- Hermione Granger POV -
La guerre était finie depuis un an maintenant. Un an jour pour jour. Je me préparais pour la cérémonie qui devait avoir lieu en l'honneur des combattants tombés et de ceux qui avaient survécus, et surtout, en l'honneur du Trio d'Or, soit Harry, Ron et moi. Nous nous étions installés tous les trois dans un appartement sur le Chemin de Traverse, un duplex plutôt grand qui nous convenait très bien à tous les trois. Ginny avait voulu un petit chez elle plus près de l'université de droit magique, qu'elle avait fini par partager avec Luna. Harry, en smoking, entra dans ma chambre alors que j'essayais de fermer ma robe.
« - Attends, je vais t'aider.
- Merci. »
Il posa une main sur ma taille et fit remonter la fermeture éclaire de ma robe bordeaux, choisi par les soins de sa petite-amie.
« - Tu es très belle Hermione.
- Tu es très beau aussi. Où est Ronald ?
- Il sortait de la douche il y a dix minutes. »
Nous allions dans la chambre de Ron. Il fermait sa chemise quand nous sommes entrés, nous laissant nous assoir sur son lit pendant qu'il terminait de se préparer.
« - Hermione ? Tu saurais faire un noeud papillon ?
- Oui. Viens-là. »
Il s'approcha de moi, et je fis son noeud, très concentrée par ma tâche. Ron et moi étions sortis ensemble deux semaines avant de couper cours à ce qui était contre-nature. Notre relation était fraternelle, pas amoureuse.
« - Voilà !
- Merci. »
Nous nous sommes regardés tous les trois dans la glace, je pris la main d'Harry dans ma main gauche, celle de Ron dans la droite. Nous poussions un long soupire chacun avant de sourire timidement. Le premier anniversaire de la guerre était assez douloureux. Nous avions perdus des êtres chères à nos coeurs, et faire la fête était quelque chose d'impossible.
« - Allons-y. »
Harry sorti le premier, nous entraînant avec lui. Nous aurions du y aller par transplanage mais nous nous étions mit d'accord. une petite balade pour prendre l'air avant ne serait pas de trop. Marchant ensemble dans le Chemin de Traverse, les gens s'écartaient sur notre chemin, nous remerciant, nous félicitant, nous faisant des sourires. Le Ministère de la Magie s'imposa devant nous et nous n'avions plus d'autre choix que d'entrer. Un majordome nous ouvrit la porte, et les invités se retournèrent tous vers nous comme un seul homme. Des applaudissement suivirent, nous faisant rougir.
« - Respirez, ça va aller. »
Si tu le dis Harry.
Ça faisait deux heures que nous étions là. Harry avait fait un discours écrit par la secrétaire du ministre, Ron avait été accaparé par deux sorcières, des jumelles je crois bien, qui voulaient faire des choses pas très catholique avec lui, et moi, j'étais assise à côté de Neville, Ginny, Luna et Harry qui avaient l'air aussi maussade que moi.
« - Je ne comprends pas.
- Quoi ?
- Je ne comprends pas comment ils peuvent être aussi joyeux ? Des gens sont morts ! Merde !
- Calme toi Gin'. Ils veulent sûrement oublier.
- Qu'ils oublient autrement qu'en vous exhibant. »
Je soupirais. Ginny avait raison. Le Ministère nous exhibait pour gagner en popularité et faire oublier au citoyen qu'ils avaient perdu des proches. Nous étions des héros, une équipe de choc, les Avengers, le Geai Moqueur du Ministère de la Magie.
« - Regardez ! »
Neville attira notre attention vers le fond de la salle. Ils étaient là. La famille Malfoy, la famille Zabini, les femmes Parkinson, Daphné Greengrass et Théodore Nott. Le reste de la famille Nott était soit mort soit à Azkaban, les Greengrass avaient eu le droit à un aller simple pour Azkaban, laissant cette pauvre Daphné dans un manoir vidé par le Ministère. Elle avait fermé les yeux sur les agissements de sa famille, se concentrant sur ses études et sur son petit-ami, Blaise Zabini. Théodore Nott avait rejoins l'Ordre du Phénix en septième année, nous fournissant les informations que son père lui avait donné. Les parents de Blaise n'avaient jamais été du côté de Voldemort, refusant de porter la marque des ténèbres, refusant de tuer. Ils avaient fuit en Italie, laissant à Dumbledore leur unique fils, pensant qu'il serait en sécurité dans Poudlard. Ce ne fut pas le cas. Les Malfoy avaient alors recueilli Blaise à la mort de Dumbledore. Draco et Blaise n'avaient pas arrêté d'envoyer des lettres à Théodore, lui donnant des informations capitales sous formes de plaisanteries que seuls eux pouvaient décoder. La famille Parkinson n'avait pas eu un très gros rôle pendant la guerre, le père se cachait sous les jupes de Voldemort, laissant sa femme se faire torturer par son maître sans rien dire. Pansy était alors intervenue, se faisant torturer à son tour. Quand nous avions été capturé par les rafleurs, nous les avions trouvés dans les cachots des Malfoy. Pansy nous avait dit qu'aucun des Malfoy ne savaient qu'elles étaient là, seulement Bellatrix et d'autres mangemorts étaient au courant, seulement ceux qui avaient tués son père.
« - Hermione ? Ça va ?
- Je vais prendre l'air. »
Je me levais pour aller sur le dernier balcon vide. Refermant les épais rideaux derrière moi. Je n'avais pas prit mon châle, laissant l'air frais du mois de mai s'attaquer à ma peau. Je me penchais sur la rambarde, respirant un grand coup. Le visage penché en avant, je m'accrochais à la barrière et me penchais en arrière. Le visage face aux étoiles. Un bruit de frottement attira mon attention, je me retournais pour faire face à mon gêneur.
« - Granger.
- Parkinson.
- Je peux ?
- Il y a assez de place pour deux. »
Elle s'approcha de la rambarde, posant ses avant-bras dessus. Elle respira un grand coup, puis tourna son visage vers moi.
« - Tu as l'air triste. Tu devrais faire la fête.
- Des gens sont morts. Je n'ai pas la tête à faire la fête.
- Alors tu devrais boire.
- Pourquoi ?
- Pour oublier. Ma mère boit beaucoup pour oublier.
- Et oubli-t-elle ?
- Non. Elle pleure encore plus. »
Je me retournais vers la vue, observant les lumières du Chemin de Traverse briller comme des étoiles.
« - Ta robe te va très bien.
- Merci, c'est Ginny qui l'a choisi. La tienne est très belle.
- La couturière de Madame Malfoy la faite sur-mesure. »
Cette conversation n'avait ni queue, ni tête. Nous parlions pour combler le vide, tout en sachant que nous n'avions pas besoin de parler.
« - Qu'est-ce que c'est ?
- De quoi ?
- Les verres qui viennent d'apparaitre.
- Un serveur à du les faire apparaitre ici pour ne pas déranger.
- Sûrement. À la tienne Granger.
- À la tienne Parkinson. »
Nous buvions notre coupe de champagne ensemble, nous regardant du coin de l'oeil. Je posais le verre sur la rambarde en pierre, fermant les yeux. Ma tête tournait.
« - C'est fort.
- Trop fort pour du champagne. »
Pansy du s'assoir, prenant sa tête entre ses mains. Je ne tardais pas à l'imiter, sombrant un peu plus à chaque mouvement. D'un coup, la tête de Pansy tomba sur mon épaule, la laissant évanouit contre moi.
« - Parkinson. Parkinson ! Pansy ! Merde ! Réveilles-toi ! Pans… »
Ma vue se troubla pour finir par m'aveugler. J'étais dans le noir complet. Mes oreilles se bouchèrent, ma bouche devint pâteuse, et je sentis ma tête tomber sur celle de Pansy. Je ne pouvais plus bouger. Un flash passa sous mes paupières, me faisant frissonner, mais je ne pouvais toujours pas bouger. Quelque chose m'en empêchait. Le poids sur ma tête s'enleva, et j'entendis quelqu'un grogner. J'ouvrais les yeux, et fut étonner de voir que j'avais autant bouger dans se pseudo sommeil, puisque je me retrouvais de l'autre côté du balcon. Je me levais, remontant ma robe bleue nuit pour ne pas me gêner. Stop. Retour en arrière. Ma robe bleue nuit ? Ma robe était bordeaux !
« - Putain de bordel. »
Je relevais la tête vers la voix, vers ma voix.
« - Mais ? Tu ?
- Granger ? C'est toi ?
- Parkinson ?
- Mais ? Merde, tu es ? Moi ? »
C'est pas possible, c'est impossible. Ça ne pouvait pas être possible. Nous ne pouvions pas avoir échangé de corps ? C'était impensable… C'était improbable, c'était vrai. J'étais dans le corps de Pansy Parkinson, et elle était dans mon corps.
