Inspiré de l'épisode 1, 18, 39 de la saison 1.

Relationship :

Alejandro de la Vega / Diego de la Vega Family

Capitaine Toledano / Diego de la Vega Friendship

Il n'y aurait pas eu de courageux sans lâches, ni de lâches sans courageux.

Pour être courageux, il faut affronter sa lacheté.

Être courageux, ne signifie pas ne pas être lâche.

Être lâche ne signifie pas ne pas être courageux.

Trop de courages, c'est de l'audace, trop peu c'est de la lâcheté.

Un courageux est un lâche qui regarde droit devant lui.


Taverne, Réunion mensuel des notables terriens de Los Angeles.

"- Messieurs, en vue de ce qui s'est passé ces derniers jours, nous devons rester constemment sur nos gardes.

- Certes, mais nous pouvons remercier Don Alejandro pour avoir pensé à créer cette armée civile."

On se tourna vers l'interressé qui inclina sa tête pour les remercier. A coté de lui, son fils, Diego, souriait discrètement.

"- N'oublions pas que Zorro est intervenu, nota-t-on.

- Il est vrai que son rôle fut précieuse."

On partit sur des éloges sur le fameux hors la loi masqué. Diego dut se retenir pour ne pas sortir et éviter d'écouter ses compliments qui lui étaient indirectement adressés mais il était un peu déçu d'être effacé du paysage. Pourtant, il acceptait ce petit sacrifice. Zorro, le héros, lui suffisait amplement.

"- Mais j'y pense, lança un notable qui était resté en retrait depuis le début, Don Diego n'avait-il pas voulu donner la liste au senor Varga ?"

Un silence suivit et le concerné se redressa près à se défendre.

"- Mon fils a réussi à s'échapper et à récupérer la liste, intervint son père, c'est lui qui est venu vous prévenir.

- Oui, nous pouvons le confirmer, l'appuyèrent certains.

- Mais, vous n'aviez cependant pas participé à la bataille, continua de même l'homme.

- Je n'aime la violence, senor, s'expliqua Diego, et je vous aurai géné..."

Il serra des poings devant l'insulte sourde de ce notable. C'était Don Jaime del Agua, un solitaire froid et sans sentiment mais qui partageait les idées de son père. Même si les deux s'appréciaient , il semblerait que Jaime détestait Diego. Il vouait une haine profonde au jeune homme. Diego n'avait rien fait mais en réalité, c'était tout simplement par ce que le fils de Jaime du même âge avait fuit la maison familiale et était devenu un meurtrier en Espagne. Récemment, Jaime avait apprit que son unique fils avait été pendu pour avoir tué sa fiancée et sa famille. Une tâche avait désormais sali le nom Del Agua.

"- Mais qu'importe, répliqua Jaime, Alejandro, mon ami, n'aurais-tu pas aimé te battre auprès de ton fils ?"

Le vieux de La Vega ne répondit pas, son visage n'exprimait que tristesse et amertume devant ses paroles. Diego en fut extrêment blessé car il s'était réellement battu sous le nom de Zorro...mais pas sous le nom de Diego de La Vega.

"- Il est vrai que je n'ai pas participé, fit-il d'un ton sec, mais je pense que mon père préfère cela qu'à un assassinat."

Jaime se leva brusquement imité par le plus jeune de la réunion. Alejandro suivit le geste.

"- Diego ! S'écria-t-il scandalisé de voir son fils ainsi. Ce dernier l'ignora.

"- Vous aurez surement été fier si Orlando avait combattu à vos cotés, continua Diego dont le sang bouillait dangereusement amenant son coté renard.

"- Diego ! Gronda plus fortement son père.

Le jeune homme sursauta et pivota vers lui, l'air désolé.

"- Père, je...

- Si tu ne voulais pas que Jaime te reproche cela, tu n'avais prendre cette part de responsabilité !" Lui reprocha Alejandro.

Diego écarquilla les yeux, avait-il bien entendu ? SOn père était donc d'accord avec Del Agua ?

"- Mais...père...

- Certes, grâce à ton intervention, nous avons pu être sauvé, mais si tu avais pu t'échapper des mains de Greco, tu aurais pu venir nous rejoindre, mais non...je suppose que tu avais d'autres obligations..." Poursuivit le vieux de la Vega froidement.

Son fils se mordit les lèvres, il est vrai que ça clochait pas vraiment. Il avait pu s'en sortir avec la liste mais son absence restait un mystère, du moins traduit par de la lacheté.

"- Je ne m'étais confronté qu'à deux hommes que je n'ai pas tué d'ailleurs, se justifia-t-il, et je ne veux pas devenir un meurtrier."

Peut-être n'aurait-il pas du utiliser ce terme car les notables tressaillirent.

"- Don Diego, vous nous traitez ainsi ? S'exclama l'un d'entre eux.

- Il fallait bien tuer pour pouvoir retrouver notre liberté, dit Alejandro sévèrement, je n'aurais jamais imaginé que tu puisses ainsi dire ces paroles.

- Ce n'est pas ce que je voulais dire, tenta de se rattraper Diego, pour moi la vie est précieuse et le fait de la reprendre par la violence et le sang me dégoutent."

Un silence s'installa où un malaise entre eux se firent sentirent. Dans la taverne, tout le monde observait la réunion qui n'était pas un secret.

"- Donc, vous auriez laissé la vie de votre père en vous éloignant de la sorte ? Lança-t-on.

Diego déglutit, il n'avait pas pensé à ça. D'ailleurs, il n'avait pas à le penser puisque naturellement il était toujours présent quand son père risquait sa vie.

"- Je suis au regret de te dire, Diego, dit Alejandro d'un ton ferme, que malheureusement, tu me déçois.

- Père, n'ai je pas protégé la liste ? Ne suis je pas allé prévenir nos amis ? Se défendit-il presque dans un désespoir qu'il tentait de cacher malgré lui.

- Tu n'es pas un homme de combat ! S'énerva le père qui ne voyait qu'en lui qu'un jeune lâche et faible, Jaime a raison, j'aurai aimé que tu sois là ! N'est ce pas le devoir d'un fils d'être auprès de son père quand la mort est proche ?"

Il était clair qu'une dispute venait de commencer mais les deux de la Vega, du moins pour le père, ne semblaient pas faire attention au lieu.

"- Voyons Alejandro, tu sais bien que ton fils a peur de la mort, intervint Jaime, tu n'aurais pas du espérer quoi que ce soit.

- Senor, je ne pense pas que mon père ait besoin d'un vautour qui attend que le taureau rende son dernier soufle, commença Diego en colère.

Une gifle magistrale atteint sa joue. Son père venait de le giffler malgré le nombre de personne dans la taverne.

"- Alejandro ! Souffla Don Nacho en se levant.

- Ne parle pas à un ainé de la sorte, Diego, gronda le père, excuse toi immédiatement !

- Pas question ! Protesta-t-il sous le grognement du renard, je ne dois pas d'excuses, c'est comme si je devais vous demander pardon parce que je n'aime pas la violence ! Je suis certain que mère serait d'accord avec moi..."

Deux gifles rejoignirent la première.

"- Ne mets pas ta mère dans cette conversation, elle n'a rien à voir !

- Je..."

Une dernière gifle le fit taire complètement. Pour la première fois, Diego se sentait humilié mais perdu. C'était la première fois depuis qu'il était revenu d'Espagne que son père le frappait.

"- Maintenant, excuse toi auprès de Don Jaime, ordonna Alejandro durement.

Diego s'apprêtait à protester de nouveau, mais les regards qu'on lui lançait lui indiquaient clairement qu'il était dans le tort, du moins de leur point de vue. Mais Zorro, qu'il était, il savait qu'il avait raison. Don Diego devait s'excuser malgré le renard qui était en lui.

"- Veuillez accepter mes excuses, Don Jaime, s'inclina-t-il en ravalant sa rage et gardant une voix neutre.

"- Au moins, tu as le courage de t'excuser, dit ce dernier ironiquement.


Diego n'était pas rentrer avec son père, il avait quitté rapidement la taverne après cette dispute qui n'aurait certainement pas eu lieu si Don Jaime n'avait pas été là. Dans sa chambre, il s'acharna sur tout ce qui lui passait sous la main, ses livres, ses partitions, ses poèmes, sa guitare, ses cordes, ses vêtements. Pendant un moment, il se haissait, il détestait le Diego qu'il s'était obligé de créer pour protéger son père. Oui, parce que c'était pour son père qu'il avait crée ce freluquet de De La Vega !

Il finit par glisser le long du mur et s'assit par terre, la tête dans les mains. C'est lui qui avait choisi ça, il ne devait pas regretter. Zorro était l'unique chose qui lui permettait d'être lui-même, qui lui permettait de protéger ceux qui en avait besoin. Il savait les sacrifices et la souffrance qu'il devait faire face à cachant ce secret, il ne devrait pas se morfondre dans le malheur de Don Diego, le jeune oisif.

Bernado entra dans sa chambre et constata les dégats causés par la colère de son jeune maître. Il poussa un soupir en commençant à rangeant ce qui pouvait encore tenir dans la pièce tandis que Diego l'ignora complètement. Le serviteur attendit qu'il se calme pour s'approcher de lui. Un renard enragé pouvait mordre et attaquer.

Mais Diego semblait ne pas vouloir adresser la parole à qui ce soit et se jeta sur son lit en s'enfouissant dans ses couvertures malgré le fait qu'il n'était pas encore 8 heures du soir. Ce fut un domestique qui le sortit de sa déprime. Bernado alla ouvrir à l'indien qui avait frappé à la porte.

"- Don Diego, votre père veut vous voir, annonça le domestique.

Le jeune homme jeta violemment les couvertures, Bernado se précipita vers lui pour l'aider à réajuster correctement ses vêtements. Lorsqu'il eut terminé, Diego le poussa négligemment et suivit l'autre serviteur.


Dans le salon, il fut surpris de voir que son père n'était pas seul. Il était accompagné de ses plus proches amis, Don Nacho et Don Fernando. A son arrivée, ils se levèrent pour le saluer même s'ils s'étaient vu quelques heures plus tôt.

"- Senores ! S'inclina lègèrement Diego.

Ils se rassirent, mais le plus jeune resta debout, n'ayant pas été invité à les rejoindre s'asseoir.

"- Mon fils, je t'ai fait venir pour que tu sois confronté à la réalité, commença Alejandro.

Diego mit ses mains derrière le dos pour cacher ses poings serrés.

"- Ne voulez vous pas attendre plus tard pour me parler ? Demanda-t-il en n'oubliant pas la présence des deux autres hommes.

- Non, ceci te servira sans doute de leçon...la lâcheté est un caractère qui ne passe pas inaperçu."

Les traits du jeune renard se durçirent mais il tenta de se contenir.

"- Alejandro, ne vas-tu pas un peu loin ? Intervint Don Nacho.

- Non, je veux que vous sachiez que je suis conscient des faiblesses de mon fils. Je ne veux les ignorer comme Don Jaime...

- Père, je...

- Tu n'as rien à dire, Diego, un homme qui fuit, n'a pas à se défendre.

- Je n'ai pas fuit, père ! Protesta-t-il, je me suis battu...à ma manière !

- Je ne te reproche pas que cela ! Rétorqua le paternel glacialement, je te reproche aussi ton inconscience, ton ignorance, ta passivité, ton égocentrisme, ton indifférence vis à vis certaines affaires politiques, ton manque de courage, de motivation, de combativité !"

Le coeur de Diego fut transperçé par ces mots cruels et tellement faux. Père, si vous saviez, si vous saviez vraiment qui je suis, vous regretteriez ces paroles.

Il aurait aimé dire qu'il avait aidé des personnes en difficulté grâce à son nom et sa richesse mais il préféra se taire, se contentant de subir la colère de son père.

"- Je vois, mon père, que vous êtes..déçu de moi, trembla-t-il en ravalant ses larmes de rage.

Les deux notables regardèrent le jeune homme avec pitié mais aussi avec regret. Eux aussi pensait voir en Diego, le lion d'Alejandro de la Vega.

"- Déçu est un mot faible, murmura son père, j'ai honte d'avoir un fils comme ça, je ne penserai pas que tu deviendrais ainsi à ton retour d'Espagne...Je regrette même que tu sois revenu..."

Alejandro se détourna de lui comme pour réfléchir à sa situation, Don Nacho et Don Fernando se regardèrent un peu mal à l'aise.

"- Je suis...désolé de ne pas être le fils que vous rêviez d'avoir, fit Diego en se souvenant de la confession de son père à Zorro quand il avait été blessé autrefois, j'espère que vous me pardonnerez de mon corportement.

- Tu peux te retirer, Diego, j'ai fini ce que j'avais à te dire."

Le jeune homme, le coeur brisé, souhaita bonne nuit aux trois hommes et s'enfuit dans sa chambre, tentant de retenir ses larmes.


Bernado prit peur en voyant le visage inhabituellement torturé de son jeune maître. Ce dernier se dirigea vers le passage secret, Bernado voulut le suivre.

"- Reste ici et range moi ça ! Ordonna Diego d'un ton froid tout en refermant derrière lui.

Le pauvre serviteur en fut dérouté. C'était la première fois qu'il lui criait dessus.


Tornado ne comprenait pas pourquoi son cavalier préféré était de mauvaise humeur, il ne comprenait pas non plus pourquoi il ne lui avait pas donné son habituel morceau de sucres comme à chaque fois qu'il partait tard dans la nuit. Le cheval noir s'était dirigé vers le pueblo en direction de la caserne.

Sur son dos, Zorro pleurait silencieusement.


Cuartel de Los Angeles.

Le capitaine Toledano qui avait reprit ses fonctions de commandant prit un peu d'air avec sa femme Raquel à l'extérieur du bureau tout en restant dans l'enceinte de la caserne. On l'avait rappelé d'urgence pour gérer la crise qu'avait déclenché le Senor Varga et ses hommes et il avait accepté d'interrompre son voyage pour l'Espagne. Il aimait bien Los Angeles, car il avait fini par apprécier la présence du hors-la-loi et le calme qu'il inspirait après chaque passage. De plus, il savait très bien que lui et sa tendre épouse, lui devaient la vie.

"- Commandant ! Zorro est sur le toit ! Hurla tout à coup un lancier.

Le couple sursauta et se regarda, confus. Il n'y avait pourtant aucun prisonnier à libérer ? Ni, un possible meurtre ou bien un quelconque trahison.

"- Raquel, rentre, pria le commandant Toledano.

Elle hocha la tête et s'enferma dans le bureau au moment où une forme noire tomba d'un des toits de la caserne.

"- Lanciers ! Capturez le ! Ordonna la voix grave du sergent.

Arturo espérait vivement que Zorro se débarrasse de lui rapidement pour pouvoir avoir une conversation. Il tira son sabre et s'élança vers le groupe de soldat qui s'était jeté sur le renard noir. Vif et agile, Zorro parvint à s'échapper de la masse d'homme et à regagner un endroit plus vide.

"- Commandant, dois-t-on lui tirer dessus ? Demanda le sergent Garcia aussi rouge qu'une pivoine.

Arturo vit alors que son sabre était absent de son uniforme et sourit comprenant que Zorro avait finalement exaucé son souhait.

"- Non, je veux que vous reculiez tous afin de l'encercler, je ne veux personne à moins de 10 mètres de lui ! Et pas d'armes à feu.

- Très bien, mon commandant...Hein ? Mais...comment on peut le capturer ?

- C'est un ordre, Sergent !"

Garcia abandonna et cria l'ordre. Dès lors, les soldats s'écartèrent de Zorro et formèrent un grand cercle autour de lui. Seul le commandant était situé en face de lui. Dans la lueur de nuit lunaire, Arturo put le visage crispé de Zorro, où des larmes glissaient sur ses joues, unique partie de son visage non caché.

"- En garde ! S'exclama le renard.

Le ton était forcé, comme étranglé. Le commandant se mit en position et l'échange débuta. Le renard semblait enragé, voire énervé. Ses coups n'étaient pas souples, ni stratégiques, ils étaient puissants comme s'il tentait de casser quelque chose. Arturo, en bon escrimeur, savait que c'était un désavantage car cela pourrait se retourner contre lui. Il fronça les sourcils, ce n'était pas l'habitude de Zorro de se battre de la sorte. Malheureusement pour lui, la puissance du renard le destabilisa et il lâcha son arme.

Zorro pointa son sabre vers lui, essoufflé. Il n'a pas le sourire de victoire habituel, remarqua Arturo qui ne comprenait pas la présence de l'homme masqué, ni son comportement. Il savait qu'il n'était pas un imposteur car sinon ses hommes l'auraient capturé les minutes précédentes.

Il croisa alors son regard et fut stupéfait. Il ne voyait que détresse, peur, désespoir. Ses yeux brillants de malice avaient totalement disparus.

Zorro lâcha alors son épée qui tomba au pied du commandant. Un silence de mort s'installa dans la caserne, même le Sergent Garcia n'osait pas hurler à ses soldats d'attraper le renard maintenant désarmé. Personne ne comprenait la raison de la venue de Zorro et personne ne voulait le capturer...parce que là, il n'y avait aucune raison concrète, même s'il avait déclenché la tumulte.

"- Commandante, dîtes à vos hommes de me capturer ou de me tuer, murmura Zorro en baissant la tête, je me rends."

Artura écarquilla les yeux. Non, c'était impossible ! Pourquoi le protecteur des pauvres, des faibles, du peuple venait pour se rendre ! Les lanciers s'agitèrent en se demandant que faire, eux aussi n'arrivaient pas y croire, surtout que c'était Zorro qui les avait libéré lors de la bataille contre l'Aigle et ils n'allaient certainement pas le capturer tout simplement parce que le renard le voulait.

"- Pourquoi ? Demanda le commandant, pourquoi, senor Zorro, après tout ce que vous avez fait ?

- Justement, Commandante, après tout ce que j'ai fait, répondit-il la gorge serrée en relevant ses yeux désespérés vers lui.

Arturo poussa un soupir.

"- Lanciers ! Hurla-t-il.

Ils se mirent au garde à vous.

"- Rentrez immédiatement dans vos quartiers, jusqu'à nouvelle ordre !"

Les soldats en restèrent abasourdis devant cet ordre, mais obéirent content de ne pas participer à la chute plausible du hors-la-loi dont certains commençaient à apprécier. Même le sergent ne protesta même si l'homme masqué valait 2000 pesos, son honneur ne pouvait pas se permettre de capturer un homme qui se rendait, ce n'était pas vraiment capturé...

"- Vous avez la chance inouie de m'attraper et vous ordonnez à vos soldats de rentrer chez eux ! S'écria Zorro à la fois surpris et confus, pourquoi ?

- répondez moi sincèrement à ma question et je répondrai à la votre."

Jamais il n'obtint de réponses. Zorro ramassa son sabre mais le saisit d'une manière étrange qui alerta Arturo. Il se jeta sur le renard avant qu'il ne fasse le geste fatidique et lui tordit le bras l'obligeant à relâcher son arme. Zorro avait tenté de se suicider sous ses yeux !

"- Lâchez moi, commandante ! Si vous ne voulez pas me tuer, alors je le ferai moi même !

- Pauvre fou, c'est la dernière chose que je pensai que vous seriez capable de faire !"

Il attrapa son propre sabre et avec son pommeau, le frappa à l'arrière de la tête. Le corps du renard s'effondra dans ses bras. Il le porta ensuite jusqu'à son bureau qui lui fut ouvert avant même qu'il frappe, déduisant que sa femme avait observé la scène par la fenêtre.

"- Emmène le dans la chambre, dit-elle l'air inquiet.

Il ne se le fit pas prier et le déposa rapidement sur le lit. Il referma ensuite la porte et alla s'asseoir sur une chaise tandis que Raquel observa l'homme inconscient dans le lit.

"- Qu'est ce qui lui a prit ? Murmura-t-elle.

- Je n'en sais rien, il doit être vraiment desespéré pour vouloir la mort.

- Il voulait mourir en tant que Zorro ?"

Arturo fronça les sourcils, comprenant où en voulait venir sa femme.

"- Je suppose.

- Alors ce n'est pas l'homme derrière le masque qui souffre, mais Zorro lui-même, dit-elle.

- Ou les deux."

Raquel n'ajouta rien, fixant le masque tentant du renard.

"- A qui tu penses ? Interrogea Arturo.

- Diego de La Vega, répondit-elle sincèrement.

Elle crut que son mari irait se moquer et lui dire que Diego était trop faible pour être Zorro mais il n'en fit rien.

"- Ne t'étais-tu pas trompé autrefois ? Remarqua-t-il à la place.

- Si, mais dans tous Los Angeles, il est le plus qualifié.

- C'est-à-dire ?

- Diego est un homme bon, attentionné, se souçiant des autres, il respecte l'humanité, il considère que tout homme mérite de vivre en paix...il ne se bat pas avec des armes mais avec des mots et avec ce qu'il possède."

Arturo étouffa un rire.

"- Tu as surement raison, je le pense aussi. Il a la même carure que lui, la même silhouette, la même façon de bouger aussi.

- Mais pourquoi veut-il mourir ?

- ça je l'ignore."


Quand il ouvrit les yeux, il se rendit compte qu'il n'était pas dans sa chambre mais dans celle du commandant. Pour avoir longtemps visité la caserne, il finissait toujours par reconnaître le moindre pièce.

"- Vous êtes enfin réveillé, dit une voix familière.

Zorro se redressa et aperçut le capitaine Toledano assis dans un coin les bras croisés. Il était toujours masqué et vétu de son uniforme noir, ce qui le soulagea un peu...

"- Votre père, Don Alejandro, sait-il que vous êtes ici ? Poursuivit rapidement le commandant.

Le renard sursauta, livide.

"- Vous avez enlevé mon masque ? Paniqua-t-il sans réfléchir.

Arturo éclata de rire plutôt content que le jeune homme ait cette réaction.

"- Non, je voulais juste savoir si j'avais bon.

- Vous...

- Je n'ai pas enlevé votre masque, senor Zorro, mais je doutais de votre identité.

- Comment ?

- En lisant les rapports du commandant Monastario, répondit le capitaine, et aussi parce que je reconnais l'agilité d'un homme que ce soit au combat, à cheval, ou bien quand il marche."

Diego ne dit rien, il était démasqué mais il savait que Toledano n'allait rien dire. Pourtant, il n'était pas venu ici pour parler avec lui.

"- Commandante, vous allez monter d'un grade si vous me jetez en prison et si vous me condamnez à mort, votre femme Raquel sera contente de votre promotion.

- Je doute que la mort d'un de ses amis la rendra heureuse, rétorqua sèchement Arturo.

- Quoi ?

- Raquel sait qui vous êtes, du moins, elle en a déduit, elle vous aime beaucoup, comme un frère, vous croyez réellement que je vais faire ça en plus ?

- Cela me permettrait d'arrêter cette mascarade ! S'exclama le renard.

- Le suicide ne résout à rien ! Fit l'autre homme un peu plus fort.

Diego palit. C'est vrai que ce n'était que le suicide qu'il cherchait.

"- Que penserait votre père en apprenant que son fils s'est suicidé pour tuer Zorro ?

- Zorro a tué Diego de la Vega ! Cria le jeune homme en arrachant violemment son masque qui montrait son visage torturé par la douleur et le désespoir, Zorro a tué le fils d'Alejandro de la Vega en revenant d'Espagne. Le vrai Diego n'existe plus !"

Arturo vit à quel point le cavalier noir avait détruit le jeune De la Vega. La souffrance se lisait dans son regard. Des larmes coulaient sur ses joues, c'était la première fois qu'il voyait à la fois Zorro et Diego en pleurs.

"- Diego, souffla le commandant en se levant pour poser ses mains sur les épaules tremblantes du plus jeune, vous ne devrez pas perdre espoir, vous ne devrez pas abandonné tous ce que vous avez construit, tous ce que vous avez apporté à Los Angeles. Le peuple a reprit confiance grâce à vous, il sourit, il rit, il vit grâce à vous. Si vous mourrez, qui pourrait-vous remplacer.

- Je n'ai plus la force de me battre, commandante, s'étrangla Diego, je...ne sais même plus qui je suis...Est ce que je suis Diego de Le Vega ? ou bien Zorro ?

- Zorro est Diego, et Diego est Zorro, fit Arturo, ils font partis de vous. Vous êtes ses deux personnes.

- Non, Zorro m'a détruit...

- Est ce que...votre père vous a reproché quelque chose ? Finit par demander Arturo.

Il sentit le jeune homme tressaillir lui faisant comprendre que oui.

"- Je ne vous oblige à rien, Diego, mais si vous voulez vous confier à moi, vous pouvez me faire confiance."

Le fils de la Vega releva la tête, hésitant. Le commandant avait autrefois donné sa confiance pour protéger Raquel, peut-être devrait-il faire de même...pour se protéger de lui-même ?