Hé coucou. Voici une nouvelle fiction qui trottait dans mon cerveau depuis quelques temps...Cette fois-ci, j'ai envie de vous donner l'occasion de participer activement à l'aventure... Cette fiction fera 69 chapitres, et je vous donnerai 67 fois la possibilité de choisir ce que vous voulez lire dans le prochain chapitre... Je vous explique après l'introduction..

20 Juillet 2011,

« Vous devez vous reposer Magnus. Que vous restiez ici ou que vous alliez dans votre chambre, peu-importe, mais si qui que ce soit vous voit ne serait-ce que près de votre bureau, je me chargerai personnellement de vous tirer une balle dans l'autre jambe. »
Depuis son lit d'infirmerie, Helen foudroya Will du regard, et celui-ci rougit de l'audace de son propre discours.
« Ok, pas personnellement. J'enverrais Tesla le faire, ce sera sa revanche. Concéda-t-il en haussant les épaules.

- Croyez-moi, vous remplacer encore l'espace de quelques jours ne me fait pas plaisir, mais on est passé à deux doigts de vous perdre. Vous devez vous reposer. »

Helen savait que son protégé avait raison. Chaque inspiration lui était douloureuse, et elle grimaçait de douleur chaque fois qu'elle s'étirait. Elle avait été séparée de l'équipe alors qu'ils chassaient en phénomène, phénomène qui l'avait piégée sur un toit, planté ses dents dans sa jambe, et balancée par dessus-bord dans la rue ne contrebas. Sa chute avait été stoppée par la clôture sur laquelle elle s'était empalée. L'un des piquets en fer forgé s'était enfoncé dans la peau tendre de son ventre, causant assez de dégâts pour la tuer. Will et Henry l'avaient secourue assez tôt pour que Bigfoot puisse la sauver. Elle était passée sur la table d'opération, et après deux semaines sous sédatifs, elle allait bien. Mais elle devait voir les choses en face : Il faudrait qu'elle y aille doucement encore quelques semaines. Elle ferma les yeux et soupira.

« Très bien...

- Vous avez un sacré bol de vous en être tirée. »

Elle acquiesça. Elle avait été assez stupide pour prendre en chasse un Cerbère géant à elle toute seule, une erreur qui aurait bien pu la tuer sans le professionnalisme dont son équipe avait fait preuve.

« Pourriez-vous attraper les béquilles ? Je vais monter dans ma chambre. »

Will s'exécuta et tendit les béquilles à Magnus. Il était surpris de la voir se plier à ses ordres sans plus discuter. Il sourit. C'était soit un effet secondaire de la morphine, soit elle était pleinement consciente d'avoir cette fois frôlé un aller simple vers sa tombe.

Quand il la vit grimacer alors qu'elle s'asseyait sur le côté du lit, il vola à son secours pour l'aider à se redresser, un bras autour de sa mince taille et un des siens autour de ses épaules. Helen le remercia silencieusement. Elle n'avait pas imaginé qu'il lui serait si dur de rester debout. Elle prit une brusque inspiration qu'elle bloqua dans ses poumons, et prit les béquilles des mains de Will. Quand elle eut trouvé l'équilibre sur sa jambe gauche, elle était déjà en sueur et à bout de souffle.

Le jeune homme l'observa alors qu'elle tentait d'atteindre la porte, chaque pas plus assuré et stable que le précédent. Il doutait que la laisser claudiquer jusqu'à sa chambre soit raisonnable.

« Magnus... Laissez-moi vous accompagner.

Elle s'arrêta, dos à lui.

- Ca ira Will. »

Elle pouvait déjà sentir une vague de nausée se soulever au creux de son estomac, et une immense fatigue l'envahir, et elle savait qu'elle aurait mal partout au réveil le lendemain, mais elle ne laisserait personne assister au spectacle. Elle venait de passer deux semaines à moitié consciente dans un lit d'infirmerie, à devoir supporter l'inactivité. A présent, elle était bien décidée à montrer que la patronne était de retour, en vie, et en forme.

Will hésita. Quelqu'un de normal n'atteindrait jamais la chambre...Cela dit, le Dr. Magnus n'était pas quelqu'un de normal. Pourtant, sa détermination seule ne serait pas suffisante pour la guider sans encombre jusqu'à son lit douillet. Il décida que le mieux à faire était encore de la laisser penser qu'elle pouvait le faire sans aucune assistance, tout en la suivant à distance, au cas où.

« Si vous le dites... » Dit-il, peu convaincu.

Elle boita jusqu'à la porte de l'infirmerie, qu'elle tenta d'ouvrir. Malheureusement, il lui fallait la tirer vers elle, ce qui se trouvait être bien plus difficile que de la pousser. Will accourut pour l'aider.

« Merci. »

Elle sautilla jusqu'à l'ascenseur, et avant que les portes ne se referment sur elle, elle regarda soudain Will :

« Oh, et s'il vous plaît, faites moi parvenir les derniers rapports. J'ai besoin de rattraper mon retard sur les événements de ces deux dernières semaines. » Dit-elle en tentant de masquer un rictus de douleur alors que la cicatrice sur son abdomen se réveillait soudainement.

Les portes de l'ascenseur se refermèrent avant que le psychologue ne puisse répondre. Il eut un rire de gorge et sourit en secouant la tête.

« Ou pas. » Chuchota-t-il pour lui même.

҉

Il lui fallut un quart d'heure pour atteindre sa porte en s'arrêtant lorsque la douleur était tellement intense que ses yeux s'emplissaient de larmes, l'empêchant de voir nettement où elle se dirigeait, ou lorsqu'elle avait besoin de reprendre son souffle, appuyée contre un mur.

Quand elle atteint la porte de sa chambre, elle était heureuse de ne porter qu'un shirt et un débardeur, car ses efforts l'avaient laissée couverte d'une fine pellicule de sueur, et elle pouvait entendre son pouls bourdonner dans ses oreilles, et sentir son sang courir avec fureur dans ses artères.

Elle avait chaud, et cela n'avait rien à voir avec la saison estivale.

Elle poussa la porte qui s'entrouvrit, et elle remarqua immédiatement que quelque chose ne tournait pas rond. Premièrement, sa lampe à huile était allumée sur sa table de nuit, et la flamme dansait au rythme de la brise qui entrait par la fenêtre ouverte... Elle s'immobilisa. Quelqu'un était là. Elle pensa l'espace d'un instant que Will avait peut-être envoyé Bigfoot préparer sa chambre... Mais elle sentit l'odeur discrète d'après-rasage qui n'appartenait qu'à Nikola, et elle ouvrit la porte à coup de pied, laissant échapper un grognement lorsqu'elle s'appuya sur la mauvaise jambe, envoyant une décharge électrique traverser son système nerveux, emplissant son champ de vision de points lumineux et colorés.

Avant même qu'elle ne comprenne ce qu'il se passait, le bras de Nikola l'entoura pour l'aider à s'installer sur le lit.

« Helen, ton côté borné est certes très attirant, mais il aura ta mort. » Déclara-t-il d'un ton plein d'inquiétude, lui reprochant sa foutue fierté.

Son amie ignora le commentaire, et ajusta sa position sur le lit, s'allongeant alors que sa vue revenait peu à peu.

« Que fais-tu dans ma chambre ? » Demanda-t-elle lorsqu'elle le vit clairement.

Il prit place à côté d'elle en prenant soin de ne pas la blesser à coup de vibrations qu'il envoyait à travers le matelas en s'asseyant.

« J'ai pensé que tu pourrais avoir besoin de compagnie... Et d'aide pour te changer, te laver, manger... » Il ne prit pas la peine de dissimuler le regard appréciateur qu'il balada sur ses jambes dénudées, et elle regretta de ne pas avoir assez de force pour le lui faire regretter.

« Et je n'ai jamais eu l'occasion de te donner tout cela. » Finit-il en désignant vaguement les piles monstrueuses de cadeaux posées sur la table.

« Tu sais, comme tu n'as jamais le temps, toujours à courir à droite à gauche en aboyant des ordres... J'ai pensé que c'était l'occasion idéale. » Expliqua-t-il nonchalamment.

Helen fronça les sourcils, son regard passant du bazar qui régnait sur la table, à Nikola. Que signifiait tout cela ? L'occasion pour quoi ?

« Nikola... Que diable as-tu en tête ? » Demanda-t-elle, fatiguée. Elle n'était pas d'humeur à jouer à l'un de ses petits jeux.

Elle s'attendait à ce qu'il trouve un commentaire sournois pour accompagner son habituel sourire en coin, elle s'attendait même à ce qu'il caresse ses jambes, profitant du fait qu'elle ne pouvait pas lui sauter à la gorge pour tordre son cou délicat... Elle s'attendait à n'importe quoi... Mais à ce qu'il fit ? Non. Elle se trouva bouche bée. Il fixa du regard les mains qu'il avait posé près de la sienne sur le matelas, et eut un sourire tendre. Et... Il rougissait ?
Elle leva un sourcil.

« Tu te souviens à quel point il te tenait à cœur qu'on essaie de se rassembler chaque année à la période des fêtes ? A quel point c'était important ? Demanda-t-il doucement.

Elle ne répondit pas, mais elle sentit des papillons naître au creux de son ventre. Bien sûr qu'elle se souvenait...

« Tu te faisais toujours faire une nouvelle robe spécialement pour l'occasion, faisais rentrer un sapin de Noël géant que tu nous suppliais toujours, James, Nigel et moi de décorer avec toi. Nous buvions toujours beaucoup trop de vin, échangions des baisers sous le gui, et dansions jusqu'à être épuisés... Et bien sûr, nous parlions beaucoup, et partagions nos nouveaux projets... »
Helen se surprit à penser qu'il oubliait de mentionner qu'il ne manquait jamais de leur faire une démonstration de ses nouvelles inventions et nouveaux tours, ce qui était probablement la meilleure partie de leurs réveillons de l'époque.

« Et.. Nous échangions toujours des cadeaux. » Termina-t-il en la clouant de son regard gris.

Elle sentit le coin de ses lèvres se soulever sans son accord. Il semblait étrangement nostalgique et émotif. Il sonnait vrai, mais c'était étrange. Elle ne l'avait pas vu ainsi depuis... Avant le sang originel...Dieu qu'ils avaient été proches en ce temps là... Elle soupira. Tout était simple, joyeux à l'époque. Ils étaient différents.

« Oui, je m'en souviens. C'était le bon vieux temps. Quel est le rapport ? Nous sommes au mois de Juillet... » Remarqua-t-elle avec un sourire en coin.
Quand elle vit le débat intérieur que le langage corporel de Nikola laissait deviner, elle couvrit lentement ses mains de la sienne, et leur regard s'accrocha. Elle inclina la tête, lui demandant de continuer, et il souffla.

« Pendant toutes ces années de cavale, dès que tu me manquais, je te revoyais heureuse de voir le sapin décoré... Tu étais magnifique à regarder l'étoile à la cime, les yeux scintillants. Rien que cette pensée me rendait heureux.

Il dut réaliser à quel point il était soudain tombé dans la guimauve, car il ajouta :

- Bien sûr, il y avait aussi les souvenirs de nos baisers sous le gui, mais je les gardais pour les longues nuits en solitaire. »

Helen frappa sa main, mais ne put empêcher un gloussement de lui échapper, et elle haleta, la douleur lui rappelant soudain qu'elle avait une très bonne raison d'être au lit.

Nikola eut mal pour elle de la voir dans un tel état, mais il continua, retrouvant une fois de plus son sérieux.

« J'ai beaucoup voyagé, et j'ai vu des choses que toi seule peut imaginer, mais où que j'aille, dès que je voyais quelque chose que tu aurais apprécié, je le prenais dans l'espoir de pouvoir un jour mettre le tout sous le sapin quand enfin je t'aurais retrouvée. »

Helen n'avait plus de mots. Nikola lui avait bien évidemment manqué toutes ces années, mais elle n'avait jamais imaginé qu'il continuerait à lui dénicher un cadeau chaque année...

« Ce qui fait... Commença-t-elle comme pour elle-même.

- Soixante-sept, si on compte celui que j'ai acheté l'an dernier. Je pensais que tu m'inviterais pour Noël. Quelle déception. »

Elle se sentit légèrement rougir. Elle n'avait jamais pensé qu'il était du genre à prendre les fêtes au sérieux. Toutes ces années plus tôt, il avait toujours eu l'air passablement ennuyé par son insistance à le vouloir auprès d'elle pour Noël.

« Oh Nikola... » Son visage s'éclaira et un sourire éclatant étira ses lèvres, rendant son ami heureux de pouvoir encore la faire sourire de la sorte. «

Qui aurait pu croire que tu pourrais encore me surprendre après plus d'un siècle ? Demanda-t-elle.

- Je m'en fait un point d'honneur. Répondit-il cette fois avec un sourire taquin qui lui fit lever les yeux au ciel.

- Alors tu avais ces soixante-sept cadeaux avec toi tout du long ?

Il se leva du lit et se dirigea vers la table pour fouiller parmi les piles de paquets.

- Hmm. Il fut un temps où j'en avais moins. On s'y met ? Ouvrir chacun d'eux pourrait te prendre un certain temps. »

Helen se mordit la lèvre. Elle avait oublié la douleur, trop concentrée sur la vue qu'offrait son vampire personnel : étiqueté comme un des hommes les plus dangereux du monde plusieurs fois en un siècle par diverses agences fédérales et gouvernements, il ressemblait à un gamin le matin de Noël.

La table regorgeait de plus de six décennies de souvenirs, et étrangement, elle avait hâte de les parcourir.

« Tu aurais pu m'écrire... » Remarqua-t-elle en essayant de rester humble malgré l'agréable sensation d'être adorée.

Nikola lui lança un regard et sourit de nouveau, ce sourire spécial qu'il affichait lorsqu'il venait de faire une découverte scientifique majeure.

« Oui. Mais admets-le, ceci est tellement plus amusant. » Constata-t-il d'une voix grave qui lui donna la chair de poule. Ou était-ce la brise ?

Vous avez surement deviné: C'est à vous de choisir ce qui se trouve dans chacune des boites... Pour cela, il suffit de m'envoyer un petit message avec votre suggestion, et je travaillerais à partir de VOTRE idée :). Excités? A votre clavier!