Auteur : Tâches.
Paring : HPDM.
Raiting: M
Bonjour! Je republies le premier chapitre pour qu'il soit un peu plus facile à lire, moins épais, avec plus d'espace...
Titre : Nuria Me.
-
.I.
Bas les Masques.
La
guerre faisait rage depuis bientôt 4 ans. A ciel ouvert. Et 4
encore par le passé, à mots couverts.
8 années
de Guerre, en tout.
Les moldus se cachaient, se terraient chez
eux, migraient loin. C'était vague, incertain, pas très
organisé. Parce que personne ne savait ce qu'il se passait
exactement et que personne ne voulait l'expliquer. Il y avait juste
beaucoup de morts, et beaucoup de fuyards.
Les sorciers, eux,
sachant la menace perpétuelle au dessus de leur tête,
s'évertuaient à se faire petit, discret,
s'agenouillaient si trop craintif, faisaient le mort si bien trop
lâche, et puis certains autres, plus prétentieux, ou
têtes brûlées, irresponsables, idiots…se
prenaient au jeu de croire qu'il pourrait un jour sauver le monde
du très redoutable et si puissant Lord Voldemort, le seigneur
des Ténèbres.
Harry Potter n'en était depuis longtemps plus là. Lui ne pensait plus qu'il pourrait un jour sauver ce si joyeux petit monde. Il attendait juste que vienne l'heure de LA GRANDE BATAILLE FINALE…Et qu'advienne que pourra.
Et assis sur les marches du perron de l'ancienne demeure de son parrain, il contemplait le ciel, un clope au bec, observant avec intérêt la fumée s'élever vers les étoiles et se mêler au vent.
Il resserra légèrement sa veste en velours noire contre lui et expira la fumée grise au goût amer.
« Tu devrais rentrer Harry, tu vas prendre froid. » Le sortit une voix féminine de ses pensées profondes.Le sorcier soupira mais resta prostré dans la même position.
« Merci maman, on y pensera. » Répondit-il finalement en tirant une nouvelle bouffée.« Harry. » Insista la brune en descendant une marche. Mais le brun la stoppa d'un geste de la main qu'il leva brusquement.
« Stop. Ne fais pas un pas de plus. Le monde ne va pas cesser de tourner si je m'attrape un rhume. Alors, fais gentiment demi tour, et oublies moi trente trois petites et malheureuses secondes. »
Il entendit un profond soupir, peut être blessé -mais depuis le temps, elle n'avait qu'à arrêter de l'emmerder- puis la porte du manoir claqua et de nouveau, le silence envahit Grimmault Place.
Il ferma alors simplement les yeux, rejeta la tête en arrière, et tenta de profiter pleinement de toutes les sensations que le calme, le silence et le froid sur ses joues pouvaient lui procurer. Et après trois heures à attendre que quelques extraterrestres magnanimes viennent l'enlever de cette planète, il se remit sur ses pieds, enfonça ses mains dans ses poches, s'avança, fit quelques pas sur la route, avant de faire demi tour et de pénétrer sa maison.
&
« Pourquoi est ce que tu lui parles sur ce ton Harry ? Elle ne t'a rien fait ! C'est Hermione merde. Tu… »« Théo. »
Le jeune homme aux cheveux châtains arrêta de parler et haussa un sourcil.
« Tais toi. »
« Merde Harry. » « Ne sois pas si vulgaire » « Arrête de traiter tout le monde comme de la merde. »
« Je le fais avec toi ? »
L'autre soupira.
« Non. Mais…Si. Bien sûr que si. »
" Et tu as envie de pleurer, tu voudrais qu'on me punisse pour ça, qu'on ne me décernes pas l'ordre de Merlin première classe quand j'aurais pulvérisé le serpent parce que j'étais ô combien si méprisant et méprisables pendant que plein de gentilles malheureuses et innocentes personnes mouraient sur les champs de batailles. » Le survivant ajouta une cuillère de sucre dans son café et vint se laisser tomber sur une des chaises de la cuisine.
« Le monde ne tourne pas autour de ta petite personne Potter ! Elle en a bavé autant que toi et… »
« Objection ! » S'exclama le Gryffondor, et devant l'air mécontent de Théodore il haussa les épaules en même tant que les sourcils. « Ho voyons, ne me regardes pas avec ces gros yeux de tonton déçu par son fiston toxico. Ton plaidoyer m'émeut. Permets moijuste d'y mettre un très léger bémol. »
L'ancien Serpentard se passa une main lasse sur le
visage puis acquiesça.
« Bien. » Il avala une
gorgée de café. « J'aurais quand même
parler si tu avais dit non. »
« Harry… »
« Hermione… » Et il leva un doigt en l'air et plissa les yeux comme s'il était en proie à une intense réflexion. « …N'a pas a assassiner Voldy, To Save the World like Superman versus Le Joker.» Continua t-il. Puis il fronça les sourcils. « Ha non, le Joker c'est Batman et Robin. Mais enfin, elle n'est et ne sera jamais Robin, elle est juste… » Il sembla réfléchir. « Une emmerdeuse de première qui s'évertue à tenter de me materner avant la fin du monde ? » Proposa t-il.
« Harry, tu sais bien qu'elle s'inquiète pour toi depuis la mort de Ron. »
Et le survivant souffla un grand coup.
«
Ho par pitié, Ron est mort, oui bon…Et alors ? »
Dit-il en haussant les mains en signe d'interrogation.
« Tu as été blessé, meurtri, tu t'es renfermé, tu es devenu froid, cynique, et… »
« Théo. » L'autre se tu. « Je te remercies de vanter si sincèrement toutes mes nombreuses qualités mais…Aurais-tu fait, discrètement, sans que je ne m'en aperçoive et à l'insu de tous, des études de psychomagie dans quelque établissement que ce soit ? » L'interrogea le survivant en se grattant une barbe de quelques jours.
Le jeune
homme en face de lui soupira et se prit la tête dans les
mains.
« Non mais. »
Et l'autre de lever les bras au ciel en signe de victoire.
« Voilà ! Donc…Prends en compte qu'il y a une chance sur 30 pour que ce que tu penses être vrai pour ton cas, ne le soit pas pour un autre. Je.Ne.Suis.Pas.Affecté.Par.La.Mort.de.Ron. Mettez vous ça une bonne fois pour toute dans le crâne et arrêtez, par pitié, de me mettre en dépression. Ca ne vous servira ni pour ici, ni sur les champs de batailles. »
« Mais...Tu as pensé à en parler à quelqu'un ? » En rajouta tout de même son ami.
« Mais…Tu as pensé à me laisser tranquille ? » Lui répondit-il tout aussi sérieusement.
« Harry… »
« Théo… »
« Je. »
« Cette conversation m'agace. » L'interrompit sèchement l'ancien Gryffondor. « Alors, sois tu ne cesses de me parler de choses futiles comme le taux de larmes que je devrais normalement verser à chaque heure du jour, et alors, je m'en vais, soit tu me parles de choses inintéressantes et soporifiques, auxquels cas je verrais à y prêter une légère attention.
Théo se leva alors brusquement et frappa des
points sur la table, les sourcils froncés.
« Y en a
marre de ton putain de comportement péteux. Revois tes
priorités Potter, ou tu te retrouveras seul avant d'avoir pu
t'en rendre compte. »
Et sans un regard de plus, il quitta
la pièce.
« Bien, je supposes que c'était
donc la première option. » Remarqua le survivant en
haussant les épaules, sortant une cigarette de l'étui
dans sa veste.
Il l'alluma, balança ses pieds sur la
table et attrapa sa tasse de café.
Il n'y avait pas grand-chose à faire maintenant. Voldemort régnait presque comme en terrain conquis, les combattants de la lumière ne servait plus à rien, à part peut être rassuré les foules, qui ne se voilaient cependant plus tellement la face, et qui se disait que peut être Voldemort allait finalement régner et qu'il faudrait bien s'y habituer.
Cette vérité, que Harry voyait se former jour après jour, le faisait frissonner d'horreur et il espérait bien être mort avant de pouvoir être témoin de l'acceptation totale de ce malade psychopathe comme dictateur du monde.
Il laissait les jours filer, attendant d'être convoqué par l'ordre qu'il ne voyait que très rarement, et se terrait dans son manoir, ou se baladait parfois chez les moldus. Mais il ne participait pas. Il n'avait pas envie. Il ne voulait pas voir encore des morts, devoir encore se défendre, tenter de tuer, tenter de survivre. Il voulait juste attendre.
Il finit rapidement son café et enfila sa veste, ignorant royalement les yeux noirs de Théo avachis sur un des fauteuils et ceux inquiets de Hermione, passa dans le hall, attrapa ses clés de voitures et sortit, dévalant les marches du perron pour se diriger vers une petite auto bleu métallisé. Il boutonna rapidement sa veste puis glissa la clé dans la serrure de la portière.
Ce n'est qu'au moment où il s'apprêtait à ouvrir qu'il s'aperçut que quelque chose n'allait pas.
Pas du tout.
Mais il n'eut pas le temps de réagir qu'une forme sombre se jetait sur lui, l'entraînant à terre. Il n'eut que le temps de murmurer un 'Protego' alors que la voiture explosait bruyamment, faisant trembler la route et les murs alentours.
Puis tout redevint silencieux, et Harry soupira d'ennui, en laissant son regard vagabonder vers le ciel noir, ignorant totalement le souffle précipité de son 'sauveur' qui s'agrippait à lui comme à un messie. – ou à un élu…-
« Harry ! » hurla la voix bien trop connue d'Hermione après quelques secondes de silence total – qui lui avait parut plus long que des minutes…-.
L'ancien Gryffondor soupira
violemment et tenta de se redresser, entraînant avec lui le
corps un peu trop mou du blond – à première vue
– étendu dessus lui.
« Est-ce qu'il s'est
endormi ? » Murmura Harry à lui-même en ôtant
la capuche qui couvrait le visage de l'inconnu.
Pas si inconnu que ça.
Hermione venait d'arriver auprès d'eux et poussa une exclamation de surprise lorsqu'elle avisa le visage blafard de Draco Malfoy, Mangemort reconnu, ses lèvres bleues laissant à peine échapper un petit filet d'air.
Harry le repoussa, ni durement ni doucement, et se releva en époussetant son jean.
Il avança ensuite vers le manoir, passa à côté de Théo et s'arrêta à sa hauteur ; Ils se fixèrent quelques secondes avant que Harry ne reprenne sa route.
« Harry, qu'est ce qu'on fait ? » Demanda Hermione d'une voix pressante.
« Nous accueillons un Hôte de marque Hermione. »
Puis il agrandit le pas et pénétra dans la maison, grimpa les marches jusqu'au dernier étage et pénétra dans le bureau du défunt père de Sirius. Il s'empara d'un livre de magie noire et s'installa sur le sofa en velours bordeaux, se plongeant dans le livre en oubliant tout le reste.
&
Il lisait depuis plusieurs heures, se servant de temps en temps un fond de Cognac dans un large verre quand quelqu'un frappa à la porte, le faisant grogner et soupirer.« Entrez. » Marmonna t-il en fermant violemment son bouquin. Il regarda Hermione entrer dans le bureau, pas après pas, et s'arrêter à quelques mètres de lui.
« Est-ce que tu crois que c'est une bonne idée de l'avoir amené ici ? N'aurait-on pas pu l'envoyer à St Mangouste ou… »
« Vous l'avez soigné ? » L'interrompit Harry avant d'avaler une gorgée d'alcool.
« Bien sûr, il était presque mort, on ne pouvait pas le laisser… »
« Bien, alors pourquoi viens-tu, trois heures après, me demander si c'est une bonne idée de l'avoir laissé entrer ici ? C'était avant, qu'il fallait se poser la question, maintenant, c'est trop tard. Donc, va le border, lui faire un bisou et prendre sa température, et laisses moi finir ce bouquin. Merci, au revoir. »
Puis sans attendre de réponse et sans jeter un coup d'œil à la jeune femme à l'air si fatigué, et si triste, il replongea dans sa lecture et oublia de nouveau le reste du monde.
Il ne l'entendit même pas sortir de la pièce et descendre les escaliers.
Par
contre il perçut nettement les nouveaux coups frappés
contre le bois quelques minutes après.
« Quoi encore
?! » Vociféra t-il en relevant brusquement la tête.
« C'est moi Harry. »
Un jeune homme de son âge, grand,
noir, les cheveux courts tressés sur le haut de sa tête,
des yeux couleurs amandes éclairant un visage sombre et fin
entra dans la pièce et faisant totalement fie des yeux noirs
de son vis-à-vis, vint s'installer à ses côtés.
«
Théo et Hermione n'en peuvent plus tu sais. »
« Dans combien de temps crois-tu qu'ils me foutront la paix ? » Répondit Harry du tac au tac, l'air de s'en foutre totalement.
Le noir soupira de lassitude et secoua la tête.
«
Ils finiront par le faire. Ou alors ils attendront que tu ais fini
ton boulot pour ensuite pouvoir te mettre leur poing dans la gueule.
»
« Vocabulaire…Ho je vois ça d'ici. 'Tu sais Harry, nous sommes resté avec toi pour bien nous assurer que tu ne t'enfuirais pas ou ne basculerais pas du côté obscur de la force, mais maintenant que tout est fini…' »
« Harry. » L'interrompit Blaise. « Ils t'aiment. Hermione t'aime, Théo t'apprécie énormément. »
« Encore heureux, je lui ai sauvé la vie. »
Le Serpentard claqua sa langue contre son palais et lui lança un regard profondément agacé que l'élu intercepta.
Un sourire amer et tristement amusé étira
ses lèvres et il se calla un peu mieux sur le sofa.
«
Tu ne peux pas non plus me blairer Blaise. Comme les autres, tu n'es
là que pour t'assurer de ma présence au meeting
final. » Il lâcha un soupir et secoua la tête. «
Tu n'es pas mieux qu'eux Zabini. Alors gardes ta magnanimité
pour toi et va te plaindre de moi avec eux. Moi je m'en contrefous.
»
Et sans que le Serpentard n'ait le temps d'émettre une objection, Harry quitta la pièce et descendit les marches. Il se figea cependant instantanément quand il avisa Théo et Hermione sur le palier, qui tourné vers lui, s'apprêtaient à lui parler.
D'un bond, il fit demi tour et entra dans
la première chambre du premier étage pour s'y
enfermer.
Il alla tirer un fauteuil vers la fenêtre, il s'y
installa, posant ses pieds sur le radiateur, et laissa tomber sa tête
sur le dossier avant de fermer les yeux quelques instants.
«
Et bien voilà. Un peu de calme et de sérénité.
» Murmura t-il en soupirant d'aise avant de tourner son
visage vers le lit.
Il observa le visage pâle et le corps
tremblant de Draco Malfoy et sourit, amusé.
« Jamais
je n'aurais pensé profiter d'un calme si apaisant en ta
compagnie Malfoy. » Puis il retourna son visage vers la
fenêtre. « C'est intéressant. »
Et dans
le même temps, il s'endormit.
Il s'éveilla de longues heures plus tard quand une toux grasse emplie la pièce, suivit presque immédiatement par des halètements difficiles et douloureux. Le brun passa une main sur ses yeux, se racla la gorge et tourna enfin la tête vers le lit sur lequel s'agitait l'héritier des Malfoy, visiblement en proie à un violent cauchemar.
Il se leva alors souplement et s'avança vers le lit, observant longuement le visage presque terrifié de l'ancien si fier Serpentard avant d'hausser les épaules et de quitter la pièce. Il dévala les quelques marches, les mains dans les poches, passa devant le salon, y glissa la tête, et après avoir vaguement lâché quelques choses à propos d'un empêcheur de dormir, il quitta le manoir.
Les jours passèrent ensuite, égaux à eux même, longs, tristes, dénués d'intérêt, et rythmé par les incessantes remarques revêches et méprisables de Harry à l'égard de Hermione, Théo, ou Blaise, qui s'était installé chez lui pour veiller sur Draco qui, si il se réveillait de temps à autres pour délirer un petit moment, repassait en mode veille quelques minutes ou heures plus tard.Cependant, mis à part c'est quelques brèves reconnections, le Mangemort se révélaient être d'une forte agréable et apaisante compagnie pour le Gryffondor qui se réfugiait là dés que le ton commençait à monter.
Et il
s'avérait que les voix des habitants du Manoir augmentaient
souvent de plusieurs décibels.
Sauf celle de Harry, qui
n'était apparemment plus fait que pour casser, mordre, et
rabaisser.
« Est-ce que tu n'as nulle part ailleurs ou aller Potter ? » Murmura tout de même un jour une voix rocailleuse et fatigué, pâteuse.
Le Gryffondor termina son chapitre puis releva la tête et la tourna vers le visage un peu moins décoloré de Malfoy, qui l'observait étrangement.
« Question stupide Malfoy, tu es chez moi ici. N'avais tu toi, aucun autre endroit où aller mourir en déversant sang et boyaux sur le bitume ? » Répondit Harry du tac au tac, sans aucune inflexion dans la voix. Juste un calme olympien, un je m'en foutisme si agaçant.
« Rien ne t'obligeait à me soigner. »
Le survivant sembla s'amuser grandement de
cette remarque et se leva, se dirigeant à pas lents vers la
porte.
« Je ne t'ai pas soigné. C'est Hermione
qui l'a fait. » Et il sortit.
Petite emmerdeuse bien serviable.
Plus le temps passait, plus le Serpentard semblait aller mieux. Il ne parlait pas beaucoup, souffrait énormément, et dormait presque toute la journée, mais il retrouvait au fur et à mesure des jours les forces qui l'avaient maintenues en vie jusqu'à pouvoir sauver Potter, et qui l'avaient subitement lâchés après avoir évité que l'Elu ne se fasse exploser.
« Harry ? » Demanda une voix hésitante après que quelques coups aient résonnés contre la porte de la chambre du Survivant.Le Gryffondor répondit par un vague borborygme et releva la tête de sous son oreiller.
« Nous allons interroger Malfoy, et Blaise pense qu'il faut que tu sois là…Enfin… » Elle semblait hésitante. « Il t'a sauvé la vie, alors peut être que tu es intéressé de savoir pourquoi… »
Le Survivrant ne donna aucun signe d'avoir entendu une quelconque parole et la jeune femme trembla de peine, de fatigue, de lassitude ...
« Mais si tu ne veux pas, ce n'est pas grave. Je te ferais un compte rendu…Enfin, si tu veux. » Murmura t-elle encore.
« C'est bon Hermione. Cesses de faire comme si j'allais te frapper à chaque parole que tu prononces. » Siffla Harry en se levant, sortant de la pièce en l'évitant soigneusement.
Il descendit les marches quatre à quatre et entra dans la chambre de Malfoy où il alla se vautrer sur son fauteuil de lecture.
Le blond était redressé et
appuyé sur quelques bénéfiques coussins, le
teint plus clair, plus frais, il semblait être redevenu celui
qu'il avait été jadis et pendant si longtemps.
Il
fixait de son regard froid et gris chaque individu présent
dans la pièce sans toutefois prononcer le moindre mot,
semblant attendre qu'on lui donne la parole.
Qu'on l'autorise à parler…
« Allez Malfoy, fais pas ton timide. Pour quelle raison, ou dans quel but Voldy t'a-t-il mandé ici ? » Demanda Harry comme si c'était la chose la plus ennuyeuse du monde que d'interroger son ancien ennemi d'école, Mangemort de renom.
« Potter je… »
« Ne me sors pas que tu ne voulais rien d'autre que me sauver parce que cette guerre a déjà fait trop de morts et que tu veux qu'elle cesse pour que tes enfants et tes petits enfants puissent vivre heureux et en paix… » Il s'arrêta quelques secondes et sembla soudain las, passa une main sur ses yeux et se pinça l'arrête du nez. « Et même si c'est la vérité, c'est ballot pour toi puisque tu finiras sans aucun doute tes jours à Azkaban, donc nada pour la descendance, alors à moins que tu ne sois branché Dementors, épargnes nous les conneries que ton maître t'a chargé de nous sortir pour nous amadouer, et fuis, tant qu'il en ait encore tant. Je te laisse dix minutes pour quitter cette maison. » Le survivant avait marmonner ces quelques phrases en regardant par la fenêtre, comme si, tout ceci était réellement sans aucune importance, et le silence se fit.
Sauf que Draco ne bougeait pas, et visiblement hors de lui, il attendait que l'Elu lui prête de nouveau attention.
« Je ne veux pas de ta pitié Potter. » Souffla finalement le blessé. « Je me fous de finir ma vie à Azkaban, je suis un assassin, je le mérite. Et peu importe ce que tu veux bien croire, je n'aime pas tuer, je n'ai jamais aimé, et n'aimerais jamais. J'ai fait ça par devoir, par…obligation et si tu avais été à ma place Potter, tu aurais fait pareil. Je ne veux pas minimiser mes gestes, mes paroles, mes actes. J'ai tué. » Et il serra les poing sur les draps, fermant les yeux très fort, comme pour remettre son masque bien en place. « J'ai tué un nombre incalculable de fois, un nombre incalculable de gens. Je n'en serais jamais fier, et j'aimerais pouvoir crever pour échapper à chaque regard qui me hante la nuit. Mais se donner la mort est lâche, et je ne veux pas l'être. Pas encore. Tu peux m'envoyer à la gueule que tout le monde a ses problèmes et que j'aurais pu faire d'autres choix, mais c'est faux, tu n'étais pas à ma place, tu ne peux pas savoir. Alors même si tu m'envois à Azkaban, au moins j'aurais fait quelque chose de bien dans ma vie, que je ne regrettes pas. Jamais. »
« Pauvre bichon. Tu disais quoi à propos de ne pas vouloir de ma pitié… ? » Répondit Harry d'une voix claire en se redressant. Et le blond frissonna et son visage sembla se liquéfier.
« Je ne te supplierais pas Potter. » Mais sa voix tremblait, et quelque chose dans son regard fit mal au Gryffondor.
Mais ce Gryffondor là était bien trop aigri, maintenant, pour y prêter la moindre importance, et il se détourna rapidement du Serpentard pour sortir de la pièce.
« Harry qu'est qu'on fait ? » L'arrêta Théo alors que Draco se laissa retomber sur ses draps.
De nouveau, il semblait souffrir le martyr.
« On le gardes ici. Mieux vaut l'avoir sous la main ici en bonne santé, que loin et fou à lier. »
Et tu ne dois pas devenir fou...
Alors Draco Malfoy resta enfermé tout le reste de sa convalescence dans la petite chambre du 1er étage, dormant la plupart du temps, ou contemplant les levés et couchers de soleil au dehors.
Parfois il observait aussi pendant des heures le Survivant lire un livre, puis s'endormir. Et souvent le blond s'endormait peu après, ses yeux à demi fermés fixés sur le visage un peu trop maigre du brun.
« Y a-t-il une raison ? » Demanda un jour le Gryffondor en fermant son bouquin, le Serpentard ne répondant à la question que par un haussement de sourcil.
Harry se retourna finalement vers le lit, et resta un moment à dévisager Draco, couché sur le côté.
« Je sais que tu ne m'as pas sauvé juste parce que, au fond de toi tu as senti une vague d'héroïsme déferlé. Ne me prends pas pour un imbécile, je sais très bien qu'il y a une raison à ta présence ici. »
Le blond sembla légèrement surpris et se redressa. Il pencha la tête en avant et quelques mèches d'or passèrent devant ses yeux.
« Si
tu savais Potter. » Murmura le Serpentard en ramenant ses
cheveux en arrière.
« Justement Malfoy, j'aimerais
beaucoup savoir. »
« Pourquoi ? » L'interrompit presque le 'prisonnier'. « Est-ce que je te demande moi, la raison pour laquelle tu es si mesquin, méchant, associable et froid ? »
Le gryffondor le foudroya du regard et fit glisser
le fauteuil jusqu'au bord du lit. Il attrapa alors brusquement
Draco par la nuque et l'attira vers lui.
« Non, et tu n'as
pas à le faire. Tu es chez moi ici, tu te tiens à
carreau et je te soigne ou tu m'emmerdes et je t'envois direct
embrassé les Dementors. » Il garda ses yeux fixés
dans ceux impénétrables de l'héritier des
Malfoy avant de continuer. « Pourquoi m'as-tu sauvé la
vie Malfoy ? » Souffla t-il.
Et alors le Serpentard avança brusquement son visage tout près de celui de son ennemi, et posa brutalement ses lèvres sur les siennes. Il s'extirpa un peu des draps, et attrapa le visage si célèbre, et bougea ses lèvres, doucement, sa langue, délicatement.
Avant d'être brutalement repoussé par Harry.
Il n'eut pas le temps de faire un geste que la gifle partait, claquait sa joue, tournait sa tête et faisait glisser une goûte de sang de son nez fin.
« Sal pervers. » Siffla Harry hors de lui. « Alors c'est ça que tu voulais ?! » S'exclama t-il. Il reprit son souffle, et sa rage sembla s'amplifier encore. « C'est ça ? Tu voulais me baiser ? »
Il reprit son souffle et grimpa sur le lit, repoussant violemment le Mangemort, l'enfonçant contre le matelas. « Il t'a demandé de me baiser ?! De m'enculer ?! Tu veux me défoncer jusqu'à la gorge ?! Il croit que ça va me tuer ? Que je vais m'étouffer en jouissant comme un malade ? »
Il hurlait. Et ça faisait tellement longtemps qu'il n'avait pas crié, laissé sortir toute sa rage, qu'il ne s'aperçu pas qu'il en pleurait. Il ne s'aperçu pas non plus que Draco était secoué de violents frissons, ses yeux plissés, ses lèvres, échappant un souffle à peine vital.
«
Tu voulais me sucer, hein Malfoy… » Continua Harry, avant que
sa voix ne s'éteigne finalement, les larmes roulant encore
sur ses joues. Il renifla une fois, ferma les yeux.
Et puis tout
s'arrêta. Le bruit de ses hurlements s'évanouit,
celui des respirations désespérées du Serpentard
s'évapora, le matelas grinçant sous les assauts du
brun se tu.
Tout.
Seul les secousses du corps du brun indiquaient qu'il sanglotait encore, ses yeux se rouvrant finalement.
« Malfoy ? » Murmura sa voix enrouée de larmes en observant l'homme immobile sous lui. Il fronça les sourcils et le secoua doucement, presque craintif.
« Hey, Malfoy attends. » Recommença t-il, secouant faiblement le joli pantin blond.
« Malfoy
non. S'il te plait. » Répéta encore Harry, les
larmes roulant rapidement sur ses joues alors qu'il attrapait le
corps si pâle dans ses bras, l'attirant contre son torse, ses mains dans son dos, et sur sa nuque, ses lèvres sur sa tempe,
dans ses cheveux.
« Malfoy…Draco, s'il te plait. Attend.
» Le pria t-il. Il lança un regard désespéré
dans la pièce. « Hermione. » Murmura t-il.
Tout allait bien trop vite.
« HERMIONE ! » Hurla t-il à nouveau. Il soupira en l'entendant grimper les escaliers au pas de course et resserra ses bras autour de Draco.
« Har… » Le jeune femme écarquilla les yeux et s'arrêta, une main sur la poignée.
« Mione, s'il te plait, soignes le. Il respire plus. Il bouge plus, et je sais pas quoi faire. Mais c'est pas moi…C'est juste… » Mais Hermione n'écouta pas plus le survivant et appela Blaise et Théo qui suivirent rapidement la jeune femme dans la chambre.
Théo vint rapidement saisir Harry qui se débattit faiblement et les deux autres s'occupèrent de Draco, tentant de le réanimer.
«
Harry, calmes toi. » Souffla Théo, totalement désarmé
face au comportement du Gryffondor.
« Ce n'est pas moi. »
Murmura Harry, les mains dans les cheveux.
« C'est bon
Harry, je sais que c'est pas toi. Ca va aller, Blaise et Hermione
vont le soigner et il ira bien d'accord. Tu n'as tué
personne. » Tenta de le rassurer le jeune homme châtain
en s'asseyant sur le sofa au côté du survivant.
«
Je…Il… » « C'est bon Harry. Tu ne lui a pas f…
»
« Tais toi. » L'interrompit Harry dans un
murmure. Et Théo se tu, fronçant les sourcils et
attendit dans le silence que le survivant reprenne ses esprits.
«
Ce n'est pas pour lui que je suis dans cet état . »
Soupira t-il enfin. « Je n'ai rien fait, il a convulsé
tout seul. J'en ai juste assez de voir des gens crevés sous
mes yeux. Et que ce soit Malfoy ou pas, une vie est une vie, et ça
m'a fait peur. Juste peur Théo. Alors n'allez pas chercher
Panpan dans la forêt, et laissez moi tranquille. Cela ne change
rien. » Lâcha t-il d'une voix redevenu froide mais
bancal encore, en essuyant ses yeux d'un geste brutal et rageur.
Le
jeune homme à ses côtés lui répondit par
un pâle sourire et se releva.
« D'accord Harry,
comme tu veux. » Murmura t-il, visiblement déçu.
Mais
le Gryffondor ne lui prêta aucune attention et se servit un
fond de Whisky, l'avalant d'une traite.
Boire, pour oublier.
«
Alors tu es redevenu froid et cynique… Faut-il que je t'embrasse
de nouveau pour que tu te mettes à chialer comme un môme.
» Retentit la voix froide mais quelque peu pâteuse de
Draco Malofy trois jours après qu'il fut retombé dans
le coma.
Le Gryffondor ne sembla, comme avant, ne pas prêter
immédiatement attention au blond, puis finit par se tourner
vers lui et ferma son livre.
« Tu es réveillé.
» Dit il d'une voix calme, simple.
Le convalescent en
haussa un sourcil mi-moqueur mi-incrédule et observa Harry se
lever souplement.
« Bonne journée Malfoy. »
Et
il quitta la pièce.
«
Cela fait bien plus d'un mois Draco. Pourrais-je avoir une
explication ? » Souffla une voix glaciale à l'oreille
du jeune héritier des Malfoy, qui se savait endormi chez
Potter.
Il inclina respectueusement la tête et inspira.
«
Maître, pardonnez moi, mais les blessures qui m'ont été
faite ont été plus difficile à soigner qu'il
n'y paraissait, et j'ai été longtemps inconscient.
De plus Potter…a changé. Et il… »
Mais un doigt
gelé sur ses lèvres l'arrêta et il osa lever –
très légèrement- les yeux vers son maître
qui fronçait les sourcils d'un air très mécontent.
Le
Seigneur des Ténèbres pinça ses lèvres
puis claqua sa langue et recula.
« Il me semblait pourtant
avoir été clair Draco… » Murmura subjectivement
l'homme au visage de Serpent alors que le blond pâlissait et
haletait.
« Maître, je vous demande sincèrement
pardon, je vais redoubler d'ardeur, et il sera à vous. Je
réussirais ma mission Maître. Laissez moi encore un peu
de temps… » Pria le Serpentard, tentant autant qu'il le
pouvait de ne pas sembler paniquer.
Mais la créature face à
lui n'était pas dupe, et s'autorisa un sourire…sadique.
«
Bien sûr Draco. Je vais te donner 3 semaines de plus. »
Et l'ancien Serpentard respira mieux. « Cependant, tu
comprendras sûrement que je ne peux te laisser ainsi repartir,
le cœur léger…Quelle image donnerais-je si tu ne payais pas
au moins la moitié de la sanction que je t'avais promis en
cas d'échec… »
Et Draco de pâlir de
nouveau.
« Maître… » Supplia t-il,
tremblant.
« Choisis Draco. » L'interrompit Lord
Voldemort avec une moue légèrement ennuyé, en
s'inspectant les ongles.
Le blond recula d'un pas mais une
baguette dans son dos l'empêcha de continuer, et le Lord
releva ses yeux écarlates sur lui.
« Trois secondes
Draco…ou ce seront les deux… »
« Un »
Murmura Voldemort en souriant méchamment. Et Draco tremblait
de plus en plus.
« Deux. »
Il ne pouvait pas,
c'était trop dur c'était…
« Ma mère.
» Lâcha t-il d'une voix plate, avant d'écarquiller
légèrement ses yeux qui se remplirent de larmes.
Il
avait choisi sa mère, il l'avait condamné à la
mort.
Le Lord laissa échapper un rire froid et envoya d'un
regard un Mangemort ramener la captive.
« Narcissa. »
L'accueilli quelques minutes plus tard le mage noir.
La femme
inclina respectueusement la tête et lança un regard à
son fils.
« Draco ! » S'exclama Tom. « Tu ne
salues pas ta mère. » Et il paraissait choqué.
Mais
le blond ne réagit toujours pas et cela sembla énerver
Voldemort.
« Salues la, avant de la tuer. » Ordonna
t-il sèchement, impérieusement. Et la femme haleta
alors que Draco vacillait.
« A moins que tu ne préfères
que je m'amuses un peu avec elle avant. » Sourit le Mage en
encerclant le coup de la femme d'une de ses longues mains
fines.
Alors Draco releva la tête et fixa sa si magnifique
mère dans les yeux. Elle sembla lui sourire.
Et il la
salua.
« Malfoy ! » S'exclama Harry en se reculant vivement alors que le malade venait d'ouvrir brusquement de grands yeux effrayés. « Malfoy ? »
Mais le blond ne répondit pas. Il n'entendit même pas les appels secs et froids comme de coutume du Gryffondor. Ses yeux étaient ouverts, mais il semblait sans vie, et le brun en fronça les sourcils.
« Hey Malfoy ? Ca va…remets toi, ce n'était qu'un cauchemar. » Lui dit Harry, un brin déconcerté, mais très je-m'en-foutiste.
« Un cauchemar. » Murmura Draco au bout de quelques secondes, les yeux légèrement écarquillés. « Un cauchemar. » Répéta t-il, ses yeux se replissant de larmes. « Un cauchemar. Juste un cauchemar. Un cauchemar. Un cauchemar. » Se mi t-il à répéter inlassablement, provoquant l'air ahuri qui se peignit sur le visage de Harry.
Voir tant de larmes, tant de détresse dévaler subitement les joues de son ex Némésis le fit brusquement blêmir, et il l'attrapa brutalement par la taille pour le coller contre lui.
« Un cauchemar. » Sanglotait bruyamment Draco, et il se blottit contre Harry, l'agrippant de toutes ses forces.
« Oui, un cauchemar. Calmes toi Draco. Tout va bien. Tu es là, chez moi, chez Harry Potter. Tu sais, celui qui doit sauver tout le monde. Tu ne risques rien ici. » Tenta de le rassurer le Gryffondor en le maintenant contre lui tandis que Draco semblait s'endormir doucement.
« Un cauchemar. » Souffla t-il encore avant que sa tête ne roule une dernière fois dans le cou du brun.
Juste un cauchemar Draco...
Le lendemain, la lumière qui baignait la pièce réveilla le Serpentard, ankylosé et maladivement pâle en premier. Il cligna plusieurs fois des yeux, bougea, se recala, et quand son rêve, son cauchemar, - la réalité – lui revint en mémoire, il déglutit, gémit de peine, et se blottit contre le torse chaud, accueillant et si sécuritaire de maître des lieux.
Mais il ne pleurait pas. Il ne devait pas pleurer. Pas maintenant. Pas alors qu'elle était encore là bas, encore en vie.
Mais il aurait tellement aimé trouver un autre moyen. Il aurait tellement aimé que rien de toute cela ne soit jamais arrivé.
Pourquoi devait-il toujours être si malchanceux. Potter se croyait malheureux –probablement l'était-il à raison- mais son histoire à lui, le tristement célèbre héritier des Malfoy, était bien plus terrible, triste, lamentable, pathétique, dramatique que celle du petit héros du monde sorcier.
Et pourquoi ce Potter était-il comme il était ? Etait ce tant à cause de Weasley ? Mais si c'était le cas, alors lui, serait déjà mort ?
Alors pourquoi ?
« Pourquoi Potter ? » Murmura t-il la gorge nouée, les yeux plissés.
Il en avait marre. Marre de ne pas comprendre. Marre d'avoir peur. Marre de cette vie.
Et pire, il avait le sentiment d'être un puit vide et empli de noir de la savoir là bas.
Et d'avoir tué celle qui lui avait si gentiment donnée la vie.
Elle était si belle.
Un soupir le ramena brutalement à la réalité et il redressa presque trop brutalement la tête, manquant de frapper le Sauveur.« Pourquoi quoi Malfoy ? » L'interrogea le brun en arquant un sourcil alors qu'il le fixait dans les yeux.
Le mangemort baissa la tête et l'enfouit dans son oreiller. –Plus de fierté, juste attendre maintenant. Et espérer.
« Pourquoi tu ne me tues pas ? Je suis… » Il inspira profondément et lutta contre la fatigue. « Je l'ai tué, et tu le sais. Mais pourtant tu me gardes ici, tu me soignes, tu me laisses en vie, tu m'as même proposé de m'enfuir Potter. Alors bon sang, expliques moi ce que c'est que ce bordel et ce que ça veut dire. » Siffla t-il hors de lui maintenant en se redressant, repoussant les couvertures, amorçant un geste pour se lever. Mais il était bien trop faible et il se laissa retomba sur le dos, sur le matelas, ses yeux mécontents fixés au plafond.
« Si je réponds à cette question, tu répondras à la mienne ? » Demanda le Gryffondor d'une voix beaucoup plus sérieuse tout à coup.
Le sentiment de malaise qui envahit alors Draco fut
si intense qu'il sentit sa tête tournée. Mais ilfallait établir un lien. Alors il acquiesça.
Jura. Et écouta enfin la réponse à son
interrogation.
« Je ne t'ai pas vu tuer Ron, Malfoy. »
Et le blond sursauta violemment en fronçant les sourcils,
tournant son regard vers le brun, si calme.
Si. Si, il l'avait vu.
« Je l'ai tué. Tu l'as vu. Tu étais là. »« Non. J'ai vu Ron mourir. J'ai vu comment il est mort. Et tu ne l'as pas tué. »
« Foutaises Potter. J'avais cette dague qui était planté dans son cœur dans ma main maculé de sang contre sa poitrine. »
« Oui, tu l'avais. C'était ta dague, ta main, ton bras, que tenait fermement Ron pour que tu ne fuis pas. » Expliqua gentiment Harry, comme s'il s'adressait à un enfant qui ne comprend pas tout.
Le blond devint livide et tourna frénétiquement ses yeux dans un coin éloigné de la pièce.
« Il était sous imperium. »
« Non. Et tu le sais. »
Le Serpentard ne répondit rien et ferma les yeux.
« Dis moi pourquoi il a fait ça Malfoy. » Ordonna presque Harry. Et l'autre jeune homme frissonna violemment.
« Pas aujourd'hui Potter. Pas maintenant. »
« Tu as promis de répondre à une question. »
« Oui mais je n'ai pas dit que ce serait forcément la première. » Rusa Malfoy avec le peu de force et d'assurance restant encore dans son corps épuisé.
« Bien. Alors qu'attends tu de moi ? Que fais tu ici ? Que veux tu ? »
« Ca fait trois question Potter. » Remarqua Malfoy d'une voix las.
« Choisis en une. Et réponds ! » Ordonna beaucoup plus sèchement Harry, lentement agacé par la mauvaise volonté du blond.
Celui-ci soupira et sembla réfléchir, creusant ses joues et respirant presque difficilement.
« Qu'est ce que j'attends de toi Potter ?
» Souffla Draco. Et Harry eut presque du mal à
l'entendre et se pencha vers lui. « Je veux que tu tues
Voldemort. Que tu nous en débarrasses. Que tu venges tout ceux
qui sont mort et ceux qui vont l'être, tout ceux qui sont
blessés, meurtris, seuls, à cause de cet infâme
type. Je veux que tu sois un héros Potter. Je veux que tu sois
ce héros dont j'ai toujours rêvé. Je voudrais
que tu sois… » Il ferma les yeux très fort et son
teint pâlit brusquement, et ses lèvres
bleuissaient.
Harry alarmé, se redressa et descendit du
lit, tirant les couvertures pour dégager un peu Malfoy. Il
rencontra dans ses gestes deux yeux gris vitreux rempli de larmes et
se figea.
« Je voudrais que tu sois mon héros Potter. »
Et le Mangemort s'évanouit de nouveau, quelques larmes légères roulant sur ses joues.
Merlin, j'ai tué ma mère.
« Pourquoi devrais-je être ton héros Malfoy ? Nous sommes ennemis. Je n'ai aucune raison d'accepter. »
Il avait dit cela d'une voix presque embêtée. Mesuré mais perplexe. - Embêtée.-
Comme si la question était
réellement importante. Un sujet de dissertation. L'enjeu
principale d'un quelconque concours. – Peut être un
concours pour sauver le monde…-
Mais le visage calme et
relaxé de Malfoy ne se tinta d'aucune expression de
réflexion, de tension, d'incertitude ou même de
peur.
Il restait simplement là, les yeux fermés, fidèle représentation de ce qu'il avait été les heures précédentes déjà, les jours précédents déjà, et presque la semaine, déjà…déjà…
« Réponds Malfoy. Pourquoi ? Si tu réponds maintenant, je verrais ce que je peux faire. »
« Tu serais mon héros ? » Répondit alors presque aussitôt la voix éraillée de Draco.
Le brun sursauta violemment et se retint à grand peine de se jeter sur le Serpentard. De rage ? De soulagement ?
Il adopta au contraire une pause calme et haussa simplement un sourcil.
« Enfin décidé à revenir parmi nous Malfoy ? »
Et le regard alarmé, paniqué,
presque désespéré du blond lui fit froncer les
sourcils.
« Depuis combien de temps suis-je évanoui ?
» Paniqua t-il en faisant un geste. Comme si il allait sortir
du lit.
Comme si il pouvait.
« Une semaine. »
Il ne pouvait pas, mais c'était bon, il avait encore un peu de temps.
« Alors, ma réponse. »
Et le Serpentard se dit que c'était maintenant, parce qu'après le si puissant Sauveur serait de nouveau de mauvais poil et ne lui laisserait plus aucune chance.
Il le fallait.
Maintenant.
Maintenant.
«
Je t'aime. » Et sa voix qu'il espérait certaine,
trembla pourtant, résonna à peine, et se perdit très
vite. C'était tellement dur, de dire, de penser, de ne
pouvoir espérer que…
« Pardon ? »
Le brun était ce qu'il y avait de plus étourdi par la nouvelle. Les sourcils franchement levés, il regardait le blond comme s'il était fou.
« C'est une blague. »
« Non » Répondit le blond, encore de cette petite voix faible.
Crois moi. Crois moi pour très, très, très longtemps.
« Tu dois me croire Potter. Je t'aime. N'en doutes jamais. » Rajouta t-il, presque alarmé, comme s'il s'apercevait de ce qu'il avait fait, de ce qu'il allait faire.
« C'est une blague Malfoy. Comment pourrais tu… » Mais le brun fut brusquement coupé par deux lèvres affamés qui recouvrirent sa bouche.
Elles se mouvèrent étrangement
délicieusement et une langue vint caresser ses lèvres.
«
Malfoy, oublies. » Dit Harry d'une voix sûr, mais
ébranlable, alors qu'il repoussait le Serpentard.
« Va te faire foutre. » Et le blond écarta d'un mouvement ses mains, sembla se reculer, puis fonça de nouveau et l'entraîna sur le lit, sous lui, le bloquant de son corps pas bien vaillant mais très, très, persuasif.
Il embrassa son front, ses joues, son nez, ses lèvres, avec douceur, contrastant avec la force qu'il déployait pour retenir sous lui le Gryffondor.
Il sortit délicatement une langue rosée et caressa les lèvres du Brun qui frémit.
Mais de quoi ?
« Malfoy. » Susurra méchamment Harry en remuant plus violemment.
Mais Draco avait déjà glissé une main sous son T-shirt et s'appliquait à trouver les points faibles de l'autre homme, qui frissonna et se cambra alors que la main survolait la peau fragile entourant son nombril.
Le blond, ses lèvres touchant à peine la bouche d'Harry, fixait chacune des émissions traversant le visage mi-menaçant, mi-pantelant du jeune héros.
Le jeu commençait maintenant.
Draco ferma finalement presque douloureusement les yeux, embrassa de nouveau le brun, et vint joué avec sa langue. Il accentua ses caresses vers le bas et vint presque immédiatement jouer avec la ceinture, puis la braguette du gryffondor, déjà déformée par une bosse prometteuse. Il défit rapidement le bouton, descendit la braguette, et faufila lentement sa main sous les vêtements, se délectant des petits gémissements de peine et d'envie qui s'échappaient d'entre les lèvres de l'Elu.
« Ho putain BAISE MOI MALFOY ! » Hurla presque le Gryffondor plusieurs minutes plus tard, alors que Draco fixait son visage déformé par l'envie. Ses doigts s'attardèrent sur ses fesses puis le pénétrèrent doucement, et Harry se cambra en gémissent sourdement, s'agrippant de toutes ses force au bras pâle de blond.
« Baise moi Malfoy ! » Ordonna une nouvelle fois Harry.
Mais Draco secoua la tête et ralentit encore plus ses gestes.
« Non. » Souffla t-il d'une voix étrangement rauque –Mais de peine.- « Je vais te faire l'amour Harry. Juste te faire l'amour. » Souffla t-il à son oreille. Et le Gryffondor le fixa quelques secondes les yeux écarquillés. Avant de laisser échapper un soupir tremblant et de détourner les yeux.
Sans ne laisser échapper plus un son.
Et Draco lui fit l'amour. Doucement, simplement. Juste de la douceur, du plaisir et de l'amour.
Et quand ce fut fini, Harry éclata en sanglot. De longs sanglots qui déchirèrent la nuit, et se répercutèrent sur les murs de la petite chambre.
« Shhhh. Ca va aller. Pleure. Ce n'est rien. » Lui murmura Draco à l'oreille alors qu'il le serrait contre lui, si fort, et que le Gryffondor s'accrochait désespérément à son corps.
« Je…Personne. Il n'y a plus personne. Et toi. Pourquoi toi ? Malfoy ? Qu'est ce que tu me fais ? Qu'est ce que tu veux à la fin. » Pleura Harry dans son cou.
Le Serpentard lui caressait le dos lentement et ne répondit pas, l'embrassant simplement sur le front, pour le lui dire. Sans mot.
Parce que les mots mentent, Harry.
La bataille finale arriva finalement, beaucoup de jours plus tard. Et Harry semblait prêt. Il était plus présent, moins méchant, plus doux, et souriant.
Il s'entraînait plus et blessait moins ses amis.
Oh, il ne s'était pas excusé. Pouvait-on dire qu'il avait fait quelque chose de mal ? Personne ne savait le dire et personne ne lui en tenait réellement rigueur. Ses rires, qui emplissaient de nouveau le manoir annihilaient tout souvenir de froideur et de méchanceté.
Mais maintenant, l'heure était venue et ils couraient déjà dans les couloirs du si sombre manoir du Lord noir, appréhendant ce qu'ils allaient trouvés derrière la grande porte du fond, retenant leur mouvement instinctif, qui soit les enjoignaient à fuir, soit les poussaient à aller aider leurs amis et alliés qui combattaient au dehors, et criaient, ou faisaient aussi crier.
Draco était resté à Grimmault Place. Il ne pouvait pas venir. Il aurait risqué de se faire tuer, par les Aurors, et les Mangemorts. Alors il était resté, selon la volonté d'Harry, et bien qu'effrayé pour le brun, n'avait pas protesté.
Il allait juste attendre.
Le Gryffondor, l'Elu, celui-qui-pour-le-moment-devait-vaincre, poussa les portes de ce qui semblait être la salle de réunion de Lord Voldemort et y pénétra prestement, sondant avec maîtrise chaque centimètre carré de chaque mur, pour anticiper tout appui éventuel qui pourrait le sauver.
Quand il avança encore un peu plus, Voldemort
apparu, et ricana.
« Alors finalement tu es là. »
L'accueillit étrangement le Seigneur des Ténèbres
avec un sourire mauvais.
« Il faut en finir Tom, ça ne peut plus continuer comme ça. »
« Tu as tout à fait raison Harry, mon cher. Il n'est réellement plus possible de se comporter comme des enfants se bataillant pour un bonbon, n'est ce pas ? Faisons preuve de maturité. Et, puisque je suis bien plus fou que toi, tu vas être celui qui fera le choix de vivre ou de mourir. »
« Je ne ferais rien avec toi. Nous allons nous battre. Et le meilleur gagnera. »
Le sourire sûr de lui du Mage noir s'accentua et il claqua des doigts, les portes de la salle s'ouvrant légèrement et révélant un être vêtu de noire.
« Approches. » Ordonna Voldemort. Et la silhouette ne sembla pas hésiter à se rapprocher du Seigneur des ténèbres, qui enserra son cou entre ses longs doigts pâles et reporta de nouveau son visage anguleux vers Harry.
« Tu es un petit être prévisible Harry Potter. Tu sembles penser que tous les êtres ont quelques choses de bon en eux. Et que s'il te tombe dessus et te demande pardon, avec forces remords et imprécations douloureuses, c'est qu'ils sont innocents. »
Il fit un mouvement et retourna le Mangemort, collant son dos contre son torse, et entoura ses épaules d'un bras, l'autre retirant d'un large geste la capuche sombre.
« Tu te fais avoir en beauté Potter, à chaque fois que je te tends un piège, grotesque et grossier, tu sautes dedans à pieds joints. »
Et c'était vrai. Encore. Il avait été de nouveau piégé, et ce n'était pas le visage impassible face à lui de Draco Malfoy qui allait démentir le fait qu'il s'était fait baiser.
En beauté.
« Alors choisis maintenant. Soit il vit. Soit il meurt. Soit tu meurs…Soit…Et bien, tu meurs. » L'homme, ou ce qu'il en restait, partit alors dans un grand éclat de rire et Harry sentit son être perdre plusieurs degrés de cette chaleur vitale.
Le petit brun laissa tomber sa baguette et ses épaules semblèrent vouloir tomber à terre.
« Et qu'advienne que pourra. » Murmura t-il doucement, la gorge nouée, ses yeux fixés dans ceux grisâtres et pâles de Draco.
Le Seigneur des ténèbres ricana encore et repoussa finalement violemment Draco sur le côté, le laissant tomber à terre, et leva sa baguette.
« Et bien, meurs enfin, Potter. » Susurra t-il. Et sans qu'il ne prononce aucune parole, le sort émeraude jaillit vers lui.
Et l'enveloppa.
Et qu'advienne que pourra.
Voilou. C'est quand même un peu moins bourratif comme ça.
Bisous
