Faut qu'on retrouve cette ordure.

Il acquiesça silencieusement avant de déposer un baiser sur mon front, comme il le faisait depuis que j'avais quinze ans. Sauf que désormais, ce geste avait une toute autre signification. Parce que nous étions un nous. Loryl ou Darla...en fin de compte, quelle importance ? Malgré mes tourments, j'étais heureuse. Et profondément amoureuse. Ouais...j'avais finalement décidé d'assumer la guimauve qui sommeillait en moi.

Je me tournai vers lui et me perdis avec douceur dans ses prunelles bleues. Ces dernières me berçaient de tendresse, de promesses, d'espoir. J'étais subjuguée par tout ce qu'elles me hurlaient en silence.

- Je t'aime, murmurai-je.

Je l'avais fait. C'était officiel. Je lui avais dit. Et il n'avait pas pris peur. Il ne s'était pas sauvé en courant. Il était là. Face à moi, mordillant sa lèvre inférieure, troublé par ma soudaine déclaration. Il prit mon visage entre ses mains pour m'embrasser comme si c'était la première fois. Comme si plus rien n'existait. Hormis lui. Et moi qui mourrais à petit feu dans ses bras.

A suivre...

Voilà pour ce premier chapitre !

J'espère qu'il vous a plu ?

N'hésitez pas à me faire part de vos commentaires :)

A bientôt pour la suite !