Lettre ouverte
Salut, Ron. Ou plutôt, Ronald Weasley, devrais-je dire. C'est plus solennel.
J'écris cette lettre pour te dire ce que j'ai sur le coeur. Je ne sais pas si je te l'enverrai un jour, mais je sais juste que ça soulage. Rien que la pensée de vouloir t'écrire tout ça.
Tout ça ? Mais tout ça quoi ? Je vais y venir, mais il me faut du temps, du temps pour me dévoiler complètement. J'aurai aimé que cette lettre reste anonyme, mais une fois que j'aurai dit tout ce qu'il y a à dire, je crois que tu sauras qui je suis. A vrai dire, il me semble que tu n'auras pas à attendre la fin de ma lettre. Mais il faut que je me lance. Allez, je respire un grand coup et…
Il me semble que je t'ai toujours connu. Il me semble, seulement, car ça ne fait que cinq ans que nous nous côtoyons. C'est déjà beaucoup, et pendant ces cinq années, j'ai appris à te connaître.
En première année, tu étais un adorable imbécile. Oui, tu étais idiot. Et alors ? Harry aussi l'était ! Vous étiez tellement insouciant ! Vous m'avez sauvée du troll, et c'est là qu'on est devenu amis tous les trois. Et puis tu t'es sacrifié pour sauver la pierre philosophale. J'étais terrifiée, horrifiée, mais c'est là que j'ai vraiment mesuré ton courage. Tu es passé du simple ami, adorable et imbécile, au stade d'ami, adorable et courageux. Après tout, à quoi bon les bons résultats scolaires, il existe d'autres qualités tout aussi importantes ! Oui, je sais, entendre ça de ma bouche, ou plutôt lire ça de ma plume est assez improbable, mais Harry et toi ne connaissez pas encore tous les aspects de ma personnalité.
Deuxième année… c'est là que tu as commencé à entrer dans mon coeur pour la première fois. Quand Malefoy m'a traitée de Sang-de-Bourbe, tu t'es précipité pour lui jeter un sort. Mais ta baguette était cassée, le sort s'est retourné contre toi. C'était abominable, et tellement mignon !
Troisième année… je ne crois pas que tu aies eu beaucoup de choses à faire en plus. Non, tu étais définitivement adorable, et moi, je commençais à être vraiment mordue. Ça devenait difficile à cacher, mais j'ai toujours fait face et dissimulé mes sentiments. Ça aurait été trop improbable que moi, l'élève sérieuse qui méprisait les cancres, tombe amoureuse d'un cancre.
Quatrième année… j'ai vraiment été bouleversée par la dispute entre Harry et toi. Je t'ai compris, mais j'ai préféré m'éloigner un peu de toi, rester avec Harry, pour mieux résister à l'envie de te consoler, de t'enlacer, de t'embrasser. J'étais vraiment heureuse quand vous vous êtes réconciliés ! Vous étiez tellement idiots !
Enfin, cinquième année… la plus horrible. Quand Sirius est mort, presque sous nos yeux, j'avais envie de venir pleurer dans tes bras. J'étais désespérée, pour Harry, pour Sirius, pour tout le monde. C'est là que j'avais vraiment besoin de toi. Mais je ne pouvais rien faire.
Et maintenant, je t'écris, de chez moi, attendant la rentrée ou une invitation de ta part avec impatience. C'est du pareil au même pour moi. Je veux juste te voir. Mes parents se demandent ce que j'ai, alors je reste dans ma chambre, enfermée, et je rêve. Je pense à toi. Et j'ai juste une chose à te dire, Ronald Weasley.
Je t'aime.
