DISCLAIMER
Nous y voilà.
Bienvenue à ceux et celles qui nous rejoignent, coucou pour les intimes qui ont pu me suivre depuis Kingdom Tarte II (et les fous furieux qui se sont aussi farci Kingdom Tarte I)
Près de 13 ans après m'être attaqué à la pierre angulaire de mon enfance, voilà que je me lance sur le jeu de toutes les attentes. J'ai quelques idées en réserve, la plupart de très mauvais goût.
(Oh, et les personnages ci-présents appartiennent à Disney et à Square-Enix, bien entendu)
Allez. C'est parti.
Chapitre 1 – Le Début de la Fin
Un jeune homme tombe.
Un jeune homme tombe et atterrit sur un vitrail étrange. Sa propre effigie y occupe la majeure partie, aux côtés de plusieurs portraits de ses amis. Un chien. Un canard. Son rival. Sa dulcinée.
Sora : Where am I ?
Un miroir apparaît. Il s'en approche, se découvre sous une tenue différente de la sienne – noire et non rouge. Du bout des doigts, il touche son reflet et se retrouve de l'autre côté, sous son nouvel apparat. Il n'a pas le temps de s'en étonner. Des images affluent, s'élèvent autour du vitrail et l'encerclent. Il les reconnaît : des souvenirs. Trois d'entre eux descendent à son niveau :
"De quoi as-tu peur ?"
L'un des souvenirs le montre poursuivi, à l'orée de son aventure, par des dalmatiens enragés en pleine Ville de Traverse. Sur le second, il se reconnaît, nu comme à son premier jour, face aux trois Bonnes Fées chargées de changer ses frusques. Sur le troisième, on peut le distinguer cirant les chaussures d'un Mickey à l'air sévère.
Sora : Huh… Let me guess…
"Quel est ton rêve ?"
Á nouveau, trois images descendent. L'une d'elle est un souvenir, celui de la forme Suprême, parfaite, si parfaite, qu'il a atteint à l'issue de l'une de ses précédentes aventures. Sur une autre image, davantage une projection, on le voit en compagnie de Kairi, entraînant leurs multiples enfants pour former une équipe de base-ball. Sur le dernier, le jeune homme tient entre ses mains son propre lion de compagnie, issu d'une portée de Nala, la compagne de Simba.
Sora : Let's see…
"Qu'est-ce qui compte le plus pour toi ?"
Comme de coutume, trois nouveaux souvenirs fondent sur lui : le premier dans lequel on le voit à bord du Gummi, apprenant à Dingo à claquer des doigts. Le second montre Donald, armé d'un saucisson en forme de croix et de jus de pamplemousse, tentant d'exorciser une porte possédée. Le troisième l'affiche lui et Riku, esquivant une pluie de lasers tout en chantant "Nuit de folie".
Sora : This one's easy !
Il n'a pas tôt choisi que le vitrail disparaît, en même temps que souvenirs. Lorsqu'il ouvre les yeux, le jeune homme se trouve dans un environnement plus curieux encore. Tout n'est que ciel, et même le sol qu'il foule est le reflet de l'azur au-dessus de lui.
Des créatures noires dotées d'antennes surgissent du sol en face de lui.
Sora : Heartless !
Une clé géante à la garde d'or apparaît dans sa main et, s'en servant comme d'une épée, il se débarrasse sans mal des ombres. Puis c'est au tour d'une autre, plus grande et le ventre percé d'un immense cœur, d'apparaître.
Sora : Oh, come on !
Il saute et frappe, esquive et frappe, pare et frappe, évitant les coups pour mieux les rendre. Et sa persévérance finit par payer, puisque le géant sombre s'évapore en même temps que les créatures qu'il a invoquées.
Puis le jeune homme se réveille.
Donald : SORA ! Ça fait deux minutes qu'on t'appelle !
Dingo : Tu ronflais, mon chou.
Sora : Désolé, j'ai déphasé. J'ai fait un rêve SUPER bizarre où je parlais plus qu'en anglais.
Donald : Quoi ? Mais c'est absurde !
Dingo : Ah ! Toi aussi, depuis peu tu fais des rêves étranges ?
Sora : Mais ouais ! J'ai aussi dû choisir des trucs et des machins.
Dingo : Du style "Qu'est-ce qui compte le plus pour toi ?"
Sora : C'est ça ! Ça t'arrive aussi ? T'as choisi quoi ?
Dingo : "Écraser ses ennemis et entendre les lamentations de leurs femmes."
Sora : Oh. C'était pas dans mes options…
? : Ahem.
Sora : Plaît-il ?
Donald : On était en train d'écouter maître Yen Sid.
Sora se souvint soudain qu'il se trouvait au milieu du bureau de l'un des magiciens les plus puissants de tous les temps. Un homme aux yeux aussi perçants que son chapeau était pointu, et qui avait élu domicile dans une tour magique, devenue au fil des mois ce qui s'approchait le plus de quartiers généraux pour les porteurs de Keyblade et leurs compagnons.
Sora : Ah… AH ! Oui, pardon, désolé maître. Vous disiez ?
Yen Sid : Que l'heure était grave. De ce que l'on sait, Xehanort cherche à rassembler treize Chercheurs des ténèbres, et nous n'avons pas d'autre choix que de nous mettre en quête des sept Gardiens de la lumière pour les contrer.
Sora : Question !
Yen Sid : Oui… ?
Sora : Pour contrer treize gusses ténébreux, il vaudrait pas mieux treize lumières ? Je veux dire, vous êtes un formidable magicien et vous avez blanchi l'argent de la moitié des gangs de la galaxie, mais en ce qui concerne l'arithmétique, je vous soupçonne d'avoir des petites lacu…
Yen Sid : Silence ! Il faut sept porteurs de clé pour contrer les treize guerriers des ténèbres ! C'est ainsi ! Voilà ! Et puis où penses-tu chercher les cinq qui nous manqueraient, petit malin ? Nous avons déjà du mal à en rassembler sept !
Sora : Voyons voir, y a moi, Riku…
Donald : C'est mal poli de commencer par soi-même.
Sora : C'est mal poli d'interrompre, mon poulet.
Dingo : Le roi Mickey…
Sora : Et puis Kairi et A… Lea… D'ailleurs ils sont déjà partis ?
Yen Sid: Tout à fait. Nos deux novices s'entraînent désormais sous la supervision de l'un de mes vieux amis. Lea en profite pour… effectuer une petite cure de désintoxication. Merlin l'Enchanteur se charge d'eux.
Sora : Ah, l'amnésique notoire. Il se souvient que vous lui avez confié cette mission, au moins ?
Donald : Tu te souviens qu'on était là pour écouter notre briefing ?
Sora : Oh. Bon, on cherchera nos lumières plus tard. Alors c'est quoi le plan, doc' ?
Yen Sid : Nous devons amener Ven, Aqua et Terra à rejoindre nos rangs.
Sora : Qui ?
Dingo : Des gens qu'on a jamais vus.
Sora : D'accord.
Yen Sid : Mais pour ce faire, il te faut le Pouvoir de l'Éveil. Tu aurais normalement dû l'acquérir à l'issue de ton périple dans le monde des rêves, mais en raison de ton échec…
Sora : Mon échec, mon échec… Je vous rappelle que je suis devenu poto avec un gros hybride chien-chat aux couleurs flashy.
Donald : … Et tu as fini ton aventure dans les limbes du sommeil et à la merci d'un vieillard pendant que cinq personnes venaient à ton secours et que ton meilleur ami plongeait au plus profond des ténèbres pour te sauver.
Sora : O.K, mais dans les contrées du rêve j'ai quand même caressé des T-Rex !
Dingo : Oh ?
Donald : Ça n'a aucun rapport !
Yen Sid : JE DISAIS : en raison de ton échec, tu as non seulement perdu cette faculté, mais également l'ensemble de tes compétences.
Sora : Là-dessus, rien à dire.
Donald : Un vrai miracle ! On va peut-être enfin pouvoir avancer.
Yen Sid : Par conséquent, tu vas devoir réapprendre tout depuis le début, et ce auprès de quelqu'un qui a lui-même autrefois perdu la force de combattre.
Sora : O.K, je sais exactement à qui demander.
Dingo : Vraiment ?
Donald : Á la bonne heure !
Yen Sid : Bien, je n'ai guère plus à vous dire. Soyez toutefois prudents, car dans ses recherches, Xehanort semble avoir formé une nouvelle Organisation XIII.
Sora : Ben qu'il se prépare, nous on arrive avec notre Groupe VII.
Donald : Notre… quoi ?
Sora : Groupe VII. Tu sais, pour contrer l'Org…
Donald : J'ai parfaitement compris, je te laissais juste une chance de dire "Non, désolé, c'était juste une idée à la con".
Sora : C'est une SUPER idée ! Dingo, ton avis ?
Dingo : On devrait peut-être se mettre en route, poussin.
Ils laissèrent là le vieux magicien – qu'ils n'avaient de leur vie jamais vu ailleurs qu'assis derrière son bureau – et embarquèrent à bord de leur vaisseau Gummi.
Donald : Tu dis n'importe quoi, encore.
Sora : Mais si ! Je te parie 10 munnies qu'il se lève pas de sa chaise parce qu'en-dessous il est en pyjama. Allez. 15 munnies.
Donald : D'accord, d'accord, si tu veux. Alors, ce fameux type qu'on devrait aller voir, c'est qui ?
Sora : Ben… Tu sais… Le mec, là.
Donald : Oui ?
Sora : Avec ses cheveux…
Dingo : Je crois que je vois. Non, attends…
Sora : Qui change de nom tout le temps.
Donald : Leon ?
Sora : Sans doute.
Donald : Mais il a jamais perdu sa force ! Et puis on s'est mis d'accord pour oublier l'existence de tous les habitants du Jardin Radieux, vous vous souvenez ?
Dingo : Oui, j'en reviens toujours pas qu'ils nous ont pas invités au pot de départ de Cid…
Sora : Je confonds peut-être. Attends, il doit y en avoir un autre…
Dingo : On aurait dû demander conseil à Yen Sid. Je vais y retourner pour lui…
Donald : Non, hors de question ! On s'est déjà couvert de ridicule à cause de Sora, on ne va pas non plus en rajouter ! Voyons voir, est-ce que tu aurais une idée, toi, Dingo ?
Sora : HERCULE !
Dingo : Hum… Je suis à peu près certain de m'appeler Dingo…
Sora : Non mais Hercule ! Le beau gosse qui tape sur des trucs avec ses poings, là ! Il était pas devenu tout ramollo à un moment ?
Dingo : Y a bien un moment où je l'ai vu devenir ramollo, si tu vois ce que je veux dire…. Hyuck !
Sora : Qu'est-ce que… AH NON ! MAINTENANT J'AI L'IMAGE EN TÊTE !
Donald : Il est pas censé avoir Megara, lui ?
Dingo : Tu sais ce qu'on dit sur les Grecs…
Sora : O.K, décollons avant que ça aille plus loin.
Dingo : Vous savez ce qu'ils faisaient, les philosophes, avec leurs élèves ?
Donald : GUMMI, EN AVANT !
Et le Gummi avança, couvrant du moteur les explications historico-érotiques de Dingo. Lorsque le vaisseau spatial aux couleurs criardes surgit du trou de ver où il s'était engouffré, quelques minutes-lumière plus loin, il se trouvait devant un monde couvert de temples de marbre, de montagnes et de statues.
Sora : C'était… pas comme ça que je m'en souvenais.
Donald : Posons-nous, on verra bien.
Le sentiment d'étrangeté ne s'arrangea pas à l'atterrissage. Nos héros se retrouvèrent dans un décor bucolique, sur le flanc d'une montagne couverte de végétation.
Sora : Je suis com-plè-te-ment paumé.
Dingo : Que dit le GPS ?
GPS : *Vous êtes complètement paumé*.
Donald : Sora !
Sora : Quoi ? J'avais raison ! On est perdus !
Donald : La faute à qui ?!
Dingo : Ben à moi, c'est moi qui ai fait atterrir le Gummi.
Donald : Ah. C'est vrai.
Sora : Pas un mot d'excuse ?
Donald : Tu veux une bise, pendant que t'y es ?
Sora : Non merci. Avec ton bec tu m'éborgnerais.
Dingo : On se calme, les garçons ! Essayons plutôt d'avancer, il y a un passage par-là.
Un passage, certes, qui se remplit à son arrivée d'une ribambelle de Sans-cœurs.
Donald : Oh. Ils sont là, eux aussi.
Sora : Au fond, la meilleure façon de retrouver mes techniques reste de taper sur des monstres à la chaîne.
Donald : Alors fais-toi plaisir, ils sont tout à toi.
Dingo : Je ne dirai pas non à un peu d'exercice, je me sens rouillé ! Yaaah !
L'exercice fut de courte durée, au vu de la faiblesse de leurs ennemis. C'est donc dans un sentiment mêlé de frustration et d'excitation que le trio suivit le seul chemin qui s'offrait à lui… jusqu'à un point un peu plus dégagé.
Sora : Bon, je vais essayer d'appeler Hercule.
Donald : Et tu penses que ça marchera ?
Sora : Ça marchera mieux que si je l'appelle pas.
Donald : Je… quoi ?
Dingo : Techniquement, c'est pas faux.
Sora : HEEEERCUUUUUUUUULE !
Donald : Aucune réponse. Fantastique. Allons-y.
Dingo : Regardez ! Quelque chose arrive !
Ce "quelque chose" prit corps à quelques mètres d'eux. Il s'agissait d'un individu vêtu d'une toge noire et à la peau bleue. Son visage, de son double menton jusqu'à ses cheveux enflammés, ne leur était certainement pas étranger
Hadès : Oh, misère.
Sora : Ce type me dit quelque chose. On lui a déjà tapé dessus ?
Dingo : Plutôt deux fois qu'une !
Hadès : Par pitié, ne me dites pas que vous êtes encore venus me demander du fric.
Sora : Bien sûr que non ! Non ? On sait pas en fait. T'en as ?
Hadès : Écoutez les mômes, c'est gentil d'être passés mais je suis au beau milieu de la conquête du cosmos, alors soyez gentils et allez vous faire voir chez les Gr… ailleurs, O.K ?
Sora : La conquête du cosmos, rien que ça ?
Donald : C'est qu'elle est mégalo, la tronche de torche.
Hadès : Tronche de torche ? Vraiment ? Vous n'avez rien de mieux ?
Sora : Bien sûr que si. Je propose Chaud chauve.
Donald : Braséro branleur.
Sora : Fla-mèches moches.
Donald : L'Allumé.
Sora : Le Feu de dieu
Dingo : Bleu-bite ?
Hadès : Bravo ! Bel esprit ! C'est si héroïque de s'attaquer au physique des gens ! Si on était sur Twitter, vous vous seriez déjà fait basher comme les misérables que vous êtes !
Sora : Twiquoi ?
Hadès : Et on dit que c'est nous qui sommes antiques !
Dingo : Ça y est, il boude.
Hadès : D'ailleurs, pour votre gouverne, sachez que quand j'étais jeune, on m'appelait Flambeau gosse.
Dingo : On dirait un nom de Pokémon…
Donald : Son évolution est Flamby gros.
Hadès : BON CETTE FOIS ÇA SUFFIT ! Je comptais réserver mon arme secrète pour Hercouillon et son abruti de pater, mais vous allez y avoir droit, vous aussi !
Sora : Vous croyez qu'il va encore nous envoyer un guerrier taciturne ?
Dingo : Je ne dirais pas non.
Hadès : Terre, feu, tempête ! Écoutez mon appel !
Si le dieu de la mort n'avait pas mis un point d'honneur à restituer avec exactitude l'incantation shamanique d'un autre univers, sans doute aurait-il ajouté "glace", car les quatre éléments s'élevèrent derrière lui sous la forme de quatre Titans vaguement chafouins.
Donald : Un commentaire, Sora ?
Sora : Ils ont quand même l'air un peu taciturnes.
La seule force du typhon fut suffisante pour propulser le trio à des lieues de distance. Envolés, ils étaient sur le point de s'écraser au milieu d'une cité grecque en ruines lorsqu'un véritable héros, les apercevant au loin, les réceptionna en plein vol. Deux d'entre eux, du moins.
Hercule : Sora ! Dingo ! Mais… où est Donald ?
Donald : Ici.
Le canard, suspendu par le col à la pointe de la lance d'une statue, semblait lassé par sa propre existence. Ce sentiment ne le quitta pas même lorsqu'on l'aida à en descendre.
Donald : Cette aventure n'a pas commencé depuis vingt minutes qu'elle ne fait déjà plus aucun sens.
Sora : Dis donc Hercule, il a grandi le Colisée, non ?
Hercule : Quoi ? Mais… ce n'est pas le Colisée, c'est Thèbes ! La ville de notre monde !
Sora : Ah ! Mais on l'avait jamais vue depuis le Gummi, avant. C'était… déjà là ?
Hercule : Bien sûr !
Sora : Tu veux dire qu'on a retenu de ton monde qu'une succession de combats contre des créatures légendaires alors que vous avez une vraie culture et une vraie histoire à côté ?
Hercule : Euh…
Dingo : Donald, ton point de vue sur la question ?
Donald : Faites-moi remonter sur mon bout de lance et continuez sans moi.
Sora : Ben mazette.
Hercule : Écoutez les amis, on parlera de tout ça plus tard, si vous voulez. La cité est attaquée et il faut la défendre.
Sora : Ah oui, c'est pour ça les incendies partout. Je pensais que c'était un truc culturel.
Donald : Tu peux sans doute considérer la présence de Sans-cœurs à chaque coin de rue comme un choc des cultures.
Sora : Quoi ?! Des Sans-cœurs ?!
Hercule : Oui, il y en a partout ! On va se répartir les tâches ! Je vous rejoins un peu plus tard !
Donald : Bien, bien.
Hercule : Et… hum… Dingo ?
Dingo : Oui ?
Hercule : Tu peux lâcher mon biceps, maintenant.
Dingo : Oui, bien sûr.
Hercule : Merci.
Si Sora n'avait jamais cessé de combattre dans le monde des rêves, Donald et Dingo manquaient cruellement d'exercice. Fort heureusement, leurs premiers adversaires – de très classiques Ombres accompagnées de Soldats – n'offraient guère de résistance. En vérité, leur principale difficulté provint d'un événement… inattendu.
Sora : Et voilà ! Le nettoyage est terminé de ce côté-ci !
Dingo : Vous n'entendez pas comme une voix ?
? : Au secouuuurs !
Sora : Mais si ! C'est une petite fille qui est accrochée à une colonne au-dessus des flammes !
Dingo : J'entends d'autres personnes hurler, au loin.
Donald : Attendez… Il y a des GENS ici ?!
Sora : Depuis combien de temps ce monde est habité ?
Donald : Merde, je croyais qu'on sauvait le patrimoine, moi, pas des vies civiles. Cette arnaque !
Dingo : Quoi ?! Mais quelle cruauté !
Donald : Ben quoi ? C'est pas comme si on était vraiment formés pour ça ! Jusque-là, quand on allait quelque part, y a toujours eu que trois pleupleus, un zigoto avide de pouvoir et un demi-million de Sans-cœur.
Sora : Bon, on sauvait quand même des gens, mais ils avaient un nom, cela dit…
Hercule : Les amis ! Regardez ! Il y a une petite fille qui a besoin d'aide !
Sora : Ouiiii… justement, à ce propos…
Hercule : Vous n'y arriverez jamais à temps en courant ! Accrochez-vous à cette colonne et je vais la propulser vers le temple.
Dingo : Hercule chéri, elle pèse au moins huit tonnes.
Hercule : Pas de temps à perdre ! Montez !
Dingo : Euh… bon… Donald ?
Ce dernier haussa les épaules.
Dingo : Je prends ça pour un Oui. Allez !
Sitôt le canard agrippé et tiré de force sur la colonne renversée qui pesait le poids d'une trentaine d'ânes morts, Hercule usa de toutes ses forces pour la soulever et la projeter vers le temple afin de raccourcir leur trajet.
Sora : Ce serait une super idée si on risquait pas d'écrabouiller la gamine.
Dingo : Écoute, Hercule on l'aime pour ses muscles, pas pour ses idées.
Donald : Ah bon ? On l'aime ?
Petite fille : Au secouuuurs ! Au secouuuurs ! Au… MON DIEU ÇA VIENT VERS MOI !
Mais la colonne frappa le temple à quelques mètres d'elle, et sitôt descendus, les héros s'empressèrent de l'aider à descendre de l'endroit périlleux où elle était perchée.
Sora : Voilà voilà.
Petite fille : …
Dingo : Tout va bien, maintenant.
Petite fille : …
Hercule : Me voilà ! Je vois que vous avez réussi à la sauver !
Sora : Plus ou moins.
Dingo : Vous avez des psychiatres, dans ce monde ?
Hercule : Des quoi ?
Dingo : Des gens qui guérissent votre âme en vous parlant.
Hercule : Oh, euh… On a Socrate ?
Donald : Ça fera l'affaire. Taillons-nous.
Hercule : Oui ! On va prendre des chemins séparés ! Je vais passer de ce côté et vous de celui-là. Bonne chance !
Leur chemin, justement, coupa court après quelques batailles contre les Sans-cœurs locaux, lorsque l'incendie d'une masse de débris jonchant la rue leur barra la route.
Donald : On ira pas plus loin. Sora ?
Sora : Je teste un truc.
Dingo : Mettre ta main au-dessus des flammes ? Ce n'est pas une bonne idée, lapin.
Sora : AÏE ! Ouaip. Je confirme. C'est bien du feu.
Donald : Laisse-moi deviner, ça brûle ?
Sora : Excuse-moi de chercher un moyen de passer.
Dingo : J'ai peut-être une idée…
Donald : Non.
Dingo : Mais…
Donald : Est-ce que ça implique de se mettre tous les trois sur ton bouclier et de glisser à travers les flammes ?
Dingo : … Peut-être ?
Donald : Je t'invite à imiter Sora et à constater par toi-même que LE FEU ÇA BRÛLE.
Sora : On pourrait peut-être l'éteindre ?
Donald : Bonne idée, oui. Et t'as rangé où ta lance à incendie ?
Sora : Dans mon slip, gros malin.
Dingo : Oooh ! C'est moi ou il fait de plus en plus chaud ?
Sora : Allez, sors ton bouclier et traversons ce truc, une bonne fois pour toutes !
Donald : Ne comptez pas sur moi p…
Dingo : Deux voix pour, une contre. Tu viens Donald !
Donald : LÂCHEZ-M…
Mais même le canard cynique dut constater après quelques mètres de glissade que le bouclier les protégeait d'une certaine manière des flammes. Certes, le métal conduisait la chaleur et leurs pieds étaient rouge vif à l'issue de leur traversée, mais au moins étaient-ils en vie.
Donald : Quelqu'un a un verre d'eau ?
Dingo : Sora a toujours sa lance à inc…
Donald : JE ME CONTENTERAI DE MA SALIVE, MERCI.
Sora : Hé ! … Non, attends, pourquoi est-ce que je suis vexé, moi ? C'est dégueulasse en fait ! Dingo !
Dingo : Oh, regardez ! Il y a un jardin par-là !
Sora : Change pas de sujet !
Donald : Si, si ! Change de sujet !
Dingo : Quel beau jardin.
Jeune femme : AU SECOURS ! DES MONSTRES ! HERCULE !
Dingo : Aidons-la !
Donald : Jamais tranquilles…
La civile était harcelée de toutes parts par des… euh… Sans-cœurs qui l'encerclaient depuis trois quarts d'heure d'un air menaçant. Mais ces tentatives d'intimidation cessèrent lorsque le trio s'en mêla toutes armes dehors.
Sora : Voilà ! De rien !
Jeune femme : Oh, euh…
Donald : Oui ?
Jeune femme : J'aurais préféré être sauvée par Hercule, en fait.
Dingo : Ah.
Jeune femme : Vous savez pas s'il est dans les parages, par hasard ?
Donald : Euh… probablement.
Jeune femme : Merci ! Au revoir !
Ils regardèrent la demoiselle en détresse se précipiter vers un autre groupe de Sans-cœurs pour se remettre à crier de plus belle, puis décidèrent de mettre les voiles, car d'autres innocents les attendaient quelque part.
Dingo : Là-bas ! Entrons dans ce tunnel !
Donald : Qui l'a nommé chef d'équipe ?
Sora : Son karma, je crois.
Le tunnel en question débouchait sur un vaste hall dont le plafond menaçait de s'effondrer sur une famille de civils. Le père, la mère et le jeune enfant se trouvaient accroupis, aux pieds d'Hercule qui soutenait à bout de bras un pilier stoppé en pleine chute.
Sora : Tout va bien ?
Hercule : Gnnnn…
Sora : Ça marche, on te retrouve à la sortie.
Dingo : Des Sans-cœurs ! Il faut l'aider !
Donald : Il a plutôt l'air de maîtriser la situation, non ?
Dingo : Mais Hercule n'a que deux bras ! … et quels bras, mes aïeux !
Sora : Tu t'égares.
Dingo : De toute façon, les Sans-cœurs bloquent maintenant notre passage. À l'assaut !
L'assaut en question ne fut guère différent de leurs précédents combats, à l'exception que celui-ci se déroula dans un environnement clos. Et.. C'est à peu près tout. Quand tout fut fini, toutefois, le bâtiment semblait plus proche que jamais de l'effondrement.
Sora : Hé ! M'sieur ! M'dame ! Faut partir, maintenant !
Civil : Désolé mais j'ai perdu ma lentille de contact. On est en train de la chercher.
Hercule : QUOI ?! Mais vous m'avez dit que vous vous êtes foulé la cheville !
Civil : C'était un lapsus ! Ah ! La voi…
Sora : Dingo ! Embarque-les !
Dingo : Hop ! Et re-hop !
Civil : Non ! Elle était là ! Juste là !
Á la seconde même où le groupe sortit en portant la famille, le temple s'écroula sur Hercule et la lentille.
Sora : Hercule ! Noooon ! C'est ce qu'on dirait si on s'attendait pas à le voir surgir entre deux colonnes.
Donald : En vrai, ce serait drôle qu'il soit vraiment mort.
Dingo : DONALD !
Donald : Non, mais drôle dans le sens "tragique mais un peu marrant".
Dingo : Je te rappelle qu'on est venus ici pour aider Sora à se souvenir comment on devient un héros.
Donald : Á ce compte-là, on pouvait tout aussi bien le foutre devant un tuto YouTube. Il aurait eu les mêmes chances de réussite.
Mais contre toute attente (ou pas), Hercule se releva entre deux ruines et se rapprocha de nos compagnons, à peine amoché.
Sora : Hé, c'est pas que je commence à fatiguer, mais on va vraiment passer la journée à sauver des ingrats ?
Hercule : Mais enfin, Sora, c'est ça l'essence du héros !
Sora : Ah ?
Hercule : Et attends un peu qu'ils apprennent ce que ton salaire coûte aux finances publiques et sachent que tu as des entrées gratuites aux thermes. Les gens deviennent fous !
Donald : Parce que tu es le héros que Thèbes mérite, pas celui dont elle a besoin aujourd'hui.
? : Bravo ! Bravo ! J'applaudis des… Hips ! deux mains ! Et des deux pieds ! Aaaah ! Putain, j'ai failli me casser la gueule, avec ces conneries… Hips !
Derrière eux était inopinément apparu un portail sombre… d'où venait de sortir un homme portant le manteau de l'Organisation XIII.
? : On va se contenter des mains, du coup.
Sora : Je reconnais ce type…
Un homme aux cheveux gris et aux yeux fous, portant un cache-œil noir, s'approchait d'eux.
Sora : Jean-Marie Le Pen ! Tes méfaits s'arrêtent ici !
Dingo : Sora ! C'est Yigbar !
Yigbar : Hips !
Donald : Que fait un alcoolique ici ?!
Yigbar : Ben quoi ? Y a b'soin d'une raison maintenant pour visiter un pays producteur de vin ? Hips !
Donald : C'est pas censé être la bière, ton "élément" ?
Yigbar : C'est pas mon "élément", Hips ! c'est ma philosophie, petite pintade !
Donald : Petite pin… RÉPÈTE UN PEU ?!
Dingo : Il empeste jusqu'ici ! Et dire que je le trouvais séduisant !
Sora : Euh… Quoi ? Non, attends, y a plus important… Qu'est-ce que t'es venu faire ici, d'abord ?!
Yigbar : Ha ha ha !
Sora : Réponds !
Yigbar : J'ai oublié.
Sora : …
Yigbar : Hips !
Sora : Quoi ?!
Yigbar : Ça me reviendra sûrement. Á plus dans l'bus ! Hips !
Et sur ces entrefaites, il disparut comme il était venu, en invoquant sous ses pas une porte noire immatérielle.
Donald : Raaaah ! Je suis sûr qu'il est seulement venu nous narguer !
Dingo : Ne lui donnons pas raison et faisons comme si on ne l'avait pas vu, alors !
Donald : Grmbrmmblml….
Hercule : Je n'ai rien compris à ce qu'il s'est passé, mais ne perdons pas plus de temps, les amis ! Á ce qu'il paraît, il y a du grabuge aux portes de la cité ! Allons-y !
N'ayant rien de mieux à faire que d'obéir à leur guide autochtone, Sora, Donald et Dingo se précipitèrent à sa suite, de combat en combat jusqu'à ce qui ressemblait le plus à la place principale de Thèbes, occupée par un immense Sans-cœur muni d'une hache pas moins grande.
Sora : Lui, il a été à la salle de muscu.
Donald : Il a surtout l'air d'être sous stéroïdes.
Dingo : Allons, je suis sûr qu'il suffit de lui piquer l'épaule pour que tout se dégonfle !
Hercule : Ça m'étonnerait ! Il va falloir l'affronter de face !
Donald : T'es gentil Musclor, mais je tiens à la vie moi.
Sora : JE VAIS ÊTRE UN GRAND HÉROS ! Yaaaaah !
Hercule : Sora ! Non ! Attends !
Dingo : Je ne suis pas sûr que foncer tête baissée soit le chemin le plus court pour devenir un héros…
Donald : Vers le Valhalla, si.
Hercule : Hé ! Pas de blasphèmes ici ! Chez nous, les guerriers se retrouvent aux Champs-Élysées !
Donald : Gilets jaunes avant l'heure.
Hercule : Quoi ?
Dingo : Chut, Donald ! Nous sommes censés préserver l'ordre de l'univers, tu te souviens ?
Donald : C'est vrai que j'ai grave une gueule de CRS de l'espace.
Hercule : Je ne comprends rien. Voyons voir comment s'en sort Sora.
Sora : Bon ben j'ai fini. Merci du coup de main, hein.
Hercule : QUOI ?!
Dingo : C'est vrai qu'il n'y a plus un seul Sans-cœur par ici…
Sora : Ça vous étonne tant que ça ?
Hercule : Mais tu n'étais pas censé être rouillé ?
Sora : Ben si, m'enfin j'ai quand même sauvé une trentaine de mondes dans ma carrière d'Élu de la Keyblade. Tabasser des Sans-cœurs, c'est comme la nage, ça s'oublie pas.
Dingo : On ne parle pas de vélo, d'habitude ?
Sora : Aucune idée, on n'a pas encore inventé la roue, sur l'Île du Destin.
Donald : Je sens que j'ai un commentaire désobligeant à faire, mais ça vient pas.
Hercule : Merci pour le coup de main, en tout cas. Oh, regardez qui voilà !
Un cheval ailé descendit soudain des cieux pour se poser à leur niveau. En descendirent un homme-bouc d'une taille égale à un demi-Donald, et une femme aux airs de diva et à la voix suave.
Megara : Bonjour les garçons ~
Phil : Ouah ! V'là des revenants !
Sora : Oh ! Truc ! Et… Machine !
Hercule : Phil et Megara, Sora.
Sora : J'étais pas loin.
Donald : Attendez, je sens que ça vient…
Dingo : Toujours dans le… "business", vous deux ?
Megara : Bien sûr, je reste la meilleure gagneuse de tout Thèbes. La seule différence, c'est que je me suis mis à mon compte.
Hercule : Megara ! Ne le crie pas sur tous les toits
Megara : Pourquoi pas, Super-Mâle ? Je veux dire, les seuls qui ne sont pas au courant, ce sont les enfants. Et encore, à en juger par la façon dont certains me regardent…
Phil : Tenez, justement, moi je suis devenu babysitter.
Sora : Oh, sale…
Dingo : Beurk…
Phil : Mais non, mais attendez ! Je les garde juste ! En plus, j'ai fait quasi pareil avec Herc quand il était jeune, vous savez ?
Sora : SALE.
Dingo : Mon pauvre Hercule…
Hercule : Quoi ?
Donald : Non mais ça arrive, j'en suis sûr !
Dingo : C'est pas grave, Donald. Tu sais, ça arrive à un homme sur cinq.
Hercule : Bref, Hadès fait encore des siennes alors on comptait rendre visite à mon père.
Sora : Ah bon ?
Dingo : Ah oui ?
Hercule : Oui, je pense qu'il en a après le domaine des dieux !
Dingo : C'est le gros temple entouré de nuages, là-haut ?
Sora : J'ai déjà vu ça quelque part. HÉ MAIS C'EST LÁ-HAUT QU'ILS DISTRIBUENT LES FERRERO ROCHERS !
Dingo : Euh… quoi ?
Sora : Je l'ai vu dans une pub.
Hercule : Vite ! Ma famille a besoin d'aide !
Sora : Ouais, on arr… attendez un peu… Si le père de Hercule est au domaine des dieux, alors ça veut dire…
Dingo : Hercule est déjà loin, rejoignons-le !
Sora : O.K !
Donald : Ça y est ! Hééé ! Hé Sora ! J'ai toujours su que quelque chose TOURNAIT PAS ROND chez toi ! Ho hé ! Attendez-moi, bordel !
