Disclaimer : Ceci n'est de manière évidente pas le travail de JK Rowling – cet incroyable auteur à l'immense talent – ni une violation de copyright contre elle, Warner Bros

Disclaimer : Ceci n'est de manière évidente pas le travail de JK Rowling – cet incroyable auteur à l'immense talent – ni une violation de copyright contre elle, Warner Bros., Scholastic, Bloomsbury ou qui que ce soit. Je ne gagne pas non plus d'argent avec ceci. J'emprunte simplement les créations de Mme Rowling et je les emmène pour une ballade sur le petit vélo que j'ai dans la tête. Je les ramènerai bientôt, à peu près indemnes.

Cette histoire a été écrite en réponse à toutes ces histoires de « mignon petit Rogounet » qu'on peut trouver ici. J'ai aimé les lire, mais je ne pouvais pas m'empêcher de me demander si un petit Rogue n'était pas peut-être plus problématique que ce que les auteurs imaginaient. Après tout, rien dans la vie de Rogue n'est jamais simple, si ?


Chapitre un – La Bataille

La bataille faisait rage avec une férocité qu'Albus Dumbledore vue auparavant, et il avait vécu très longtemps. Oui, il avait participé à des batailles avant celle-ci – de bien trop nombreuses fois contre de biens trop nombreux adversaires, mais cependant, rien ne rivalisait avec la force brute de l'énergie magique que cette mêlée contre Voldemort créait. Car Voldemort avait attaqué avec une folle stupidité le plus fort bastion que le monde magique ait jamais vu – Poudlard. Et Poudlard, avec l'aide des élèves des dernières années et des professeurs, tenait bon. Cela n'empêchait pas les Mangemorts de déclencher autant de destruction que possible. Réalisant que leurs espoirs d'une victoire facile étaient anéantis, ils espéraient visiblement faire basculer le cours de la bataille en leur faveur en créant la panique parmi leurs ennemis. Ils utilisaient chaque truc connu – animer des arbres, créer des tornades infernales et appeler à eux tout démon volontaire de la Forêt Interdite.

A leur tour, les professeurs avaient rassemblé les étudiants les plus âgés dans des groupes de même spécialité, et s'attelaient à opposer aux Mangemorts des armes d'une même puissance. Le professeur Chourave et son groupe avaient créé des pièges à travers la végétation, ralentissant les attaques. Hagrid et sa bande d'étudiants rien moins qu'heureux avaient relâché ces créatures avec lesquelles Hagrid cultivait minutieusement des relations et elles répandaient le chaos. Le professeur Flitwick avait aidé à diriger les puissants sortilèges lancés sur les Mangemorts avec une force constante. Et le groupe du professeur McGonagall répandait toute la puissance et la furie dont étaient capables des adolescents enragés et se croyant immortels une fois échauffés.

Il y avait d'autres groupes également au travail, et Dumbledore envoyait des ordres télépathiques à chacun tour à tour, regardant la bataille basculer décidément du côté de la Lumière. Mais Dumbledore savait qu'il avait deux entités à remercier par-dessus tout si Poudlard survivait à cette nuit sanglante. La première était le château lui-même. Peu le savaient ou voulaient le croire, mais Poudlard avait été conçu par les Fondateurs comme une créature douée de sensations. Il avait été enchanté pour avoir des pensées et un instinct de survie. Quand Voldemort et ses serviteurs avaient essayé de le détruire dans leur assaut, il s'était réveillé pour les attaquer. Maintenant il lançait des blocs de pierre sur ses ennemis, dardait des flèches de fer forgé depuis les parapets, et aspirait tout Mangemort aventureux qui s'approchait trop près.

La seconde vague de gratitude allait à Severus Rogue. Il avait alerté la Lumière des plans de Voldemort, arrivant au château seulement quelques minutes avant l'attaque, mais à temps pour emmener les plus jeunes à l'abri et diriger les aînés vers les groupes prévus. Il avait ensuite mené un petit groupe de Serpentard et Serdaigle sur le terrain, signalant les positions des Mangemorts avec autant de justesse et précision que les Eclaireurs de sa Royale Majesté. Dumbledore savait aussi que le directeur des Serpentard devrait bientôt quitter son groupe pour localiser Voldemort lui-même, et s'arranger délicatement pour emmener le Seigneur des Ténèbres à un endroit préétabli, où Harry Potter pourrait, ils l'espéraient, faire disparaître la menace et mettre fin au bain de sang.

« Directeur, j'y vais. » La voix de Severus Rogue emplit la tête de Dumbledore. Lui et les autres directeurs de Maison avaient travaillé sur cette aptitude pendant des mois. Ils étaient arrivés à leurs fins juste à temps.

« A Dieu vat » fut la seule chose que le directeur puisse répondre.

Dumbledore écouta les pensées de Rogue aussi bien qu'il le pouvait. Il l'entendit se disputer avec d'autres Mangemorts à propos du besoin de parler avec le Seigneur des Ténèbres. Il sentit sa peur alors qu'il se dirigeait vers son autre Maître. Il connut la répulsion de Severus quand l'homme reptilien toucha son visage et le remercia pour lui avoir dit où Harry Potter se 'cachait'. Et malgré le bruit des maléfices qui vrombissaient autour de lui – passant bel et bien à quelques centimètres – il pouvait nettement entendre Severus se répéter « faites que ça marche, faites que ça marche, faites que ça marche. »

Que ça marche, cela le fit. Le Seigneur des Ténèbres se retrouva alors qu'il ne s'y attendait pas face à la baguette de Harry Potter. Voldemort commit l'erreur de rire, croyant ses hommes avec lui et Potter incapable d'un sort mortel. Mais dans son arrogance, il avait été si concentré sur ses idées de gloire imminente qu'il n'avait pas vu ses serviteurs tomber discrètement, un à un, sous les sorts de Flitwick, et il était maintenant face à Potter seul. Il n'avait même pas levé sa baguette quand Potter prononça un sort en Fourchelang. C'était un ancien sortilège, découvert par Rogue dans la marge d'un de ses anciens textes de magie noire oubliée. Il était prononcé en Fourchelang par un dont la mère avait été tuée, et ne pouvait être utilisé que contre le meurtrier. Il faisait appel aux pouvoirs combinés de la douleur d'un enfant et de la colère d'une grand-mère. Il avait été créé par un ordres de sorcières grands-mères de Serpentard plus de huit cents ans plus tôt, pour être utilisé par leurs petits-enfants contre un riche sorcier en maraude dont les hommes avaient pris et tué toutes les femmes d'un village. Il fonctionna aussi bien qu'il avait fonctionné à l'époque. Avec une vive lumière rouge sang, Voldemort était parti.

A l'instant de sa mort, une douleur sans précédent se répandit dans la marque de tous les Mangemorts, et d'un Severus Rogue. La marque brûlait, grésillait, fumait, emportant la chair avec elle. Les Mangemorts tombèrent à genoux et Dumbledore coupa tous ses liens mentaux avec Severus pour ne pas être handicapé par la douleur lancinante. Les étudiants en charge de ligoter les Mangemorts se mirent au travail, car quand les marques cesseraient de brûler et disparaîtraient, ils n'auraient plus le temps. Il était cependant facile de les trouver, leurs hurlements de douleur permettant de les localiser, et en quelques heures tous avaient été ligotés et emmenés par les Aurors qui étaient entrés dans le parc dès que les sorts de restriction des Mangemorts s'étaient dissipés.

Pendant ce temps, Dumbledore était occupé à comptabiliser les pertes, qui bien que légères, étaient quand même déchirantes. Neuf étudiants étaient morts, tous Gryffondor ou Poufsouffle, un membre du personnel – Rusard – 14 créatures magiques avaient été tuées et 23 autres sérieusement blessées. Ce fut pour cela que l'habituellement sage directeur ne pensa pas à reprendre le contact avec son directeur des Serpentard avant d'être interrogé à son sujet par Harry Potter en personne, maintenant appuyé contre un arbre. Ron Weasley était affalé près de lui, des larmes pour Dean Thomas courant encore sur son visage. Hermione Granger, qui avait reposé sa tête sur l'épaule de Harry, se redressa en entendant le nom du professeur et regarda elle aussi le directeur d'un air interrogatif. Le vieil homme fronça les sourcils et prit une grande inspiration avant de tenter de rétablir le lien mental. Quand cela fut fait, il bondit sur ses pieds avec une expression de panique qui amena le trio à se lever précipitamment aussi.

« Que se passe-t-il, directeur ? » dit Hermione d'une voix tremblante.

Dumbledore regarda frénétiquement autour de lui, cherchant un autre membre du personnel, et fit signe au professeur McGonagall de venir le rejoindre. « Vous devez tous venir avec moi. » leur dit-il d'un ton ferme qui fit taire toute question.

Il plaça ensuite sa baguette sur sa main et prononça un rapide « Praemonstro », ajoutant le nom de Severus Rogue. La baguette tournoya et dès qu'elle se fut arrêtée, Dumbledore partit en courant. Ils filèrent par-dessus des arbres brisés, des troncs calcinés et même quelques Aurors accroupis près de corps pour arriver devant un vieux chêne à l'orée de la forêt. Là, ils trouvèrent Severus Rogue assis par terre, adossé à un tronc d'arbre, pointant sa baguette sur son cœur. Il cherchait visiblement à rassembler le courage nécessaire pour prononcer le sort qui mettrait un terme à sa misérable existence.

Le bruit de cinq personnes l'approchant en courant attira l'attention déjà bien divisée de Rogue, qui comprit immédiatement que c'était maintenant ou jamais. Il avait moins de 3 secondes avant que le vieux fou sorte sa baguette et le sort prenait au moins 1,5 secondes à réciter. Il commença donc aussitôt à dire l'incantation. Il ne dépassa cependant jamais le « Avada », pas par manque de volonté, mais parce que son intellect chamboulé avait oublié que le vieil homme était aussi un sorcier puissant qui non seulement n'avait pas besoin de baguette s'il le décidait, mais avait aussi une connexion directe avec son esprit. Un « Stupéfix » orageux résonna dans son cerveau et Severus Rogue tomba, sa baguette roulant en sécurité, hors d'atteinte de sa main.

Les enfants, et ils étaient encore des enfants aux yeux du directeur, ainsi que Minerva, rejoignirent Dumbledore pour se rassembler autour de la forme sombre, sale et inconsciente du Maître des Potions. Ses robes étaient déchirées et son visage écorché d'avoir rampé à travers des buissons, et une fois de plus le plus vieux des sorciers remarqua que son plus jeune Directeur de Maison avait tant de cernes sous les yeux et de rides de tension sur son visage qu'il aurait pu être considéré comme le plus âgé des quatre. Il soupira et se pencha pour toucher la tempe du jeune homme. Il murmura « Legilimens » et se retrouva immédiatement entouré par des visions d'ombres tourbillonnantes qui emplissaient l'esprit de Rogue. L'oppression de la scène et le sentiment d'être aspiré étaient si intenses que quand il relâcha le sort, il sut immédiatement ce qu'il avait à faire. Il regarda les yeux interrogatifs de ceux qui l'entouraient et expliqua :

« Il y a plusieurs mois, en faisant des recherches sur le sort que tu as utilisé aujourd'hui, Harry, le professeur Rogue est tombé sur un sortilège qu'il m'a demandé de lancer sur lui s'il survivait à la défaite de Voldemort. C'est un sort très compliqué, et considéré comme sombre. Peu le connaissent maintenant mais tout de même, cela ne semblait pas être une bonne solution. J'ai refusé. Il me l'a demandé à plusieurs reprises au cours du mois suivant, essayant de me convaincre, mais j'ai toujours refusé. » Dumbledore s'interrompit car sa voix se brisait.

« Vous avez dit 'une solution appropriée' » dit Hermione pour l'encourager à continuer. « Pour quoi ? »

Le directeur réfléchit un moment et continua plus calmement « Pour sa décision que sa vie ne valait plus la peine d'être vécue. »

Ce fut le tour de Harry de demander : « Que fait ce sort, Monsieur ? »

Dumbledore soupira. « Cela le ferait… eh bien, plutôt, cela le ramènerait à... une forme antérieure. »

Les étudiants avaient l'air si perplexe que McGonagall dit plus crûment à ses jeunes Gryffondor « Je pense que le directeur veut dire que le professeur Rogue a souhaité être ramené au stade d'enfant. »

Ils regardèrent tous le directeur pour confirmation. « Oui, un enfant. Et petit. Il souhaitait être fait aussi jeune que possible et placé dans un orphelinat. Il espérait que je pourrais modifier les papiers magiques le concernant grâce à mes contacts au Ministère. Il espérait que sa seconde vie serait… eh bien, supérieure à la première. »

La question suivante fut posée à voix basse et l'orateur surprit le directeur. « Pourquoi ne l'avez-vous pas fait ? » demanda Ron Weasley en toute sincérité.

« J'ai toujours cru au fait d'affronter son ennemi, pas le fuir. » dit le directeur. « Même si je crois que j'ai pu me fourvoyer cette fois. C'est ce sort ou Sainte Mangouste pour Severus maintenant. »

Minerva secoua fermement la tête. « Pas Sainte Mangouste. Il n'y survivrait pas une semaine. Ils sont débordés dans l'état actuel des choses, et avec les nouvelles admissions à cause de la bataille il trouvera un moyen de prendre sa vie. J'en suis certaine. »

Dumbledore et elle eurent un bref échange silencieux, et il hocha la tête. « Je vais effectuer le sortilège. Mais je vais avoir besoin de votre aide. J'ai dépensé de grandes quantités d'énergie ces dernières heures et je suis un peu affaibli. M'autorisez-vous à prélever en vous les forces que je peux ? »

Ils hochèrent tous la tête, formant un cercle autour de l'homme inconscient et pointant leurs baguettes sur lui, comme il leur était ordonné. Dumbledore ferma les yeux et commença une douce incantation. Quelques moments plus tard, le vieux sorcier se retrouva dans l'esprit de Severus. Bien que conscient que son corps physique était resté à l'orée de la forêt, il se trouvait en même temps debout dans un sombre couloir de pierre, une extrémité dans une ombre trop profonde pour y voir, l'autre un portail de lumière éclatante. Il continua à répéter l'incantation et peu à peu vit émerger la silhouette de Severus Rogue au lointain. Il marchait vers son directeur, mais son but ultime était de façon évident la lumière au loin. Quand il passa devant Dumbledore, sans le voir, celui-ci remarqua que Severus était considérablement plus jeune. Une vingtaine d'années, s'il devait en juger. Alors qu'il marchait, Severus devenait de plus en plus jeune, son corps rétrécissant rapidement en approchant la lumière. Soudain, Albus comprit ce que signifiait la lumière. C'était le point de non-retour. Le temps avant qu'une personne existe. Pas étonnant que le sort soit considéré comme de la magie noire.

Bien que son corps fut vieux et épuisé par les événements de la journée, Albus se mit à courir après son Maître des Potions, maintenant devenu un tout petit enfant. Mais alors qu'il accélérait, Severus semblait faire de même. Le petit enfant courait maintenant puis, miraculeusement, flottait vers la lumière. Albus plongea pour le rattraper et attrapa un petit bras juste avant de toucher la lumière. Il tira le bébé vers lui. De petites touffes de cheveux noirs couronnaient la petite tête, et des yeux noirs regardaient vers lui en louchant. La peau était recouverte d'une substance blanche et cireuse. Albus regarda le corps du bébé. On voyait ses petites côtes et il portait une excroissance au nombril. « Non, non, ça n'ira pas du tout, mon ami. Tu es bien trop jeune pour que je puisse m'occuper de toi. A cette taille, il faut une mère, et je n'en ai pas pour toi. »

Il prit le bébé contre sa poitrine et commença à marcher précautionneusement dans la direction opposée, loin du portail lumineux. En marchant avec les plus petits pas, il sentit le corps grandir dans ses bras. De temps en temps, il regardait l'enfant pour évaluer l'avancée, et rencontrait des yeux sombres, des sourcils froncés, mais jamais un son. Enfin, Dumbledore s'arrêta et regarda attentivement le garçon. Il était encore petit, et comme Severus avait toujours été petit pour son âge – jusqu'à la puberté, cela étant – il était difficile à Albus de juger. Il décida enfin qu'il avait environ un an et demi, et qu'il était probablement assez grand pour pouvoir s'en occuper, mais assez jeune pour effectuer un nouveau départ. « Nous sommes arrivés, je crois. » dit doucement Albus, essayant de sourire à l'enfant visiblement perdu. Il mit fin à l'incantation que son subconscient avait continué à chanter et se retrouva à nouveau dans le parc de Poudlard. Allongé par terre, sur un tas de robes noires et sales, se trouvait maintenant un petit garçon avec un air très mécontent sur son petit visage. Les autres membres du cercle le regardaient avec stupéfaction.

McGonagall fut la première à parler. « Eh bien, il semble que cela ait été un succès. Nous commencions à nous inquiéter, directeur. Il se fait tard. » Elle désigna de la tête le soleil qui se couchait.

« Bien sûr, toutes mes excuses, cela a semblé durer bien moins longtemps pour moi. Pour nous. » ajouta rapidement le directeur. « Nous devrions rentrer. Je suis sûr que les Aurors vont avoir d'autres questions pour nous. Et je serai reconnaissant si personne ne fait mention de l'état de notre directeur des Serpentard. »

Ron ne put s'empêcher de glousser devant l'expression de Dumbledore, mais Hermione le fit taire avec un regard noir.

« Bien sûr que nous ne dirons rien, directeur, » répondit Hermione « mais vous n'allez pas le placer dans un orphelinat, n'est-ce pas ? Je suis sûre que certaines personnes voudraient bien le prendre. »

Les yeux de Dumbledore pétillèrent dans la pénombre grandissante. « Seriez-vous volontaire, ma chère ? »

Une Hermione embarrassée secoua très légèrement la tête. Le directeur gloussa. « C'est ce que je pensais. Notre professeur de potions n'est pas vraiment populaire. Chose qui ne lui a pas échappé, il me semble. Mais non, Mlle Granger, je n'ai pas l'intention de le placer dans un orphelinat. Je vais prendre soin de lui aussi longtemps que possible, ou jusqu'à lui trouver un foyer correct. »

Sur ce, un Albus Dumbledore très fatigué traversa le parc jusqu'au château, entraînant derrière lui quelques Gryffondor et un très jeune Serpentard.