Avec délectation, elle regarda l'aiguille percer l'obstacle que représentait sa peau. Elle savoura la vue de son pouce exerçant une pression sur le bout, et rejeta la tête en arrière de plaisir, à la vue du liquide qui pénètre doucement, comme pour faire durer cet accès à la délivrance, en elle-même. Puis vient le sentiment de jouissance, lorsque ce serpent de luxure se répand comme une caresse dans les veines, cheminant, jusqu'à ce que chaque parcelle de ce corps puisse jouir à son tour de ce bien être.

Elle resta là allongée quelques instants, vivant à travers ce silence. Elle jeta un rapide coup d'œil à la pièce. Un sourire passa rapidement sur ses lèvres. Des cadavres de bouteilles, des corps à demi nus par ci par là, quelques cristaux jonchant les tables. C'était son monde, tel qu'elle le souhaitait, tel qu'il l'enivrait.

Le soleil au dehors commençait à peine à percer derrière la montagne. Elle avait toujours aimer le matin, ces quelques heures où le monde endormi offre un répit inespéré, que seuls de rares chanceux sont à même de connaître.

Elle attrapa sa paire de bas et les remonta l'un après l'autre contres ses jambes déshabillées. Elle glissa délicatement ses pieds dans une paire d'escarpins et dénichant sa robe, l'enfila, observant le reflet de son dos nu et décharné dans le miroir.

Adroitement, de son long doigt fin aux ongles parfaitement vernis, elle récupéra une des pilules abandonnées sur la table et la porta presque respectueusement à ses lèvres.

Une nouvelle onde de chaleur la traversa toute entière, la faisant se cambrer de plaisir. Elle resta un court instant pétrifiée, ressentant chaque salve la rapprochant de l'extase. Avec un nouveau sourire carnassier perdu sur sa bouche, elle s'approcha du miroir.

D'un coup de baguette elle fit disparaitre de son cou, de ses épaules et de son décolleté les marques et griffures, souvenirs de ces instants sauvages qui la faisaient vibrer chaque nuit. Elle appliqua ensuite généreusement sur ses lèvres une couche d'un rouge profond et après un dernier regard à son image, elle tourna les talons.

Silencieusement, elle vint déposer un baiser sur le front albâtre du jeune homme et sortit de la pièce.

Avec délice elle quitta cet enfer si attirant dont elle ne pouvait s'échapper, ne laissant derrière elle qu'une trace rouge sang sur le corps endormi du péché.

La journée de Pansy Parkinson pouvait commencer.