Voilou ! Je la mets en ligne sur demande ! ;p (c'est la première fois ! kyyaaaa ! XD )

J'espère que vous apprécierez la suite selon moi du livre (plus que de l'anime). Je me base plus sur le livre que sur l'anime au passage. L'histoire est vaguement la même pour les deux mais le livre est bien plus complet, il y a plus de personnages, etc…j'espère avoir été assez claire dans ce chapitre pour que ceux qui n'ont pas lu le livre puissent s'y retrouver…

Bonne lecture !


Où Sophie commet des fautes de grammaire

La sonnette résonna une nouvelle fois et Sophie retint de justesse un soupir. Ce n'était guère poli envers un client. Mais quand elle vit de qui il s'agissait, elle se renfrogna. Encore ce bellâtre prétentieux de la pâtisserie Savarin de la Place des Halles, le fils Savarin lui même. Sophie ne l'aimait pas. Un an s'était écoulé depuis que la course poursuite entre Howl et la sorcière du Désert s'était achevée, et le prince Justin avait repris son poste de général. Martha avait quitté sa place à la pâtisserie et avait pris un petit appartement en ville avec Michael à leurs seize ans. Un peu jeunes, mais bon. Depuis ce jour, Sophie avait attiré tous les prétendants refoulés de sa sœur. Tous ces jeunes damoiseaux s'étaient rendus compte que l'aînée était finalement agréable à regarder et plus mure que sa benjamine. Et le fils Savarin, Jeannot, était particulièrement tenace. Plus Sophie le repoussait, plus il insistait. Il lui faisait penser un peu à Howl d'une certaine manière… Non. Howl était bien mieux tout de même. Enfin…Sur certains points.

- Sophie, chère Sophie, votre beauté surpasse sans conteste celle de toutes ces fleurs réunies ! clama le jouvenceau en chipant une rose rouge dans un pot et en la lui tendant théâtralement, un genou au sol.

-Cessez cette comédie, soupira la jeune femme blonde en portant une main à son front. Jour après jour, cela devient vraiment inconvenant…

-Mon amour pour vous est sans faille et pur comme le plus beau diamant ! s'offusqua Jeannot en s'approchant pour lui prendre les mains. Comment pourrait-il vous importuner alors qu'il est plus léger que l'air et plus vif qu'un papillon ?

Par les rubans d'un chapeau de marquise, n'allait-il point cesser de la saouler de paroles !? Zut à ce nigaud enfariné qui venait lui seriner les mêmes airs tous les jours ! Zut si elle perdait un client ! Cette fois-ci, c'en était trop !

Sophie ouvrit la bouche pour lui dire le fond de sa pensée lorsque un bruit sec tel celui d'une claque retentit à leurs oreilles. Le damoiseau retira vivement ses mains, rougies par le coup, braquant des yeux énormes derrière Sophie. Cette dernière tourna la tête et un sourire apparut sur ses lèvres.

-Howl se tenait debout derrière elle, vêtu dans un splendide costume rouge et or. Ses cheveux noirs tombaient sur ses épaules alors qu'un sourire était posé sur ses lèvres fines. Mais ce dernier ne témoignait aucune sympathie, comme le laissait entendre ses yeux bleu profond qui restaient fixés sur l'importun, glacials.

- Il est étrange de courtiser une vendeuse de fleurs avec des fleurs issues de sa propre boutique, ironisa le magicien alors que l'autre pâlissait. Mais bon, cela passe encore. Après tout, les esprits d'aujourd'hui sont tellement impénétrables ! En revanche…

Le ton de sa voix se fit plus dur et Sophie vit clairement le fils Savarin faire un pas en arrière :

-Il est parfaitement incorrect de séduire la femme d'un autre. C'est très, très mal. Surtout quand l'autre en question est un magicien parfaitement transis...et sans aucun principe.

Il avait prononcé ces derniers mots en passant ses bras autour de la taille de la jeune fille, la tirant doucement en arrière contre lui. En d'autres termes : pas touche, c'est à moi. Sophie vit avec une satisfaction et un soulagement non feints le petit prétentieux acquiescer et quitter la pièce ventre à terre, faisant de nouveau sonner la clochette. Sophie éclata de rire alors que les lèvres d'Howl avaient commencé à poser des petits baisers dans son cou.

- Un peu plus et c'est moi qui éclatait ! avoua-t-elle en posant ses mains sur celles refermées sur son ventre.

-Je n'ai jamais pu te laisser seule une minute sans que tu ne déclenches une catastrophe, l'accusa sourdement Howl avec cette voix boudeuse qu'elle lui connaissait bien. C'est injuste Sophie. Tu es trop jolie pour que je puisse te laisser dans cette boutique sans m'inquiéter pour toi.

-Arrête, lâcha-t-elle. Je ne suis pas jolie.

Il y eût un petit silence, résigné de la part du magicien, et un peu gêné du côté de Sophie. Il avait été absent pendant plus de trois jours, et, maintenant qu'il était là, elle lui volait déjà dans les plumes. Quelle sotte !

-Mais je suis très flattée par le fait que tu t'inquiètes un peu pour moi, glissa-t-elle avec un sourire en se retournant dans les bras de Howl pour lui faire face, passant ses propres bras autour du cou du jeune homme.

-Un peu ? Un peu ?! s'exclama-t-il en levant les yeux au ciel mais sans la lâcher pour autant. Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre ?!

Il plongea son regard dans le sien alors qu'elle le dévisageait avec douceur, comme à chaque fois qu'elle le pouvait. Qu'elle l'aimait…

-Je m'inquiète toujours énormément pour toi Sophie. Ma Sophie…

Les derniers mots furent prononcés dans un souffle alors qu'il posait ses lèvres sur celles de la jeune femme. Cette dernière resserra un peu plus ses bras autour de son cou. Elle aimait tout de lui : ses mains, le contact de sa peau, son parfum, sa chaleur, son souffle dans le creux de son cou, les caresses qu'il savait si bien donner… Elle était folle de lui. Folle était bien le mot. Et elle n'osait pas imaginer que cet amour si profond et démesuré puisse être réciproque. C'était impossible. Elle ne voulait pas y penser. Pour l'instant, il était là et la tenait dans ses bras. C'était ça le plus important.

Sophie se mit soudain à rire s'attirant le regard étonné du magicien :

-Mes baisers auraient-ils un effet euphorisant ? Non, je le saurais depuis le temps. Avec tous les cobayes que j'ai eu…

-Idiot, lâcha-t-elle avec un sourire. Je ne sais pas pourquoi, mais la scène de tout à l'heure, m'a rappelé comment tu avais élégamment mis à la porte le prince Justin lors de sa dernière visite…

A la vue du visage de Howl, elle sut qu'elle en avait encore trop dit. « Comme d'habitude Sophie, tu réfléchis toujours trop tard ! ». Il la relâcha assez brusquement et se dirigea sans un mot vers la porte du placard où se trouvait l'entrée du château.

-Howl ! appela-t-elle. Attend !

Elle aurait voulu hurler de frustration en entendant la sonnette de la boutique sonner et se fit violence pour reprendre un visage souriant. Après s'être débarrassé vite fait bien fait de la petite cliente rondouillarde, Sophie s'empressa de refermer la porte de la boutique à clef et se précipita sur les talons du magicien. Calcifer lui jeta un regard entendu quand elle entra.

-Je n'autoriserai aucune remarque, quelle qu'elle soit ! lâcha-t-elle en passant devant la cheminée.

-Oh mais je ne dis rien, moi ! déclara le démon avec un petit craquement.

-Tant mieux.

Elle commença à grimper les escaliers lorsque la voix enrouée de Calcifer parvint à ses oreilles :

-Si c'est Howl que tu cherches, il n'est pas là haut !

-Où est-il ? demanda-t-elle hargneusement en descendant les escaliers.

-Je ne sais pas ce que tu lui as fait mais il est parti furibond dans le champ.

Sans un mot, Sophie se dirigea droit vers la porte magique et tourna la poignée sur le repère violet pour sauter au bas du château qui s'était arrêté. Derrière elle, le démon de feu bougonnait :

-Tous des ingrats…Pas même un remerciement…

-Merci, grogna-t-elle depuis le seuil.

Elle repéra rapidement Howl. Il était assis à même le sol, ce qui était assez étonnant de sa part. Enfin, venant de lui, tout était possible. Sophie sourit légèrement. Il était tellement visible qu'il était difficile de croire qu'il avait voulu s'isoler totalement. On aurait plutôt dit qu'il voulait donner l'impression de bouder mais en gardant la certitude que Sophie ne serait pas trop longue à le retrouver. D'ailleurs il jeta un coup d'œil dans sa direction quand elle arriva.

-Plus de clients ? demanda-t-il d'un ton acide. Tu peux m'accorder quelques minutes de ton temps ou tu désires aller rendre visite au prince Justin ?

-Howl, le réprimanda-t-elle gentiment. Tu dis n'importe quoi. Ta jalousie est totalement infond…

-Parlons-en de ma jalousie ! s'emporta-t-il soudain en bondissant sur ses pieds la faisant sursauter. Je la trouve parfaitement fondée moi ! Avoue qu'il y a de quoi douter : tu es dans mes bras et tu me parles du prince Justin ! Toute la journée, ces damoiseaux enfarinés te tournent autour comme des abeilles autour d'un pot de miel ! Et encore, l'image est faible !

-Mais ce ne sont que des jeunes gens sans cervelle qui sont bien plus jeunes que moi, expliqua-t-elle en essayant de garder son calme. Ils s'amusent avec moi, comme tu le fais toi, c'est tout….

Cette fois-ci le visage de Howl pâlit. Sophie haussa un sourcil : qu'est-ce qu'elle avait encore dit ?

-Ah, je m'amuse ? releva-t-il d'un ton glacial. C'est comme ça que tu le vois ? Je m'amuse ?

-Hein ? fit Sophie en ouvrant de grands yeux. Mais je n'ai jamais dit que…

-Ah pardon ! rétorqua-t-il en se redressant de toute sa taille. Tu viens de le dire.

Sophie se mordit la lèvre inférieure. Zut de zut de zut ! Voilà que sa langue avait fourchée dans un moment aussi sensible!

-Je me suis trompée, ça peut arriver ! répliqua-t-elle, sentant la moutarde lui monter au nez. Une conjugaison par ci, une par là, je ne m'en sors plus !

-Elle a beau dos la grammaire ! ricana le magicien. Crois-tu que de la part d'un roi « je déclare la guerre » équivaut à un « j'avais déclaré la guerre » ?

-Mais je ne suis pas roi, Howl ! s'écria soudain Sophie. Et toi non plus ! Quand tu auras fini ta crise totalement idiote de jalousie et que tu seras disposé à parler, tu sais où me trouver !

Furibonde, elle fit demi tour et rentra au château. Là, elle saisit un balais et monta directement à l'étage. Elle avait remarqué quelques jours auparavant que celui ci était sale mais jamais elle n'avait eu le temps de s'en occuper. Là, les pauvres araignées connurent toute la grandeur de la colère de Sophie. Elle passa la journée à s'acharner, grattant le sol, le plafond, les murs, jusqu'à ce que tout soit parfaitement propre. Une fois cela fait, elle se sentit mieux. Passer sa colère sur la saleté était une des choses qu'elle avait appris être très efficace lorsqu'elle était vieille. Et ça fonctionnait toujours.

Le corps quelque peu endolori, elle redescendit les escaliers pour se rendre compte que la nuit été tombée. Calcifer rentra sous ses bûches avec un sifflement en la voyant. Sophie s'approcha de lui, un sourire cruel aux lèvres :

-Eh bien Calcifer ? Que t'arrives-t-il ? demanda-t-elle d'une voix mielleuse.

-Rien, rien du tout, couina rapidement le démon.

-Allons allons, mon petit Calcifer. Tu sais bien que tu ne peux rien me cacher…

La face bleue sortit légèrement de sous les bûches, les deux yeux oranges fixant Sophie, soupçonneux. Puis le démon poussa un soupir.

-Tu es la maîtresse de maison après tout, lâcha-t-il.

-Exact. Alors ?

-Howl est parti.

L'estomac de Sophie se noua.

-Parti ? réussit-elle à articuler.

Mais ce mot ressembla étrangement à un croassement. Calcifer hocha la tête, l'air désolé.

-Pays de Galle, dit-il simplement.

En entendant cela, Sophie se détendit imperceptiblement. S'il était allé au pays de Galle, c'était pour revoir sa famille, rien de bien méchant là dedans. Elle préférait ça à un départ pour aller courir les filles. Il reviendrait donc. Il revenait toujours.

Soulagée, Sophie se dirigea en chantonnant vers la cuisine quand elle entendit de nouveau marmonner Calcifer. Elle se retourna vers lui, les sourcils froncés, et eût la surprise de ne pas le voir rentrer sous les bûches. Il la fixait plutôt d'un air…triste ?

-Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-elle, soudain inquiète.

Le démon ne répondit pas tout de suite puis il se tourna pour regarder la chaise à côté de l'âtre. Sophie suivit son regard et son cœur se serra à la faire pleurer.

- Il est parti, répéta Calcifer d'un ton attristé. Et il a emporté sa guitare.

A suivre…

Chapitre 2 : Où Sophie se découvre une passion pour les gratins de poireaux