Bonjour mesdames messieurs. Bon après une très longue absence due à des problèmes personnels, me voici de retour plus inspirée que jamais. Je n'oublie pas mes autres textes au contraire, mais j'avais envie d'écrire des scénettes manquantes à ma fin alternative de ma petite trilogie Hawaii 5-0 « Renaître et redécouvrir » ainsi qu' « Incomplete ». En espérant que ça vous plaise, bonne lecture. Et afin que vous compreniez mieux cette histoire, je vous recommande vivement de lire ou relire dans l'ordre Incomplete, Une part de toi et Renaître et redécouvrir. Et logiquement, préparez vos mouchoirs pour celui-ci. Les suivants seront plus gais je vous rassure.
Et Yes ça marche je peux reposter
Scénette manquante Incomplete : la découverte.

C'était un vendredi des plus calmes, aussi rare qu'agréable pour l'équipe du 5-0. Pas d'affaire en vue mais de la paperasse en retard rapidement terminée par l'ensemble de l'équipe. De là à dire qu'ils se tournaient les pouces, il n'y avait qu'un pas.
Déjà quatre heures et chacun attendait avec impatience l'accord du chef pour rentrer chez eux et profiter d'un week-end bien mérité car même si cette journée fut très calme, le reste de la semaine le fut moins avec plusieurs arrestations de trafiquants de drogue qui sévissaient principalement aux alentours des lycées de l'île et du meurtrier d'un jeune couple installé à Hawaii depuis peu. L'homme les avait suivi et s'était révélé être l'ancien petit-ami de la jeune femme. La jalousie avait fait le reste. Cruelle histoire mais ils furent soulagés de coffrer cet homme aussi rapidement afin de faciliter le deuil des deux familles.

Oui, une journée aussi calme devrait arriver plus souvent, se dit Danny. Il s'étira en soupirant d'aise en se disant qu'il parviendrait à convaincre son cher mari de rentrer à la maison et de profiter d'une tendre soirée en amoureux dont ils avaient tant besoin, celles-ci se faisant assez rares ces derniers temps. Trop souvent réveillés au milieu de la nuit ou occupés avec leurs affaires, le ton était monté plusieurs fois dans la voiture du au manque de sommeil. Et même si cela ne durait pas très longtemps, cela inquiétait le blond de constater ça, craignant de perdre Steve en raison de sa mauvaise humeur.
Même s'il disait y être habitué maintenant au bout de quatre ans d'amitié/amour et deux ans de mariage, ça devait devenir lassant pour un homme comme lui, non ? Lui si calme si posé en dehors du travail, avare de mots mais pas de gestes d'affection (heureusement pour le blond) devrait se lasser rapidement d'un râleur pareil, non ?

Chassant ces idées noires de son esprit, il se leva de son fauteuil afin de rejoindre son homme dans son bureau. Ce dernier était au téléphone avec sa sœur qui souhaitait passer dimanche soir pour dîner avec eux, avec une surprise à la clé. Ce qui fit sourire les deux hommes connaissant celle-ci. On pouvait s'attendre à tout avec elle.
Quand le brun vit son chéri entrer, son sourire s'agrandit et il lui fit signe de s'approcher tout en restant en ligne avec Mary.
Ce dernier ne se fit pas prier et vint se placer devant lui, faisant tourner le fauteuil et se penchant en avant afin d'atteindre le cou de son homme qu'il se mit à embrasser avec envie.
La respiration du Seal s'accéléra légèrement, fermant les yeux sous la tendre caresse offerte si généreusement. Sa main libre vint se caler dans le dos du blond, la faisant passer de haut en bas jusqu'à atteindre le fessier rond et ferme qu'il aimait tant.

Ce petit câlin dura quelques minutes, le temps que Steve- bien déconcentré maintenant- ne raccroche. Ses paroles s'interrompaient souvent sous des « hum » d'appréciation quand Danny prenait un malin plaisir à mordiller la peau. Il prenait un véritable plaisir à faire ça, surtout quand l'autre homme était occupé autrement. Une sorte de petit jeu entre eux qui les amusaient toujours autant, depuis que Danny s'était vengé après avoir été surpris au téléphone par sa mère en train de recevoir une belle gâterie de son aîné.

Quand ce dernier eut raccroché, d'un mouvement rapide il fit asseoir le blond sur ses genoux et l'embrassa avec une passion dévorante, indiquant clairement qu'il ne perdait rien pour attendre. A bout de souffle ils se séparèrent laissant leurs fronts collés ensemble. D'une voix calme et essoufflée il prit la parole.

« Toi tu ne perds rien pour attendre ! »
« J'y compte bien, figure-toi ! »

Le blond caressa tendrement les cheveux de son amour, le regardant avec adoration réalisant encore une fois la chance exceptionnelle qu'il avait. Oui il râlait beaucoup, oui il parlait beaucoup et fort, mais fallait bien compenser avec le côté casse-cou de son amour.
Mais pour rien au monde il ne voudrait être ailleurs, même pas avec Rachel dont le départ le soir de l'arrestation de Steve avait été le point de départ de leur relation.
Dès qu'il fut revenu au QG à sa sortie de prison, le brun s'était pratiquement jeté sur lui afin de le remercier de son soutien inconditionnel. Se fichant éperdument de s'en prendre une.
Mais le blond n'en fit rien, répondant au contraire avec plaisir à ce baiser assez inattendu mais espéré secrètement.
Non absolument rien ne pouvait les séparer, pas même une femme. Leur amour était bien fort et rien ne pouvait plus entraver leur bonheur. Il se fit à nouveau cette promesse en plongeant dans les yeux océan qui lui faisait face. Dans ces yeux, il n'y lisait que de l'amour, pas une once d'énervement ou d'un mauvais sentiment. Rien de tel pour chasser définitivement ses idées noires et farfelues et…

« Allo Danno, ici la terre ? »
« Hein quoi ? »
L'homme sur le fauteuil éclata de rire en voyant son air surpris. C'était trop drôle !
« Rien. Je pensais juste au fait que… » Il lui caressa la cuisse tendrement « On n'a pas Grâce ce week-end. » Puis atteignit le lobe d'oreille qu'il titilla de ses dents « Pas d'affaires en vue. » Descendit vers le cou offert avec allégresse qu'il suçota avec lenteur, faisant frissonner d'envie son homme. « Mary ne vient que dimanche soir. » Une main passa sous la chemise, venant titiller un de ses tétons. Un gémissement se fit entendre. « On pourrait… faire quelques courses…puis… » Entre deux baisers savoureux « Passer notre journée… à ne rien faire… qu'en dis-tu ? »
« Je…han… je trouve que c'est une excellente idée en effet ! » L'excitation était à son comble, il n'en pouvait plus, il…
« Hé ! Qui t'a dit d'arrêter ? »
« Je te rappelle qu'on est encore au bureau, que Chin et Kono ne sont pas loin et qu'on pourrait se faire surprendre à tout moment ! »
« Ca ne t'arrête pas vraiment d'habitude ! »
Il se contenta de lui sourire avant de l'embrasser passionnément puis termina.
« Avec ce que je te réserve ce week-end, crois-moi ta patience sera récompensée ! »

De nouveau, il frissonna d'envie et il voulait par-dessus tout terminer ce qu'ils avaient si bien commencé mais pour une fois, l'autre homme sembla se montrer raisonnable… enfin aussi raisonnable qu'il pouvait l'être.

« Va devant faire les courses, on se retrouve à la maison ! Je congédie l'équipe et après, on pourra reprendre cette petite… » Il laissa la phrase en suspens tout en caressant le fessier avec envie puis termina « Discussion. »
« Alors hâte-toi car j'en ai pas pour trois plombes, non plus ! » Lui répondit Danny en lui tapant le bras gentiment. Il se releva malgré la frustration qui guettait le bas de son corps.
Il tenta de s'imaginer Kamekona en slip afin de calmer ses ardeurs, ce qui ne manqua pas de faire rire aux éclats son homme puis sur un dernier baiser terriblement langoureux, il se hâta de rejoindre sa Camaro, tout excité à l'idée de ce week-end tant attendu.

Quelques minutes plus tard, sur le parking du magasin, il se rendit compte qu'il avait oublié son portefeuille au bureau. Grognant de mécontentement, il remonta dans sa voiture et se hâta de rejoindre les locaux, priant qu'il y ait encore quelqu'un afin de repartir aussi vite pour faire ses achats.
A l'intérieur, tout était calme mais par chance encore ouvert. Les cousins étaient sûrement déjà partis, trop heureux de profiter d'une soirée plus longue que prévue avec ceux qu'ils aiment… tout comme lui allait le faire dans une bonne heure. Son agacement rapport à son portefeuille s'envola en repensant à ces deux jours de liberté. Steve, Steve… son Seal uniquement à lui, son mari… sa seconde raison de vivre avec Grace… sa…
Un bruit le fit sursauter tandis qu'il cherchait l'objet du délit sur son bureau. Trop impatient de repartir, il n'avait même pas fait attention à qui se trouvait encore là.
Une fois son argent trouvé, il sortit de son bureau, la main posée sur son arme- on ne sait jamais, ces dernières années avec Steve lui avaient appris à être prudent, surtout depuis l'assassinat du gouverneur.

Passant devant le bureau de son amour, il regarda à travers les stores… et là le coup de grâce ultime ! La pire trahison qu'il pouvait lui faire. Il s'y reprit à deux fois pour vérifier mais malheureusement non, il ne rêvait pas !
Steve et Catherine étaient bel et bien en train de s'embrasser… le brun adossé au bureau… une main dans le dos de la jeune femme. Il ne voyait pas son visage dus aux larmes menaçant de pointer le bout de leur nez dans ses paupières. Un cauchemar, un véritable cauchemar !
Alors qu'il s'apprêtait à s'enfuir, l'autre homme remarqua sa présence. Pris par surprise, il relâcha immédiatement la jeune femme avec un air totalement coupable sur le visage.
Voilà pourquoi il insistait autant pour que j'aille faire des courses ! Pensa immédiatement le blond qui, furieux, s'empressa de quitter les lieux sans même se retourner une seule fois, courant à toute vitesse vers sa voiture afin d'éviter que Steve ne le rattrape.

Heureusement sa Camaro était tout prêt et il ne perdit pas de temps pour démarrer en trombe, n'ignorant pas le fait que Steve ne le regardait même pas partir. Comme ses craintes les plus profondes, son couple était maintenant détruit… détruit… détruit. Des larmes de rage et d'une tristesse sans nom formaient un brouillard épais devant ses yeux. Son téléphone sonna plusieurs fois, mais il ne prit pas la peine de répondre. Cela faisait trop mal et il ne voulait absolument rien entendre de la part du brun.
Il parvint pourtant, non sans mal, à garder le contrôle de son véhicule, tombant par chance uniquement sur des feux verts, roulant sans but précis, hormis celui de s'éloigner au plus vite de toute cette mascarade. Comme avec Rachel, il s'était planté sur toute la ligne.
Mais cela faisait mille fois plus mal ! Oh oui, bien plus mal ! Comme si on lui avait arraché le cœur sans aucun ménagement, le jetant aux ordures comme une chose futile. Son rêve était brisé.
Ses sanglots redoublèrent d'intensité alors qu'il s'engageait sur les petites routes menant vers un coin isolé de l'île où il savait y trouver du calme et de l'apaisement… et hurler toute sa douleur et sa haine envers Catherine et… non, non, non, il ne parvenait pas à le haïr. Il n'avait jamais eu aussi mal mais malgré tous ses efforts, il ne pouvait pas. C'était impossible ! Pourtant, ce dernier venait de briser leurs vœux de mariage, les deux années les plus importantes de sa vie et…

BAM !

(…)

« Mais putain dégage Catherine ! Tu n'as toujours rien compris je n'en ai plus rien à faire de toi ? Tu ne comprends pas ça ?
« Mais si Steve, je le vois bien. Je l'ai bien senti dans ton baiser que tu n'en avais pas rien à faire de moi… que quelque part tu avais encore… »
« NE ME TOUCHE PAS ! » Hurla t-il quand elle tendit la main vers son visage pour le caresser.
« Mais Steve tu… »
« RIEN DU TOUT CATHERINE ! T'as cru quoi ? Que tu pouvais revenir ici d'un seul coup et que mes sentiments pour toi pouvaient être autre chose que du respect voire de l'amitié ? Tu te goures sur toute la ligne ! Il n'y a que trois personnes dans ma vie qui comptent plus que tout au monde… et tu n'en fais absolument pas partie. Et là avec tes âneries, tu viens peut-être de briser la meilleure chose qu'il me soit arrivé depuis que je suis revenu ici. »
« La meilleure chose, hein ? Alors pourquoi tu n'as pas couru après lui alors qu'il partait ? »
Oui pourquoi ? En réalisant cela, Steve ressentit un frisson le parcourir de la tête aux pieds et un mal de crâne prit place sans ménagement. Oui pourquoi ? Alors qu'il allait lui répondre de façon cinglante, tentant d'ignorer cette drôle de sensation s'installant dans son ventre à cet instant, Kono vint les interrompre l'air contrite.

« Euh excusez-moi j'avais oublié mon téléphone. Bonsoir Catherine ! »
L'autre femme ne répondit pas, trop furieuse après ce que lui avait dit Steve et tourna la tête pour éviter son regard.
« Tout va bien ? Je vous ai entendu crier depuis l'entrée. »
« Oui, oui ça va ne t'inquiète pas ! »
La jeune hawaïenne n'était pas dupe, ressentant bien le malaise profond qui régnait dans la pièce à ce moment. Son regard se posa chacun leur tour sur les deux protagonistes puis se fixa intensément sur la continentale, comprenant bien sans mots donnés ce qui s'était passé pour les rendre ainsi.

« Dites-moi la vérité, ne me prenez pas pour une quiche surtout ! Je ne suis pas aveugle ni idiote ! »
Au départ, Steve se refusait à parler. Puis finalement, autant dire la vérité à Kono, elle ne pourrait que le défendre et l'aiderait à recoller les pots cassés.
« Cette… cette garce m'a embrassé et… »
« Tu m'as embrassé aussi, je te rappelle. »
« Non rappelle-toi bien de ça Catherine une dernière fois. » Dit-il en la fixant bien dans les yeux. « JE SUIS MARIE… et fou amoureux de Danny ! Tu ne lui arrives même pas à la cheville d'ailleurs, comment pourrais-tu te comparer à lui ? »
Ses mots dépassaient sa pensée. C'était une fille bien mais… il était trop furieux contre elle pour laisser passer ça comme si de rien n'était. Il ne voulait surtout pas perdre l'homme de sa vie et comptait bien le prouver aux deux femmes présentes dans la pièce.
« Je ne te crois pas, je ne te crois pas ! Ose dire que tu n'as rien ressenti et… »
« Rien du tout et t'as intérêt à dégager vite fait sinon… »

Ils hurlaient tous les deux à présent, mais le téléphone sonna, interrompant l'échange aussi soudainement qu'il avait commencé, sans que Kono n'ait pu intervenir. Tous les trois se regardèrent, sans faire un seul geste pour décrocher ce foutu appareil. Ils laissèrent ainsi sonner pendant trente secondes. Mais devant l'insistance de l'interlocuteur, Kono finit par craquer et décrocha. C'était Chin et il semblait dévasté. Quelques mots suffirent pour que Kono comprenne l'ampleur du drame, des larmes coulant instantanément sur ses joues.
Elle raccrocha sans dire un mot et se tourna péniblement vers Steve.

« Steve… »

(…)

Une sensation de mal-être profond envahit le blond à son réveil. Il se toucha les bras, le front. Il ne se sentait pas bien et eut du mal à s'extraire de la Camaro renversée. La tête lui tournait et une nausée s'installa mais rien ne sortait de sa bouche.
Il observa les alentours : il était dans un fossé, la voiture complètement sur le toit. L'autre conducteur qui lui avait foncé dedans en sens inverse avait évidemment pris la fuite, ce qui le dégoûtait au plus haut point. Même pas eu le temps de relever la plaque d'immatriculation. Comment allait-il faire pour l'assurance ?
Remontant avec une étonnante légèreté et aucune douleur le talus menant à la route, il observa le chemin. Les traces de pneus étaient bien visibles. Il n'avait pas eu le temps de réagir, sentant son corps flotter quelques instants avant de perdre connaissance et se retrouver la tête en bas, se demandant que s'était-il passé.
Peu de voitures passaient sur cette route. Paniqué, il chercha son téléphone dans ses poches, avant de réaliser qu'il l'avait laissé dans le véhicule. Mais au moment où il allait y retourner, il fut surpris d'entendre un moteur au loin.
Heureux d'avoir de l'aide aussi rapidement, il se précipita sur la route, agitant dans tous les sens les bras pour être aperçu au plus vite. La moto freina et il fut surpris en reconnaissant son collègue, seul sur ces routes peu fréquentées.
L'hawaiien avait vu la voiture au loin et s'était empressé de rejoindre le lieu de l'accident, sans se douter une seconde de la surprise qui l'attendait.

« Chin, ouf tu es là. Je ne sais pas ce qui s'est passé, tout est devenu noir d'un coup, je n'ai pas eu le temps de voir… »
« DANNY ! »

Le blond sursauta à l'entente de son nom ainsi hurlé alors qu'il était juste à côté de lui.

« Mais Chin suis là mec ! »
« DANNY ! Oh mon dieu, oh mon dieu ! »

Et là la stupéfaction totale. Les larmes jaillirent dans les yeux du natif de l'île tandis que Danny s'approchait du véhicule, prenant enfin conscience de ce qu'il se passait : son corps immobile, toujours à l'avant du véhicule, du sang perlant sur son front là où sa tête avait cogné contre la portière. Cela ne voulait dire qu'une chose, cela voulait dire…

« Danny, Danny tu m'entends mon vieux ? J'appelle les secours, accroche-toi mec ! »

Ses doigts s'approchèrent du cou du blond, à la recherche d'un pouls. Plusieurs fois il tâtonna pour être bien sûr, et immédiatement les larmes redoublèrent, confirmant une dernière fois ce qu'il ne parvenait pas encore à réaliser.

« Kono, c'est Chin. Je… »
Le natif de l'île eut du mal à parler, ses sanglots étouffant sa voix. Non, non, non, ce n'est pas possible, ce n'est pas possible !
« Je viens de m'arrêter sur la route. J'ai trouvé la voiture de Danny renversée. Il est… il est… »

(…)

Dans un état second le jeune continental observa son ami effondré sur le bord de la route, attendant le coroner et le reste de l'équipe. Le choc était insupportable, il était… il était mort. Tout ça à cause d'un putain de chauffard introuvable, d'une putain de Catherine qui aura foutu sa vie et son couple en l'air, de ce…

« Chin ? »

La voix nouée par l'émotion, Steve venait d'arriver sur les lieux accompagné de Kono… et Catherine. Mais qu'est ce qu'elle foutait là celle-là ? D'un geste rageur, il s'approcha d'elle et voulut lui flanquer une gifle… mais sa main passa à travers le corps de la Seal. Plusieurs fois il essaya… mais aucun effet, juste un semblant de frisson paraissant parcourir son corps.

« Tu as foutu ma vie en l'air, sal… tu as foutu ma vie en l'air. Putain dégage, dégage ! »

Evidemment, la jeune femme n'entendait rien. Elle restait scotchée sur place, assistant péniblement au trajet en courant du brun vers la voiture accidentée et vers son Danno.
Un hurlement déchirant, indescriptible sortit de la gorge du capitaine de corvette tout en tentant en vain de sortir son homme de là.

« Danny, Danny mon amour je t'en supplie, réveille-toi ! Réveille-toi c'est un ordre ! Je t'en supplie babe, ne me quitte pas, ne me quitte pas ! »
« Steve il… »
« Non Chin, non ne dis rien surtout. Il n'est pas mort, il ne peut pas l'être, il est en train de nous faire une blague. Hein babe ? »
Ces paroles anéantirent profondément Danny. Il était mort, ne pouvait qu'assister totalement impuissant à la détresse totale dans laquelle était plongé son beau Seal. Il aimerait tellement le toucher, l'embrasser, le rassurer, lui dire tout ça mais…
« Steve, c'est fini ! On ne peut plus rien faire ! »
« Non, non, ce n'est pas fini ! Ce n'est pas fini ! »

L'asiatique tenta avec peine d'écarter le marine de la voiture où restait le blond désormais mais ce dernier se débattait avec force, ne voulant pas lâcher une seconde l'homme de sa vie.
« Lâche-moi, faut que je l'aide ! Faut qu'on le sorte de là ! Faut qu'on… »
Ses forces s'amenuisèrent au fur et à mesure que la réalité le frappait de plein fouet, le faisant tomber à genoux les bras de Chin le retenant, laissant exprimer comme jamais personne ne l'avait vu faire avant, pas même son mari, sa peine profonde. Jamais ils ne l'avaient vu dans un tel état, lui le militaire capable de tuer un homme sans regret et balançant des grenades pour ouvrir une porte récalcitrante, se mettait à pleurer sans discontinuer, se balançant d'avant en arrière, soutenu fermement par les deux cousins tout en hurlant le nom de son amour perdu.

Cette vision était plus que déchirante à observer, et Danny s'en voulut encore plus de ne pas être resté et avoir foutu une bonne raclée à cette salope qui se tenait toujours à ses côtés, les mains devant la bouche retenant avec mal ses larmes à son tour.
Au lieu de cela, il se mit devant son amour, faisant circuler sa main sur sa joue comme pour lui essuyer ses larmes- sachant pertinemment qu'il ne pouvait rien faire- provoquant un immense frisson au brun qu'il ne prit même pas en compte, bien trop dévasté par la douleur.
C'était fini et rien ne pouvait aller contre cela.

(…)

Les secours arrivèrent dix minutes après, constatant comme l'équipe déchirée la triste réalité du jour. Chin prit soin de témoigner à la place de son patron, dont le regard était perdu dans le vide, assis au bord de la route, Kono pour le soutenir malgré les larmes coulant en continu sur son visage. Catherine se tenait en retrait, se demandant ce qu'elle allait faire maintenant, réalisant à ce moment qu'elle aussi avait tout perdu : l'amour de Steve, son respect ainsi que celui des cousins. Normal après tout !

Le blond n'arrivait pas à détacher les yeux de son homme, trouvant sur son visage que des sentiments profonds prouvant à quel point il l'aimait. Pourquoi n'avait-il pas réfléchi au lieu de partir comme un voleur ? Pourquoi ne s'était-il pas laissé rattraper ? Pourquoi…
Une lumière intense fit son apparition devant ses yeux. Une lumière comme il n'en avait jamais vu, blanche, éblouissante… apaisante.
En avançant pour observer un peu plus ce halo, des voix se firent entendre, l'appelant pour se joindre à eux. Il reconnut ses grands-parents parmi celles-ci. C'était si tentant, si…
Un éclat de voix se fit entendre près de lui le détournant aussi rapidement de la lumière qu'il ne l'avait vu. Steve venait de se diriger vers Catherine, les mains tendues vers elle avec une colère indescriptible dans les yeux. Sincèrement, le blond n'aimerait pas être à sa place.

« Dégage sale garce ! Dégage ! Je ne veux plus jamais te voir ! »
« Mais Steve, je… »
« Ne dis rien ! Ne dis rien surtout ou je t'étrangle ! C'est de ta faute, c'est de ta faute, c'est de… »

Incapable de continuer, bien trop accablé de chagrin, Steve s'apprêtait à lever la main comme pour la gifler, mais se ravisa, s'écroulant à nouveau quand il vit le brancard emportant le corps de son âme sœur passer devant lui. Emportant avec lui son cœur à jamais.
A ce moment, Danny réalisa qu'il ne pouvait pas le quitter. Non il ne pouvait pas ! C'était déjà assez dur comme ça, alors pourquoi voudrait-on l'enlever aussi vite de cette île ?
Il se retourna vers la lumière qu'il avait vue, constatant avec soulagement qu'elle avait disparu, comme si Dieu lui laissait une chance de remplir sa mission : celle de protéger Steve et ses proches.

Fin de la première scène.