Je suis incorrect... incorrigible, pardon ! Au lieu de finir mes quelques trois fics et demie en cours d'écriture, je n'ai pas pu me retenir de me livrer à ce petit délire... Cela devait être un one-shot, mais ce sera plutôt un "court"-shot, en trois chapitres à peu près - Merlin me garde de recommencer une troisième fic longue !

A tous ceux qui se sont retrouvés plus ou moins par hasard sur cette page, une bonne lecture...

Matt a.k.a. TarK

PS : mes excuses à ceux qui attendent la suite de "Tempus Fugit" ou de "Changements". J'y travaille d'arrache-pied - et ça fait mal, je vous assure ! tchac ! - coup de fouet
PPS :
ah, oui, encore une chose... Désolé de faire dans le commercial, mais si vous pouvez laisser une review, c'est toujours agréable d'avoir un retour...


Ce que tu penses...
Par Tar-K

"Quand on voit ce qu'on voit et qu'on entend ce qu'on entend, et bien on a raison de penser ce qu'on pense."

Coluche

Chapitre premier
Cobayes…

"Weasley ! Malefoy !"

Ron Weasley se figea sur place, avec à la main son livre de potions, dont il s'apprêtait à asséner un troisième coup à Drago Malefoy qui, pour sa part, bourrait les côtes du rouquin de coups de poing. Le Professeur Rogue leur fondit dessus, à sa façon caractéristique - qui n'était pas sans rappeler la technique de chasse de la chauve-souris vampire géante, dont ils avaient étudié un spécimen en cours de Défense contre les Forces du Mal - et s'arrêta devant eux, les bras croisés sur sa poitrine, un rictus de colère crispant sa bouche, les yeux étincelant de fureur et les cheveux luisants de… luisants. Un silence mortel descendit sur la salle de classe. Quand le Maître des Potions parla, ce fut d'une voix totalement neutre et étroitement contrôlée, ce qui était en général très mauvais signe :

"Pouvez-vous me rappeler ce que vous êtes censés faire ici ?"

Ce fut Malefoy qui répondit, dans un murmure :

"Une potion de Clairvoyance, Monsieur…"

"C'est exact, Monsieur Malefoy… Vous pouvez m'en rappeler l'usage ?"

"Avec… avec la formule appropriée, elle permet à quelqu'un de lire dans les pensées de celui qui a bu la potion…"

"Pas tout à fait, mais c'est presque cela…" Le professeur se pencha vers eux, l'air d'être sur le point d'exploser.

"Et que faisiez-vous tous les deux ?"

"C'est lui qui a commencé !" s'exclamèrent-ils à l'unisson, avant d'échanger un regard venimeux.

"Je vous ai demandé ce que vous faisiez !" répliqua Rogue, dont le ton commençait à laisser transparaître la rage qui l'habitait. Ron baissa la tête et marmonna quelque chose.

"Que dites-vous, Weasley ?"

"On… on se battait, Monsieur." bredouilla-t-il, à peine plus fort.

"Ah… vous vous… "battiez"… Je suppose donc que vous avez terminé de préparer la potion que vous deviez concocter…"

Ils ouvrirent tous deux la bouche mais Rogue les coupa, avec un sourire narquois :

"Vous allez donc en boire chacun une gorgée et nous en faire la démonstration…"

Ils se regardèrent l'un l'autre, avec une horreur non dissimulée, révulsés à l'idée d'ouvrir un instant, même aussi court que celui nécessaire à un papillon de nuit pour venir se carboniser sur une lampe halogène, d'ouvrir un moment même le plus bref soit-il à leur presque pire ennemi – presque car Harry détrônait Ron à cette place dans l'esprit de Malefoy et que ce dernier le cédait à Aragog/sa famille/son espèce. De plus, vu qu'ils avaient sans cesse en train de se chamailler, la potion avait été au second plan de leurs préoccupations immédiates et sa composition finale évoluait donc dans un flou artistique total, digne des plus grands ratages de Neville Londubat.

"Mais…"

"Monsieur…"

"Silence !" Rogue entra enfin en éruption, les foudroyant du regard et il hurla, les veines de son cou saillant fortement : "J'en ai plus qu'assez de vos pitreries ! Alors vous allez vous taire et m'obéir immédiatement !"

"Mais la…"

"Je…"

D'un regard qui aurait foudroyé un basilic sur place, Rogue les réduisit au silence ; quand il reprit, ce fut d'une voix étrangement calme, qui laissait à supposer que son propriétaire avait dépassé le cap de la colère bouillonnante et écumante pour gagner le calme océan de rage pure qui précède généralement l'explosion finale, à côté de laquelle l'Apocalypse fait figure de pique-nique champêtre.

"Buvez. Maintenant."

Jugeant plus prudent d'obtempérer, Ron soupira, se dirigeant vers le chaudron, juste après Malefoy, fusillant le dos de celui-ci du regard. Cela faisait deux jours qu'Harry et Hermione étaient à l'Infirmerie, soignés pour les effets secondaires d'une blague de Fred et George. Il valait mieux, avec la tête qu'ils avaient… Seulement, Ron s'était retrouvé seul en cours et Rogue n'avait pas trouvé mieux que de le mettre avec Malefoy. Et il a fallu que ça arrive juste avant le double cours de Potions… Quatre heures avec Malefoy ! Franchement, qu'est-ce qui pourrait être pire ? Ce sale petit crétin visqueux qui ne…

"Weasley !" La voix traînante de Malefoy le tira de ses pensées. Celui-ci lui tendait un gobelet que Rogue venait de remplir de "leur" potion. Il prit le gobelet en fronçant les sourcils, grimaçant à cause de l'odeur plutôt nauséabonde et de l'aspect répugnant de la mixture. Il la but du bout des lèvres ; curieusement, bien qu'elle sorte du chaudron, elle semblait glacée et dès qu'il eut fini, il sentit sa tête tourner légèrement.

Il regarda Malefoy qui lui rendit son regard, impassible, avant de se tourner vers Rogue, qui les regardait avec un air apparemment calme, bien que le tressaillement spasmodique du coin gauche de sa bouche laisse deviner qu'il se trouvait toujours dans les parages de la combustion colérique spontanée :

"Vous allez prononcer la formule et si votre potion est correcte, ce qui m'étonnerait fort, assez bizarrement, n'est-ce pas, vous devriez chacun être capable de déchiffrer vos pensées réciproques, avec un degré de précision qui dépendra de la qualité de la potion, dont je doute qu'elle soit de nature à vous permettre de capter quoi que ce soit de l'esprit de l'autre à part une migraine…"

Comme Ron et Malefoy ne réagissaient pas assez vite à son goût, Rogue, avec un soupir excédé, sortit sa baguette et la pointa tour à tour vers ses deux cobayes en murmurant :

"Cogitus capteris !"