André, mon frère, mon ami, mon a...

Par Timeye

Depuis quelques heures, le sommeil l'avait fui. Allongée dans son lit, Oscar se retournait sans cesse dans ses draps, les événements de la journée tournant en boucle dans son esprit; son carrosse avait été attaqué et le peuple souffrant de Paris avait tenté de tuer André. Cette pensée l'attristait. Encore une fois elle ne l'avait pas écouter, faisant fi de ses conseils avisés, et encore une fois, André avait risqué sa vie pour elle.

"André..." songea-t-elle tristement "Pourquoi tant de prévenance à mon égard? Pourquoi ne peux-tu guère aimer une femme... une vrai femme?"

La jeune femme laissa planer un léger silence avant de murmurer pour elle-même, "Mon ami, à plusieurs reprises tu as risqué ta vie pour moi..."

Mon ami? N'est-il pas plus que cela ? se demanda-t-elle intérieurement.

Oscar soupira. Elle était perdue. Elle croyait aimer Fersen mais cela n'était qu'une chimère; puis vint la brutale déclaration d'André. Oscar l'avait alors congédié. Cependant, cela n'était pas dû à ce geste indélicat et déplacé; non, Oscar l'avait congédié pour trois raisons. Elle pensait qu'André méritait mieux qu'elle; une vraie femme, docile et aimable et non une femme-soldat passant son temps à mentir et tromper son entourage. Par ailleurs, elle ne lui attirait que des ennuis du fait que son orgueil lui interdisait de s'abaisser à écouter ses conseils. Par sa bêtise, André était désormais borgne, ayant risqué de peu l'aveuglement suite au combat avec Bernard. Enfin, en sa présence, Oscar ressentait une forte émotion, à la fois douce et étrange: une émotion inconnu qui lui faisait peur.

Oh, combien elle avait souffert en le congédiant ainsi, lui son frère, son seul ami, congédié comme un simple valet! Elle s'était retrouvée seule, pareille à sa triste enfance avant l'arrivée d'André. Elle se souvint avoir pleuré contre son gré le soir venu, les larmes dévalant silencieusement ses joues. Elle se rappela alors l'immense joie ressentie en le retrouvant au sein des Gardes Françaises, combien même sa fierté lui avait empêché de le montrer. Mais il venait de se produire ce terrible incident.

Oh, comme elle avait craint pour lui, pour sa vie... ! Si Fersen n'était pas venu..., elle n'osait pas s'imaginer la suite des événements. D'ailleurs, avait-elle seulement pensé à le remercier? Oscar eu beau creuser dans les méandres de sa mémoire, elle ne se souvenait uniquement que de son angoisse et sa crainte vis-à-vis du sort funèbre d'André.

D'un bon, la jeune femme se leva et s'installa devant son miroir. Elle se devait de regarder la vérité en face: André Grandier, son frère d'arme et ami, n'avait jamais failli à sa tâche et était toujours présent pour elle. Il représentait bien plus qu'un simple frère pour elle; cette fraternité n'était en réalité que de l'amour, et cela, depuis des années. Un amour qu'elle ne voulait pas découvrir.


Très vieux one-shot posté le 29/10/2012 sur ExcessFanfiction4Ever sous le pseudo Ines

Réecrit et modifié le 18/03/2015