Un soleil matinal se levait sur Bagdast Village. La plus chaude journée du mois de juillet s'annonçait. Les habitants les plus lève tôt du village s'agitaient déjà dans leurs maisons. Au bout de l'allée principale, il y avait une maison dont la famille qui y habitait jugeait qu'elle était de taille convenable. Pourtant, la plupart des habitants s'accordaient à dire que c'était la plus grande maison du village. Mais William Potter aurait souhaité avoir un plus grand bureau et Meredith Potter désirait un plus grand salon pour mieux recevoir leurs invités hebdomadaires. Jusqu'au 27 mars 1960, leurs voisins disaient que ce désir d'avoir une plus grande maison était apparu après que les Potter se résolurent à l'idée qu'ils n'auraient jamais d'enfant. Ils avaient exprimé le souhait d'acquérir une immense demeure dans une banlieue aisée de Londres. Seulement, quelques jours après avoir visité la sublime maison, Mrs Potter s'était rendue compte qu'à 39 ans et après de vaines tentatives, elle était enceinte. Ils jugèrent préférable de déménager après l'accouchement. Evidemment, neuf mois plus tard, la maison convoitée avait été achetée par quelqu'un d'autre. Ils s'étaient donc décidés à rester dans leur maison de taille convenable à Bagdast Village et d'y élever leur fils James. James Potter avait aujourd'hui 15 ans et il était d'une arrogance peu commune. Depuis toujours, ses parents le voyaient comme un don inespéré du ciel. Sa mère et ses nombreuses amies lui répétaient depuis son plus jeune âge qu'il était un adorable garçon et qu'il était très beau. Son père ne manquait jamais une occasion pour dire à ses collègues devant James qu'il était particulièrement doué pour la magie et qu'il deviendrait sûrement un grand sorcier.

Et quand il était à Poudlard et que ses parents ne pouvaient pas lui dire à quel point il était extraordinaire, c'était ses camarades qui le lui rappelaient. Il avait un fan-club féminin assez important, et elles venaient de toutes les maisons. Il pouvait claquer des doigts et avoir une dizaine de filles en quelques secondes à ses pieds, prêtes à exécuter n'importe quel ordre. Jusqu'à l'année dernière, James en était très satisfait, et son ego n'avait cessé de gonfler. Sauf qu'il y a deux ans, il réalisa qu'il était amoureux de Lily Evans, une Gryffondor de son âge. Elle était très jolie, tout le monde était d'accord pour le dire. Elle avait de jolies boucles rousses qui lui tombaient gracieusement sur les épaules et surtout des yeux verts émeraudes en amande magnifiques. Le problème était qu'ils ne pouvaient discuter sans se crier dessus. Mais James était convaincu de son pouvoir de séduction et pensait qu'il n'aurait aucun mal à sortir avec Lily Evans. C'est pourquoi au mois de mai dernier, il l'attendit à la sortie du cours de Métamorphose, adossé contre un mur. Quand elle sortit avec sa meilleure amie Ellen Cherfen de la salle, il passa ses mains dans ses cheveux pour paraître encore plus décoiffé que d'habitude (ses ex petites amies lui avaient toujours dit que ça lui donnait un charme fou) et dit d'un ton qui se voulait extrêmement séducteur : « Evans, tu veux sortir avec moi ? ». Et sans une once d'hésitation, Lily répondit qu'entre un troll et James Potter, elle préférait le troll. Aucune fille à ce jour n'avait résisté à James Potter. Au départ, James se demanda ce qui n'allait pas chez lui pour qu'elle ai refusé. Grâce aux conseils de Sirius Black, son meilleur ami, il s'était finalement dit que rien ne clochait chez lui, c'était Evans qui débloquait. Et comme l'avait fait remarquer Sirius, Evans était amie avec Severus « Snivellus » Rogue, leur pire ennemi. De toute évidence, cette fille avait une tare pour être amie avec Snivellus et refuser de sortir avec James. Cependant, James était tenace et avait redemandé à Lily plusieurs fois de sortir avec lui et ce toujours sans succès.

Il lui avait quand même écrit cet été pour comprendre ce refus. Il fallait ouvrir les yeux à cette pauvre fille : elle refusait la faveur de pouvoir sortir avec le plus beau garçon de Poudlard de leur génération quand même ! Il n'y avait pas eu de retour et James n'attendait plus de réponse, il se disait que c'était sans espoir. Il se dit aussi que pour une fois qu'il était vraiment amoureux, la fille aurait pu faire un effort. Mais Remus Lupin, un de ses meilleurs amis, lui avait dit qu'il ne pouvait pas obliger Evans à sortir avec lui. D'après lui, si James était vraiment amoureux de Lily, elle finirait bien par s'en rendre compte. Sirius lui avait rappelé qu'il y avait pleins de jolies filles à Poudlard. Malgré tout, James ne pouvait s'empêcher de penser à Lily. Il savait qu'il pourrait un jour lui plaire et qu'ils sortiraient ensemble. Quand James Potter voulait quelque chose, il usait de tous les moyens possibles et nécessaires pour y arriver vainqueur.

A des kilomètres de la maison des Potter, à Londres, l'ambiance était beaucoup moins détendue. Dans un manoir au 12 square Grimmauld, une nouvelle dispute éclatait entre Mrs Black et son fils Sirius. Elles étaient déjà fréquentes avant l'entrée de Sirius à Poudlard. Il rejetait depuis son plus jeune âge les théories sur le sang pur de sa famille. Son entrée à Poudlard n'arrangea pas les choses. Toute la famille Black, depuis des générations entières, était allée à Serpentard. Le Choixpeau magique avait décidé d'envoyer Sirius à Gryffondor. Il était personnellement satisfait d'être avec des gens plus ouverts. Mais sa famille était ce jour là à deux doigts de le renier. Son jeune âge lui avait permis de revenir l'été dans le manoir Black. Aujourd'hui, Mrs Black et Sirius se disputaient à nouveau pour une histoire de sang. Au petit déjeuner, Mrs Black avait marmonné un « traître à ton sang, j'aurais préféré que tu sois un Cracmol ». Un Cracmol était un enfant de sorcier dénué de pouvoirs magiques. Et Sirius avait un caractère bien trempé et avait provoqué de plus belle sa mère.

-Si certains sorciers ne s'étaient pas mariés à des Moldus, ça ferait longtemps que nous aurions disparus ! lança Sirius.

-Le noble sang des Black ne s'est jamais laissé aller à de tels affronts ! Epouser des Moldus ! C'est bon pour les gens de ton espèce !

-Eh bien, sache que grâce aux gens de mon espèce, il y a tous les jours de plus en plus de sorciers ! Tu voudrais peut-être que Bellatrix m'épouse ? Nos gosses ressembleraient à des hybrides !

-Bella honore son sang et sa famille, contrairement à toi ! Elle au moins a des amis au Sang pur ! Elle ne traîne pas dans une Salle commune remplie de Sang-de-Bourbe…

-Je t'interdis d'utiliser cette insulte devant moi ! Et puis vous me gavez tous ici, je pars !

-Oui, c'est ça, vas retrouver ce Pames Jotter… Et insultez votre sang pur… cria Mrs Black.

-Déjà il s'appelle JAMES POTTER ! Et je t'interdis de parler de lui sur ce ton ! Je vais faire ma valise, au revoir ! cria Sirius encore plus fort.

Mrs Black n'était pas mécontente de le voir disparaître pour le reste des vacances. Déjà l'été dernier il était parti chez ces Rotter… Elle considérait William Gotter comme l'un un des plus grands traîtres à son sang. Il y avait aussi Dumbledore, et ce Arthur Wazlee, une jeune recrue dans elle ne savait quel secteur qui s'occupait des Moldus et de leurs stupides bibelots…

Sirius monta dans sa chambre et envoya son hibou porter un message à James, lui demandant s'il pouvait venir. Il cassa son cochon tirelire Moldu et prit l'argent. Il pourrait dormir au moins une semaine au Chaudron Baveur si les Potter ne pouvaient l'accueillir… Après il irait voir Remus… Mais il n'irait pas demander d'aide à Peter, ce garçon qui ne savait jamais, qui n'avait jamais d'avis, qui avait même peur de demander des choses à ses parents. Il regarda avec tristesse les morceaux cassés du cochon. Il l'avait acheté l'année dernière dans un magasin Moldu pour provoquer sa mère. Il savait que ça la rendrait folle de rage. Il prit un sac et y mit les morceaux dedans. Une fois à Poudlard, il pourrait le réparer. Il y tenait beaucoup, sa mère était entrée dans une colère noire quand elle avait vu l'objet, comme c'était prévu. Il commença à faire sa valise. Il regarda la photo accrochée au mur. Elle représentait les Maraudeurs, c'est-à-dire Remus Lupin, Peter Pettigrow, James Potter et lui, Sirius Black. Il considérait les Maraudeurs comme sa seule famille. Il décrocha la photo grâce à un produit spécial et la glissa dans son sac à dos. Il avait besoin de courage et les Maraudeurs étaient les personnes qui lui en donnaient le plus au monde. Il vit un hibou express entrer par la fenêtre ouverte de sa chambre. Il venait de James et il y avait simplement écrit sur un bout de papier « Ok, Cornedrue ».

Sirius descendit avec sa valise et son sac à dos, passa devant sa cousine Bellatrix qui lui donna un coup de pied et sortit de la maison. Il se retrouvait à présent avec un hibou et une grosse valise dans une rue remplie de Moldus qui le regardaient bizarrement. Il agita rapidement sa baguette sous sa veste et le Magicobus arriva.

-Bonjour, Bart McVin, dit un sorcier d'une voix monotone. Où allez-vous ?

-Bonjour, je vais à Bagdast Village, répondit Sirius.

-Ca fait 14 Mornilles.

Sirius donna l'argent en échange d'un ticket de voyage. Il s'installa sur un siège pendant que Bart McVin s'occupait de ses bagages de son hibou. Le Magicobus fit plusieurs arrêts à différents endroits, parfois étranges et effrayants, avant d'arriver à Bagdast Village. McVin aida Sirius à descendre ses bagages et à peine descendu, le Magicobus redémarra à grande vitesse. Sirius se dirigea vers la maison des Potter et frappa à la porte. Il entendit quelqu'un descendre les escaliers à vive allure et la porte s'ouvrit. James Potter adressa un grand sourire à son meilleur ami et le serra dans ses bras.

-Ca va ? demanda James.

-Oui, répondit Sirius. Ma mère était dans son état normal aujourd'hui. C'est la première fois qu'on s'est vraiment disputé depuis le début des vacances. J'ai failli croire qu'elle était malade…

-Bah… dit James, ça nous permet de nous voir tout ça… Mais ne reste pas là, on va monter dans ma chambre. Ma mère t'a préparé un lit ! Elle est pour l'instant chez ses amies comme d'habitude… Et mon père est au travail ! Donc comme on est que tous les deux, on va bien se marrer !

Ils montèrent dans la chambre de James. Sirius s'assit sur son lit. Il se sentait presque chez lui.

-Tu as faim ? demanda James, ma mère me tuera si je ne t'ai pas donné à manger !

-Non, dit Sirius, Mrs Black a eu la bonté de m'insulter après le petit déjeuner ! Au fait avec Evans, ça avance ?

-Oh, Evans, répondit évasivement James. Non, rien… Je lui ai écrit mais pas de réponse… Mais tu l'as bien dit, il y a d'autres filles à Poudlard.

-Mais tu es vraiment amoureux d'elle ?

-Bah oui, je suis amoureux d'une fille qui me déteste…

-Mais tu sais, j'ai demandé à un Serdaigle qui étudiait les Moldus plusieurs trucs pour faire enrager ma mère… Et figure-toi que les Moldus, quand ils veulent se « retrouver , ils prennent un truc qui s'appelle un annuaire téléphonique ! Tu sais où habite Evans ?

-Ouais, dans la banlieue d'Oxford.

-Bon c'est simple, il faut qu'on trouve l'annuaire d'Oxford et on a son adresse ! lança joyeusement Sirius. Lui rendre visite ne nous fera pas de mal, surtout à toi Jamesie…

James sembla septique mais accepta finalement. Ils allèrent dans un village Moldu non loin de Bagdast Village et y trouvèrent l'annuaire d'Oxford. Ils virent qu'il y a avait cinq Evans dans la banlieue d'Oxford. Mais James avait écouté la mère de Lily appeler son mari à la gare l'an dernier et il savait que le prénom de M. Evans était Bryan. Ils se rendirent grâce au Magicobus chez Lily Evans. Arrivés devant chez elle, ils frappèrent à la porte.