CHAPITRE UN : Une autre mission.
Il laissa courir ses mains sur ses épaules. Elle ne bougea pas et tira sur son cigare. La fumée alla frapper la vitre à travers laquelle elle regardait ses hommes s'entraîner. Agacé de son indifférence à ses caresses, il affermit sa prise sur ses épaules et la tourna face à lui. Elle en sembla aussi agacée et rejeta la fumée de son cigare dans son visage. Il ne toussa même pas et osa même sourire :
- Maître, voyons, maître, est-ce une façon de traiter un serviteur si dévoué ?
- Je traite mes hommes comme je le veux, esclave, répliqua-t-elle.
Elle écrasa son cigare dans le cendrier proche de son bureau et, presque aussitôt, Alucard se pencha sur elle pour l'embrasser. Elle accepta ses lèvres sur les siennes, passant ses bras autour de son cou pour le rapprocher. Le No-Life King l'enferma dans ses bras et, doucement, le fit reculer, pas à pas jusqu'à ce que ses reins touchent le bureau.
- Pas dans mon bu, essaya-t-elle de dire mais il la fit taire avec un autre baiser tout aussi passionné.
Elle sembla se rendre et Alucard en profita pour faire glisser sa veste de ses épaules. Le baiser fut brisé et Integra renversa la tête en arrière, reprenant doucement sa respiration tandis qu'Alucard, du bout des lèvres buvait son pouls et....
- Alucard ? Alucard ?!! Tu m'écoutes ?!
Le vampire secoua la tête et regarda à nouveau son maître. Ils étaient bien dans son bureau, mais... les circonstances étaient différentes. Integra portait bien sa tenue complète et fumait toujours son cigare, les yeux fixés sur lui. Il espérait qu'elle n'avait rien remarqué. Après tout, elle était toujours humaine, elle ne pouvait pas lire ses pensées.
- Non, maître, je ne vous écoutais pas.
- Pourquoi cela ? sa voix était glaciale et tranchante.
- Je vous admirais, dit-il très naturellement, sa voix contrastant avec son sourire narquois.
Elle leva les yeux au ciel et allait reprendre quand Walter apparut avec un chariot sur lequel une théière et une tasse de thé étaient disposés. Un sourire éclaira son visage quand elle l'aperçu. Si Alucard avait eu un coeur, il se serait serré en cet instant même. Walter servit le thé en silence et posa la tasse et sa soucoupe sur le bureau encombré de divers papiers.
- Ce soir je vous propose une saveur plus orientale : c'est un thé au riz.
- Merci Walter.
Le majordome ouvrit la boîte à cigares en argent et en prit un qu'il glissa délicatement entre les lèvres d'Integra tandis quelle rangeait quelques papiers, s'apprêtant sans doute à en donner quelques un à son distrait serviteur. Il l'alluma en faisait bien attention à ne pas déranger son maître ou à brûler ses cheveux.
Alucard ne put s'empêcher de la trouver encore diablement belle. C'était dans ces moments-là, quelques secondes, quelques instants qu'elle se montrait dans toute la gloire et la splendeur de son sexe. Sa peau semblait si douce à la lueur de clair de lune, ses lèvres si pures, si autoritaires et aussi tentatrices que le serpent de la Bible à la fois, ses longs cheveux d'un blond si pâle cascadant le long de ses épaules jusqu'à ces reins. Il avait envie de caresser ses cheveux, d'embrasser ses lèvres, de ne pas la laisser partir. Ses yeux d'un bleu azur si dur le fixaient désormais. Il ne l'avait pas écoutée. Il savait très bien qu'elle détestait quand il n'écoutait pas. Elle avait toujours l'impression que quelque chose lui échappait. ET quelles choses !
Walter se retira en silence, sans jeter un regard à Alucard. Il attendit, debout, patiemment qu'Integra prenne une bouffée de son cigare et goûte à son thé. Il adorait la façon qu'elle avait de se mordre les lèvres quand elle goûtait quelque chose de délicieux. Tant de petits gestes, de petites habitudes si... sensuelles.
- Je reprend, esclave, mais je te préviens, si je te surprend à être aussi distrait à nouveau, mon chargeur t'attends.
- Oh oui, maître, fit-il avec une voix étrangement très peu effrayée.
Integra prit une autre bouffée de son cigare et reprit :
- Cela se passe à Cheddar. Des vampires très étonnants. Toutes les personnes qu'ils mordent, y comprit des adolescents visiblement encore vierges se transforment en goules. Des goules ordinaires, soit, mais le cas est tout de même inquiétant. Je prendrai la X-Trail avec Walter, quant à toi... Je crois que tu pourras te débrouiller. Tu m'as bien entendue, cette fois-ci ?
- Bien sûr, maître.
- Retire-toi.
Son ton était sévère, despotique, sec, froid. Il n'y avait rien à répliquer. Le vampire voulut ouvrir la bouche tout de même pour rétorquer quelque chose qui puisse la mettre en colère, la faire réagir, mais alors, quelque chose d'inhabituel le frappa.
Integra Fairbrook Windgates Hellsing venait de montrer un instant de faiblesse. Oui, elle, la grande directrice d'Hellsing venait de poser son coude sur son bureau encombré de papiers tous aussi inutiles les uns que les autres et avait reposé sa tête dans sa paume ouverte. Immédiatement, Alucard fit un pas en avant et sa voix se fit moins joueuse, plus profonde : `
- Tout va bien, maître ?
Elle leva à peine les yeux vers lui mais hocha doucement la tête :
- Oui, tout va bien, esclave. Je te donnerais les ordres en tant donné. Laisse-moi à présent.
Le vampire se sentit presque vexé de n'avoir pas eu ses ordres ni l'occasion de l'aider. Il entra doucement dans sa tête et murmura très doucement pour ne pas la surprendre ni lui faire mal : "Vous devriez plus vous reposer, Integra". Il referma la porte derrière lui.
