Bonjour tout le monde

J'espère que vous allez bien.

Je reviens vers vous aujourd'hui avec un petit OS qui est un Dramione. On reprend les bonnes vieilles habitudes.

Vous m'en direz des nouvelles.

Bonne lecture.

Disclaimer : L'univers et les personnages appartiennent à J.K. Rowling. Seule la trame ci-dessous est de moi.

Résumé : Hermione a donné rendez-vous à Drago dans un café pour une petite conversation.


La meilleure chose à faire


Année 2011

C'était une journée ensoleillée. Le soleil avait enfin décidé de sortir le bout de son nez. Les arbres étaient en fleurs. Drago était persuadé qu'il passerait une bonne journée et ses pensées s'étaient confirmées lorsqu'il avait reçu un petit message de la part d'Hermione lui proposant de prendre un café après leur journée de travail.

Drago avait souri même s'il trouvait ça toujours un peu idiot de s'envoyer des messages quand ils pouvaient traverser les couloirs du ministère pour se voir. Mais ça n'avait pas d'importance. Ce qui comptait était qu'ils se verraient.

Il avait attendu cette fin de journée avec impatience, travaillant d'arrache-pied pour ne pas voir les heures défiler. Puis dix-heures arriva. Drago quitta son bureau pour se rendre près de l'atrium. Il l'attendit. Ce furent les cinq minutes les plus longues de toute sa vie. Mais cela n'eut aucune important lorsqu'il la vit sortir de l'ascenseur avec tous ses autres collègues. Leurs regards s'accrochèrent immédiatement et Drago la vit rougir. Il esquissa un léger sourire en coin.

-Salut, lui dit-il.

-Salut. On y va ?

-Je te suis.

Ils quittèrent le ministère pour se rendre dans un café de Londres moldue qu'il connaissait bien. Drago se proposa d'aller commander les boissons pendant qu'Hermione s'installait. Il revint avec un cappuccino et un roulé à la cannelle pour elle et un thé vert et un muffin au chocolat pour lui.

-Je suis si prévisible ? lui demanda-t-elle.

-Je connais tes goûts, à force.

Hermione prit un morceau de son roulé, le trempa dans son cappuccino puis le dégusta. L'espace d'un instant Drago crut que rien d'autre ne pourrait la satisfaire autant que cette pâtisserie, ce qui était un véritable mystère pour lui. Drago n'aimait pas la cannelle. Il se souvenait très dbien e l'ahurissement dans le regard d'Hermione lorsqu'il le lui avait avoué. Comment est-il possible de ne pas aimer la cannelle ? lui avait-elle demandé. C'était ce qui rendait une pâtisserie fade, extraordinaire. À ça, il lui avait rétorqué comment était-il possible de ne pas aimer le miel. Tout le monde aimait le miel ! Ils avaient tous les deux campé sur leur position. Mais Drago s'en fichait, car ce jour-là, la cannelle et le miel avaient été les témoins de leur premier baiser. Il n'avait jamais autant apprécié le goût de la cannelle que celui se trouvant sur les lèvres d'Hermione.

-Alors ? fit-il. Pourquoi sommes-nous là, ce soir ?

Le visage d'Hermione changea immédiatement. Sa peau devint pâle alors que ses yeux semblaient fuir le regard de Drago. Il la vit mordre l'intérieur de sa joue alors qu'elle pianotait nerveusement sur la table. Quelque chose n'allait pas. Drago le voyait.

-Tu as passé une bonne journée ? lui demanda-t-elle d'une voix légèrement tremblotante.

-Hermione…

Hermione arrêta de pianoter lorsque Drago lui prit délicatement la main. La main de Drago était si chaude comparée à la sienne.

-Hermione qu'est-ce qui ne va pas ? Je n'aime pas te voir comme ça.

Hermione ferma les yeux quelques secondes pour tenter de reprendre ses esprits. Elle prit une profonde inspiration, expira lentement puis plongea son regard noisette dans les yeux gris et inquiets de Drago.

-Je… j'ai fait un test de grossesse ce matin.

Drago sentit sa respiration se couper alors qu'il avait raffermit sa prise sur la main d'Hermione. Il sentit son cœur s'emballer, sa bouche s'assécher alors que les mots d'Hermione résonnait dans sa tête. Une multitude de scénarios se construisaient dans sa tête alors qu'Hermione ne lui avait donné en réalité que la moitié des informations.

-Est-ce que… est-ce que tu es…

-Enceinte ? Non.

Drago avait pensé qu'entendre cette réponse lui redonnerait du souffle. Mais l'oxygène avait toujours du mal à remplir ses poumons et il eut besoin de prendre une bonne rasade de son thé pour pouvoir réhydrater sa gorge. Il n'avait cependant pas lâché la main d'Hermione.

-Mais je l'ai cru. Pendant au moins quarante-huit heures. Et je n'ai pas cessé de penser à ce qui se passerait si je l'étais. Je n'ai pas cessé de me demander, au cas où ce serait positif, s'il serait de toi ou de Ron.

Une pierre sembla tomber dans le creux de l'estomac de Drago. Il n'avait pensé ça. Au fait que le bébé aurait aussi pu être celui de Ron, le mari d'Hermione. Il avait plutôt pensé à lui et à ce qu'il aurait fait si Hermione avait été enceinte.

-Puis j'ai réalisé qu'il aurait forcément été de toi, parce que je n'ai pas couché avec Ron depuis des mois. Enfin, si je te dis tout ça, c'est parce que… parce que ça m'a fait comprendre que ce qu'on fait toi et moi, c'est mal. Et qu'on devrait arrêter.

-Non…

-Il le faut.

-Je n'ai pas envie.

-Sois raisonnable, Drago. On ne peut pas continuer comme ça. Ce n'est pas correct. Ce n'est pas honnête. On triche, on ment. Je trompe mon mari, tu trompes ta femme. Combien de temps crois-tu qu'il nous reste avant que ça se sache ? Ce test, c'est un message pour nous dire qu'il faut cesser tout ça. Reprendre le cours de nos vies. C'est la meilleure chose à faire.

Drago entendait, Drago comprenait, mais il n'arrivait pas à accepter ce qu'Hermione lui disait. Arrêter tout ça ? Après presque six mois à s'être embrassés, à avoir fait l'amour, à avoir profité des réunions qu'ils avaient à l'étranger pour se retrouver rien que tous les deux, dans cette bulle où ils s'amusaient à s'imaginer ce qu'aurait pu être leur vie s'ils avaient été un véritable couple. Un couple officiel.

Drago avait aimé chacun de ces instants et Hermione lui demandait maintenant de tout arrêter ? Non, il ne pourrait pas.

-Reprendre le cours de nos vies ? répéta-t-il. Mais ma vie était nulle, plate, sans but. Je la subissais. Je l'ai toujours subi. Puis tu es entrée dans ma vie d'une manière assez inattendue et j'ai eu l'impression qu'elle avait à nouveau un sens. Pour la première fois depuis longtemps, je me sentais vivant.

-C'est l'adrénaline qui te fait croire ça. Le goût du risque et de l'interdit.

-Non, c'est toi. Juste toi. Je me couchais en pensant à toi, je me levais en pensais à toi. Je n'avais qu'une hâte, c'était de pouvoir te voir, te serrer dans mes bras, t'embrasser, parler pendant des heures avec toi. Avec toi je revis et je sais que toi aussi.

Leurs mains étaient à présent entrelacées l'une à l'autre. Drago ne voulait pas rompre le lien car il savait pertinemment qu'à partir du moment où il la lâcherait, elle s'en irait et que tout serait terminé.

Les yeux d'Hermione étaient embués de larmes qu'elle s'efforçait de retenir. Cette situation était aussi dure pour elle que pour lui. Hermione avait passé ces deux derniers jours à se refaire le fil de leur relation. Elle n'aurait jamais pensé un jour se sentir aussi bien dans les bras de Drago. Tout ce qu'il lui avait dit, elle l'avait ressenti. Sa vie avec Ron n'était plus aussi trépidante qu'avant. Elle avait pourtant tenté, essayé de remettre un peu de vie dans leur couple. Mais rien n'y faisait. Ils pouvaient passer des jours sans se parler ou même se voir, Ron trop occupé dans la boutique avec son frère George et elle, plongée corps et âme dans son travail au département de la justice. Bien sûr Hermione avait ses deux enfants, Rose et Hugo qui avaient respectivement cinq et trois ans. Elle leur était complètement dévouée, mais Hermione était aussi une femme et Drago avait su le voir. Drago l'avait regardé en tant que telle, belle et désirable. Et encore aujourd'hui, malgré la tristesse qui se lisait sur son visage, Hermione pouvait voir à quel point Drago la trouvait magnifique, alors qu'elle se trouvait dans un état lamentable et qu'elle était en train de le quitter.

Elle baissa à nouveau son regard vers leurs mains et sentit Drago caresser délicatement le dos de la sienne de son pouce.

-J'aurais aimé que tu le sois. J'aurais aimé que tu sois enceinte.

-Tu ne peux pas dire ça, Drago, répliqua Hermione alors que les larmes coulaient.

-Pourquoi pas, si je le pense. Si tu es sûre qu'il aurait forcément été de moi, ça aurait facilité les choses. Tu aurais quitté ton mari, j'aurais quitté ma femme et on aurait recomposée et construit notre propre famille.

-Tu es complètement dingue.

-De toi, oui. Et même sans bébé, on peut toujours le faire. Les quitter pour être ensemble. Toi et moi.

-Mais les enfants ? Tu as pensé aux enfants ? Scorpius pour toi, Rose et Hugo pour moi. Comment crois-tu qu'ils prendraient la nouvelle si on leur disait qu'on détruisait leur équilibre pour vivre avec une autre personne que leur père ou leur mère ? Pour une passade ?

-Ce n'est pas une passade.

-Si Drago, c'est une passade, un moment de folie. Mais ce n'est pas fait pour durer. Toi et moi, on n'est pas fait pour s'aimer.

-Pourtant, c'est arrivé. On s'est aimé. On s'aime. Je t'aime.

-Non.

-Si.

-Tu aimes Astoria.

-Je t'aime, toi.

Hermione se frissonna et se maudit de réagir ainsi. S'il y avait bien une chose qu'elle avait redouté lors de cette relation adultérine, c'était bien que Drago lui dise un jour qu'il l'aime. Elle s'était souvent imaginée ce moment en pensant que ce serait le goût du risque et de l'interdit qui lui ferait dire ces trois petits mots. Ce jour-là encore, Hermione était persuadée que c'était l'idée que leur relation s'arrête qui le poussait à dire ça.

Il y avait pourtant une petite voix dans la tête d'Hermione qui lui disait que oui, ce que Drago lui disait était vrai. Que ce que Drago lui disait était sincère et que malgré la situation dans laquelle ils se trouvaient, il l'aimait réellement. Maintenant la question était de savoir si elle l'aimait également.

-Tu m'aimes aussi, affirma Drago.

-Tu ne veux pas me rendre les choses faciles, pas vrai ? dit-elle à travers les larmes avec un léger sourire triste.

-Non. J'aurais pu fuir au moment même où tu as dit que tu as fait un test de grossesse, mais je suis toujours là. Accroché à toi. Et tu as beau me repousser avec tes mots, ta main s'accroche à moi autant que je m'accroche à toi.

Hermione posa à son regard sur leurs mains entrelacées. Drago la caressait toujours de son pouce. Cette caresse était si douce. Hermione ne voulait pas qu'il arrête. Il avait raison. C'était paradoxal avec ce qu'elle lui disait. Vouloir se séparer de lui alors qu'elle avait besoin de son contact physique.

-Qu'est-ce que je dois faire pour que tu changes d'avis ? demanda Drago.

-Rien. Absolument rien. Ma décision est prise.

Puis son regard s'accrocha au sien et Hermione put y lire toute la tristesse que cette séparation signifierait. Elle y lisait leurs souvenirs, leurs baisers, leurs moments à deux, charnel et de tendresse. Leurs prises de tête.

-Une fille…, dit Drago d'une voix rêveuse. Je nous aurais bien imaginé avoir une fille. Avec ton nez et tes taches de rousseurs.

-Tes yeux, poursuivit Hermione.

-Ton insupportable caractère de Miss-Je-Sais-Tout.

-Et ton incroyable modestie.

-Tu l'admets enfin.

-Je n'admets rien du tout.

Ils sourient tous les deux en imaginant cette petite fille qui n'existait pas et qui n'existerait jamais. L'espace d'un court instant, Hermione se laissa dire qu'elle aurait été mignonne et choyée comme jamais par Drago et par elle avant de revenir à la réalité.

Ce serait de la folie.

-Tu la feras avec Astoria.

-Non.

Leurs boissons avaient refroidi et ils avaient à peine entamé leurs pâtisseries. Les londoniens entraient et sortaient du café, mais comme à leurs habitudes, Drago et Hermione étaient dans leur petite bulle. Drago prit les deux mains d'Hermione dans les siennes et les embrassa. Il avait pensé qu'elle les récupérerait, mais encore une fois, elle se laissa faire. Ses lèvres étaient si chaudes, si douces.

Elle frissonna.

-Je dois y aller, dit soudainement Hermione.

Drago secoua lentement la tête de gauche à droite en signe de désapprobation alors qu'Hermione acquiesçait avec le même rythme. Drago embrassa à nouveau ses mains, ferma les yeux, prit une profonde inspiration et libéra Hermione. Tous les deux se sentirent immédiatement esseulés, abandonnés, nus. Comment si une partie de leur cœur s'en était allé en rompant le lien. Hermione remit sa veste, prit son sac et se leva. Drago ne la regardait plus, les yeux fixés dans le vide. Hermione contourna la table, s'approcha de lui et déposa un délicat baiser sur sa joue.

Drago ferma les yeux pour apprécier ce moment de tendresse et cette délicate odeur d'agrume et de jasmin caractéristique du parfum d'Hermione.

-Toi comme moi, savons que c'est la meilleure chose à faire, lui chuchota Hermione.

Puis elle s'en alla.

Drago sembla se réveiller lorsqu'il entendit la cloche de la porte du café retentir. Elle partait. Elle s'éloignait. Drago sentit son cœur s'emballer, comme pris de panique. Hermione n'était pas là. Hermione n'était plus là. Le manque était déjà trop présent. L'idée qu'il ne pourrait plus l'embrasser lui donna une nausée soudaine. Il se leva avec hâte et quitta le café.

Hermione avait à peine parcouru la moitié de la rue lorsqu'elle se sentit faire volte-face pour être embrassée. Drago parvenait toujours à mettre de fougue et de douceur dans ces baisers, ce qui faisait totalement chavirer le cœur d'Hermione. Elle était d'ailleurs persuadée qu'elle pourrait céder et acquiescer à ce tout ce qu'il lui demanderait ici et maintenant, avec un tel baiser. Drago la serra contre lui aussi fort que possible alors qu'Hermione s'agrippait à tout ce qu'elle pouvait. Les pans de sa robe, sa nuque, ses cheveux. Peu importe. Elle devait profiter de ce baiser, qui serait le dernier.

Drago rompit leur baiser à contre cœur. Son nez frôlant le sien, Drago ouvrit les yeux pour plonger son regard dans celui d'Hermione et se rendit compte qu'il n'avait pas rêvé. Elle était bien en train de pleurer.

-On finira notre vie ensemble, lui dit-il. Et on formera ce couple qu'on s'est amusé à imaginer. Ce sera peut-être dans un an, cinq ans ou dix ans, mais toi et moi, nous finirons notre vie ensemble, parents de cette petite fille.

-Tu es complètement dingue, lui dit Hermione en souriant, mais le visage ruisselant de larmes.

-De toi, oui. Et je ne renoncerai jamais à toi.

Drago essuya larmes d'Hermione. Il l'embrassa une dernière fois et s'en alla.

000

Hermione transplana dans son quartier à une rue de la sienne. Il fallait qu'elle se reprenne. Il fallait qu'elle se calme. Il fallait qu'elle sèche ses larmes qui n'arrêtaient pas de couler. Il était hors de question que Ron et ses enfants la voient comme ça. Aussi calme que semblait avoir été cette conversation, Hermione en était ressortie bouleversée. Elle avait senti qu'elle aurait pu céder à tout moment. Mais elle avait tenu bon malgré la dernière phrase de Drago qui avait été comme un coup de grâce.

Il ne renoncerait jamais à elle.

Pourquoi souriait-elle ? Ça aurait dû l'effrayer ! La faire paniquer ! Son (ex) amant l'aimait et la voulait. Mais c'était Drago et Hermione savait qu'il ne ferait rien qui la blesserait et que malgré la douleur, il respecterait son choix, même s'il ne l'approuvait pas.

Hermione resta immobile quelques secondes devant sa maison, prit une profonde inspiration et entra chez-elle.

-Maman !

Deux petites têtes rousses foncèrent dans les jambes d'Hermione pour lui réclamer des bisous. Hermione s'accroupit pour les serrer très fort dans ses bras. Elle se sentit immédiatement beaucoup mieux.

-Je vois que vous avez eu droit à de la mousse au chocolat.

-Oui ! dit Hugo en riant avec une moustache de chocolat alors que Rose soupirait en roulant des yeux.

-Hugo tu manges comme un cochon, lui dit Rose les mains sur les hanches.

-C'est pas vrai ! râla Hugo en boudant.

-Si c'est vrai !

-C'est pas vrai !

-Si c'est vrai !

-Les enfants, calmez-vous. Laissez au moins maman enlever sa veste.

Hermione se redressa pour regarder Ron qui avait son manteau sur lui.

-Vous venez de rentrer ? demanda-t-elle surprise.

-Non, je sors, dit-il en mettant son écharpe. Je retourne à la boutique voir George. Il est sur une création qui lui prend énormément de temps. Je vais l'aider.

-D'accord.

-J'ai fait dîner les enfants. Tu pourras leur donner le bain et les coucher. À demain.

Ron quitta la maison.

Pas un bonsoir, aucun intérêt sur la journée qu'elle avait passé au travail. Rien. Comme d'habitude, pensa Hermione. Elle se laissa imaginer une fraction de seconde donner le bain et coucher ses enfants avec Drago avant de se reprendre. Elle avait quitté Drago, elle ne devait pas penser à ça.

-On fait la course jusqu'à la salle de bain ? proposa-t-elle à ses enfants.

-Oui ! firent Rose et Hugo en sautillant.

-Un, deux, trois !

Hermione eut un large sourire en voyant ses enfants courir avec leurs petits pieds jusqu'à la salle de bain. Rien que pour leurs rires, Hermione savait qu'elle avait fait le bon choix.

000

Il était très tard lorsque Drago rentra chez lui. Après s'être séparé d'Hermione, il s'était senti incapable de rentrer au manoir. Il était donc retourné au ministère et avait continué à travailler jusqu'à ce que sa vision devienne trouble dû à la fatigue. Il n'y avait que le travail qui lui permettait de ne pas penser. Et il ne voulait pas penser à Hermione. Mais son visage hantait son esprit malgré le travail. Elle lui manquait déjà. Il se demandait même comment il ferait maintenant qu'elle ne serait plus qu'une simple collègue.

Drago sentit encore son cœur s'emballer. Il ferma les yeux, inspira et expira profondément. Il fallait qu'il se calme. Il se reprit et monta les escaliers quatre à quatre. Drago entra immédiatement dans la chambre de son fils. Il voyait sa petite tête blonde dépasser de sa couverture. Scorpius. Le petit garçon de cinq ans serrait contre lui la peluche d'un hibou gris aux yeux verts que Drago lui avait offert à la naissance.

Son cœur s'apaisa immédiatement. Il se pencha pour embrasser le front de fils et alla dans sa chambre.

Après un passage dans la salle de bain, il se coucha près d'Astoria, les yeux rivés sur le plafond.

-Tu rentres tard encore, entendit-il.

-Je sais, répondit-il d'une voix blanche.

-Dure journée ?

-Affreuse. J'ai perdu quelque chose à laquelle je tenais beaucoup, aujourd'hui.

Drago entendit Astoria soupirer.

-Je pars dès demain en Italie avec ma sœur et ma mère. Pour une semaine.

-Tu ne pouvais pas me dire ça plus tôt ?

-Tu n'avais qu'à rentrer plus tôt.

Drago soupira bruyamment. Elle lui faisait le coup à chaque fois. Astoria le prévenait toujours la veille pour le lendemain qu'elle partait il ne savait où et il s'en fichait.

-Tu l'as dit à Scorpius ?

-Tu le feras.

-Pour changer... Tu ne viendras pas te plaindre lorsque Scorpius te fera la tête à ton retour.

Drago lui tourna le dos et ferma les yeux. Le visage d'Hermione apparut immédiatement à son esprit et il esquissa un léger sourire.

Il finirait un jour sa vie avec elle.

000

C'était à croire que la nature était en accord avec lui. Il pleuvait à torrent ce jour-là. Le ciel était gris, presque noir et les parapluies résistaient difficilement à la puissance de la pluie. Qui aurait pu croire que le soleil avait brillé haut dans le ciel la veille ? Qui aurait pu croire que la veille à la même heure Drago ne pensait qu'à une chose, pouvoir serrer Hermione dans ses bras. Qui aurait pu croire que ce jour-là, il savait que ça n'arriverait pas.

Pas lui.

Il aurait voulu croire à un rêve ou à un cauchemar. Mais il devait se rendre à l'évidence, Hermione l'avait quitté. Ce fut donc le cœur lourd que Drago s'était levé (Astoria était déjà partie), que Drago s'était préparé, qu'il avait emmené son fils à l'école des petits sorciers, puis qu'il s'était rendu au Ministère.

Une fois arrivée près de l'atrium, Drago l'avait immédiatement repéré avec ses cheveux broussailleux, mais pourtant si doux. Hermione était entrée dans un des ascenseurs avec Harry. Leurs regards s'étaient croisés, puis Hermione avait baissé la tête et l'ascenseur avait amorcé sa descente.

Drago avait rejoint son bureau quelques minutes plus tard. Comme à son habitude, une pile de dossiers l'attendait sur son bureau. Mais son regard s'attarda une sur petite enveloppe, délicatement déposée près de sa plume. Y était simplement inscrit son prénom. Drago s'installa dans son fauteuil, prit l'enveloppe, la décacheta et en sortit un petit bout de parchemin :

Drago,

Avec tout ce qu'on s'est dit hier soir, j'ai oublié de te dire quelque chose de très important : Je t'aime. Tu dois sans doute le savoir puisque tu l'as toi-même affirmé, mais je tenais à te le dire.

Je t'ai forcément aimé pour me laisser embarquer dans une telle aventure. Je t'ai forcément aimé pour avoir pris de tel risque avec toi. Je t'ai forcément aimé pour m'imaginer une vie de famille avec toi. Et au moment où j'écris ces mots, je t'aime encore et je sais que mes sentiments ne s'en iront pas aussi facilement que je le souhaiterais. Je ne regrette absolument rien de ce qui s'est passé entre nous, parce que je sais tout ce qui est arrivé était réel et sincère. Mais nous devons préserver nos familles, nos enfants.

Tu sais aussi bien que moi que c'était la meilleure chose à faire et j'espère que tu ne m'en voudras pas.

Je t'embrasse.

Hermione.

Drago rangea la lettre dans son enveloppe et la rangea dans un tiroir avec un léger sourire. Hermione l'aimait et venait de l'avouer à travers cette lettre. Cela lui donna de l'espoir. L'espoir qu'un jour, Hermione et lui pourraient enfin vivre leur amour au grand jour. Mais il allait devoir être patient pendant un an, cinq ans ou dix ans, peu importe. Drago était prêt à attendre.

C'était la meilleure chose à faire.

000


Et voilà !

C'était la fin de ce petit OS Dramione. J'espère qu'il vous aura plu.

A bientôt j'espère.

Gouline971