Chapitre 1 : I love You
Le ciel était bleu, Les oiseaux chantaient, Le soleil brillait. Une journée parfaite. Parfaite ? Pas sûr. Dans un recoin sombre de la ville de Tokyo, Alfred F. Jones se tenait acculé contre un mur, fait comme un rat.
Tout avait commencé une semaine auparavant, lors d'une réunion avec les forces Alliées. Avec Wang Yao, Ivan, Francis Bonnefoy et Arthur Kirkland, ils avaient tenté d'élaborer une stratégie défensive contre les puissances de l'Axe. C'était le tour d'Ivan de présider cette réunion.
- Nous devons obliger Ludwig, Gilbert, Feliciano et Kiku à se rendre. Ils nous narguent sans arrêt ! avait-il déclaré.
- Feliciano n'est pas le plus dangereux. Avec son drapeau blanc, nous n'aurons pas de mal à le faire plier ! avait ricané Alfred. Ce qu'il faut, c'est combattre le Japonais et les Allemands.
- Gilbert est le plus malin, c'est de lui qu'il faut se méfier. Avais rétorqué Arthur.
- Je m'occupe de Kiku ! s'était écrié Wang. Arts martiaux contre arts martiaux, cela ne devrais pas être très compliqué !
- Du calme Wang ! l'avait tempéré Ivan. Il ne faut pas se précipiter. Il nous faut d'abord un plan.
- Les fées pourront nous être utiles ! avait lancé Arthur.
- Pff ! Les fées n'existent pas ! Combien de fois devrais-je te le répéter ! avait répondu Alfred. Tony, lui, pourrais nous aider.
- Et pourquoi les extra-terrestres existeraient et pas les fées ? avait répliqué l'Anglais
Ivan soupira. Ces deux-là étaient incorrigibles. Toujours en train de se disputer. Le plus souvent pour des broutilles.
- Voyons Messieurs ! Un peu de sérieux ! Il faudrait attaquer par surprise. Wang et Alfred, vous vous occuperez de Kiku. Vous l'encerclerez. Francis, Arthur et moi, encerclerons Ludwig et Gilbert.
- Je pourrais peut-être demander de l'aide à Antonio et envoyer des troupes en Italie pour faire plier Feliciano ? Avait demandé Francis.
- Si Antonio est d'accord, pourquoi pas. Je ne sais de quel côté il est alors méfie-toi. Il a toujours joué un double jeu… comme toi et Gilbert d'ailleurs.
- Insinuerait-tu que je suis un traitre ? avait hurlé Francis
- Je ne fais que constater votre amitié triangulaire.
- Il est vrai que j'ai des liens avec Antonio et Gilbert, mais ils ne nuiront en aucun cas à notre mission !
- Très bien. Messieurs, si nous sommes tous d'accord, nous pouvons clore la réunion.
Les Alliés s'étaient alors séparés pour aller se préparer à l'offensive.
Alfred avait alors traversé le Pacifique pour donner une bonne leçon à Kiku. Tout se passait très bien jusqu'à ce qu'il ait débarqué au Japon. Il avait essayé de contacté Wang, en vain. Il avait eu l'idée de continué sa mission seul, ce qui allait probablement causer sa perte. Il s'était glissé silencieusement entre les ruelles, dans l'espoir d'atteindre la maison de Kiku, quand une ombre lui était tombée dessus, lui barrant le passage. Il était pris au piège entre le mur et son agresseur et se maudissait de ne pas avoir essayé de contacter Ivan. Il avait tenté de s'échapper mais avant d'avoir pu esquisser le moindre geste, son ennemi avait fait un geste et l'Américain avait sentit le canon d'un pistolet sur sa tempe.
- Alors l'Américain ! On vient nous rendre une petite visite ? grinça une voix
- Cette voix. Je la reconnaîtrais entre mille ! murmura Alfred. Gilbert ! Mais, que fais-tu ici ? Tu devrais être aux côtés de Ludwig et défendre l'Allemagne et la Prusse !
- J'avais besoins de vacances ! Vois-tu, mon frère me tapait un peu sur les nerfs. Je me suis dit qu'un petit séjour chez notre ami Kiku me ferait du bien. Je suis arrivé au bon moment on dirait !
- Ludwig est donc tout seul face à Francis, Ivan et Arthur. Il est perdu ! Notre victoire est proche !
- Tu crois ça ? J'ai disposé des troupes un peu partout en Allemagne et en Prusse parce que je savais que vous n'alliez pas resté les bras croisés ! A l'heure qu'il est, L'Alliance dois avoir du mal à nous faire fléchir !
Alfred fulminait ! Comment avait-il pu, lui, la plus grande et la plus puissante nation, se faire avoir par une minuscule région de l'Allemagne ? Un bruit le força à détourner son regard de l'ennemi.
- Bien joué Gilbert ! Tu viens d'attraper une proie de taille ! Qu'allons-nous en faire ?
- Kiku ! Je ne t'avais pas entendu arriver ! Et bien ça fais un bail que je n'ai pas tué un ennemi sur le champ de bataille et donc…
- Ha ! Je savais bien que tu étais trop froussard pour te battre et que tu laissais tes hommes faire le sale boulot à ta place ! railla Alfred.
- Je disais donc que ça faisait un bail que je n'avais pas tué un ennemi sur le champ de bataille et donc que je me ferais un plaisir de rayer de la carte une nation aussi puissante que les Etats-Unis.
Alfred déglutit. Il n'était surement pas en position de force. Il essaya de gagner du temps.
- Où est Wang ?
Il est retourné aider l'Alliance qui ne fait pas le poids sous notre armée.
- Comment se fait-il que tu saches tout ça ?
- Je me suis permis d'intercepter vos appels radios. Il y a quelques semaines, je m'ennuyais alors j'ai mis au point un appareil qui permettait de mettre vos radios sur écoute et de brouiller les transmissions. Depuis le début que je prévoyais votre offensive.
- Tu n'étais donc pas ici en vacances mais tu savais que nous allions attaquer Kiku ! Tu avais tout prévu pour installer tes troupes ! Et tu as brouillé ma radio pour que je ne reçoive pas l'appel de Wang qui devait me prévenir de son retour en Europe ! Tu m'impressionnes pour une petite région de l'Allemagne !
- Une fois que nous vous aurons anéantis, je serais une des plus grandes nations du monde.
- Je ne pense pas que l'Allemagne laisse l'indépendance à la Prusse. Tu n'es qu'une région. Une région sous l'influence de Ludwig. Il ne permettrait pas de perdre sa mainmise sur toi. C'est ton frère certes, mais pas au point de perdre son pouvoir.
Gilbert était furieux.
- Kiku, maintient ce petit et veilles à ce qu'il ne bouge pas s'il te plaît. Ne t'en fais pas Alfred, une balle dans la tête, ça ne fera pas mal.
Pendant que Kiku le ligotait solidement, Alfred attendit, fier et la tête haute, gardant le peu de dignité qui lui restait. Après tout il était un des meilleurs G.I de l'Amérique. Gilbert s'apprêtait à appuyer sur la gâchette. L'Américain pensa à son frère, Matthew, resté au Canada car il n'aimait pas se battre. Il pensa à ses amis. Francis et sa passion pour l'amour et le bon vin. Wang et … . Ivan et …. Mais surtout, sa dernière pensée fut pour Arthur. L'Anglais lui avait tout donné. Il l'avait recueilli alors qu'il était tout petit. Il l'avait élevé et défendu au péril de sa vie. L'affection d'Alfred s'était transformée en amitié. Puis il avait voulu prendre son indépendance. Il s'était battu mais ne voulais pas détruire cette amitié qui lui était si chère. Il avait gagné avec l'aide de Francis mais cette victoire avait laissé des séquelles chez Arthur. Cependant, ils restaient tout de même de très bons amis. Mais l'amitié d'Alfred c'était peu à peu mué en amour. Arthur allait lui manquer. Son horrible cuisine, son doute de lui lorsqu'il lui mentait, leurs disputes, la tête d'idiot qu'il faisait quand il dormait pendant les réunions, son humour décalé, son visage qui montrait tout ce qu'il pensait… son visage et ses traits parfais, son sourire si séduisant, son physique de rêve. Il regrettait de ne pas lui avoir avoué ses sentiments.
Alfred était résigné à mourir. A sa grande surprise, Gilbert recula de quelques mètres, le canon du pistolet toujours pointé vers l'Américain. Apparemment, il n'avait pas le courage d'abattre un ennemi à bout touchant et s'apprêtait à le tuer à bout portant. Le Prussien appuya sur la gâchette. La balle siffla tout droit. Alfred ferma les yeux. «I love You » murmura-t-il, l'image d'Arthur dansant dans son esprit.
