Disclaimer : L'univers de Naruto est la propriété de Kishimoto.
Yamanaka Ino, déjà du haut de ses six ans, avait toujours été une fille ambitieuse. Elle savait ce qu'elle voulait être quand elle serait grande. Et surtout, qui elle voulait être : la plus belle des kunoichis de Konoha. Et si elle n'en demandait pas trop, la plus forte aussi. Elle sentait déjà se poser sur elle les regards plein d'admiration et de respect des villageois et même des autres ninjas, toutes générations confondues.
Avec le temps, elle était effectivement devenue une kunoichi magnifique.
La génétique et l'espèce d' "appearance code" appliqué au sein de son clan l'avaient déjà mise sur la bonne voie.
Elle avait des cheveux blonds, de ce beau blond d'enfant, conservé grâce à la camomille. Ils étaient longs, chatouillaient le creux de ses reins et caressaient les traits délicats de son visage. Et maintenant qu'elle avait abandonné son épaisse mèche, son visage était enfin libre d'exprimer toute sa splendeur.
L'œil gauche avait retrouvé son jumeau et maintenant deux saphirs, deux morceaux d'océan, deux infinités de ciel d'été éclairaient sa peau pâle et rosée. Son petit nez fin surplombait fièrement sa bouche, tendre et belle comme un bouton de rose aux teintes claires.
Et son corps n'avait rien à envier à ce délicieux minois.
Comme toutes les kunoichis, Ino s'était forgée une silhouette quasi parfaite à l'entrainement. Et pourtant, elle n'avait pas le corps de n'importe quelle kunoichi. Ses innombrables régimes avaient ralenti son développement musculaire. Alors peut-être qu'elle n'avait pas la force de Sakura mais elle n'avait pas non plus ses abdominaux à faire pâlir de jalousie plus d'un civil. Elle avait à la place un ventre plat, aux hanches saillantes. Sa taille, suivant ses côtes fragiles, était étroite et accentuée par une poitrine certes discrète mais fière. Ses bras grêles, qui reposaient lascivement contre cette taille fine, étaient supportaient par des épaules fragiles aux clavicules apparentes. Et ses longues, interminables jambes s'harmonisaient avec ce corps mince, à la limite de la maigreur.
Alors quand elle marchait dans les rues de Konoha, oui, tous les regards convergeaient vers elle.
Mais quand on a dix-huit ans, même quand on est kunoichi, même quand on a déjà du effleurer la Mort, quand on a déjà du la saluer tristement, quand on croit avoir tout vu, le pire nous attend encore. Comment aurait-elle pu se douter que les kunoichis qui, comme elle, attirent les regards, sont souvent celles que l'on détruit le plus vite ?
On ne brise pas plus facilement ce genre de kunoichis parce que, sur un champ de batailles, leurs corps fins sont plus vulnérables. Ni même parce que la Beauté, la satisfaction de ces regards posés sur elles les rendent plus niaises. Non, on ne les détruit pas sur les champs de batailles.
Et Ino aurait du se rendre compte de cela plus rapidement. Elle aurait du, elle aurait pu prévoir ce qui l'attendait.
Parce que l'affinité de son clan avec la botanique l'avait amené à connaitre, bien plus que de vieux secrets de beauté, l'art du poison. Parce qu'elle connaissait aussi les techniques de médecine ninja et donc la façon de tuer vite et discrètement. Parce qu'elle était belle. Parce que, déjà à l'académie, on lui avait appris à être une femme.
Parce qu'elle avait tout pour devenir ce qu'elle était devenue.
Elle avait à peine plus de dix-huit ans et elle avait à peine atteint le statut de juunin.
Alors Tsunade l'avait convoqué dans son bureau pour sa première mission seule. Et même si Ino ne savait pas vraiment à quoi s'attendre, aux vues des traits tirés et graves de son Hokage, elle comprenait que c'était une chose sérieuse. Et l'ordre de mission tomba.
L'idée de protester, de hurler, d'abattre son poing sur le bureau en chêne lui traversa l'esprit. Les traits de son visage si doux se crispèrent, jusqu'à se déformer, comme lorsqu'elle s'énervait plus jeune.
Et puis, plus rien. Une neutralité presque effrayante remplaça alors la sourde colère sur son visage.
D'une voix vide, Ino acquiesça, s'approcha d'une démarche plus lourde qu'à l'accoutumé, presque solennelle, du bureau et récupéra l'ordre de mission que son ainée et dirigeante lui tendait.
La blonde attendit de sortir du bureau pour laisser son regard bleuté s'embuer de larmes. Des larmes de colère, d'indignation, de dégout qu'elle ne laissa pas couler.
Demain, elle effectuerait sa première mission en tant que juunin.
Demain, elle partirait pour Kumo, maquillée comme une civile, vêtue comme une civile. Elle mttrait hors d'état de nuire une "dame de compagnie" prévue pour une soirée entre hommes influents. Elle la remplacerait et soutirerait des informations militaires à un certain Shitaro Harumaru.
Elle n'avait pas besoin de plus de précision. Elle avait compris.
Aujourd'hui, même si elle n'était peut-être pas la kunoichi la plus puissante de Konoha, Yamanaka Ino était indéniablement la plus belle.
Aujourd'hui, son rêve d'enfant s'était réalisé.
Et il volait déjà en éclats.