Bonjour tout le monde !
Voilà le défi suivant qui a été posté sur mon blog par Camille.
En espérant qu'il vous plaira,
E
Ras le bol de ce type ! Depuis quand il se donne la permission de régenter ma vie ?! Non mais hé ! Je lui en pose des questions ?! Est-ce que je me préoccupe un tant soit peu de lui ?! Non ! Alors qu'il fasse de même ! C'est facile, il n'a qu'à faire comme si je n'existais pas et moi… Bah je continuerais à l'ignorer ! J'ai passé l'âge d'avoir quelqu'un qui vérifie mes allers et venues ! Surtout qu'aux dernières nouvelles je n'ai jamais eu d'ennuis !
Et puis c'est quoi cette expression 'pas convenable pour une femme comme vous' ? Et puis c'est quoi 'une femme comme moi' ? Il commence son baratin par des compliments d'usage : belle prestance, cheveux d'une couleur magnifique et des yeux… Bah oui, j'en ai deux abruti ! Mais c'est pas vrai qui est ce qui m'a collé une engeance pareille ?! Euh, ça par contre je sais…
Mais quelle idée, dites moi pourquoi je suis venue ? Pourquoi j'ai quitté mon appartement de célibataire pour venir à ce pince-fesses guindé ? Pourquoi n'ai-je pas tout simplement annulé prétextant une quelconque maladie hautement contagieuse qui m'empêchait de me trouver à moins de 100m de mes semblables ? En plus, il me suffisait d'envoyer un texto, et hop, le tour était joué. Pas besoin de parler.
De toute façon, je ne sais pas mentir. Tout ce qui sort de ma bouche n'est que la vérité pure et dure. Souvent plus dure que pure mais bon à chacun son point de vue. Je ne suis pas diplomate et je ne fais aucun effort en ce sens. Pourquoi rajouter des formes pour en venir au même après tout ? Autant aller directement au but, gérer la situation et se casser.
Tiens en parlant de se casser, peut être pourrais je… Oich, la porte de sortie est gardée par un cerbère, pas moyen de se faufiler discrètement en plus la présence de moldus m'empêche de transplaner… Bon il va me falloir être patiente. Encore une option que ma mère n'a pas pris à ma naissance. Je ne suis pas patiente. Je suis plutôt une tornade rousse, une sauvageonne. Peut être est ce cela 'une femme comme moi' ?
Je regarde mon interlocuteur qui continue son galimatias de compliments, d'anecdotes personnelles et… Comment fait il pour ne pas voir qu'il me saoule… Qu'il me gave… Que je préférerais être loin de lui et de tout cela ?! Mais non il continue le bougre ! Calme toi ma fille, c'est pas le moment de lui sauter à la gorge… Mais il me mate les seins ! C'est pas vrai ! Il fait deux fois mon âge et il me reluque comme s'il avait ne serait ce que la moindre chance de conclure !
Il va falloir que j'arrête le massacre avant de le tuer sur place. Bon il dit quoi ? Il me parle d'art… Ah non de sport. Oh non, c'est pas vrai encore un sportif ! Encore un de ces mecs qui pensent que les filles ne sont attirées que par des tas de muscles sans cervelles… Pour servir de bouillottes pourquoi pas, mais ça lasse vite… Pas que j'ai déjà essayé, non… Enfin.
J'ai tenté mais au bout d'une heure à écouter ce sportif discourir sur les bien faits du rugby, je m'étais éclipsée aux toilettes pour ne jamais revenir. Avoir le visage de refait à grand coup de crampons, je ne vois pas l'intérêt… Bien que je dois avouer que le calendrier de cette équipe française… Bon revenons en à nos moutons, et plus exactement à celui que je vais envoyer voir ailleurs si j'y suis.
- Excusez moi, dis je de la voix la plus calme que j'ai en stock. Qu'entendez vous par une 'femme comme vous' ?
Je le vois ouvrir plusieurs fois la bouche avant de se ressaisir. C'est vrai que ça doit remonter à dix minutes maintenant mais bon, mieux vaut tard que jamais. Bien que pour lui, il aurait peut être mieux valu que ce soit jamais.
- C'est juste que vous êtes absolument magnifique et que…
- Oui, j'attends.
- C'est juste que…
Le pauvre s'entortille dans ses mots, il cherche une issue de secours qui viendra ou pas. Je le regarde avec un sourire. Mon petit gars, ne t'en fais pas, je vais te porter l'estocade finale. Je pose mon verre sur la table à notre gauche et lisse ma robe de telle façon que mon décolleté s'en trouve agrandit. Il ne faut pas croire que je fais ça innocemment, tout est calculé, au millimètre près.
- C'est bon, pas la peine de vous donner du mal. Je vous attire et vous voudriez bien que je vous tienne compagnie cette nuit. C'est ça ?
Il ouvre la bouche, étonné. Que dis je ! Choqué par ma franchise. Mais c'est comme ça, je n'ai pas envie de perdre mon temps avec lui. Que ce soit maintenant ou plus tard. Il hoche la tête, tout en regardant autour de nous si quelqu'un m'a entendu. Il est sur qu'il perdrait sa position de male macho si l'un de ses homologues venait à savoir que j'avais pris les choses en mains.
- Alors voilà, le deal. Je te dis avec quelle femme tu as une chance et toi tu m'ignores tout le reste du temps. Ca te convient ?
Toujours incapable de parler, il hoche la tête les yeux exorbités. Je me retourne alors vers les invités. Je cherche une grande blonde… Elle va être ravie de croire qu'un homme s'intéresse à elle. Et moi, ça me fera des vacances. Je ne l'entendrais pas se plaindre qu'elle ne s'est pas faite draguer de toute la soirée, alors que la cousine Dorothy change de cavalier comme de chemise. Il faut dire qu'elle est loin d'avoir le physique de notre cousine Dorothy… Mais ça je n'ai pas encore eu l'audace de lui dire.
Je la repère enfin dans un coin de la salle, à manger des gâteaux apéritifs comme si sa vie en dépendait. Comment veut elle attirer un homme digne de ce nom si elle se goinfre dans un coin, presque avec la pancarte 'future vieille fille, passez votre chemin' autour du cou ? Et puis cette robe ?! Je me demande bien qui a pu lui conseiller de mettre ce bout de chiffon…
Oups, je crois que c'est moi… Je dois dire que j'ai fait fort sur ce coup là ! Réussir à lui faire mettre cette horreur. Un véritable exploit que je n'aurais pas atteint si nous ne nous étions pas disputées allègrement hier soir juste à mon arrivée chez les parents. A peine avais je franchi la porte, que Madame me sautait à la gorge avec ce surnom débile de 'monstre' et sa peur ahurissante de mes pouvoirs. Pour une fois, j'avais choisi la ruse. J'avais feins d'ignorer ses sarcasmes et ma vengeance n'en avait été que meilleure. Une vraie Serpentarde quand j'y pense…
Bon maintenant que la cible est trouvée, il ne me reste plus qu'à envoyer l'abruti sur elle. Euh vers elle, je voulais dire. Enfin je me comprends. Je lui décris donc ma charmante sœur, Pétunia, lui donne deux trois petits détails qui pourraient l'aider à passer les premières barrières. Ce qui chez Pét' ressemble plutôt à la frontière israélo-palestinienne qu'à une vulgaire barrière de timidité, m'enfin passons. Le gars me lâche enfin, je peux respirer et reprendre ma procession dans cette salle.
Je n'ai pas fait deux pas que ma charmante cousine Dorothy me tombe dessus. Qu'ai-je donc bien fait de mal ?! Ce n'est pas que je ne l'aime pas, c'est juste que je veux fuir toutes ces mondanités qui commencent à me soulever le cœur. Tous ces faux-semblants et ces sourires froids me donnent la nausée. Ces embrassades sont vides de sens et n'ont pour unique but que donner l'illusion que les malentendus et les conflits sont restés à la porte.
Je regarde ma cousine Dorothy. Un beau brin de fille, il faut bien le dire. Brune, élancée, pas un pet de graisse et le sourire constant sur les lèvres… A rendre jalouse la plus belle des femmes. Et sa bonne humeur ! Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi enjouée qu'elle à croire que sa vie est un conte de fée où l'unique problème qui pourrait surgir un matin serait un bouton sur son délicieux petit nez… Bien que les mecs n'y trouveraient sans doute rien à redire.
- Dorothy, qu'est ce qui t'arrives ?
- Tu as vu ?
- Quoi donc ? dis je blasée d'avance par le ragot qu'elle ne va pas tarder à me servir.
- Ta sœur…
Et la voilà qui part dans un monologue sur ma sœur et l'horrible bonhomme que je lui ai refilé. Je retiens tout de même deux ou trois informations tel que le fait qu'il soit gérant d'une quincaillerie dans lel centre de Londres. Mouai… Je me contenterais d'un sportif… Un type qui peut me parler de perceuses du soir au matin, non merci très peu pour moi.
Je la regarde l'œil vague, je le sens bien mais je commence à approcher de la limite critique. Je ne vais pas tarder à atteindre les sommets de 'j'en ai plein le dos'. Il faut à tout prix que je trouve ma mère et que je parte. Ou peut être devrais je plutôt parler à mon père… J'ai toujours eut plus d'affinités avec lui… Et puis il est plus facilement 'contrôlable'…
Je m'éloigne de ma cousine, non sans lui avoir jeté un regard désolé et une excuse à deux noises. Ma semaine a été une vraie catastrophe. Enfin pire même que cela. Alors le mariage de mon cousin au troisième degré… Je m'en serais bien passée ! Pour en remettre une couche, oncles, tantes et autres dérivés n'ont pas hésité à me poser des questions sur ma vie personnelle avant de prendre des airs larmoyants à l'écoute du vide sidéral de celle-ci.
Comme si j'avais le temps de me trouver un petit ami ! J'ai bien d'autres choses à faire et… Et puis ça ne sert à rien ! Bon okay, je suis de mauvaise foi, mais je dois avouer n'avoir jamais vécu de relation suffisamment longue pour savoir le 'bonheur' d'être en couple. Au bout de trois semaines en général, ils partent la queue entre les jambes sans oser lever la tête. Le dernier en date n'avait pas hésité pourtant à me dire qu'avec mon sale caractère je ne trouverais jamais personne d'assez suicidaire.
J'avoue qu'encore aujourd'hui cela me blesse. Mais ils ne supportaient pas que j'ai des opinions différentes ou encore que je ne veuille pas être en perpétuelle pamoison devant eux. J'ai ma vie, ils ont la leur, on se retrouve le soir pour en discuter. Je ne sais pas comment font ses filles pour téléphoner toutes les heures à leur petit ami ou encore pour les écouter béatement. Le soir, j'ai moi aussi envie de raconter ma journée de m… Et de critiquer tout à loisir les gens. Ce n'est pas un passe temps typiquement masculin, mince !
Toujours est il que je suis célibataire et que contrairement aux apparences cela me pèse royal sur le haricot mais qu'il est hors de question que je me contente du premier type venu ! Pour l'instant mon boulot bien que passionnant et enrichissant me comble. Enfin presque. Et voilà, je sens une bouffée de rage qui monte… Faut vraiment que je parte avant de faire une bêtise.
- Maman, je vais y aller.
- Mais Lily, le buffet vient juste de commencer !
- Je suis fatiguée, je rentre.
Je ne lui laisse pas le choix. Je l'embrasse sur le front et pars vers la sortie. Je vois bien du coin de l'œil des hommes me déshabiller du regard mais je ne prends pas la peine de me retourner vers eux pour leur dire de ranger leurs yeux. Ils pourraient prendre ça comme une manœuvre d'approche et je ne serais pas sortie de l'auberge ! Une fois, sur le perron, j'inspire un grand coup.
Pour un soir de juin, l'air est plutôt frais mais le ciel est magnifique. Je n'ai pas envie de rentrer tout de suite et puis je sais que mes parents ne seront pas à la maison avant plusieurs heures… Je vais avoir leur maison pour moi toute seule… Avant cette simple idée m'aurait fait bondir de joie mais là, tout de suite, ce n'est pas ce dont j'ai besoin.
Je sors mon portable de mon sac à main et appelle le dernier numéro…
- Salut mon Ange, tu es dispo ?
Ange… Ou Angela Blow. Ma meilleure amie depuis Poudlard. La seule qui me comprend et qui ne cherche pas à me changer. A vrai dire, sans exagération ni mauvaise foi, je pense qu'elle a un caractère bien plus difficile que le mien. Pour preuve, elle a réussi à garder Sirius Black ! Lui le pire séducteur de Poudlard bave devant elle et lui obéit au doigt et à l'œil. Ce qui est aussi vrai dans l'autre sens.
Un an après notre sortie de Poudlard, ils filent encore le parfait amour tous les deux et je ne serais pas étonnée de recevoir bientôt un faire part de leur cotés. Au moins, je pourrais de nouveau mettre cette robe qui m'a coûté les yeux de la tête…
Une demie heure plus tard je la retrouve dans un de nos bars préférés. J'ai eu le temps de passer chez mes parents pour me changer et enfiler des vêtements qui me correspondent plus. J'ai nommé un jean et un débardeur !
- Alors Lily, si tu me disais pourquoi tu as fuit ce mariage pour venir t'enterrer avec moi dans un bar ?
