Joyeux Noël à toutes et à tous !
Internet n'ayant pas un sapin vert et décoré, je vous déballe ce cadeau-ci, en vous le postant une nouvelle histoire, vraiment plus courte (comptant celui-ci, j'en prévois encore 4 ou 5 tout au plus, qui seront plus ou moins longs !) que GeneticsED !
C'est une idée que j'ai en tête depuis longtemps. Je n'arrivais pas à l'écrire. Puis, à force de lire sur la superfamily, je suis parvenue à organiser mes idées. En voilà le résultat.
Bonne lecture !
Dessine-moi une famille
Chapitre 1 : 9 ans
Tony est tendu, agacé. Ce genre de réunion, il déteste.
Tout le monde prend les décisions sans vraiment lui demander son avis. Lui, il créé les armes et signe les contrats avec de jolies (et plaisantes) demoiselles aux quatre coins du monde. Le reste, c'est Obadiah qui s'en chargeait. Ce bon vieux Obadiah. Quelques fois, Tony se demandait ce qu'il ferait sans son « second père ».
Trois coups à la porte de la salle de réunion le fit relever la tête. Il lança un bref « Entrez ! » dans un ton salvateur. Pepper apparu, et la vue de la douce chevelure rousse soulagea le milliardaire. Quand elle venait, c'est le symbole l'informant qu'il allait bientôt retirer ses fesses du siège en cuir (qui, à défaut de le croire, n'était pas confortable).
- Excusez-moi de vous déranger monsieur Stark.
- Faites mademoiselle Potts. Si vous venez c'est que cela est fort important.
- C'est Peter, monsieur Stark.
Pas plus de mot, ni d'explication.
Le prénom cité résumait tout. Il se leva et boutonna sa veste, se fichant complètement des protestations.
- Bien messieurs. Je vais devoir vous laisser entre les mains plus que capables d'Obadiah.
Il parcourut la salle à grandes enjambées et sorti avec soulagement. Il tendit la main et son amie lui plaça le combiné dans la paume (Tony avait une sainte horreur qu'on lui tende les choses).
- Son institutrice, monsieur.
- Merci (il porta le mobile à son oreille), Tony Stark.
- Monsieur Stark, je ne sais pas si votre secrétaire vous l'a dit, mais j'ai appelé l'hôpital avant de vous contacter. Je sais que ce n'est pas ce que vous désirait, mais je-
- Ne tournez pas autour du pot je vous prie. (Il posa sa main sur le micro) Pepper, demandez à Happy de préparer la voiture, nous allons à l'hôpital.
- Ce n'est pas un malaise habituel, monsieur. Il n'a pas été déclenché par le stress. J'ai perdu Peter de vue durant la récréation. Gwendolyn et Jessica sont venues me prévenir que votre fils avait des difficultés. Il s'est fait rouer de coup.
- Pardon ?
Moment de silence.
Tony Stark ne demandait s'il devait hurler, balancer ou écraser le portable innocent et inoffensif. Peter n'était en rien un enfant bagarreur, de part sa condition physique et ses nombreux problèmes de santé. Pourtant, ce n'était pas la première fois qu'il revenait avec quelques contusions ou des petits bleus.
- J'en prends toutes les responsabilités ! balbutia l'institutrice précipitamment. Et le groupe de garçons qui ont malmené votre enfant est chez le directeur. Ce dernier contact leurs parents.
- Faites venir leurs avocats.
- Je-
- Ecoutez mademoiselle. Vous n'êtes pas sans savoir que la santé de mon fils ne tient parfois qu'à un fil. Une simple dispute qui le fera pleurer n'est en rien comparable à un réglage de compte. Si jeune nous leur passons tout, les enfants n'apprendront jamais de leurs erreurs.
- Je comprends mais-
- Mais quoi, mademoiselle ? Cette fois Peter est pris en charge. Mais s'il en avait été autrement, vous aurez fait quoi je vous prie ?
- Je… O-Oui, bien sûr. Je transmettrai monsieur Stark.
Il raccrocha directement, avec un soupire des plus agacé. Et de manière étonnante pour les personnes ne le connaissant pas, il tremblait un peu, de peur.
- Si ça continue, je vais le changer d'école. Des 'pertes' d'affaires, des 'pertes' de goûter, des bousculades dans les escaliers, dans le couloir et maintenant il se fait rouer de coups.
- Vous le savez tout comme moi, Monsieur Stark. Peter ne supporterait pas de devoir changer d'établissement.
Oh que oui Tony savait ! Mieux que quiconque. Quand il avait reçu la garde du petit garçon, il l'avait avertit, qu'il devrait aller dans une de ces écoles d'enfants pour riches, où il y aurait une assistance médicale plus fournit qu'une simple infirmerie. Voire même le scolariser Peter chez lui, pour toujours avoir un œil protecteur sur lui. Le gamin avait pleuré longtemps, tellement longtemps à cette annonce, qu'il avait été dans l'obligation de garder un masque à oxygène pendant les jours qui ont suivit. Le milliardaire avait compris que l'établissement fréquenté par l'enfant représentait le dernier lien de son ancienne vie. L'époque où il a brutalement appris que Richard, n'avait le statut de père, que pour avoir signer un papier à la mairie. Où il a du faire face au décès de sa mère et de Richard. Où il a fallut lui faire comprendre que May et Ben le laissaient chez son père biologique, pas parce qu'ils ne l'aimaient pas, mais parce qu'ils n'avaient pas les moyens de payer ses multiples frais médicaux et les futures opérations. Un tas de changements, où la perte de ses amis pouvait briser encore un peu plus son petit cœur d'enfant.
Enfin… L'école représentait bien plus que les amis pour Peter. C'est le dernier lien qui le retenait à son ancienne vie. Une vie que l'enfant de bientôt dix ans réclamait de temps en temps, lors d'une forte fièvre, d'un rhume plus que tenace ou encore, après un horrible cauchemar.
- Monsieur Stark ?
- Oui, mademoiselle Potts ?
- En deux ans… c'est la première fois que je vous entends appeler Peter « mon fils », en assistant sur le pronom. Vous l'avez toujours appelé Peter.
La femme vit ce maigre sourire, si heureux, si doux, si apaisé.
- Ne lui dites pas. Je ne pense pas qu'il apprécie cet écart.
- Vous m'avez confié des secrets bien plus importants que cela.
Ils ont sourit, avant de monter en voiture. Le voyage se passa en un silence confortable.
Une peluche lapine usée dans les mains, Tony Stark traversa le couloir coloré, laissant derrière lui une douce odeur de soupline. Pepper discutait avec le docteur et s'occupait de toute cette paperasse administrative dont son patron en détestait la simple existence. (Et s'en passerai bien).
Arrivé à la porte désirée, il toqua trois coups brefs. Il attendit un petit moment, avant d'ouvrir.
- Hey buddy !
Un petit gémissement fatigué lui répondit et une touffe de cheveux bruns apparue de sous la couverture blanche, suivit rapidement d'un visage blanc d'épuisement. En plus de différentes marques bleues voire violacées par endroit.
- Qu'est-ce qui s'est passé buddy ?
- 'Suis tombé… murmura le jeune garçon, T'as mon Bunniest ?
Un franc sourire éclaira son visage quand la peluche rejoint son bras valide de tout cathéter. Tony lui ébouriffa sa chevelure indisciplinée, caressant avec une douceur paternelle la joue enflammée. Le milliardaire s'accroupit à ses côtés, afin d'être à sa hauteur.
- Tu sais que tu peux tout me dire.
- Je suis juste tombé.
- Peter, je sais que l'on ne se fait pas ce genre de blessure en tombant dans les escaliers.
- Moi si.
L'enfant posa son nez sur la tête de son lapin.
- Je ne veux pas passer la nuit ici, même avec Bunniest…
- Au vu des circonstances, peut-être devras-tu rester une nuit d'observation.
Le visage de Peter se froissa entre frayeur et tristesse.
- Même si je reste avec toi, buddy ?
L'enfant ne bouge pas, ses yeux cachés derrière l'une des oreilles de l'animal en peluche. Sa poitrine s'agite un peu, son rythme cardiaque grimpe sur le moniteur. Tony pose sa main sur son buste, il fait des petits cercles doux, sécurisants. En deux ans, il en a l'habitude, si ce n'est la technique. Il rassure le petit garçon, qui se calme, tout doucement.
- Si les médecins veulent que tu restes ici, alors je resterai avec toi, toute la nuit. Je te raconterai aussi une histoire.
- Tu dormiras avec moi ?
- Oui, bien sûr !
Le sourire réapparu sur le visage juvénile. Il se déplaça un peu vers la droite, laissant une place suffisante à l'adulte. Ce dernier défit ses chaussures, retira sa veste et se glissa sur le matelas inconfortable, qui, cependant, devient la meilleure des couchettes, quand Peter vint se coller contre lui, la tête sur son torse. Malgré qu'il fourra son pouce dans sa bouche (et donc, le risque de se retrouver avec des traces de bave sur sa chemise), il ne dit rien, lui caressant les cheveux.
- Ce n'était pas eux. Je le jure.
- Peter…
- Non papa. Je t'assure, ils n'ont rien fait.
Tony Stark sentit sa gorge se serrer de bonheur et de fierté. Il ne répondit pas, s'accommodant du poids léger sur son torse.
Au sein de Stark Industries, sans Obadiah, Tony ne s'en sortirai pas. Dans sa vie de tous les jours, sans Pepper, Tony serait surement déjà mort de faim : voyant qu'il ne sortait pas de la chambre, la jeune secrétaire s'est chargée de rappeler l'école, de donner les nouvelles reçues par le médecin et à organiser un nouveau rendez-vous pour la semaine d'après. Un temps suffisant pour que Peter se remette sur pied et que ses bleus commencent à se résorber.
Dispensé de cours, le petit garçon avait passé son temps dans le laboratoire de son père, à fabriquer avec lui un petit robot. Tony a essayé à mainte fois de le refaire parler sur l'évènement, sans avoir de précision et autre chose qu'un « ce n'est pas eux ».
Il ne changeait pas plus de disque aujourd'hui, devant le directeur de l'école, en face d'un groupe de garçons, de leurs parents et de leur avocat.
- Non. Ce n'est pas eux. dit-il d'une voix blanche, les yeux sur ses genoux
Pepper échangea un regard avec son patron. Le milliardaire contient un soupire de lassitude. Il posa une main rassurante sur l'épaule de son enfant.
- Peter, d'autres enfants disent que c'est ce groupe qui t'a roué de coups.
- Je suis tombé dans l'escalier, ils ont juste voulu voir comment j'allais. C'est tout.
Ce fut au tour des autres enfants de s'entre regarder, dans l'incompréhension la plus totale.
- Il n'y a pas d'escaliers au milieu de la cours ! murmura le directeur
- C'est très important…
- Je t'assure, ils n'ont rien fait. Rien du tout.
- Tu me l'assures ?
- Oui papa. Ils ne m'ont rien fait.
- Je vous demande un instant. murmura Stark en soulevant son fils pour le porter contre sa hanche
Il sorti du bureau du directeur et s'éloigna de quelques pas, pour s'assurer qu'aucune oreille indiscrète puisse entendre la future discussion.
- Buddy, c'est important que tu dises qu'ils t'ont fait ça.
- Je n'ai pas envie.
- Pourquoi tu n'as pas envie ?
- Parce que même avec un procès, ils continueront, tu sais ? Alors que si je leur évite cela, ils ne me feront plus rien. Oncle Ben me dit toujours que je dois faire de mes ennemis mes amis. J'ai quelque chose contre eux, même si je ne le sors pas maintenant.
Soit il regardait trop de films, soit il en avait vraiment dans sa tête. L'enfant entoura le cou de son père biologique et déposa sa tête sous son menton. Il joua avec le nœud de la cravate noire.
- Tu as de la fièvre.
- Je suis fatigué…
- Nous allons rentrer alors.
- Pourquoi t'as pas dit ce qu'on t'a fait ?
Peter sursauta, fermant ses petits poings sur la chemise de coton blanche. Un frémissement de frayeur traversa son corps. Il tourna la tête vers la porte du directeur, sur Eugène, dit Flash. La petite brute de l'école. Celui qui le tourmentait le plus, mais qui, au contraire, lui faisait aussi le plus de peine.
- Tu peux te venger, alors pourquoi tu l'fais pas ? répéta le petit caïd
- Tu avoues donc l'avoir roué de coups avec tes petits copains ? siffla Tony
Flash se tortille. Il ne répond pas.
Silence gênant. Jusqu'à ce que Peter ouvre de nouveau la bouche.
- T'as déjà des problèmes avec tes parents. Si je dis ce que tu as fais, ça sera pire, pas vrai ?
Flash ouvrit la bouche pour la refermer directement (Tony eut un sourire satisfait que cette petite tête têtue ne l'ouvre pas plus !).
- Alors tu m'en dois une. Tu ne me frappes plus et je ne dirai rien. Tu me frappes ou un de tes amis me frappe alors je te dénoncerai. J'en prends mon père à témoins !
Tony n'était plus celui qui se laissait faire, ou se laissait marcher sur les pieds. Avec l'entreprise Stark Industrie, il était devenu un petit tyran sur les affaires. Quand il voulait une chose, peu importe les moyens, il l'obtenait. Alors oui, il aurait pu utiliser ce que venait de dire Peter contre Flash et sa bande, envoyer les garnements dans un foyer correctionnel et salir la réputation de leurs parents. Oui, il aurait pu. Il l'aurait fait.
Mais Peter avait dit « mon père », il l'avait appelé une nouvelle fois « papa » dans la même journée, dans la même heure. Alors il laissait passer cette exception. Il ne voulait pas gâcher cette chance et cette confiance que Peter lui donnait. Alors Tony lui laissait cette occasion.
- On est d'accord Flash ?
- Je…
- Si tu veux pas, je change ma déposition. déclara le plus menu d'une voix terriblement fluette
- D'accord…
Et Peter sourit. Un vrai sourire lumineux, dénué de peur et de retenu. Un sourire prêt à partir vers un avenir plus lumineux.
- To Be Continued -
Et voici le premier chapitre finit !
Alors, pour celles et ceux qui se posent des questions, Peter ira nettement mieux après la morsure de l'araignée, que je citerai dans quelques chapitres (le dernier ou l'avant dernier, probablement).
Bunniest vient de 'Bunny' et du superlatif 'iest'. Je sus fière de mes néologismes, qui, selon mon presseur d'expression écrite et orale, des actes de barbarismes.
Le prochain chapitre ? '13 ans' !
Sur ce, mes chers amis, je vous dis à très bientôt !
Et passez toutes et tous de bonnes fêtes !
