Premier chapitre de ma première fic postée... Et si jamais je trouve le courage d'aller jusqu'au bout, probablement pas le dernier^^.
Comme vous l'avez probablement déjà deviné, il s'agit d'une fiction centrée sur les Turks, d'autres personnages du jeu seront sans aucun doute amenés à faire une apparition, mais le scénario tournera toujours autour des Turks principaux. L'histoire commence 12 ans avant l'explosion du réacteur N°1, et elle a l'ambition de couvrir l'univers FF7 jusqu'aux évènements du jeu, et peut être même après... mais ça, il est encore trop tôt pour le dire !
L'action se déroulera sous formes d'épisodes illustrant chacun une affaire, ou une enquête à laquelle les turks pourraient être confrontés... Bref, l'idée est de donner au récit un petit côté polar, tout en travaillant les personnages et leurs relations au fur et à mesure des épisodes... ça va pas être du gâteau, mais qui ne tente rien n'a rien ! J'en profite aussi pour mentionner qu'il y aura pas mal d'OC durant cette fic... Si vous êtes allergique, vous êtes prévenus :s. Certains ne feront que passer, d'autres auront des rôles importants... Cependant, ils ne prendront jamais la place des principaux protagonistes.
Enfin, l'histoire ne prendra pas en compte la compilation d'FF7 (last order, AC, DoC, CC, etc...). Ce n'est pas que je ne les aime pas, mais j'estime que le jeu original se suffit amplement à lui même... Puis ça me laisse le champ libre pour fouiller un peu le passé :)
Voiiilà, je crois qu'on a fait le tour... Pour le reste, les personnages ne m'appartiennent pas, mais sont la propriété de Square Enix, etc...
Je vous souhaite donc bonne lecture, et si ça vous plait, un petit commentaire ça fait toujours plaisir !
edit : quelques menues modifications effectuées sur le chapitre, rien de très important.
Take a walk on the wild side
12 Octobre 1985, environ 2H30
_Alors Reno, tu te dégonfles ?
Le groupe se mit à rire doucement à l'adresse du dit Reno. Ils étaient seuls ce soir là, sur le petit parking abandonné. N'importe quel passant aurait pu remarquer la petite bande d'adolescents, il faut dire qu'ils n'étaient pas vraiment discrets. Il était pourtant coutume de faire profil bas lorsque l'on planifiait un cambriolage, mais eux ne semblaient pas s'en soucier. Et à raison, au milieu de la nuit dans les taudis, il n'y avait pas de passants. Jamais.
_Dis pas de conneries Markus, je prends juste mon temps. Rétorqua l'accusé en secouant nonchalamment sa tignasse rousse. Tu vois, les gars stressés, ils veulent toujours aller trop vite, parce que... Parce qu'ils sont pas cool quoi, tu vois ?
_Ba voyons ! On va voir, mec, t'inquiète qu'on va voir. Markus soutint le regard du rouquin un instant, avant de continuer. « Tu sais ce que t'as à faire, tu rentres là dedans, et sans te faire cramer hein, et tu récupères les gils. Et tu te casses. Après, on sera quitte toi et moi . » Le ton de sa voix ne laissant nullement la place à la négociation.
« Je sais ce que j'ai à faire » répondit l'autre d'une voix plate, et là dessus, il se mit lentement en marche vers la boutique de matéria qu'il devait dévaliser, se remuant les méninges à la recherche d'un plan valable et, avec un peu de chance, d'un semblant de courage.
« Eho, attend, t'y vas pas tout seul, reprit à nouveau son interlocuteur, pas envie que tu te barres avec le blé. Donnovan, dit-il en désignant du chef un garçon efflanqué au crâne rasé. Vas avec lui.
-Hey, mais pourquoi moi ? C'était pas …
_Ta gueule Donnovan ! Fais ce qu'on te dit, point. »
Devant une telle injonction, le Rasé s'exécuta à contre cœur et alla rejoindre le rouquin.
« Toi t'es un dur, pas vrai Donnovan ? Ajouta ce dernier, un rictus aux lèvres.
_Ta gueule, Reno »
XXXXXX
Ça faisait mal.
Ça faisait foutrement mal.
Il est difficile de se dire autre chose lorsqu'une personne vous plante une épée dans le dos et en cet instant, ce furent les seules pensées du vigile de nuit alors qu'il contemplait comme fasciné la lame maculée de son propre sang qui lui sortait du torse. Puis, d'un mouvement sec, son agresseur arracha le sabre de ses chairs, le faisant tomber à la renverse. Ce fut le seul instant où l'infortuné pu voir le visage de son assassin, un visage jeune à la peau mate et aux longs cheveux noirs de jais et ses yeux sombres, des yeux bridés, des yeux d'utaïte. Et sous ce visage, un complet noir.
Un Turk. Merde, c'est un Turk !
Confusément, et bien qu'il en ignorait la raison, il comprit l'évidence de sa mort prochaine. Comme pour lui donner raison, d'un mouvement ample le Complet Noir abattit son katana sur la gorge du vigile.
« Rob, je suis vraiment obligé de faire ça à l'arme blanche ? Dit le Turk en avisant avec une grimace son arme teintée de sang alors qu'il parlait dans le micro émetteur dissimulé dans sa manche.
_Je te l'ai déjà dit Tseng, répondit une voix dépourvue d'intonation. On est ici incognito. Pas de balles, pas de traces, personne ne doit pouvoir remonter jusqu'à nous. On a pas d'accréditation de la police ou de l'armée sur ce coup là. Alors, de grâce, ne fais pas l'idiot tu veux ? »
Le dénommé Tseng coupa la communication, replaça le micro dans le pli de sa manche de chemise, puis émit un soupir. Simuler le braquage d'un commerce de matéria des Taudis pour camoufler un assassinat...
Un plan fantastique, à n'en pas douter.
Bon, ce n'était pas le moment de s'apitoyer sur son sort, un homme avait été tué et il s'agissait maintenant de se dépêcher il entreprit de cacher le cadavre dans la ruelle adjacente après l'avoir dépossédé de ses clés. Sa véritable cible était à l'étage, dans l'appartement de fonction situé juste au dessus de la boutique. Il ouvrit la porte de service, et au bout d'un court corridor avisa l'escalier menant au premier.
Ce serait vite réglé.
XXXXX
Le rouquin inclina la lame de son cran d'arrêt dans l'interstice du tiroir-caisse et força des deux mains d'un coup sec, brisant la serrure dans un bruit mât.
Si les voleurs avaient un dieu, celui-ci était des leurs cette nuit il n'y avait nulle trace de l'agent de sécurité censé surveiller les commerces du quartier, et – comble de la chance – l'entrée de service était restée ouverte. Le propriétaire avait sûrement du oublier de la verrouiller en fermant son magasin, et les deux délinquants avaient ainsi pu se faufiler sans bruit et sans heurt dans la bâtisse, ils n'avait même pas eu besoin du pied de biche que Reno avait cru bon d'emporter. A ce niveau là, ce n'était même plus un cambriolage mais une invitation à se servir.
La tignasse rousse ouvrit le tiroir-caisse, et en retira une petite liasse de billet.
« Attend, ça veut dire quoi ça ? Doit y avoir à peine 2 000 Gils là-dedans ! On a fait tout ça pour ce genre de pourboire ?
_C'est pas possible lui répondit Donnovan à voix basse. Le patron deale de la matéria de contrebande. Du matos qui vaut cher, très cher. A tous les coups, ça, c'est que la recette de la journée, le business réglo quoi. Il doit ranger le vrai pognon ailleurs.
_A l'étage alors ? Enchaîna le rouquin en désignant le plafond d'un mouvement du menton.
_Putain, mais c'est chaud, le proprio doit être en train de pioncer à cette heure.
_Tu crois que je le sais pas ? Mais tu veux faire quoi, revenir voir Markus avec 2 000 balles en poche ? Dit il en agitant leur maigre butin.
Le crâne rasé ne répondit pas, Markus était le chef de la bande, et le plus fort d'entre eux. Et il avait horreur que l'on se moque de lui.
Contraints, les deux voleurs se dirigèrent à pas feutrés vers l'escalier menant aux appartements du commerçant. Ce n'est qu'arrivés sur le pallier qu'ils perçurent une bribe de conversation :
« Pitié ! Je vous prie ! Je … Je ne dirai rien, je vous le jure !
Une autre voix : _ Tu savais quels étaient les risques.
_Non s'il vous plaît, attendez je... »
Puis un bref cri, et le bruit d'un poids retombant lourdement sur le sol, raisonnant dans le silence blanc de la nuit.
Donnovan et Reno restèrent un instant interdits devant ce qu'ils venaient d'entendre, et ce n'est que lorsqu'une silhouette sortir de la chambre, un long sabre ensanglanté à la main qu'ils comprirent.
La silhouette était vêtue d'un costume noir.
XXXXX
Des témoins. Merde.
Ils étaient deux, des mômes, quinze ou seize ans, tout au plus. Tseng ne réfléchit qu'un instant avant de s'élancer à l'encontre des jeunes, et d'un geste vif, il trancha la gorge du premier – un gamin au crâne rasé – d'un coup de sabre bien ajusté. Le malheureux n'avait eu le temps que d'émettre un gargouillis étouffé alors que ses cordes vocales venaient d'être sectionnées. Sans comprendre encore ce qu'il venait de lui arriver, il porta ses mains à son cou, avant de se sentir vaciller vers l'avant, entravant sans le vouloir l'utaïte.
Le second sembla enfin sortir de sa torpeur et dévala les escaliers quatre à quatre ; au même instant, le Turk repoussa le crâne rasé d'un coup de pied qui le fit tomber à la renverse, entraînant le rouquin dans sa chute jusqu'en bas des marches.
Le garçon à la tignasse rousse poussa bref cri d'effroi alors qu'il contemplait la gorge ensanglantée de son complice encore agonisant affalé sur lui. Pendant un court instant, leurs yeux se rencontrèrent, et il put lire la terreur dans les yeux du mourant, sentir son souffle chaud sur son visage quand ce dernier essaya en vain de parler. Prit de panique il roula sur le côté pour échapper à l'étreinte funeste de son ex comparse, puis se remit prestement sur ses jambes sans se soucier d'autre chose que de sa propre survie.
Le Turk n'avait pas perdu son temps, et d'un mouvement souple il avait enjambé la barre d'escalier se retrouvant ainsi face à face avec le survivant et lui bloquant l'unique accès à la porte de service.
Bon dieu, mais qu'est ce qu'il se passe là ?!
Il était venu ici pour un simple petit braquage et il se retrouvait maintenant dos au mur face à un Turk qui venait de transformer son acolyte en distributeur Pez... Et qui s'apprêtait à faire de même avec lui, c'était certain.
Gauchement, il extirpa de sa veste un pied de biche qu'il brandit à deux mains comme une batte de base-ball. Tseng avisa l'arme du gamin en levant un sourcil surpris, puis son regard croisa le sien, un regard affolé, égaré, comme celui d'une bête sauvage prit dans les phares d'une voiture. L'utaïte laissa échapper un soupir agacé.
Le gamin veut se battre ? Hé bien soit.
Brusquement, le Complet Noir abattit son arme en direction du rouquin qui l'évita habilement, et le coup vint se perdre dans le mur, laissant tomber une fine poussière de plâtre sur le sol, la seconde attaque fut parée par la barre de fer et l'espace d'un instant, la lame resta bloquée dans le crochet du pied-de-biche. Réalisant son avantage, le voleur en profita pour repousser son adversaire d'un coup d'épaule, forçant le Turk à reculer d'un pas, ce dernier parvint enfin à dégager son sabre et évita de justesse un moulinet maladroit qui ne fit que lui frôler les cheveux.
Séparés, les deux combattants se toisèrent.
« Retenu par un gosse... » se lamenta intérieurement Tseng.
Galvanisé par son premier point marqué, le gosse en question s'élança violemment en avant en hurlant de tout ses poumons, mais cette fois ci, le Turk était prêt à le recevoir. Il dévia l'attaque du plat de la lame et le pied-de-biche vint s'encastrer dans le plancher, puis il porta un coup de talon ferme au niveau du poignet de son adversaire qui lâcha son arme de fortune dans un râle ; enfin, d'un revers du bras droit il le frappa à la mâchoire la poignée de son katana en avant.
Le rouquin fut projeté au sol suite à l'impact, un mince filet écarlate lui échappant des lèvres. A peine avait-il relevé la tête que l'utaïte était déjà sur lui, et la pointe de son sabre sous sa gorge.
« Hey Tseng, qu'est ce que c'est que ce boucan ? Grésilla une voix dans la manche du Complet Noir. Celui ci porta sa main gauche à hauteur de son visage tout en maintenant son voleur sous contrôle.
_Rien d'important. Juste un petit … imprévu. Constata t-il en détaillant le jeune homme captif sous son épée. Ne t'inquiète pas, je gère la situation. »
Le turk coupa la transmission et jeta une brève oeillade au Crâne Rasé qui avait définitivement cessé de respirer. Puis il continua calmement à l'adresse du roux :
« Bon, à nous deux maintenant. Qui es-tu et que fais tu ici ?
_Je... Je sais pas... J'ai rien vu, je dirai rien, je vous jure ! Bégaya l'autre, tremblotant de tous ses membres.
Tseng leva les yeux au ciel : _ J'ai déjà entendu ça ce soir, et ce n'est pas ce que je te demande. Quel est ton nom ?
_Reno... Reno Aleste
_Très bien Reno Aleste. Tu étais ici pour faire un casse, je présume. Ajouta t-il d'un ton inquisiteur
Le jeune homme dodelina nerveusement de la tête, la gorge sèche.
_Qu'es tu venu chercher à l'étage ? Le commerce est au rez-de-chaussée.
_Je ne … Il n'y avait presque rien dans la caisse, alors on est montés en haut...
_Oh ! Et tu pensais trouver d'avantage d'argent à l'étage peut être ?
_Bah... Ouais, on s'est dit que le proprio devait garder le blé de ses extras là-haut...
Le Turk tiqua un instant, et sa voix se fit plus dure.
_Quels extras Reno Aleste ?
Reno Aleste se serait filé des baffes, s'il n'avait pas déjà un tueur accrédité par le gouvernement sur le dos et un sabre sur la gorge.
_ Parle ! » Le pressa l'utaïte. Soit tu parles tout de suite, soit tu ne pourras plus jamais parler. Et comme pour joindre le geste à la parole, d'un brusque sursaut du poignet il lui infligea une légère estafilade le long du cou, puis la pointe du sabre revint se plaquer sur son visage, cette fois-ci juste sous son œil gauche.
La douleur et la sensation de son sang chaud coulant dans son col eurent raison des dernières réserves du rouquin.
« Le patron vendait de la matéria illégale, du matos de combat. Articula t-il péniblement. Forcément, il doit avoir du fric planqué quelque part...
_ Tu étais donc au courant, et comment l'as tu su ?
_Je … On voyait souvent des gars bizarres rentrer dans le magasin après la fermeture, pas des gars du secteur, pas des gars des Taudis tout court même. Et ils passaient toujours par la porte de derrière... Puis le proprio, il était pas du genre discret, ça se voyait qu'il avait de la thune, plus que tous les commerçants du coin, alors...
Le Turk sembla réfléchir un instant ; la tignasse rousse ne lui disait pas tout, c'était évident mais à l'heure actuelle, ça n'avait pas une grande importance pour lui.
_Ces gars bizarres, tu les as vus ? Ne me mens pas, je le saurai.
Reno acquiesça .
Tseng eut un rire nerveux, puis au grand soulagement de son prisonnier, abaissa enfin son sabre.
_Très bien, je vais te dire ce qu'il s'est passé cette nuit Reno, reprit il, un curieux sourire maintenant fiché sur ses lèvres. Toi et ton copain, vous avez voulu faire un casse. Vous avez d'abord tué le vigile et planqué son corps dans la ruelle...
_Quoi ? Mais non on... !
_Boucle là, Reno. C'est moi qui fait la conversation, toi, tu écoutes, intima le Turk d'une voix calme mais autoritaire. Je reprends, donc vous avez violemment assassiné ce pauvre vigile qui ne me demandait rien à personne, puis vous avez caché le corps dans la petite ruelle à côté. Ensuite, vous êtes entrés, et avez vidé la caisse. Comme il n'y avait que de la menue monnaie, vous vous êtes dit qu'il y aurait peut être un quelconque objet de valeur à l'étage... une télé, un tableau ou une babiole… Vous n'aviez aucune idée que propriétaire se livrait à la contrebande de matéria. Seulement voilà le patron de la boutique était encore éveillé. Il vous a vu. Pris de court, tu l'as tué, Reno. Là dessus, ton pote a commencé à flipper, il disait que tout ça allait trop loin, et qu'il allait te balancer aux flics, ou aux Turks tiens ! Ce serait comique ! Alors lui aussi, tu lui as réglé son compte. Voilà, c'est bien ce qu'il s'est passé , je me trompe ? ». Un sourire mauvais s'était dessiné sur les lèvres du Complet Noir, il semblait prendre un certain plaisir à la situation.
La question n'en était pas une. Sans comprendre la totalité de ce qu'il venait d'entendre, Reno savait qu'il était piégé, et enfin, il hocha la tête en signe de son acceptation. Cette nuit, il aurait accepté n'importe quoi si ça pouvait lui sauver la vie.
« Parfait, reprit l'autre, je suis content que nous ayons pu nous mettre d'accord. Je vais te laisser maintenant, mais d'ici peu, je te recontacterai et tu as intérêt à répondre présent. Tu sais de quelle organisation je suis issu n'est ce pas ? »
A nouveau, le rouquin acquiesça. Tout ce qu'il désirait, c'était que tout cela se termine enfin.
« Tu devrais t'en aller toi aussi. Tu es libre de prendre tout ce que tu veux dans cette boutique. Sauf l'argent de la vente de matéria illégale naturellement, cet argent appartient à la Shinra et je viens déjà de le collecter. Pour le reste, sers-toi, ça ne me dérange pas le moins du monde. »
Sur ce, l'utaïte tourna les talons et fit mine de partir.
Puis sans s'arrêter alors qu'il ouvrait la porte de service, il ajouta une dernière fois en portant sa main droite au niveau du col.
« Pense à faire nettoyer ta coupure. Elle pourrait s'infecter, et ... je ne souhaite pas qu'il t'arrive malheur. »
La porte vint se refermer dans un bruit sourd sur la petite boutique où gisaient à présent deux cadavres et un seul survivant. Reno expira violemment comme s'il avait été maintenu sous apnée durant toute la conversation, puis, prit de vertiges et le souffle court, il se laissa glisser de tout son long sur le plancher du corridor.
