Les libertés de l'auteur :

- pas d'échange de corps entre Henry et Peter Pan

- personnes à bord : Emma, Killian, Neal, Henry, Regina, Mr Gold, David et Mary Margaret

- David n'a pas besoin de rentrer à Storybrook pour être soigné. Mr Gold lui a déjà administré un traitement.

Disclaimer : les personnages et l'univers ne m'appartienne pas. Ce qui n'est pas très juste vu que moi je leur ai donné mon âme !

Petite note (une notinette donc) : cette histoire a été mûrement réfléchie. Deux chapitres sont déjà finis, le 3ème en phase de correction, le 4ème en cours d'écriture .. des idées jusqu'au 10ème et une partie du dernier déjà rédigée ! J'irai jusqu'au bout, parole de scout !

Bonne lecture à tous, en espérant vous faire passer un agréable moment :)


Chapitre 1 : Soulagée

Un chauffeur. Quelqu'un qui s'engage à assurer le déplacement d'autres personnes entre deux points prédéfinis. Un simple chauffeur. C'est comme ça que Killian se sentait.

Sous ses yeux, la joyeuse bande s'agitait. Il ne parvenait pas à entendre distinctement leurs discussions mais il n'avait pas besoin d'user de son imagination pour deviner quelle en était la nature.

A bord du Jolly Roger, ils rentraient enfin à Storybrook. Ils allaient retrouver leur maison, leurs amis et reprendre le cours de leur vie. Ils s'en réjouissaient et leur excitation était tangible. Elle était surtout légitime.

Neverland n'était pas connu pour être une destination de rêve. Certes les paysages valaient le détour et le climat n'y était pas désagréable, mais pour ce qui est du confort et de l'hospitalité, Neverland avait encore tout à faire.

Cette île les avait recueillis plusieurs semaines, et ils en avaient payé le prix. Elle les avait poussés dans leurs derniers retranchements : chacun d'entre eux avait été évalué, testé, désabusé. L'une après l'autre, ils avaient affronté les épreuves que leur avait méticuleusement préparé Peter Pan. Par leur triomphe, ils avaient gagné le droit de quitter l'île et de repartir avec leur trésor, Henry. Epuisés mais indemnes ils rentraient. Cette aventure-là prenait fin.

Leur soulagement était palpable. Se remémorer ces dernières semaines n'était pas nécessaire pour réaliser qu'ils avaient évité le pire de justesse. Ils en avaient pleinement conscience et ils pourraient très prochainement fêter cette victoire comme il se doit chez Granny, comme tout grand évènement qui se respecte.

Leur impatience gagnait de plus en plus de terrain et le gamin ne tenait plus en place. D'ordinaire craintif, celui-ci ne semblait plus troublé par le crochet. Il venait le voir toutes les heures pour s'assurer qu'ils seraient bientôt chez eux. L'appel de la terre.

Killian ne connaissait plus ce sentiment. Et il ne partageait pas non plus leur joie. Après tout, lui il était déjà « rentré ». La main sur le gouvernail et une bouteille de rhum à proximité au cas où, il était chez lui.

« Que comptes-tu faire maintenant ? » lui demanda David.

Interrompu dans ses pensées, il ne vit pas immédiatement où le prince voulait en venir.

« Tu n'as sans nul doute jamais envisagé de quitter ton navire, mais si tu es prêt à le faire, tu pourras trouver ta place à Storybrook ».

Une lueur d'espoir s'était invitée dans ses yeux et ne semblait pas vouloir les quitter.

L'homme qui se tenait devant lui les avait aidés. Pire, il l'avait sauvé. Il lui en était reconnaissant et il espérait que le pirate était prêt à mettre sa vie de forban derrière lui.

Le temps s'arrêta quelques secondes, attendant de savoir si la vie de Killian prendrait un nouveau tournant. Il ouvrit une première fois la bouche, la referma puis fini par baisser les yeux, un rictus au bord des lèvres.

« J'ai effectivement une place à Storybrook, derrière les barreaux de sa cellule. À ce qu'on raconte, c'est un plaisir de se laisser menotter par le shérif de cette bourgade. Mais il est inutile de se leurrer. Nous ne voulons ni l'un ni l'autre que cette éventualité devienne une réalité ».

La lueur avait fui et lui aussi par la même occasion. Le flibustier n'était visiblement pas prêt à évoluer encore, cela ne servait à rien d'insister. Maudit pirate.

Killian lui affichait un air suffisant. Le jeune prince s'était avancé sur des eaux incertaines et pénibles. Il n'avait fait que lui rendre service en le détournant de ce chemin hasardeux.

Non, il ne savait pas ce qu'il allait faire après ça. Il n'avait rien prévu. Il s'était efforcé de ne pas y penser et il n'avait pas à fournir un agenda à tout l'équipage. Il était leur chauffeur, c'était son rôle. Il mènerait à bien sa mission et les ramènerait tous sains et saufs. Sa part du contrat serait remplie. Son aventure s'arrêterait là.

Il savait bien au fond de lui que les intentions de son camarade étaient nobles. Mais c'était bien ça le problème avec les personnes de son espèce : prêts à accueillir le moindre chien errant et à en faire soudainement un membre respectable de leur famille.

Il n'avait pas besoin qu'on le change. Il n'avait pas envie qu'on le change. Il les ramènerait à bon port, puisqu'il devait en être ainsi puis il troquerait sa casquette de chauffeur contre son chapeau de capitaine avant de mettre le cap sur n'importe quelle destination, pourvu qu'il y ait l'ivresse !

Il allait d'ailleurs pouvoir changer de coiffe bien plus rapidement que ce qu'il imaginait. Une forme se dessinait à l'horizon. Une forme familière. Ils n'étaient visiblement pas les seuls à parcourir l'océan Atlantique.

Le capitaine lâcha le gouvernail et sorti de sa veste une longue-vue. En s'aidant de sa mâchoire, il déplia l'objet et entreprit d'étudier la situation.

« Qu'est-ce que c'est ? Un autre bateau ? »

« Un navire. » Répondit-il les dents serrées sans même adresser un regard à Regina avant de reprendre.

« Un puissant navire appartenant à la flotte royale ».

Ils avaient mis fin à leur joyeuse réunion pour venir rejoindre leur capitaine, en quête de réponses.

« Alors nous n'avons rien à craindre, » affirma David, une main sur l'épaule du gamin et un sourire assuré, plaqué sur le visage.

« Je n'en suis pas si sûr malheureusement. Les officiers du roi affichent fièrement leurs couleurs lorsqu'ils sont en mission, et je ne vois aucun pavillon hissé sur ce mât »

« Dans ce cas-là, comment peux-tu affirmer qu'il s'agit d'un vaisseau royal ? » s'interrogea Emma.

Il soupira. Avait-il vraiment besoin de se justifier ? Il s'apprêtait à défendre ardemment son point de vue, mais lorsqu'il croisa le regard de son interlocutrice, il comprit que son jugement n'était pas remis en cause. La jeune femme cherchait seulement à comprendre comment il était parvenu à cette conclusion.

« Trois mâts, et plus de cinquante mètres de long... C'est ce qui se fait de mieux Miss Swan ! Sa construction nécessite de nombreux hommes ainsi que des richesses considérables pour la financer. À vrai dire, il n'existe que deux types de personnes pouvant entrer en possession d'un pareil navire : ceux qui l'ont fait construire et ceux qui s'en sont emparés… »

« Des pirates » comprit Rumpelstiltskin.

Et c'est comme ça qu'il en était lui-même devenu un. Il avait fait ses débuts en mer en tant que lieutenant sous le commandement de son frère, le capitaine Liam Jones. Le roi leur avait confié la mission de ramener une mystérieuse plante. Les légendes racontaient qu'elle était capable de guérir de tous les maux mais ils découvrirent à leur dépend qu'il s'agissait en réalité d'un poison mortel.

Touché à l'avant-bras, Liam perdit la vie auprès de son frère cadet. Meurtri et trahi, Killian avait été proclamé capitaine et s'était emparé du Jewel of the Realm(1) dans un acte de rébellion. Appuyé par ce qui était désormais son équipage, les drapeaux et blasons royaux avaient été jetés par-dessus bord et le navire avait été renommé le Jolly Roger.

« Devons-nous nous préparer au combat ? » Emma, le sorti de ses pensées. Prête à cette éventualité, elle était déjà armée.

Le pirate ne put refréner un rire moqueur. « Ne prenons pas de décision hâtive. Nous n'avons encore aucune certitude et se serait vraiment affligeant d'envoyer une famille princière à l'assaut d'un roi ».

Il reprit sa longue-vue et observa la situation plus longuement.

Ils avançaient rapidement sur l'autre bateau, bien trop rapidement. Et puis, la vérité s'imposa : ils étaient incontestablement les seuls à avancer.

« Vous pouvez ranger votre arme princesse. Rien à craindre à l'horizon ».

« En es-tu sûr ? » s'inquiéta Neal. Il avait beau scruter le paysage, il ne voyait pas ce qui avait pu rassurer son vieil ami.

« On ne peut plus. Ces marins sont en mauvaises postures. Amis ou ennemis, nous sommes le cadet de leurs soucis. Leur ligne de flottaison n'est plus visible. »

Mary Margaret fronça des sourcils mais ne parvînt pas à conclure.

« Ils sont en train de sombrer, doucement mais sûrement », fini le pirate en soupirant. Tout cela était tellement évident pour lui. Et il n'y a rien de plus agaçant que de devoir expliquer l'évidence. Il fallait admettre qu'il n'avait pas pris le temps de leur enseigner les choses de la mer mais son nouvel équipage manquait cruellement de vivacité d'esprit.

« Allons les aider alors ! »

David renchérit : « Henry a raison. Si ces hommes sont en danger, il faut les secourir ».

« Oh je vous en prie, rentrons chez nous ! Votre soif d'aventure est-elle donc sans fin ? Nous avons récupéré Henry depuis à peine une journée. Et nous sommes tous là, sains et saufs. En direction de notre maison. Pourquoi risquer de gâcher cette réussite en se lançant au secours d'une probable bande de mercenaires ? ».

Régina était excédée. Elle n'avait pas encore eu le temps de savourer ses retrouvailles. Il y avait définitivement trop de monde sur ce bateau.

Elle qui avait élevé Henry toute seule pendant des années, devait maintenant le partager avec une famille toujours de plus en plus nombreuse. Et avec le récent retour du père, elle craignait de se voir retirer la garde de son fils.

Henry était tout pour elle. Tout ce qu'elle avait espéré, tout ce qui lui restait, tout ce qui comptait. Dans ces conditions, la diplomatie n'était pas une option envisageable.

« Oui nous rentrons Régina. Mais nous ne pouvons quand même pas faire comme si nous n'avions rien vu. »

« Et pourquoi pas Miss Blanchard. Parce que c'est mal ? » la provoqua Mr Gold.

Emma s'approcha pour intervenir. Elle comprenait les différents points de vue de ses compagnons. Il y avait d'un côté ceux qui avaient besoin de mettre fin à cette aventure, de se remettre de leurs émotions et de retrouver une vie normale. Et de l'autre côté, ceux pour qui le sens du devoir passait avant tout. La jeune femme de son côté était tiraillée entre les deux mais son discours était guidé par une toute autre motivation.

« Ecoutez, j'ai tout comme vous envie de rentrer le plus rapidement possible. Mais de toute évidence nous ne retrouverons pas nos lits dès ce soir. Ces hommes sont en danger. Bons ou mauvais, ça m'est égal. Nous n'allons pas croiser leur chemin sans agir, comme si de rien n'était. Et je pense que nous sommes tous aptes, chacun à notre manière, à nous défendre si nécessaire. »

Contrairement à ce qu'elle voulait bien faire entendre, ce revirement de situation soulageait Emma.

Orpheline de naissance, elle était en dépit de tout, une solitaire. C'était ancré en elle, c'était son identité. Et aujourd'hui, elle était enfin entourée par une famille aimante. Mais le soulagement n'était pas au rendez-vous, elle ne connaissait rien à la vie de famille et elle n'était pas équipée pour.

Elle n'était pas encore prête à retourner à Storybrook. Il lui faudrait affronter sa nouvelle vie, une vie à trois, une vie dont elle ne connaissait rien.

Qu'allait-il se passer ? Que devrait-elle faire ? Qu'attendait-on d'elle ? De jouer la comédie de la famille heureuse enfin réunie ? Emma ne s'était pas préparée à ça et ne le voulait pas. Ils ne pouvaient pas revenir en arrière et essayer d'avoir la vie qu'ils auraient dû avoir, cette vie à trois. Le mal était fait, et elle ne pourrait jamais passer outre.

Elle savait que ses parents espéraient qu'elle s'ouvre enfin aux autres. Mais comment devait-elle s'y prendre ? Sa vie était sur pause depuis bien trop longtemps maintenant. En réalité, elle passait plus de temps à survivre qu'à vivre et elle n'envisageait pas que son bonheur puisse être une priorité. Et puis elle n'était franchement pas convaincue que Neal puisse à nouveau la rendre heureuse, pas comme avant en tout cas, pas aussi facilement, pas aussi naturellement.

« La décision vous appartient » reprit Killian. « Mais je me permets de vous signaler que la nuit ne va pas tarder à tomber et que si nous n'intervenons pas rapidement, il n'y aura bientôt plus personne à secourir. »


(1) Jewel of the Realm = Le bijou du Royaume


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