Auteur : Tanuki
Source : Bishoujo Senshi Sailor Moon. Je me permets de modifier certaines données pour le bien de ma fanfiction. Veuillez m'excuser d'éventuelles incohérences et m'en faire part si vous le voulez bien.
Disclaimer : les personnages sont la propriété de Naoko Takeuchi, mais cette version de l'histoire m'appartient.
Rating : R (violence possible au cours de l'histoire)
Résumé : Nous connaissons les Guerrières de la Lune pour leur présent... Mais qu'en est-il de leur passé ?

Hime no Taisen
Chapitre 1

Le regard de la Princesse Serenity se perdait dans l'encre de la nuit alors qu'elle s'accoudait au bord de son balcon. Les notes solennelles d'une valse dans l'immense salle du trône la berçaient ; elle s'apprêtait à fêter son seizième anniversaire et pour que cette cérémonie soit une réussite, elle avait demandé à sa mère l'autorisation d'inviter les Princes et les Princesses des planètes voisines. La Reine n'avait fait preuve d'aucune difficulté, allant même jusqu'à soutenir l'idée de rassembler en cette occasion les héritiers protecteurs du Millenium d'Argent. Après tout, ce bal devait se montrer digne de l'anniversaire d'une future souveraine. Sans faire patienter sa fille plus longtemps, elle avait envoyé des messagers afin d'apporter les lettres d'invitation aux divers palais du système solaire.
La Princesse se sentait grisée à l'idée de vivre l'une des plus belles soirées de son existence. Retrouver Endymion, le Prince de la planète bleue, la comblerait de bonheur.
Les héritières de Mercure, Mars, Jupiter et Venus répondront présentes, avait-elle ajouté dans sa lettre pour Endymion. Vos Généraux Zoisite, Jaedite, Nefurite et Kunzite seront eux aussi les bienvenus.
Il s'agissait là d'amis de longues dates en qui le Royaume de la Lune pouvait faire confiance. La nouveauté parmi toutes les personnalités invitées était la présence réclamée des héritiers des planètes externes. Des individus étranges, qui n'avaient jamais présenté leur visage à la Reine du Millenium d'Argent. Cette dernière ne masqua point son inquiétude lorsque sa belle enfant lui implora la venue de ces marginaux pour la fête d'anniversaire.
– Ma fille, malgré le fait que physiquement, ils appartiennent au même système solaire que nous, ils n'en demeurent pas moins indépendants. Tu as appris que la Lune régit les planètes intérieures, mais sans doute ignorais-tu qu'elle n'a aucune emprise sur les quatre planètes extérieures, prévint la Reine avec prudence.
– Pourtant, Jupiter est un vaste royaume séparé du nôtre par une large ceinture d'astéroïdes, et cela ne vous empêche pas de le gouverner. Pourquoi cette différence avec les quatre autres ? s'exclama la Princesse avec surprise.
– Depuis la nuit des temps, Jupiter nous protège et nous est dévouée. Mais ceux dits « de l'Extérieur » ne considèrent pas les choses sous un même angle. Apparemment, un trop grand monde sépare nos deux systèmes. Pour tout t'avouer, je suis la Reine de la Lune, la Souveraine du système solaire, et je n'ai jamais vu les visages des Princes et des Princesses de l'Extérieur.
La jeune Serenity écarquilla les yeux à ces mots. Avec un sourire bienveillant, sa mère posa une main sur ses cheveux blonds et ajouta :
– Ils sont très mystérieux et ont un caractère délicat ; ils avaient très clairement fait comprendre à notre illustre famille qu'ils refusaient toute autorité du Millenium d'Argent. À vrai dire, leur comportement était à la limite de l'hostilité.
Déçue, la Princesse soupira. Elle comptait tellement sur la présence de ces inconnus pour se lier d'amitié avec eux, mais cette vision idyllique de la solidarité ne semblait pas être unanime aux yeux de tous. Ce sentiment si précieux, source d'une force mystérieuse et implacable, restait sans doute propre à la politique des peuples intérieurs.
– Pourquoi ont-ils quitté notre système ?
– Nous l'ignorons. Le fait est qu'ils ont souhaité leur indépendance et que nous avons signé le traité de cette nouvelle constitution. Ils sont donc devenus une communauté à part.
– Alors... sont-ils dignes de confiance ? S'ils souhaitent s'écarter de nous, peut-être est-ce pour se mettre du côté de nos ennemis ? risqua Serenity avec angoisse.
Le geste négatif de sa mère la rassura aussitôt.
– Ils ont déclaré récemment qu'ils nous viendraient en aide à la moindre agressivité venant de la Lune Noire... Certes ils sont froids et durs, mais nous pouvons reconnaître leur honnêteté et leur sincérité.
Pensive, la Princesse noyait ses grands yeux bleus dans la voûte étoilée au-dessus d'elle. Son impatience se transformait peu à peu en appréhension. Peut-être n'aurait-elle jamais dû supplier sa mère d'envoyer des messagers aux Principautés des planètes extérieures ? Essuyer un refus serait un affront difficile à surmonter pour elle.
– Je souhaite tout de même que les invités qui répondront à notre demande soient ravis. (Elle tourna vers sa mère un sourire radieux :) Ce sera un bal comme personne n'en a jamais vu ! s'exclama-t-elle avec une joie évidente.
La belle Reine acquiesça doucement et s'en retourna à l'intérieur du palais.

§§§

La lance effilée d'un garde barra le chemin du messager essoufflé. Ce dernier porta un regard suppliant alors qu'il tentait de retrouver une respiration plus régulière pour une meilleure allure.
– Présentez-vous, ordonna le soldat d'un ton sans appel.
– Je suis un simple messager. Sa Majesté la Reine Serenity m'a donné l'ordre d'apporter au Prince Uranus une lettre d'invitation.
Le garde jeta un coup d'œil à la plaque du messager pour s'assurer de l'authenticité de cette histoire. Tout étant en règle, il laissa passer le jeune homme que l'on guida à travers les immenses couloirs du palais. Les escaliers, les salles, les corridors étaient parfaitement démesurés et transpiraient un luxe outrancier. L'or qui constituait les poignées, les pas de portes et les motifs de rampes illuminait les couloirs et le sol de marbre blanc reflétait les riches peintures d'un plafond fastueux.
Alors que le messager se perdait dans la contemplation de ce palais incommensurable, on l'interpella rudement :
– Ne reste pas là, le nez levé, alors que notre Prince s'impatiente ! sermonna le garde.
Le pauvre missionnaire de la Reine Serenity s'empressa d'entrer dans la salle du trône et découvrit alors le fils du Roi Uranus.
Assis en biais sur son fauteuil, les jambes croisées et la main soutenant paresseusement sa joue, le Prince affichait une mine blasée et peu engageante. Le messager s'agenouilla respectueusement face à lui, masquant à peine sa surprise de rencontrer un souverain si jeune sur le trône.
– Que me veux-tu, étranger ? s'enquit le Prince Uranus.
– Je porte un message de Sa Majesté la Reine Serenity...
– Tiens donc...
Le messager tendit la lettre à un serviteur qui s'inclina en guise de remerciement. Se tournant vers son maître, il gravit les quatre marches et baissa la tête tout en présentant l'enveloppe.
– Voici le message, Votre Majesté... annonça-t-il d'une voix fluette.
– Merci...
Le jeune homme ouvrit la lettre et en sortit un carton d'invitation. Un sourcil intrigué se fronça pendant qu'il lisait attentivement le message.
– Votre Reine réclame ma présence pour l'anniversaire de sa fille ? résuma le Prince avec étonnement. D'où lui vient une telle lubie ?
Le messager s'empourpra, embarrassé par la tournure de cette question.
– Elle ne m'a rien dit à ce propos, mais si je puis vous faire part de mon avis, je supposerais que c'est à la demande de sa fille la Princesse que notre Reine vous a envoyé cette invitation...
Le Prince considéra l'individu d'un regard suspicieux, puis un rire secoua ses épaules. Ses yeux blasés semblaient à présent s'enflammer d'une lueur démente.
– Délicate attention. Je suis un parfait étranger pour votre Reine et elle souhaiterait me compter parmi ses convives. Je reconnais bien là votre naïveté. Vous, les peuples de l'Intérieur, ne doutez de personne.
Il ne put retenir un autre rire et jeta d'un geste las l'enveloppe vide que le serviteur s'empressa de ramasser. De son côté, le missionnaire se sentait de plus en plus gêné. Lui qui n'avait jamais eu affaire aux habitants des planètes extérieures, il se rendait compte enfin du fossé qui les séparait. Ce Prince Uranus avait en lui quelque chose de machiavélique ; le parfait contraire de la Princesse Serenity, innocente et pure.
Le jeune souverain contemplait de nouveau cette invitation avec intérêt.
– Pour être franc, cette idée me déplaît. Je déteste les réceptions et les anniversaires de personnes aussi naïves.
Bien qu'offusqué par ces paroles blessantes, le messager se garda de remettre à sa place ce jeune premier arrogant et orgueilleux.
– Cela dit, seize ans est un âge important, ajouta pensivement le Prince.
Il savait qu'il serait très déplacé de ne pas répondre à la Reine. Mais lui-même n'avait jamais fêté ses anniversaires ; ces mobiles hypocrites pour organiser un bal lui paraissaient insensés.
Uranus, l'asocial, l'individualiste.
Non content de s'être exclu du système solaire de la Reine Serenity, il avait décidé de dissocier son royaume de ceux des planètes externes. Si les habitants de Saturne, de Neptune et de Pluton prônaient les échanges diplomatiques et commerciaux, les Uraniens n'avaient jamais souhaité de contact avec tout autre planète que la leur. D'emblée, ils refusaient toute autorité autre que celle de leur Prince et pour éviter le conflit, il avait été préférable de se couper du monde et vivre en autarcie.
Jamais le Prince d'Uranus n'avait vu autre chose que son palais. Jamais il n'avait rencontré quelqu'un d'autre que les habitants de son Royaume. Ce bal était peut-être l'occasion de voir un peu de monde ? Sortir ne lui ferait pas de mal, après tout. Et même s'il ne voulait l'admettre, il restait sensible à la naïveté d'une jeune fille et souhaitait faire plaisir à la Princesse Serenity.
Et puis, je ne suis pas obligé de rester toute la nuit. Si je m'ennuie, je peux toujours m'en aller. Sans compter que j'ai quelques questions à poser à leur Reine...
– Messager, vas rapporter à ta Reine que je me présenterai au bal organisé pour les seize ans de sa fille...
– Bien, Votre Majesté... répondit l'interpellé qui déguerpit aussitôt.
Le Prince patienta quelques minutes avant de se lever de son fauteuil. Il quitta la salle et s'en alla rendre visite à son père malade. Il n'avait point besoin d'autorisation de sortie, cependant il était plus correct de ne pas laisser le Roi impotent dans l'ignorance. Tant qu'il lui restait un souffle de vie, il avait le droit de prendre connaissance des actes de l'héritier responsable du trône, et le conseiller quant à la politique à mener.
Uranus frappa à la porte et attendit que son père daigne répondre.
Entrez... marmonna une voix grave et affaiblie.
Il obéit et referma la porte derrière lui. Chaque fois qu'il posait le regard sur son père, ce dernier lui paraissait vieillir à vue d'oeil. La maladie le rongeait et aspirait ses dernières forces.
– Je suis désolé de te déranger, soupira le Prince en s'asseyant au chevet du Roi. Mais la Reine Serenity m'a invité pour l'anniversaire de sa fille. L'idée ne m'enchante guère, mais je pense qu'il vaut mieux s'y rendre afin de prendre connaissance de la situation actuelle avec l'ennemi.
Le vieux monarque hocha gravement la tête. Ce simple geste lui arracha une quinte de toux et il tendit une main frêle vers une coupe d'eau. Uranus ne l'aida point, sachant que toute miséricorde blesserait l'orgueil de son géniteur. La fierté et l'indépendance étaient un trait de caractère typique aux familles royales Uraniennes. Il le laissa boire tranquillement et prêta une oreille attentive aux conseils que l'on pouvait lui donner :
– Tu es franc et lucide, commenta le Roi en reposant son verre sur le buffet. Je pense que tu as compris la gravité de la situation.
– Oui. La Reine Serenity est trop naïve et complaisante face aux ruses des ambassadeurs de la Lune Noire.
– Exact. Sa bonté a franchi la limite du raisonnable, mais elle ne se rend pas compte de son erreur. La seule chose que tu puisses faire, c'est t'informer de la situation exacte et tenter de faire comprendre à la Reine qu'elle a fait fausse route depuis le début.
Uranus hocha la tête et baissa les yeux. Il était malheureusement habitué à ces discours d'adultes depuis son plus jeune âge. À onze ans, il était monté sur le trône. Sachant qu'il était condamné à rester cloué au lit jusqu'à la fin de ses jours, le Roi Ouranos avait fait de son unique descendant un jeune souverain sérieux et mature, sévèrement brimé à la moindre attitude espiègle.
Le Prince n'avait guère connu l'insouciance des garnements de son âge. Sans que l'on se souciât de lui, il était passé d'enfant à adulte sans même pouvoir vivre son adolescence comme les autres. Ce passage abrupt avait fait de lui un jeune homme instable et versatile.
– Eh bien, quelque chose te tracasse, Uranus ? s'enquit le Roi avec un sourire moqueur.
L'interpellé se reprit aussitôt et secoua négativement la tête.
– Je n'ai plus rien à te dire... répliqua-t-il en quittant la chambre d'un pas décidé.
Il claqua la porte et sentit ses poings trembler de colère. Pourquoi fallait-il toujours que leurs discussions se terminent en affrontement ? Cette vieille habitude commençait à user les nerfs du jeune Prince. Père et fils se ressemblaient trop pour s'entendre un jour...

§§§

Le bal avait commencé depuis une demi-heure environ, mais déjà la quasi-totalité des invités étaient présents. À l'arrivée d'Endymion, la Reine Serenity l'avait accueilli avec un sourire chaleureux. Les relations diplomatiques entre la planète bleue et son satellite s'étaient améliorées ; l'amour qu'éprouvaient le Prince de la Terre et la Princesse de la Lune avait été révélé et accepté ; leur mariage qui unirait les deux Royaumes n'était plus qu'une question de temps.
Chacun des Quatre Généraux au service d'Endymion avait à son tour demandé la main de sa partenaire respective. Kunzite avait déclaré son amour pour la Princesse Venus, tout comme Jaedite l'avait fait quelques jours plus tôt avec la Princesse Mars. Nefurite et la Princesse Jupiter entretenaient ces mêmes rapports depuis un peu plus longtemps déjà, de même que Zoisite et la Princesse Mercury. Les Rois concernés avaient accepté les cinq unions, tant pour le plaisir de leurs filles que pour la promesse d'une alliance solide et durable entre les cinq planètes intérieures et la Lune.
Les jeunes couples masquaient pudiquement leur euphorie, mais les regards brillants qu'ils s'échangeaient durant les danses étaient suffisants pour exprimer leur allégresse. Alors que les violons entamaient la mélodie harmonieuse d'une valse, les larges portes du Millenium d'Argent s'ouvrirent, faisant apparaître les Princesses de Saturne, de Neptune et de Pluton. Leur présence fit accélérer les battements du cœur de Serenity qui se dirigea aussitôt vers elles.
– Soyez les bienvenues, annonça-t-elle avec un sourire doux. Entrez je vous prie...
– Nous vous souhaitons un joyeux anniversaire, Princesse, déclara l'Impératrice de Pluton.
– Oui, joyeux anniversaire, approuva la jeune Saturne à ses côtés.
– Nous vous espérons beaucoup de bonheur, finit l'Héritière de Neptune.
Serenity sentit ses pommettes rosir sous cette pluie de vœux et répondit humblement :
– Votre présence me fait grand honneur. J'espère que cette fête sera à la hauteur de ce que vous pouvez espérer et que vous ne regretterez pas votre déplacement.
Elle s'en retourna vers les autres convives et les Princesses de l'Extérieur se séparèrent. Saturne se dirigea vers Mercure, la fille du Roi Hermès. C'était une amie de longue date et toutes deux s'étaient longtemps échangé des lettres sans jamais pouvoir se rencontrer physiquement.
Pluton s'était d'emblée tournée vers le Prince Endymion qu'elle connaissait depuis des années. Les nombreuses sources de conflits géopolitiques qui menaçaient la paix des planètes intérieures étaient très souvent stoppées dès leur entrée dans le système solaire, confrontée à la puissante armée de Pluton et des autres planètes de l'Extérieur. Ainsi, la Reine atemporelle avait toujours gardé contact avec les princes héritiers de la Terre pour les prévenir de sa situation en tant que Royaume limitrophe.
De son côté, Neptune se promenait, curieuse, découvrant des centaines de visages nouveaux que son esprit enregistrait mécaniquement. Son père d'ordinaire si rigide avait exceptionnellement accepté cette sortie, ne doutant pas un seul instant que sa fille serait en sécurité auprès d'une Reine aussi rigoureuse que Pluton. Pour la première fois de sa vie, la jeune fille avait quitté les limites de son domaine et avait posé le pied dans un univers inconnu. Cette autorisation insoupçonnée avait été une agréable surprise et s'avérait être une expérience plutôt excitante.
Bientôt, les musiciens se défièrent mutuellement, jouant les uns avec les autres comme ils jouaient de leurs instruments majestueux. Les hôtes se soumirent à cet échange à la fois guerrier et pacifiste, s'invitant à danser dans la joie et la bonne humeur. Serenity dansait dans les bras de son père, royale et gracieuse, alors que son doux Prince invitait sa vieille amie de Pluton. Saturne trouva même une cavalière en la personne de la Reine du Millenium d'Argent. Docile, cette dernière avait accepté de lui apprendre les pas les plus simples de la valse.
La Princesse Neptune remarqua bien vite que personne ne semblait vouloir l'inviter. Il était fort possible que sa beauté froide impressionnât les peuples de l'Intérieur. Mais elle ne put s'empêcher d'éprouver une profonde déception à l'idée de rester seule pour cette soirée. Elle qui avait tant espéré se lier d'amitié avec d'autres personnes et combattre sa solitude, elle se voyait déjà passer une soirée morne dans un coin de la salle.
Un soupir lui échappa et, sans un mot, elle se résigna à quitter le bal pour profiter du magnifique paysage céleste visible depuis le jardin du Royaume de la Lune.
– M'accorderiez-vous cette danse, Princesse ? murmura une voix chaude sur sa nuque.
Elle sursauta et se tourna vivement vers le rustre qui avait osé l'aborder de dos pour mieux la surprendre. Deux yeux d'un bleu plus profond que la mer agitée capturèrent son attention. Étourdie par cette vision, elle recula d'un pas et toisa son interlocuteur.
Il s'agissait d'un jeune homme aux courts cheveux châtain clair. Il était vêtu d'une tenue royale. Son visage délicat et imberbe lui donnait une allure androgyne d'autant plus marquée par une carrure sans doute musculeuse mais élancée. Quant à son regard sombre, il laissait supposer une indéniable fierté et une assurance à la limite de l'impertinence.
Troublée par cette beauté ambiguë, la Princesse s'empourpra. Elle s'aperçut immédiatement de sa propre faiblesse et croisa les bras pour afficher un visage glacial.
– À qui ai-je l'honneur ? demanda-t-elle avec mépris.
Le jeune homme lui offrit un sourire chaud et sans plus se préoccuper de l'hostilité manifeste de la demoiselle, il la saisit par la main et se fraya un chemin parmi les couples.
– Depuis votre arrivée, je vous observe, déclara-t-il simplement en invitant la jeune fille à se serrer contre lui pour débuter leur danse. Veuillez excuser ma brutalité, mais cette valse était mon meilleur prétexte pour vous accoster.
– Surveillez votre langage ! s'exclama Neptune, outragée.
– Vous êtes la fille du Roi Poséidon, n'est-ce pas ? coupa son cavalier, snobant ouvertement l'orgueil froissé de sa belle.
Heureusement que son talent rattrapait ses manières frustes. Apparemment, cet homme était exceptionnellement doué pour les danses de salon. La Princesse hocha la tête, une moue boudeuse sur les lèvres.
– Comment le savez-vous ?
– Votre classe fait que je n'aurais pu vous confondre avec les Princesses de l'Intérieur. En tout cas, je puis affirmer que vous êtes une danseuse née...
– Merci. Vous vous débrouillez, vous aussi... rétorqua froidement la jeune fille.
Réalisant brusquement qu'il s'agissait là du premier homme à l'inviter à danser, elle sentit son cœur battre à tout rompre. Un inconnu la maintenait contre lui. Corps contre corps. Cette sensualité lui enlevait des rosissements et déjà, elle détournait les yeux. Son cavalier se permit un sourire amusé. S'il existait une chose qui le faisait fondre, c'était les filles qui rougissaient à ses compliments. La pudeur et l'humilité étaient des vertus charmantes qui malheureusement se perdaient.
Peu à peu, il resserra son étreinte et murmura :
– Votre beauté dépasse de loin celle des autres jeunes filles ici présentes. Et je doute qu'une créature, aussi fantastique soit-elle, puisse un jour faire ombrage à votre splendeur...
La Princesse Neptune rougit brusquement et darda un regard sévère à l'intention du jeune homme un peu trop beau parleur à son goût.
– À combien de filles avez-vous tenu ce discours ?
L'inconnu se mit à rire doucement.
– À plusieurs dizaines, pour être honnête, avoua-t-il.
Neptune recula brusquement, souhaitant se débarrasser au plus vite de ce mufle un peu trop inquiétant à son goût. Mais une main ferme la ramena contre lui et une bouche effleura son oreille :
– Vous offenser n'était point mon intention, Princesse. Je vous prie de m'excuser... Ces louanges me sont peut-être familiers, mais c'est la première fois qu'ils sont honnêtes.
– Je n'ai aucune raison de vous croire ! siffla Neptune en tentant de se dégager de cette poigne.
– Aucune, en effet, murmura le jeune homme en daignant la laisser s'écarter de quelques centimètres. Si ce n'est celle de croire en ma franchise.
Un couple vint les heurter et déséquilibra la Princesse contre son cavalier. Présentant leurs excuses, les danseurs reprirent leurs pas et s'éloignèrent. Déjà, Neptune se redressait, les joues rosies par la honte.
– Vous n'avez pas eu trop mal ? s'enquit son cavalier avec inquiétude.
– Non, répondit-elle d'un ton tranchant. (Levant un regard brillant de colère, elle riposta :) Vous feriez un parfait matelas !
Le jeune homme se mit à rire et lui adressa un sourire charmeur.
– Ce n'est pas moi qui me plaindrai de voir une ravissante sirène s'étendre contre moi...
Neptune s'agita pour se dégager des bras de ce malotru mais ce dernier ne la regardait plus, trop occupé à poser ses yeux sur les couples qui tournoyaient autour d'eux.
– Il y a trop de gens, ici... (Il serra la main de sa cavalière et souffla à son oreille :) Seriez-vous de mon avis pour quitter cette salle et discuter tranquillement dans les Jardins de la Princesse ?
Comprenant qu'elle ne pourrait se défaire de cet étrange personnage avant la fin de la soirée, elle se résigna et accepta la proposition. Quittant la salle et descendant la terrasse de pierre blanche, les deux étrangers choisirent une allée et s'y enfoncèrent afin de trouver un lieu plus paisible, loin de cet orchestre bruyant. À cent mètres du palais, après avoir choisi divers chemins pour ne plus rester dans l'allée centrale, ils s'approchèrent d'une fontaine et la Princesse de Neptune s'assit à son rebord. Ses doigts fins plongèrent dans l'eau et caressèrent un des poissons qui s'y trouvait. Avec une colère contenue, elle murmura :
– Vous ne venez pas des Royaumes Internes... je me trompe ?
– Qu'est-ce qui vous fait dire cela ?
– Cessez de vous défiler et répondez à ma question ! s'écria la jeune fille avec impatience.
Le jeune homme ferma les yeux, un sourire aux lèvres.
– Vous avez raison. Je ne viens pas des Royaumes Internes. Répondez à la mienne maintenant ; qu'est-ce qui vous fait dire que je ne suis pas de l'Intérieur ?
– Avec votre impolitesse et votre caractère insolent, il n'est pas difficile de voir que vous ne répondez pas aux critères qui déterminent les peuples internes. Votre façon de m'aborder, de me manquer de respect. Et aussi ce désir de vous isoler, loin des lieux bruyants...
Le jeune homme abaissa un regard condescendant.
– Vous n'avez pas vraiment lutté pour m'échapper, je considère donc que cela ne vous a pas réellement déplu... crâna-t-il.
Ce ton grinçant fit bondir de colère la Princesse. Se levant de la fontaine, elle lui fit face et l'affronta du regard. Un silence s'installa entre eux alors qu'une brise légère effleurait leurs cheveux.
– Présentez-vous ! ordonna-t-elle. Qui êtes-vous pour humilier de cette façon l'Héritière du Royaume de Neptune ?
L'étrange inconnu s'inclina respectueusement devant elle.
– Je suis le Prince Uranus.
– Le... le Prince Uranus ! bégaya la jeune fille en reculant de trois pas, les yeux agrandis par la surprise et l'effroi.
– Vous avez l'air mortifiée... remarqua l'Uranien en haussant un sourcil peu concerné.
– Vous... vous êtes le Prince Uranus ? Mais... tout le monde dit qu'il n'est qu'une légende, un fantôme ! Jamais personne ne l'a vu et...
Le Prince sourit gentiment, amusé par ces rumeurs qui couraient sur lui. La Princesse porta une main à sa bouche, manifestement choquée.
– Pardonnez mon attitude blessante, Prince Uranus ! Je croyais avoir affaire à un dépravé... oh, je vous prie de me pardonner...
Uranus la dévisagea.
– Un dépravé ? répéta-t-il, non sans stupeur.
Il se mit à rire et fixa le ciel.
– Un peu voyou, certes. Libertin, je l'accorde. Mais je n'aurais jamais cru qu'un jour, la plus belle Princesse me prendrait pour un dépravé.
La Princesse rougit de honte et se détourna de lui, un visage cramoisi caché derrière ses mains. Comment avait-elle osé faire preuve d'agressivité envers une légende vivante telle que le Prince Uranus ? Non seulement elle avait déshonoré sa famille en se montrant si arrogante, mais en plus elle avait insulté l'héritier du Royaume le plus emblématique et le plus puissant de tout le système solaire.
– Oh, veuillez m'excuser. Je ne m'attendais pas à rencontrer un jour le Prince Uranus...
– Je le sais bien. Mais j'ai décidé de faire un effort pour les seize ans de la Princesse Serenity. C'est une étape importante pour les adolescents de cet âge... (Il se pencha vers la Princesse et lui murmura :) Pour être franc, je craignais un peu le contenu de cette soirée... Mais je m'en veux d'être parti sur un tel a priori ; si je n'étais pas venu, jamais je n'aurais pu faire votre connaissance, jolie Princesse.
Neptune se sentit rougir.
– Prince Uranus, vous m'embarrassez...
Son cœur s'emballa alors que le jeune homme approchait ses lèvres des siennes. Elle arracha son regard à celui du Prince et détourna les yeux, esquivant ce baiser. Uranus ne dévia point sa trajectoire et l'embrassa chastement sur la joue. Profitant de la confusion régnant dans le cœur de la jeune fille, il retira le ruban blanc et une cascade de cheveux bleu-vert retomba sur les épaules de la Princesse.
– Prince Uranus ! s'exclama-t-elle, outragée. Comment osez-vous ?
– Vous êtes tellement plus belle ainsi... murmura-t-il, admiratif. Pourquoi emprisonner vos cheveux ? C'est atteindre à votre beauté, Princesse, et blesser la fierté du Dieu qui vous a créée.
Quelle colère pouvait-elle encore ressentir après de si belles paroles ? Alors que le Prince se penchait à nouveau pour l'embrasser, elle frissonna et tenta de le repousser. Uranus passa une main lente dans les cheveux fins de sa belle et posa ses lèvres sur une joue. Se dirigeant vers le lieu de ses désirs en une traînée de baisers tendres, il captura finalement la bouche vermeille de Neptune, la caressant de sa langue curieuse pour s'inviter et pénétrer cet antre jusqu'alors inviolé.
La jeune fille ne put s'empêcher de sursauter alors que ce mystérieux Uranien s'emparait de la virginité de ses lèvres. Ensorcelée par l'aura obscure et le caractère indompté de ce garçon, elle ferma les yeux et apprécia timidement son premier baiser.
– Vous là-bas ! Écartez-vous de la Princesse Neptune ! hurla une voix furieuse.
À peine eut-elle rouvert les yeux que le Prince Uranus s'était évanoui dans la nature sans laisser de trace, tel le fantôme que décrivaient les rumeurs.
– Ce malpropre vous a-t-il fait du mal ? questionna la Générale Amazone qui s'était approchée en courant.
La jeune Neptune fixa la femme d'un air hagard et reconnut enfin le garde du corps que le Roi lui avait prescrit. Confuse, elle nia d'un signe de tête alors que l'Amazone l'observait avec suspicion.
– Veuillez m'excuser, Princesse, mais je me dois de vous défendre face à des malpropres de ce genre. Sa Majesté le Roi Poséidon m'a donné l'ordre de vous renvoyer au Palais dès le moindre incident.
– Cet homme n'est pas un malpropre ! s'indigna la jeune fille.
– Princesse ! coupa l'Amazone, agacée. Cet individu a osé vous souiller de ses lèvres impures ! Une femme de votre rang se doit de maudire le geste abject de ce libertin. Je serai forcée de mentionner cette aventure dans le rapport que je remettrai à votre père.
– Non ! refusa la jeune Princesse. De quel droit méprisez-vous cet homme ? Vous ne savez même pas qui il est. Vous n'avez pas à en parler à qui que ce soit !
– N'oubliez pas que je suis les ordres du Roi Poséidon et non les vôtres. Si vous souhaitez débattre sur ce sujet, ce sera avec lui. Pour ce qui est de l'identité de cet individu, ce n'est qu'un malappris à mes yeux.
– Mais il s'agit du Prince Uranus !
Le soupir irrité de l'Amazone incita la Princesse à baisser la tête avec abattement.
– Pouvez-vous être certaine de son identité ? S'il s'agit réellement du Prince Uranus, alors la situation est plus grave que je ne le pensais. Embrasser une Princesse est un acte honteux, car c'est souiller à jamais son image pure. Seul l'époux de la Princesse, désigné uniquement par le Roi, possède le droit de la toucher. L'Héritier d'Uranus est très bien placé pour le savoir, et en tant que Prince, il a violé l'un des Principes Fondamentaux qui font d'un Homme un Roi. À présent, rentrons chez nous et ne discutez pas ! J'ai fauté en vous laissant sans surveillance et Sa Majesté le Roi Poséidon me le fera certainement remarquer.
La Princesse demeura interdite, assommée par les paroles fermes et déstabilisantes de la Générale Amazone. Obéissante, elle acquiesça et suivit en silence la jeune femme.
Prince Uranus... Que dois-je comprendre à travers ce baiser ?
Dissimulé derrière un taillis, le Prince Uranus avait assisté à la scène non sans une certaine colère. Troublé par les sentiments révolutionnaires qui brûlaient son cœur glacé, il contempla le ruban blanc qu'il avait emporté dans sa fuite. Séduire avait toujours été un jeu pour lui. Pourquoi cette Princesse faisait-elle exception ? Comment avait-elle pu l'envoûter dès le premier regard échangé ?
– Je suppose que vous êtes le Prince Uranus.
L'interpellé se tourna vers la Reine Serenity et l'examina de la tête aux pieds avec dédain.
– C'est bien moi, répondit-il.
La Reine sourit, amusée par l'originalité de ce personnage. Un regard fier, un peu hautain, un visage arrogant, une allure altière... Ce jeune homme était le portrait craché du Roi Ouranos. Les « Votre Majesté » ou toute autre marque de respect étaient des mots qui ne franchissaient jamais leurs lèvres méprisantes.
– Vous avez recueilli de votre mère la beauté et la grâce, Prince Uranus, mais de votre père, vous avez hérité un orgueil démesuré.
– Me permettez-vous d'interpréter vos paroles comme un éloge ?
La Reine Serenity se permit un rire.
– Oui, car malgré sa suffisance, le Roi Ouranos est un homme de combat volontaire et courageux, que j'estime beaucoup.
– Il l'a été, mais aujourd'hui, il ne ressemble plus à ce guerrier que vous avez connu, marmonna Uranus en fouillant du regard l'encre du ciel.
Imitant le Prince, la Reine leva les yeux vers la voûte étoilée et fixa la ceinture d'astéroïdes, leur barrière naturelle la plus efficace contre les invasions des royaumes ennemis. Combien de temps ce barrage tiendrait-il ?
– J'ai concerté mon père et mes hommes, déclara Uranus en fixant impunément les prunelles bleues de la Reine. Nous nous demandions où en étaient les accords avec la Lune Noire... Je devine que les têtes de ce royaume de l'ombre se montrent toujours aussi hostiles à l'idée d'un traité de paix ?
– Je vais être honnête avec vous, jeune Prince. Ils vont bientôt passer à l'attaque. Je n'ai rien dit aux plus jeunes habitants des planètes de l'intérieur pour ne pas les effrayer, mais la Lune Noire se montre de plus en plus agressive...
– Cela signifie qu'ils ont refusé votre message d'amour et de paix, n'est-ce pas ?
– Malheureusement...
– C'était prévisible. Le contraire m'aurait surpris, à vrai dire...
– Je gardais espoir... avoua la Reine, peinée.
Le Prince lui jeta un regard accablé.
– Dites-moi que je rêve ? Quelle naïveté... Si je souhaitais la perte de mon Royaume, il me suffirait de vous nommer Impératrice d'Uranus ! Je serais certain que nos ennemis détruiraient tout sur leur passage sans même trouver une poignée d'hommes armés pour les contrer ! Vous rendez-vous compte de l'identité de votre adversaire ?
La Reine Serenity ne put que sourire tristement, déroutée face à l'insolence d'Uranus.
– J'ai foi en l'Humanité. Je suis persuadée que toute personne a un bon fond...
– Je vous laisse à vos illusions, ma Reine, et ayez foi en ce que vous voulez. De mon côté, je sais que la Lune Noire n'est pas peuplée d'enfants de chœur. J'ose espérer que vous répliquerez.
– Je déteste la violence et les combats gratuits. Si je peux éviter...
– Si vous évitez le conflit pour suivre vos idéaux, vous retrouverez votre fille égorgée, noyée dans son sang après avoir été violée et souillée par vos ennemis, coupa le jeune homme avec colère.
– Prince Uranus ! s'écria la Reine, choquée. Ne parlez pas de cela ! Vous risquez d'apporter malheur...
Le soupir agacé de son interlocuteur provoqua une montée de larmes. Masquant sévèrement son émotion, la Reine Serenity admit que les prédictions du jeune Prince se révéleraient exactes si elle refusait d'agir.
– Je pensais prévenir votre père, le Roi Ouranos. Les planètes intérieures ne seront pas assez puissantes et trop pacifistes ; nous aurons grand besoin des armées de l'Extérieur si nous voulons protéger notre Royaume des attaques de la Lune Noire. Et je compte tout particulièrement sur les soldats de votre planète.
Elle offrit un sourire tendre au jeune garçon qui la fixait avec surprise.
– Les Uraniens sont les meilleurs guerriers du système, Prince Uranus.
– Mmh... J'en référerai à mon père, mais sachez qu'il est invalide et qu'il se fait vieux. Ses jours sont comptés.
– Je l'ignorais... Il est donc mourant ? Mes sincères condoléances, Prince Uranus.
– Laissez, Reine Serenity. Vous savez très bien quels sont mes rapports avec lui, votre compassion n'est pas nécessaire.
La jeune femme garda le silence. Ainsi, le père et le fils ne s'entendaient toujours pas. Deux caractères aussi forts ne pouvaient certainement pas cohabiter, mais apprendre que le Roi Ouranos s'éteindrait très probablement sans avoir réglé leurs différends attristait la Reine.
– Prince Uranus, fit une voix grave.
L'interpellé pivota à peine la tête et aperçut du coin de l'œil le Prince Endymion accompagné de sa fiancée.
– Que puis-je faire pour vous être utile ? murmura-t-il en se tournant vers lui.
– Les Princesses de Saturne et Pluton sont à la recherche de leur amie Neptune. Vous étiez avec elle, non ?
Voyant le ruban dans la main du Prince Uranus, le regard d'Endymion se durcit.
– En effet, mais prévenez Saturne et Pluton qu'une Amazone du Roi Poséidon l'a ramenée chez elle. Il s'est passé... un petit incident.
– Un incident ? répéta la Princesse Serenity. Oh... j'aurais souhaité que tout le monde apprécie ma réception...
– N'ayez crainte, Princesse, répondit Uranus avec un sourire charmeur malgré la présence d'Endymion. Elle a beaucoup apprécié cette fête et je suis certain qu'elle s'en souviendra longtemps...
Endymion et Uranus se cherchèrent du regard, une flamme de défi illuminant leurs pupilles.
– Bien. Il est temps pour moi de vous quitter, décida le Prince de l'Extérieur. Je vous remercie de m'avoir invité, Princesse Serenity. Ce geste m'a touché et j'ai passé un bon moment.
– J'en suis ravie. J'espère que nous aurons l'occasion de nous revoir, Prince Uranus... répondit la jeune fille en rosissant, intimidée par le charisme de l'Uranien.
– Ce serait un plaisir, Princesse...
En vil séducteur qu'il était, le jeune homme blond lui glissa un clin d'œil et exécuta une rapide révérence avant de disparaître.
– Il est vraiment différent... murmura la Reine Serenity, pensive. Très différent de nous...
– Et je m'en méfie, avoua Endymion. Même si je ne doute pas qu'il est un allié précieux malgré les apparences.

À suivre.