Bonjour ! Alors, tout d'abord je tiens à m'excuser de cette très longue absence. J'ai écrit dans le résumé que Illusion était en cours de réécriture et cela est vrai. Seulement je ne vous poste que le premier chapitre car j'aimerais savoir si vous préférez la première version ou celle-ci de façon à savoir si je continue ou non. J'ai changé beaucoup de choses comme vous allez le voir mais rassurez-vous l'histoire est la même. Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture.

Chapitre 1 :

Lorsque le passé nous rattrape

Late at night
Things I thought I'd put behind me
Haunt my mind

Stand my Ground, Within Temptation

Notre histoire commence dans un monde qui n'a eut de cesse de nous faire rêvé. Un monde où les créatures les plus merveilleuses et les plus horribles vivent dans une paix relative mais quelque peu éphémère. Car aucun monde n'est à l'abri des dangers qui le peuple.

C'est chez les elfes de Lune que la vie d'Harry Potter commence. Ces créatures sublimes mais isolées de toute autre communauté était une des sous-races d'elfe les plus rependues dans le pays. Ils constituaient une société nomade. Ils aimaient voyager, s'instruire, mais en toute discrétion. Une vie tranquille et quotidienne n'était pas faite pour eux, eux qui détestaient tant resté plus d'un mois à un même endroit. C'était sûrement pour ces raisons que les elfes de Lune étaient très indulgents et très curieux envers les autres races. Ils n'ont aucun préjugés et estiment que toute créature vivante a de la valeur et un rôle à jouer dans le long cheminement qu'est la vie.

Poètes, musiciens, ils aimaient les fêtes grandioses et la bonne humeur. D'autres étaient de braves guerriers qui défendaient les leurs avec une hargne et une maîtrise du combat absolument parfaite. D'autres encore préféraient la sagesse et le savoir des druides et des mages. Ils étaient beaucoup moins sérieux et solennels que leurs cousins, estimant que leur vie- pourtant très longue- était trop courte pour être ainsi gaspillée. L'humour et la joie faisaient parties intégrantes de leur personnalité mais cela ne les empêchaient pas de devenir graves lors d'événements tragiques. Pourtant, même dans de telles situations, les elfes d'argent essayaient toujours de faire passer un peu de comédie entre les rangs, sachant que cela était dans de tels instants que la gaieté et l'amusement étaient des plus bénéfiques.

Leur peuple comptait une douzaine d'individus, voire une vingtaine pour certains. Chaque chef de famille formaient un Conseil qui veillaient au bien-être des autres et aucune décision ne pouvait être prise sans tous les chefs réunis. La vie pour eux était ainsi des plus paisibles, et cela leur convenait tout à fait.

Ils avaient également une certaine affection pour les animaux, en particulier les félins, les oiseaux et les canidés. Les guerriers elfes de lune étaient souvent accompagnés d'un animal qui leur servait de familier et qui avaient pour mission de les protéger. Ainsi, les combattants choisiront des animaux plus puissants comme les pégase, les licornes, les dragons...etc...

Leur taille variait entre 1m78 pour les hommes et 1m63 pour les femmes. Leur peau est claire et peut parfois comportée des reflets bleus ou gris fascinants. Leurs cheveux étaient longs, pour les hommes comme pour les femmes, de couleurs limitées : noirs, blancs ou bleus. Leurs yeux bleus ou verts étaient pailletés d'or et voyaient très bien dans la nuit. Ils se dessinaient souvent divers motifs sur la peau et aimaient les vêtements simples mais élégants, de préférences discrets lorsqu'ils voyageaient afin de mieux de fondre dans le décor.

C'est vers ce peuple que se tourna Albus Dumbeldore. Le vieil homme n'était pas un elfe mais un mage particulièrement puissant. Certains disaient de lui qu'il était né pour apporter chance et bonheur à leur monde. D'autres qu'il n'était qu'un vieux fou manipulateur. Mais lorsqu'il arriva chez les elfes de Lune portant dans ses bras un nouveau-né, personne ne songea à ce qu'il était vraiment. Le Conseil accepta sa requête d'asile en échange de ses dons de guérisseur. Albus s'installa donc avec les elfes et commença une vie paisible avec l'enfant.

Celui-ci faisait fondre toute la populace avec ses grands yeux verts et sa maladresse touchante. Lorsque son tuteur dit son prénom pour la première fois, les elfes argentés eurent beaucoup de mal à le prononcer, étant donné qu'ils n'étaient pas habitués aux sonorités telles que celles-ci. Et le petit Harry grandit, aimé et choyé. Son grand-père Albus lui apprit très tôt à se servir de la magie, ainsi que les arts du combat. Curieux et malicieux, Harry était un enfant très éveillé et intelligent et d'une beauté adorable. Mais plus il grandissait et plus sa beauté devint celle d'un adulte accompli qui attirait les convoitises des mâles et des femelles elfes. Le peuple Argenté le surnommèrent « Imirin », cristal dans leur langue. Sa pureté, son innocence et sa générosité le rendait si exceptionnel qu'ils le chérirent, tel un trésor de la plus grande des valeurs. Et lors de ses 100 ans, âge de la majorité chez les elfes, Harry se mit à tenir un rôle très important au sein du village. Il était encore très jeune, mais ses capacités d'assimilation, de psychologie et d'analyse firent de lui une personne très intelligente, sensée, et compréhensive. Alors, tout naturellement, il devint le premier Chef des Elfes de Lune. IL dirigeait la population, tel un prince, mais avec douceur et diplomatie. Lorsque quelqu'un n'était pas d'accord avec l'une de ses décisions, il expliquait son point de vue patiemment et écoutait d'une oreille attentive les arguments des autres dirigeants.

En parallèle avec ses nouvelles fonctions, Harry continuait son apprentissage avec Albus et sa vie de famille avec le vieil homme. Très proches l'un de l'autre, ils étaient rarement vus séparés, le mage étant le pilier central qui faisait qu'Harry réussissait des exploits de taille. Bien sûr, Harry savait qu'Albus n'était pas son véritable grand-père mais jamais il ne posa de questions au vieillard sur son ancienne famille. Ce n'était pas parce qu'il ne voulait pas savoir, mais parce qu'il avait peur de savoir qui il était vraiment, ce qu'il était vraiment. Son physique en lui-même étant très particulier et unique, Harry devinait aisément qu'il n'appartenait réellement à aucune race existante en ce monde. Il était sûrement un hybride mais de quelles créatures, cela il n'en savait rien.

Car sa beauté n'était pas un fruit du hasard. IL était beau, certes, mais d'une beauté trop parfaite, hallucinante même. Il fascinait ou effrayait. Et il se faisait peur lui-même. De très petite taille comparé aux elfes, il était pourtant d'une rapidité et d'une souplesse extraordinaire. Comme beaucoup d'elfes, Harry aimait les peintures tribales que l'on apposait sur la peau afin de révéler une part de personnalité. Lui-même en possédait plusieurs, rendues définitives par un sort. Sur son cou, près des clavicules, le symbole de sa patrie : un croissant de lune, dont l'intérieur était orné de diverses arabesques. Un autre dessin décorait son front, démarrant à la tempe gauche pour terminer à l'opposée. Il ressemblait à un diadème, prouvant ainsi son statut au sein de son peuple. Albus avait réussit ,grâce à un sort très ancien, à incrusté des petits diamants dans sa peau, sans aucune douleur. Le tout donnait un résultat magnifique. Son aspect très androgyne plaisait énormément aux jeunes elfes mais tous savaient par expérience qu'il ne fallait pas s'y fier. Car derrière son corps fin aux formes féminines et son visage enfantin, Harry était loin de se laisser facilement séduire et cachait une force morale et physique ahurissante.

Mais vint le temps où la paix devint fragile entre les peuples. Une créature que tout le monde appelait Voldemort sema la zizanie. Il se proclama Roi des Ténèbres et prit sous son service des milliers d'êtres appartenant aux forces du mal. Ses quelques sbires devinrent bientôt une armée qui allait de peuples elfiques en peuples elfiques, pillant et détruisant tout sur leur passage. Les morts devinrent nombreuses et les quelques survivants qui arrivaient à s'échapper se réfugiaient où ils le pouvait. Et à présent, seul le peuples de Lune avait été épargné. C'est pour cela qu'Harry était à présent assis à sa place habituelle, en bout de table, avec douze dirigeants des différentes familles appartenant au peuple Argenté autour de lui, hurlant d'injustice et de peur dans un vacarme assourdissant.

Albus , debout derrière lui, restait silencieux, le visage rongé d'une inquiétude qu'Harry ne lui avait jamais vu. Ses profonds yeux bleus, d'ordinaire pétillant de joie de vivre, étaient assombris en un air préoccupé qui faisait ressortir les profondes rides marquant sa figure. Plus pâle qu'un mort, il contemplait le vide, comme absorbé par des pensées connues que de lui-même sous les yeux soucieux de son petit-fils.

Celui-ci, exaspéré par le bruit environnant, se leva brutalement de son fauteuil et abattit son poing sur la table en un son étourdissant, faisant taire toutes les conversations environnantes.

_ Cela suffit, dit-il et sa voix claqua comme un fouet dans l'air.

Il se rassit calmement, ses longues boucles noires ondulant au rythme de son mouvement, le torse bien droit et la tête haute, tel un véritable souverain.

_ Je comprends parfaitement vos inquiétudes et votre peur, mais nous ne pouvons rien faire, si ce n'est attendre l'arrivée de ces créatures afin de les combattre.

_ Voyons Harry tu n'y penses pas !, hurla Fàlcon, le dirigeant de la famille Albrecht. Cette armée est composée de vampires, de goules et de furies ! Nous ne ferons pas le poids face à ces monstres !

_ Je t'ai connu plus courageux Fàlcon, commenta Harry. Il n'y a pas si longtemps, tu n'avais peur de rien.

_ C'est vrai...et regarde où j'en suis à présent, grogna l'homme en se levant, montrant ainsi à tous son pied manquant, remplacé par une prothèse faites de bois.

Fàlcon était loin d'être un des plus vieux dirigeants de la communauté. Il avait parcouru de nombreux pays, affronté à mains nues de nombreuses armées, et était connu pour avoir été le seul survivant d'une ancienne guerre. Fàlcon, bien qu'il ne soit pas un elfe de Lune, avait été, tout comme Albus et lui, acceptés au sein de ceux-ci. Contrairement aux autres elfes, il avait une très forte carrure et une peau plutôt matte. Ses cheveux étaient courts et ébouriffés, aussi noirs que la nuit, ils encadraient son visage aux traits anguleux et découvraient ses oreilles pointues, percées de nombreux petits bijoux. Fàlcon n'avait ni femme, ni enfants, mais le peuple lui tenait beaucoup à cœur et il Harry savait qu'il n'hésiterait pas à mourir pour les protéger.

_ A part nous battre, que veux-tu que nous fassions ?, lui demanda Harry. Fuir ? Nous serons encore plus vulnérables.

_ Nous pourrions demander de l'aide ?, proposa un autre dirigeant.

_ A qui ?, ragea Fàlcon. Toutes les populations elfiques ont été décimées.

_ Pas vraiment, intervint alors Albus. Il reste le Haut Peuple, ajouta-t-il en regardant fixement Fàlcon. Etant donné qu'ils vivent dans un endroit accessible seulement par la voie des airs, nous n'aurons rien à craindre s'ils acceptent de nous héberger.

_ C'est beaucoup trop loin, murmura Harry. Il nous faudrait des jours de marche et puis, comment faire si on ne peut y aller que par le vol ? Nous n'avons pas d'ailes et peu d'entre nous savent se servir de la magie. Non, nous ne pouvons faire courir de tels risques à nos proches.

_ Pourtant nous n'avons pas le choix, argua Albus. Aie confiance en moi mon garçon. Je sais ce que je fais.

Harry plongea ses yeux verts dans ceux de son grand-père, réfléchit un instant, puis acquiesça.

_ Très bien. Qui n'est pas d'accord ?

Aucune main ne se leva, aucun cri ne se fit entendre, alors Harry approuva la décision du Conseil et s'éclipsa en compagnie d'Albus et de Fàlcon. Ces deux-là avaient toujours été très proches pour une raison que le jeune homme ignorait. Certes, Fàlcon était un très bon ami et un guerrier accompli, mais le lien qui unissait les deux hommes n'avait rien à voir avec cela. Songeur, Harry rentra dans la petite maison qu'il partageait avec Albus et monta dans sa chambre. De sa fenêtre, il observa Fàlcon, visiblement agité, se disputer avec Albus.

Haussant les épaules, Harry ôta sa tunique pour en enfiler une autre, plus pratique. Il natta ensuite ses longs cheveux et sortit par la porte de derrière, sans être vue par son grand-père. Il s'enfonça sans bruit dans la forêt, réfléchissant à cette solution que le Conseil avait trouvé. Harry était un elfe qui, malgré son statut de chef, aimait plus que tout la liberté. Pour lui, rester toute sa vie avec son clan était impossible et c'est pour cela qu'il avait décidé que, dès que la guerre serait terminée, il irait voyager, voir le monde, avec pour seule compagnie la nature et ses trésors. Il ne disait rien à son grand-père, sachant parfaitement que celui-ci ne serait pas d'accord du tout avec ses projets. Et bien qu'il adorait le vieil homme, Harry était parfois exaspéré par son attitude protectrice. Tout le monde savait qu'Harry pouvait se battre mieux que n'importe qui en ce monde, surtout avec sa magie. Le jeune homme s'était souvent disputé avec son aïeule à cause de cela, pensant que le vieux magicien n'avait aucune confiance en ses capacités.

Soupirant, Harry donna un léger coup de pied dans un cailloux, réveillant quelques petits insectes cachés dessous. Il leva les yeux vers le ciel, à moitié dissimulé par l'épais feuillage des arbres, et savoura le contact des rayons du soleil sur sa peau. Ces moments de paix étaient si rares à présent qu'il en savourait chaque instant. Mais la pensée de devoir tout abandonner le plongea dans un grand désespoir. Il savait quel rôle il avait à assumer au sein de son village, mais parfois, il ne souhaitait rien d'autre que d'être un être parmi tant d'autres, sans aucune responsabilité, sans aucune barrière. Il pourrait vivre, vivre comme bon lui semblait, sans de comptes à rendre à personne.

Le règne de Voldemort ne venait que commencer, et Harry ignorait tout de ce mage noir aux pouvoirs terrifiants. Pourtant, il devinait qu'il aurait à le combattre un jour où l'autre, afin de protéger sa famille. Mais il ne pensait pas que cela serait si tôt.

Las, il regagna sa maison sous le regard furieux de son grand-père qui l'attendait sur le pas de la porte.

_ Je peux savoir où est-ce que tu étais ?, gronda le vieil homme. Cela fait des heures que tout le monde te cherche partout.

_ J'avais besoin de prendre l'air, d'accord ? Je n'ai rien fait de mal, répondit sur le même ton le jeune homme en entrant dans la maisonnée.

_ Oublierais-tu qui tu es ? Ce que tu es ? Bon sang, Harry ! Je t'ai appris le sens du devoir et des responsabilités ! Tu es responsable de ce village. Imagine que pendant ton absence, l'armée de Voldemort serait venue ! Qu'aurions-nous fait ?

_ Vous savez vous battre sans moi, non ?, répliqua Harrry sur un ton mordant. Je ne suis pas votre chaperon.

_ Non, tu es nôtre chef, et tant que tel, tu te dois de...

_ Oh !; s'exclama le brun. Oh ! Je dois ! Eh bien je n'ai jamais voulut « devoir » quelque chose ! Je n'oublie pas qui je suis, mais est-ce trop demander un moment de répit ?

_ Dans nôtre situation, oui !, hurla le plus âgé. Nous sommes en guerre ! Seigneur, te rends-tu compte de l'égoïsme dont tu fais preuve ?

_ L'égoïsme ?! L'égoïsme ! Je fais tout ce que je peux pour les habitants de ce village ! Je leur donne tout ce que j'ai ! Tout ce que je suis ! Je n'ai que dix-huit ans ! Mais ça, apparemment, tout le monde l'a oublié.

Albus émit un soupir fatigué et contempla le jeune elfe devant lui. Elfe qui n'en était pas vraiment un. Certes, Harry était aussi endurant et fort que les elfes, mais ses oreilles n'étaient pas pointues, il était petit de taille, et la couleur de ses cheveux et de ses yeux étaient plutôt rare. Cela n'avait pas empêcher les autres elfes de l'aimer et le chérir comme l'un des leurs, si ce n'est plus. Mais Albus savait pertinemment qu'Harry se sentait toujours aussi étranger dans le village. Sa différence était perçue chez les Argentés comme un trésor, mais elle existait belle et bien et serait là à jamais.

_ Écoute, je sais que ce n'est pas facile mais...essaie de comprendre que toutes ces personnes comptent sur toi. Elles t'aiment et ont confiance en toi.

_ Non. Elles ont confiance en leur Chef, pas en moi. Ici, on me connaît pour ce que je fais, pour ce que j'accomplis. Pas pour ce que je suis vraiment. Et ne me dit pas le contraire. Tu le sais aussi bien que moi.

_ Mais, ils...

_ Arrête !, cria Harry. Je ne t'ai jamais posé de questions sur ma famille, sur mes origines ! Parce que je savais que tu n'y répondrais pas ! Ne démens pas ! Pour une raison que j'ignore, tu me caches la vérité ! Et cela me ronge jusqu'à la moelle ! Comment les autres pourraient-ils m'aimer pour ce que je suis si je ne le sais même pas moi-même ! Comment ?! Pourquoi gardes-tu le secret ?! Qu' est-ce que tu me caches, bon sang ?!

_ Suffit !, tonna Albus.

Harry ferma la bouche mais le regard de pure colère qu'il lança à son aïeule disait tout. Et Dumbeldore n'avait jamais autant prit autant conscience de son vieil âge. Son petit-fils baissa la tête en se mordant l'intérieur de la joue avec rage, puis se redressa et se dirigea vers la sortie.

_ Où vas-tu ?, s'enquit Albus, inquiet.

_ Là où je n'aurais pas à écouter tes mensonges, marmonna l'elfe brun.

_ Harry, attends...le village...

_ Peut attendre. A plus tard.

Et sans attendre de réponse, Harry partit dans les bois.

O*O*O*O*O

Il resta longtemps au milieu des arbres et des animaux sauvages. Il pensa à sa vie, à celle qu'il ne connaissait pas et celle dont il ignorait encore tout. Il pensa à ses proches, à cette famille qu'il s'était créée mais qui n'était pourtant pas la sienne. Il se ressassa les paroles agressives qu'il avait prononcé à son grand-père. Et il comprit une chose.

La seule chose qui pourrait faire disparaître cette colère en lui était de savoir à quelle famille, à quel clan et à quelle espèce il appartenait. Sans cela, il ne pourrait jamais avancer, il en était certain.

Il songeait donc à tout cela lorsque Fàlcon surgit devant lui. L'elfe plus âgé s'avança et s'assit à ses côtés, sans un mot. C'est ce qu'Harry aimait le plus chez cet homme. Son silence. Il ne parlait jamais le premier, prenant le temps d'analyser son interlocuteur avant de prononcer la moindre parole. La guerre avait fait de Fàlcon un homme fort et faible à la fois, un homme qu'Harry admirait plus que tout. Fàlcon était pourtant jeune, beaucoup plus jeune que les elfes en tout cas, et était très beau malgré son membre manquant. Son visage aux traits nobles et virils étaient plutôt rares à voir ainsi que sa musculature développée. Les elfes étaient forts certes, mais leur corps n'était que finesse et grâce tandis que celui de Fàlcon était une boule de nerfs fait pour le combat.

_ C'est Grand-père qui t'envoie ?, demanda Harry calmement.

_ Non, répondit Fàlcon sur le même ton.

_ Alors pourquoi es-tu là ?

_ Tu sais, il y a un siècle de cela, j'étais Chef de l'armée. Mon rôle était de veiller sur mes soldats, quelqu'un soit le prit. Je devais avoir ton âge et c'était pour moi la plus dure des tâches. Je prenais mon rôle très au sérieux, mais une chose est venu s'interposer entre moi et mon armée. Une chose totalement imprévue et qui sonna ma perte.

_ Qu'est-ce que c'était ?

_ L'amour. Je suis tombé amoureux d'un être beau, généreux, et qui était un véritable Roi pour son peuple. Il agissait avec bienveillance et délicatesse, comme un chef digne de ce nom le devrait. J'ai beaucoup apprit de cette personne. Mais j'étais si obnubilé par elle que j'ai finis par en oublier mes principes. Et la guerre nous est tombé dessus comme une gifle en plein visage. Par ma faute, tous les soldats dont j'étais responsable ont péris jusqu'au dernier.

_ Pourquoi me raconte-tu cela ?

Fàlcon tourna ses profonds yeux bruns vers lui et Harry put y lire une profonde douleur.

_ Harry. Je sais que ce n'est pas facile d'être celui sur qui sont misés tous les espoirs, mais dans ton cas, on se doit de penser à nôtre peuple en premier et oublier tout le reste. Ce sont eux les plus importants car ils sont nôtre avenir. Il suffit d'un faux pas pour que tout bascule, pour que tout soit détruit et pour que tu perdes ton âme. Et sans ton peuple, plus rien ne vaut la peine d'être vécu.

_ Alors comment se fait-il que vous soyez là ?

Fàlcon le regarda un long moment avant qu'un léger sourire doux n'effleure ses lèvres. Il détourna les yeux et ceux-ci se plissèrent en une expression à la fois de souffrance et d'affection, sous le regard intrigué d'Harry.

_ Parce que j'ai trouvé une autre raison de vivre.

_ Qui est ?

Fàlcon émit un rire tendre et ébouriffa les cheveux du petit brun :

_ Peut-être te le dirais-je un jour..., dit-il mystérieusement.

Harry allait insister lorsqu'un énorme bruit retentit dans les bois, faisant s'envoler les oiseux et trembler le feuillage des arbres. Fàlcon et Harry furent sur pieds en une seconde.

_ Qu'est-ce que c'était ?, s'enquit Harry d'une voix tremblante.

_ J'ai bien peur de le savoir. Dépêche-toi, le village est en danger.

Affolés, les deux hommes coururent aussi vite qu'ils le pouvaient et ce qu'ils virent en sortant de la forêt les stoppa vivement. Harry regarda avec effroi les flammes envahir les maisons des elfes Argentés, ravager chaque brin d'herbe et se propager vers eux. Des hurlements horribles résonnaient, envahissant ses oreilles. L'odeur écœurante du sang et des cendres faillait le faire vomir et un goût âcre envahit sa bouche. Du bruit, partout, trop de bruit. Paralysé, Harry ne pouvait que contemplait ce spectacle tragique alors que Fàlcon se dirigeait vivement vers les responsables de ce malheur.

L'armée de Voldemort était composée de dizaines d'espèces de créatures du mal. Des vampires, des trolls, des gobelins, des démons, et même quelques elfes noirs. Bien qu'Harry savait se battre, il n'avait jamais tuer d'homme et ne s'était jamais retrouvé en situation de danger. Et c'est pour cela qu'il resta là, tremblant, l'esprit vide et les yeux remplis de visions cauchemardesques.

C'est alors que devant ses yeux ébahis se dressa un gobelin d'au moins quatre mètres de haut, la peau grise et épaisse comme du cuir, l'œil jeune et brillant, le visage déformé par sa propre laideur. La créature émit un rugissement strident et s'avança vers lui, une longue épée effilée à bout de bras et pointée dans sa direction. Harry recula d'un pas mais ne put faire un geste de plus tant il avait peur. Et alors que son adversaire levait on arme, le garçon sentit une main l'agripper par le col. Soulevé dans les airs, son col l'étouffant à moitié, le brun se retrouva assis sur un cheval, cramponné à une personne inconnue. L'animal courrait vite, trop vite à vrai dire pour que cela soit normal, et Harry vit la scène de destruction s'éloigner à une vitesse douloureuse.

Il aurait voulut hurler à l'inconnu de s'arrêter, qu'il devait aller se battre auprès de ses semblables, mais les mots ne franchirent jamais ses lèvres. Trop choqué pour dire quoi que se soit, la culpabilité s'empara de son cœur comme un poison, faisant monter des larmes inconscientes à ses yeux. Derrière eux, l'armée entière de Voldemort les poursuivaient et malgré la rapidité de leur monture, Harry admit qu'elle ne tarderait pas à les rattraper.

Mais ses inquiétudes s'envolèrent lorsqu'il remarqua avec effarement que les sabots du cheval quittaient le sol. De chaque côté de lui, d'immenses ailes étaient déployées, révélant alors le statut de Pégase de l'animal. Vu du ciel, le carnage semblait encore plus grand, et son cœur se serra tellement que de lourds sanglots jaillirent de son corps.

Il pensa à son grand-père, à Fàlcon, aux enfants et aux femmes de son peuple. Y avait-il des survivants ? Des blessés ? Des morts ? Combien ? Le voyage dura trois longues heures. Son sauveur resta silencieux tout le long et Harry ne pouvait distinguer son visage. Et c'est au bout de tout ce temps qu'Harry distingua enfin une ville perchée au milieu des montagnes et à moitié dissimulée par les nuages.

Le Pégase perdit de l'altitude et le jeune elfe brun put contempler la vue magnifique qui s'offrait à lui. Les maisons étaient faites de bois lisse et clair et aux toits colorés, recouverts de plantes en tout genre. Des sentiers éclairés par d 'étranges chandelles flottants dans les airs avaient été créés, donnant ainsi une ambiance calme et tamisée à la ville. Mais Harry fut véritablement impressionné par le Palais qui se dressa devant eux. Il scintillait de milles feux grâce à la lumière de la lune et était fait dans une matière particulière, rappelant la Nacre aux milles et un reflets bleus, verts, violets, jaunes et rouges. Il était immense et Harry se demandait quel Roi habitait là. Il devait être important aux yeux de ses sujets.

Le cheval ailé se posa dans la Cour du château où plusieurs elfes étaient regroupés. Ceux-ci étaient tous blonds, bruns et plus rarement, roux. Tous étaient également très grands, frôlant le mètre quatre-vingt quinze. A leurs habits riches et à leurs caractéristiques physiques, Harry comprit qui ils étaient. Le seul peuple elfique encore debout et l'un des plus puissants : Les Hauts Elfes.

Harry descendit de la monture avec souplesse, immité par ce mystérieux inconnu. Celui-ci passa devant lui, sa cape volant derrière lui, ondoyant comme une rivière d'encre. Sa voix s'éleva, grave et rauque, purement masculine :

_ Suis-moi.

Harry obéit donc, légèrement étonné lorsque la populace autour d'eux s'inclina sur leur passage. Ils longèrent de longs couloirs, toujours de ces couleurs particulières, décorés de sculptures et d'arches gravées à même la pierre, en silence. Harry restait en retrait. Essayant de se refaire un visage convenable après toutes les larmes versées.

Il s'arrêtèrent devant d'immenses portes de bois décorées d'arabesques et de plantes sculptées sur le chêne. Devant celles-ci, quatre gardes se tenaient immobiles, tous ayant de longs cheveux blonds pendant sur leurs épaules larges. L'inconnu leur fit un léger signe de tête de côté et après un acquiescement silencieux, les gardes tapèrent le sol de leur lance et les portes s'ouvrirent. Une immense salle apparut devant les yeux d'Harry, entourée de longues colonnes, et dont le centre était recouvert d'un tapis bleu indigo qui traçait un chemin jusqu'à un groupe de personnes.

Au bout de cette allée se tenait six elfes. Deux étaient les souverains de cette cité. Le Roi était si blond que ses cheveux en étaient presque blancs. Son teint de porcelaine et ses yeux clairs lui donnaient un air spectrale mais aussi très sage. Son apparence avait l'air froide, mais son regard gris brillait de chaleur et de bienveillance. Ses habits luxueux et ses très longs cheveux déterminaient parfaitement son statut haut placé, tout comme son épouse. Elle-même ne lui était pas très différente, mis à part que ses cheveux étaient plus foncés et que ses yeux pivotaient plus vers le bleu que sur l'argenté. Son sourire était doux et une envie irrésistible de se blottir contre cette poitrine maternelle vint à Harry mais il la refréna.

Près des deux souverains, se trouvait deux hommes. Les deux avaient les cheveux très noirs et bouclés, ainsi qu'un teint blafard plein de délicatesse. Néanmoins, l'un avait les yeux bleus de la reine et l'autre, deux orbes aussi noirs que l'onyx. Et si celui au regard clair était fait en muscles fins, l'autre en revanche était des plus androgyne. Touts deux étaient vêtus d'habits guerriers de la même couleur que leur regard respectif.

Du côté droit, un elfe d'âge mûr aux cheveux flamboyants coupés courts se tenait. Il avait l'œil avisé et bienveillant et sa tunique était quelque peu usée, témoignant de son statut modeste. Néanmoins, cet homme dégageait une grande sagesse et une tendresse paternelle très forte. Harry le prit tout de suite en haute estime.

Essayant de ne pas paraître gauche au milieu de tant de luxe et de personnes importantes, Harry se redressa de toute sa petite taille et fixa les membres de la famille royale droit dans les yeux. Son cœur battait très fort et ses mains étaient moites, mais il se mura dans un silence impassible, attendant comme le voulait la coutume que les suzerains parlent avant lui.

Le Roi se leva de son trône avec grâce et avança d'un pas, l'examinant des yeux.

_ Bienvenu à toi, Harry Potter, Chef des Elfes de la Lune. Je suis heureux de te rencontrer malgré ces circonstances dramatiques.

_ Merci Majesté. Mais vous semblez connaître beaucoup de choses à mon sujet alors que je ne sais pratiquement rien de vous, répondit Harry avec un air légèrement insolent.

_ Il est vrai que je connais tout de toi. Et c'est justement pour cela que je voulais te voir. Mais pas que. Mes soldats sont en route avec tes gens afin qu'ils puissent s'abriter dans la cité. D'après mes sources, les blessés sont nombreux, et les survivants seraient environs une vingtaines.

_ Une vingtaine ? , répéta d'un souffle Harry.

_Oui. L'armée de Voldemort est puissante. Nous sommes les seuls encore épargnés. Nous avons recueilli une quarantaine d'elfes de toutes sortes, c'est tout ce qu'il reste des autres populations.

_ Pourquoi Voldemort cherche-t-il à tout détruire ?, s'exclama l'elfe brun. Nous ne lui avons commis aucun tort !

_ Ce n'est pas les elfes qu'il cherche à détruire. C'est toi.

_ Pardon ?, murmura Harry.

_ S'il a envoyé ses hommes, c'est tout simplement parce qu'il te recherche. C'est pour cela que j'ai mandé mon fils afin de te ramener en sûreté.

_ Votre fils ?

Harry se tourna vers l'elfe encapuchonné dans un mouvement brusque. Celui-ci tira sur les liens qui retenaient sa cape sur ses épaules et celle-ci tomba au sol dans un bruit sourd, dévoilant la haute silhouette de l'elfe le plus beau qu'Harry n'avait jamais vu de sa vie.

La première chose que l'on remarquait était son regard. Vide, froid, glacial. Mais sublime. Toutes les nuances de bleus étaient présentes dans ses simples iris, donnant à ses yeux quelque chose de mystérieux et d'incroyablement surnaturel. Harry se sentit incroyablement petit face à la puissance qui transparaissait dans ces yeux. Il avait, tout comme son père, une longue chevelure blanche aux reflets argentés qui atteignait sa taille et un fin diadème d'or blanc qui montrait son statut de prince héritier. Sa peau blafarde n'avait aucune couleur, pas de rose sur les joues, pas une seule veine bleutée n'était visible. On aurait dit qu'il n'était pas vivant, fait tout de neige et de glace, un homme sculpté avec une précision et une perfection mystérieuse. Ses vêtements étaient entièrement noirs, sûrement pour mieux se dissimuler dans la nuit. Ils moulaient son corps altier et ses larges épaules, une musculature particulière qu'il devait également tenir de son géniteur.

_ Harry Potter, je vous présente mon fils, Draco. Avant d'être mon fils, il est également le soldat le plus expérimenté et celui en qui j'ai le plus confiance. Il a été chargé de t'amener à moi afin que Voldemort ne puisse te trouver.

_ Mais...Pourquoi moi ? Je n'ai rien de spécial, s'écria Harry avec peur.

_ Rien de spécial ?, répéta Lucius en avançant vers lui. Et tes pouvoirs ? N'ont-ils rien de...spécial ?

_ Grand-père m'a effectivement dit que ma magie était assez sauvage et puissante mais je ne suis pas le seul elfe à utiliser la magie.

_ Certes, mais tous ne peuvent pas utiliser les quatre éléments. Et lorsque l'on sait d'où vient ta magie, il est normal de te considérer comme un ennemi et comme un être enviable.

_ D'où elle vient... ? Alors...vous savez qui sont mes parents ?

_ Oui, j'étais même l'un de leurs meilleurs amis. Tout comme les personnes présentes ici, dit Lucius en faisant un geste du bras qui engloba la pièce. La vérité doit parfois restée secrète. Elle n'est pas toujours plaisante à savoir. Et celle sur tes parents te ferait plus de mal que de bien. Veux-tu tout de même que je te la raconte ?

Harry réfléchit. On lui avait apparemment caché beaucoup de choses. Des choses loin d'être heureuses. Mais depuis si longtemps il se posait des questions ! Enfant, il se promenait souvent à travers les forêts, imaginant le visage de ses parents. La couleur de ses cheveux appartenait-elle à son père ou sa mère ? Et ses yeux ? Quel membre de sa famille possédait cette teint de vert qu'on lui complimentait tant ? Sa mère lui chantait-elle des berceuses avant qu'il aille s'endormir ? Son père le prenait-il dans ses bras ? L'aimaient-il ?Tant de choses qu'il voudrait savoir ! Et elles étaient là, dans la mémoire de ce roi dont il ignorait tout.

_ Racontez-moi...s'il-vous plaît...

O*O*O*O

Bon c'était très long mais j'ai finalement posté le premier chapitre d'Illusion. N'hésitez pas à me dire si vous avez préféré l'ancienne version et pour ceux qui ne connaissent pas ça serait très gentil de me laisser une review ^^.

Bye bye !