Bien le bonjour, gentes gens !
J'ai beaucoup hésité à poster cette fiction... Elle est relativement longue, et ne devait au début servir de script que pour un doujinshi, mais (...j'ai le syndrome de la flemme au bout de cinq planches de brouillon) je l'aime comme ça, et puis. Bref. XD Il y a logtemps que je l'ai en tête, mais l'écart entre les chapitres peut être assez long, donc désolée d'avance. _
Je ne dirai donc rien au niveau des couples, mais il y aura présence d'Autriche/Hongrie, et d'Allemagne/Italie sans doute. Seulement, pour eux deux, ça risque de rester au stade de sous-entendu, l'objectif de cette fiction n'étant pas de mettre l'accent sur les couples. C'est aussi une fic' pleine de faits historiques. Et de purs et innocents sentiments fraternels... Que ce préambule est commercial dites-moi 8'D Ne fuyez pas XD
Bref chère lectrice (ou cher lecteur, sait-on jamais), désolée pour la "courteur" du chapitre, et... Enjoy, hein uwu
Disclaimer : Axis Powers : Hetalia appartient à Hidekaz Himaruya o/
Rating : J'ai mis T, juste au cas où (et sous réserve de prochains chapitres plus... violents, genre des scènes de guerre tout ça tout ça)
Les environs de la porte de Brandebourg sont plutôt calmes, ce dix-huit janvier là. La ville entière de Berlin est recouverte d'un voile brumeux, qui semble figer les gens et les choses comme le ferait de la glace. On se croirait dans une ville fantôme, s'il n'y avait pas quelques éclats de voix qui parvenaient d'un bout de la rue à l'autre, des ronronnements de moteurs qui s'éloignent, et un bruit de pas, bien clair et rythmé, qui résonne sur les pavés. Le soleil est encore bas, à vrai dire. Il y a quelques touristes aux alentours, ils doivent s'être perdus. Du regard, ils cherchent quelqu'un susceptible de les aider. Quelqu'un qui ne soit pas pressé, patient et compréhensif envers leur allemand appris à la va-vite, et qui sache précisément quel chemin ils devraient emprunter pour se rendre à l'opéra… Ils ont de l'espoir, les petits touristes. C'est d'ailleurs pour ça qu'ils se précipitent sur le grand homme blond qui arpente la place, un bouquet de fleurs et un gâteau sous le bras. Il doit bien savoir, et puis, il a l'air du coin.
Ludwig soupire. Le groupe de touristes en doudounes épaisses s'éloigne déjà, heureux d'avoir pu trouver son chemin, après lui avoir souhaité bonne chance pour son rendez-vous avec sa petite amie. C'est vrai que le bouquet de fleurs portait un peu à confusion… Mais ce n'était pas de ce genre d'affaire dont il venait s'occuper. Il aurait même préféré, car cela aurait présagé une journée heureuse, et tant d'autres par la suite… Mais enfin. Ils avaient eu de la chance de tomber sur lui, il était probablement la personne qui connaissait le mieux Berlin. Enfin, s'ils pouvaient éviter de le déranger après… La Porte de Brandebourg n'est qu'à une dizaine de mètres, et il n'a pas vraiment envie de s'interrompre par la suite.
Il pénètre à l'intérieur du monument. Après toutes ces années, à chaque fois qu'il y va, c'est comme un frisson. Un frisson face à la beauté de la chose, de son architecture magistrale. De la volonté de ceux qui l'ont bâtie. De tout ce que cette porte représente. Le passé glorieux de la Prusse, les années sombres du troisième Reich, la longue séparation des deux Allemagne. De tout ce que cette porte lui rappelle comme souvenirs. Quand il passait avec son frère et le Kaiser au milieu de la porte. Les innombrables fois qu'il l'avait retrouvé là, un peu pantelant. Et puis…
S'il pouvait éviter de se remémorer les plus douloureux souvenirs maintenant, ce ne serait pas mal, tout compte fait. Il sait bien pourquoi il évitait de venir là la plupart du temps. Ordinairement, c'était juste lors du nouvel an, pour admirer le feu d'artifice avec Feliciano, Elizaveta et Roderich… Et même dans ces cas-là, il évitait de rester. Il ressent à cet endroit un réel manque, plus que n'importe où ailleurs, et encore après toutes ces années. Des fois, Ludwig se demandait s'il oublierait un jour. S'il parviendrait à surmonter cette douleur. Il marche encore un peu, jusqu'à arriver de l'autre côté du monument, vers l'ancien Berlin-Est, qui était à présent vivant, comme sa moitié Ouest. Les deux moitiés ne formaient à nouveau qu'une seule ville, après tout.
Il savait bien que la destruction du mur, puis la réunification avaient été une réelle joie pour tous, lui inclus. Il ne pouvait juste pas s'empêcher de penser qu'il aurait mieux valu que ces deux évènements n'aient pas eu lieu, parfois.
Ludwig avait pris, comme chaque année, un congé spécial pour ce jour-là. Il devait bien évidemment expliquer chacune de ses absences à sa Chancelière, mais le dix-huit janvier ne posait pas de problème. Et s'il y en avait un, elle s'arrangeait toujours. Elle savait bien à quel point cette journée était importante pour Ludwig, et ce, comme tous les Chanceliers avant elle. Il en avait besoin. Besoin de laisser la lourde charge qui pesait sur ses épaules depuis sa naissance, le temps d'un journée, de se laisser aller à ses sentiments comme le ferait un homme normal. Elle, et le gouvernement étaient aussi là pour ça, après tout. Pour assumer un peu de sa charge. Pour apporter leur soutien à leur bien-aimé pays.
Une dernière vérification à son téléphone, personne n'avait essayé de le contacter. Deux petits messages attendent leur heure de gloire. Il les consulte rapidement.
« N'oublie pas le repas de ce soir. Ne t'inquiète pas pour le reste, nous sommes en bonne voie. –Roderich
P.-S. : Elizaveta te passe le bonjour. »
« Ve ~ Germania ! Tu aurais pu me laisser un mot ce matin ! Je ferai comme tu as dit, mais je te laisserai quand même des tortellini pour quand tu rentreras ! N'oublie pas que tu peux m'appeler si tu veux ~ Ciao ~ »
Rien de bien important. Il soupire et éteint son téléphone avant de le ranger dans la poche intérieure de son manteau. Des badauds traînent un peu autour du monument, de plus en plus à force que l'heure avance.
Il regarde encore la rue en face de lui, puis finit par s'asseoir en tailleur au pied d'une des larges colonnes doriques qui soutiennent la voûte de la Porte, déposant gâteau emballé et bouquet de fleurs par-dessus, devant lui. Des murmures des passants. Des pas. Des bruits de moteurs. Le vent qui s'engouffre dans le monument et siffle et glace jusque les os. Un écho lointain, peut-être rêvé, d'un hymne glorieux. Toujours la même mélodie chaque fois qu'il vient. Ludwig s'autorise un petit sourire alors qu'il ferme les yeux, un peu douloureusement, assailli par les souvenirs.
« Alles zum Geburstag glücklich… Mein Bruder. »
