Heeeey gentil petit fandom, gentil. Ok, bref, bonjour. J'ai toujours peur de vous, parce que vous êtes cools, et comme j'ai pu l'annoncer plus tôt j'avais un projet de Destruction des OTPS à mener par ici (ce but est un but de connard, je sais). C'est pourquoi, une fois n'est pas coutume, je m'attaque à une fanfic basée sur les chansons de Scorpions. Une sorte de grosse songfic, où la musique et les nombres se mêlent. J'ai des petits problèmes avec les maths.
L'aventure s'est révélée plus longue que prévue, de 5 chapitres on est désormais à estimer qu'on atteindra la vingtaine à la fin.
Parce que je suis Verseau et que mon ennemi naturel est le Scorpion (Homestuck joke, le pire c'est qu'c'est vrai.)
Oh et vous risquez de trouver des quatorze un peu partout. Parce que c'est moi.
Bref, après trois plombes de bavardage, je vous souhaite une bonne lecture, déposez vos âmes sur la gauche elles vous seront rendues quand j'y penserai, et les reviews iront tout droit dans ma boîte à "je vous aime pour l'éternité".
Oh et je ne sais pas quand placer ça. Je dirais... Saison 5, sans doute. Peut-être.
Bref.
Bonne lecture !
Sept heures du mat, le réveil sonne. Chanson en boucle qui déconne. La radio se met en route, bug sur le refrain, t'es bien. Une journée de merde qui commence, à n'en pas douter. Dehors déjà il fait gris, comme de la buée sur un miroir de salle de bain.
I can't Explain… I can't explain ….
« Eh bah t'expliques pas et ferme la. »
Dean Winchester, présentement une trentaine d'années, manque d'encastrer son réveil dans la table de nuit. Oui, c'est toi. Mais avec ton ego plus ou moins surdimensionné, te nommer à la troisième c'est un aussi bon choix. Tu réfléchis. Il est à peine sept heures, il faudra t'expliquer un jour le but de se réveiller aux aurores quand il n'y a rien à attendre, rien à traquer. Tu ne sais pas vraiment quoi faire, alors. Ton frère est loin – et dire que tu pensais jamais pouvoir dire ça –, une affaire de metalleux satanistes qui foutent la merde avec des démons dans leurs concerts – dommage, t'aimais bien leur musique – et, malgré tout, tu es présentement réveillé à écouter Scorpions bugger sur une célèbre reprise des Who.
Quelle vie de merde, tu peux pas y échapper.
I can't Explain, I can't Explain….
Les paroles continuent de tourner dans ta tête, et tu ne sais pas pourquoi. La route est longue, longue alors que tu roules et avales l'asphalte et la poussière. Tu roules au hasard, laisses derrière ta vie et ton histoire, juste pour voir le compteur tourner, entendre le moteur ronfler et les guitares jouer à la radio. Toujours Scorpions, le best-of Platinum qui tourne dans la fente cd. Tu te prends au jeu, tu chantonnes légèrement :
Here I am, will you send me an angel…
Here I am, in the land of the morning star…
Et c'est peut-être pas la meilleure chose que t'ai jamais chanté.
« Dean. »
Parce que ça te fait quasiment envoyer ta voiture dans le décor.
I said I can't explain, I'm feelin' good enough Baby…
"Putain, Castiel."
Des joyeusetés, une fois la voiture de retour sur la route, qui roule droit, tes mains sur le volant (pardon, tes genoux qui conduisent pour un court instant.) et tes yeux plaqués au rétro central.
« Un problème ?
- T'as failli nous faire finir dans les arbres, Cass. On t'a jamais appris à frapper avant d'entrer ? Bah en voiture c'est pareil. »
Ses deux yeux – bordel, tu te demandes comment ils peuvent être aussi bleus – se chargent un instant d'incompréhension.
« Tu es entrain de me dire que je dois t'avertir de ma présence en frappant contre la portière pendant que tu roules ?
- …. Non. Ce que je veux dire, c'est…. »
T'évites un cadavre de chat sur le bitume désert – va pas salir les roues – et tu soupires. Expliquer ce que t'entendais par là c'est comme tenter de raisonner les fans hystériques de certaines starlettes. Impossible.
« Laisse tomber, ok ? …. C'est aussi une expression.
- Merci, je savais. »
Il a l'air vexé, Castiel. Il a l'air vexé, et tu peux pas supporter ça. Alors tu changes de chanson, tu cherches quelque chose plus sympathique pour lui, pour pouvoir…. Même si tu sais pertinemment que ce sera dur avec lui, engager une sorte de conversation.
On a déjà parlé du fossé des générations ?
« Bref. T'as une raison de te ramener ici, à dix heures du mat ?
- Je t'ai entendu parler. Enfin, psalmodier de t'envoyer un ange car tu arpentais la terre de l'étoile du matin. »
'Ne jamais chanter Scorpions quand Castiel écoute' devient un petit post-it collé entre 'dire à Sammy qu'il ne doit jamais se couper les cheveux ou porter des costards blancs' et le nombre de nuits que t'as eu avec une certaine nana dont t'as plus le nom.
« Non, Castiel. Ca, c'est une chanson. Tu vois ? »
Et au fond de toi, alors que tu souris un peu, tu penses quand même au foin qu'il aurait fait sur Black Sabbath.
Ou la crise cardiaque.
I'm dizzy in my head And I'm feelin' blue….
Toujours cette chanson revient. Castiel n'a pas l'air de piger pourquoi tu sers tes doigts, fortement, autour du cuir du volant. Toujours, tu l'écoutes. Passer la journée sur la route. Bercé par la radio qui chante. Ses yeux à lui aussi, ils sont bleus, et tu te sens un peu mélancolique quand tu en croises l'éclat dans ton rétro. Il a l'air d'aimer, étrangement. D'aimer la musique qui vous entoure, et même si il semble assez secoué –foutu nids-de-poule dans la chaussée-.
« Tes choix de chansons….
- Sont les meilleurs au monde merci Castiel, je savais que tu serais d'accord avec moi sur ce point.
- …. Sont-ils toujours basés sur l'amour ? »
Pour la deuxième fois de la journée, merci à l'ange à tes cotés, tu manques d'envoyer la caisse valdinguer entre les arbres.
« Bien sûr que non ! Rien que la dernière, c'est tout. »
Oh, t'as l'air vexé, Dean. Pourquoi ?
Pour lui ?
Un sourire dans le vague plus tard, la chanson bugue encore.
I know what it means but
I can't Explain-I can't Explain….
"Alors ta gueule."
Qu'est-ce que ça peut te saouler, encore plus que tes cauchemars, quand le silence vient à se faire lourd et que le son tourne en rond. Il can't explain depuis dix minutes, alors t'essayes de zapper. Mais non, rien à faire. Tu aimes bien voir que Castiel semble totalement largué quant à ton acharnement méthodique sur l'autoradio. Ca te détend d'essayer de changer, quand tu sais que t'as encore cinq heures de route devant toi…. Ah non, quatorze, excuse-moi. Autant essayer de faire la causette, parce que ça risque d'être long, sinon.
« Cass ? Tu sais des trucs sur un groupe de musique qui s'appellerait Insanera ? »
Pause.
Longue pause. Tu sais que tenter de faire la conversation avec Castiel, c'est comme de chercher sur un minitel : faut le temps que ça charge. Déjà que les minitels ça existe plus…. Mais bon.
« Pourquoi ? demande-t-il finalement.
- Parce que j'ai envie d'savoir si tu les connais. On va…. Je vais faire un tour à leur concert, là. Du coté de…. Tu connais Shining ?
- ….Je connais la signification du mot.
- Non, le film, Cass. Le film et le bouquin. » Tu souris un peu. Est-ce que tu sais simplement que t'as l'air d'un abruti quand tu fais ça ? Au fond de toi tu te demandes pourquoi tu peux pas lui en vouloir, à propos de tout ça. De pas savoir, de pas connaître.
Tu peux pas lui en vouloir. Et tu peux pas l'expliquer.
« Pourquoi y allons-nous, au juste ?
- Parce qu'il paraît que c'est du bon son, et qu'ils bouffent des canaris sur scè- oh, attends, ça c'est une rumeur sur Manson. Jte laisse regarder le journal, c'est à l'arrière. Les commentaires m'ont étonné. »
Les commentaires tiennent en une série de chiffres.
Castiel lit à haute voix, tandis que tu frappes toujours sur le support cd de ton lecteur. Bordel.
« 809210002110000112002132140155... Ca fait 52.»
Il penche un peu la tête, en regardant l'autoradio.
« Besoin d'aide ?
- J'doute que t'y arrives, Cass - »
Et pourtant.
Rappel pour la vie future, songes-tu alors que la voiture avale la poussière en direction d'une salle de concert paumée : Ne jamais sous-estimer Castiel.
Ne jamais sous-estimer Castiel, et l'attraction de ses yeux putain de bleus, que tu croises un peu.
Le cd se décoince.
I can't Explain, I think it's Love….
