Bon, finalement j'ai craqué, et j'ai écrit une suite à « affinités trop intimes ».
J'espère qu'elle ne décevra pas ceux qui l'ont aimée…merci encore à vous qui m'avez envoyé des commentaires si agréables !!
Sachez toutefois que là on plonge en plein adultère, avec tout ce que ça comporte…soyez prévenus. Le style est plus que jamais réaliste.
Disclaimer : tout est à JKR, puisque c'est la suite de la suite de HP7. Vous suivez ?
Avertissement : toujours HPDM, toujours rating M. What else ?
1. Premier mensonge
Pourquoi ?
Il vient de partir et je regarde le canapé, les verres vides. J'ai un peu mal à la tête. Trop de whisky. Une vague nausée .
Je reste un moment à fixer ce canapé, en essayant de ne pas me poser la question : pourquoi ?
Pourquoi ai-je fait cela ? Quelle mouche m'a piqué ?
Alors je regarde les photos de Ginny et des enfants sur la table basse, je ramasse la peluche chérie de Lily par terre, et je la renifle. Et je souris. C'est son odeur imprégnée, et d'un coup, c'est comme si elle était là.
Oui, bien sûr, ma vie est là. Dans ces visages, ces peluches, ces instants fixés sur pellicule.
Toute ma vie. Ginny. Mes enfants. Ma plus belle réussite.
Bien sûr que je suis parfaitement heureux dans cette vie. J'adore ma femme. J'adore mes enfants. Ils sont tout pour moi.
Ce qui s'est passé ce soir est une erreur, une grossière erreur. A oublier rapidement.
Pour dissiper le malaise, je visionne notre dernière vidéo de vacances, tous les cinq. La technologie moldue, magique … . D'ailleurs nous vivons comme des moldus, dans le présent, la modernité.
Pas dans le passé, pas dans les vieilles lunes de la magie.
Je vois les sourires de Ginny et Lily à l'écran, et je souris à mon tour. Elles sont si belles, si radieuses…je revis ces instants merveilleux en Irlande, tous les cinq. La mer, les embruns, la lande. Nos promenades, les rires, les goûters.
Quel son plus doux que le rire de mes enfants ?
Soudain, j'ai envie de les toucher, de les serrer contre moi. Je soupire. Demain, elles seront là.
Notre famille est tout pour moi : ma raison de vivre, ma consolation, mon équilibre.
Ma première vraie famille.
Avec Ginny, j'ai eu l'impression de tout inventer : un couple, une histoire, une vie. Ma vie.
J'ai traversé tellement de difficultés, pendant ma jeunesse, que j'ai plongé dans cette nouvelle vie avec elle comme dans une eau fraîche…
Avec appétit, avec bonheur…sans me poser aucune question…chaque instant passé avec elle et mes enfants est une revanche sur mon enfance. Une douce consolation.
Chaque court instant de doute ou de malaise est vite dissipé par le sourire de Ginny. Elle me transmet un peu de sa force, de son énergie. Je la regarde et je sais qu'il ne peut rien nous arriver…
Elle est tout pour moi…ma femme, mon amie, ma maîtresse…ma mère ? Je ne sais pas. Je ne me souviens pas de ce qu'est une mère.
Notre amour est fort, indestructible, après tout ce qu'on a vécu.
Je n'ai jamais regardé une autre femme qu'elle depuis notre rencontre, et pourtant j'aurais eu mille occasions. La notoriété est un aphrodisiaque fort…toutes ces femmes qui me dévorent des yeux….les invitations, les sous-entendus.
Je ne sais pas qui elles voient exactement quand elles me fixent, perverses. Quel héros chimérique, sensuel ? En tout cas ce n'est pas moi.
Moi je n'ai d'yeux que pour Ginny, depuis toujours. Je ne cherche rien d'autre.
Je n'ai besoin de personne d'autre.
C'est pour çà que je fréquente très peu de sorciers, à part Ron et Hermione.
Trop de curiosité, trop de regards avides…trop de questions.
Le dernier grand évènement sorcier auquel j'ai assisté était justement le mariage de Ron et Hermione, au Terrier. Tellement de travail de préparation pour Mme Weasley, et tous les regards qui étaient tournés vers moi, qui n'était pourtant que le témoin.
J'étais gêné pour Ron et Hermione…je leur ai volé la vedette, bien malgré moi. Alors j'ai décidé de prendre la tangente. Fini, le héros, le Survivant…
Je veux être autre chose que le Survivant, cette étiquette me poursuit et me fatigue. Cette admiration, sans cesse…comment être à la hauteur ?
Et comment supporter l'évocation de ce passé terrible sans penser aussi à ceux qui ne sont pas revenus…trop pénible.
Je ne peux pas oublier tous ceux que je n'ai pas sauvés. Ils reviennent dans mes cauchemars, la nuit…heureusement j'ai le corps chaud et doux de Ginny contre moi, elle m'embrasse et je me rendors…
Alors je suis devenu quelqu'un d'autre.
Un homme neuf, dans une nouvelle histoire. Dans une ville normale, un appartement normal, une voiture normale. Ni vu, ni connu.
Bien sûr je travaille au Ministère, mais en toute discrétion. Pour le reste, je tiens à avoir une vie simple, au milieu d'inconnus. Pour vivre heureux, je vis caché. Je suis heureux, tranquille.
Jusqu'au quai 9 ¾.
Pourquoi l'ai-je regardé, à ce moment-là ? Quel sentiment m'a empli, à ce moment-là ?
La pitié ? C'est ce que je lui ai dit…mais je ne suis pas sûr…c'était comme une vague douce et un peu triste…
Pourquoi à partir de là n'ai-je eu de cesse de le revoir, pour lui rendre sa baguette ? Qu'est ce qui m'a pris ? Pourquoi cette insistance ?
C'est vrai que cette baguette, je ne l'utilisais plus depuis longtemps…toujours ces fourmillements gênants, même s'ils s'étaient estompés avec le temps.
Ce passé, trop lourd à porter.
Tout à coup, c'était devenu urgent de m'en débarrasser…à tout prix.
J'espère juste maintenant que le prix ne sera pas trop élevé…
Je ne veux plus y penser. Je veux oublier. Oublier Poudlard.
oooOOOOoooOOOOooooOOOOooo
Le lendemain Ginny et Lily sont rentrées, Lily m'a sauté au cou et j'ai tout oublié…j'ai respiré l'odeur de ses cheveux, et j'étais heureux.
J'ai repris ma vie, entre le ministère et notre maison, avec un soulagement intense.
Tout allait bien, à nouveau…tout était clair et net. Ma vie rêvée avec Ginny et les enfants.
Le soir, alors que nous étions installés dans notre canapé, Ginny m'a demandé ce que j'avais fait la veille au soir, car j'étais bizarre au téléphone…et pour la première fois de ma vie, je lui ai menti.
Je l'ai regardée dans les yeux, ses beaux yeux profonds, qui me connaissent par cœur, et je lui ai menti.
Calmement. De sang-froid. Sans rougir. Sans hésiter.
Cà a été finalement tellement simple, tellement facile, de mentir, que çà m'a fait peur.
J'avais toujours pensé que ce serait difficile, voire impossible de lui cacher quoi que ce soit, tellement elle me connaît. Mais non …
Dire qu'on s'était juré de ne jamais se mentir, il y a ...20 ans.
Pourquoi est-ce que tout me ramène à il y a 20 ans ? Simple hasard.
Qu'est-ce j'aurais pu lui dire, de toute façon ?
« J'ai pris un verre avec mon ex ennemi, et j'ai couché avec lui » ? Comment avouer une chose pareille ? Impensable.
Et si après elle m'avait demandé pourquoi, qu'est-ce que j'aurais répondu ? « Je ne sais pas, j'en ai eu envie, c'est tout ». Débile.
Et si après elle m'avait demandé si c'était bien, qu'est-ce que j'aurais répondu ? Joker.
Je sais que désormais il faudra que je vive avec çà, ce mensonge. Chaque jour.
A chaque instant de tendresse, d'harmonie, j'aurai la tentation de tout lui avouer, pour libérer mon esprit. Pour qu'elle me pardonne tous mes péchés.
Mais non. Ce serait trop cruel pour elle. Je dois la protéger.
Cà la briserait.
Cà nous briserait.
Si je me tais, je sais que c'est pour la protéger. Par amour. Elle ne comprendrait pas.
Moi même je ne comprends pas.
Pourquoi j'en ai eu envie, alors que j'ai tout ?
D'où venaient ce désir brutal, tous ces gestes ?
- Alors, tu viens te coucher, Harry ? Tu rêves ? t'es bizarre, ce soir…
- Mmm ? oui, j'arrive. Je suis juste un peu fatigué.
Elle se déshabille. Elle est belle, avec sa chemise de nuit bleue, et ses longs cheveux roux défaits sur ses épaules. Elle me sourit en s'approchant du lit. Je baille ostensiblement…
Elle se couche et se pelotonne contre moi :
- J'ai un peu froid. Tu m'as manqué, Harry…souffle-t-elle.
- Toi aussi…, je réponds doucement.
Je ne sais même pas si je mens.
Elle fait glisser ses mains contre mon dos et je sais ce qu'elle attend. Elle dépose un baiser dans mon cou, et je sais que je dois répondre à ses caresses.
Lentement, j'essaie de me dégager…
- Qu'est-ce qui se passe, tu n'as pas envie ? chuchote t elle, inquiète.
- Si, si…je suis juste fatigué…
- Qu'est ce qui t'a tellement fatigué ?
Je ne réponds pas. Peut-être la mauvaise nuit que j'ai passée, hier soir. Les questions qui tournent en boucle…
En fait, je n'en sais rien. Je suis un peu perdu. Je crois que j'ai peur. Peur qu'elle se rende compte de quelque chose…et si j'étais différent, maintenant ?
Mais Ginny n'est pas du genre à abandonner. Alors elle se frotte à moi, langoureusement, et je ne résiste pas.
Je connais les mots et je connais les gestes. Tout ira bien.
Mes mains, ma bouche glissent sur son corps si doux, parfumé. Je m'attarde sur ses seins, avec gourmandise. Je retrouve ses bras et sa bouche avec bonheur. Sa féminité m'émeut. Tout va bien…je la caresse, longuement, goûtant à cette tendresse, cette douceur…
Puis, avec impatience, elle me souffle : « Viens, maintenant ».
Et là, je plonge. Je plonge en elle et peu à peu, malgré moi, je ne contrôle plus mes mouvements et je ne contrôle plus mon esprit. Je dérape…
Je suis en elle et soudain, en un éclair, je suis en lui. Les sensations me submergent. Je vois des yeux gris, éperdus. Une peau pâle sous moi. Des sensations inconnues. Intenses.
Ses réticences, son abandon soudain. Affolant.
Mes reins accélèrent, et j'essaie de chasser ces pensées gênantes.
Ginny proteste doucement devant ma fougue. J'ai tellement envie de…encore et encore…non, il ne faut pas que j'y pense…
Elle se contracte et je repars…
Je suis en lui, je revois son visage bouleversé par le plaisir, nos corps imbriqués, et je jouis, longuement, presque douloureusement…
Par Merlin, qu'ai-je fait ?
Après, je me retourne sur l'oreiller, et je tourne le dos à Ginny.
Je viens de tromper ma femme une seconde fois….j'ai tellement honte, d'un coup …
Quel monstre avons-nous créé, tous les deux ? Quelle chimère va me poursuivre, désormais ?
Est-ce que je serai condamné à penser à çà, chaque nuit ?
Je décide que non. C'était une erreur, pas une fatalité. Une simple erreur de parcours.
Je sais que j'y arriverai.
A oublier Poudlard.
A oublier Draco.
A suivre…
Merci de m'avoir lue, et merci d'avance pour vos commentaires…
